Pas toujours.pak a écrit :Un porno est plus court, et au moins les "acteurs" jouent l'intégrale.
Nymphomaniac V.I & V.II (Lars von Trier - 2013)
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Re: Nymphomaniac (Lars von Trier - 2014)
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Re: Nymphomaniac (Lars von Trier - 2014)
Le nouveau truc de Von Triste pour qu'on ne puisse plus flinguer ses films Ce mec est vraiment intelligent.Gustave a écrit :Rien que ça a vraiment de quoi agacer, pas vrai ?! Tu vois un film de 1h50 -> "Ah merde ! Ça ne me plaît pas mais il faut que j'attende la seconde partie pour juger décemment !". Tu vois la seconde partie -> "Ah merde ! Mon jugement manquera encore d'aplomb : c'est un film tronqué !". Le coup marketing est quand même assez détestable je trouve. L'Europe occidentale n'aurait-elle pu se contenter de la version director's cut, du VRAI film de Von Trier, quitte à attendre encore quelques mois ?Blue a écrit :En attendant, faut que je me retienne de descendre un film vu qu'en partie et qui en plus sera incomplet au final. Raaah
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Re: Nymphomaniac (Lars von Trier - 2014)
C'est un plan cul de cinéma : même si tu te dis qu'on ne t'y reprendra pas, il sait très bien comment t'amadouer et une fois que c'est fait, tu regardes le plafond et tu te demandes ce que tu fais là...Blue a écrit :J'adore ce rapport complètement ambigu que j'ai avec lui et ses films, et en même temps ça m'énerve ; je crois que c'est le seul cinéaste qui me fait ça actuellement. "Nymphomaniac", en attendant la deuxième partie, a des allures de film somme, et d'une minute à l'autre je peux l'adorer puis l'abhorrer.
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Re: Nymphomaniac V.I & V.II (Lars von Trier - 2014)
Nymphomaniac part 2 (Lars von Trier): 9/10
Ce sera la même cotation que pour la partie 1 (dommage en fait cette césure dans le film et dans le temps pour le voir entièrement).
Conseil, outre qu'il faut voir le film en VO, si vous avez à partir de février des salles qui projettent les deux parties à la suite l'une de l'autre, c'est une solution à privilégier.
J'ai hâte de voir le film en version longue, au moins en Blu-Ray.
C'est le genre de film qui aurait mérité d'être traité en série. J'imagine très bien une série avec un prologue, douze tableaux et un épilogue !
Alors certains détesteront probablement et crieront à la manipulation, à l'arnaque, au grand n'importe quoi et je respecterai cela. Je maintiens mes premiers échos selon lesquels j'ai vu le film d'un grand cinéaste. Il restera certes la question qui a fait le buzz, celles de certains plans orientés sexe explicites (encore moins que dans la première partie - ici on s'attarde sur deux sexes noirs en érection devant Joe - et il s'agit encore de "doublures sexe" comme dans les cascades, quoi !) mais le film se situe à un tout autre niveau, parfois même philosophique et théologique ! En cela les échanges entre Stellan Skarsgård (remarquable) et Charlotte Gainsbourg (qui habite cette deuxième partie comme a pu le faire Stacy Martin dans la première!) sont passionnants et j'espère qu'ils sont développés dans la "version longue".
A noter aussi un Jamie Bell excellent dans le rôle de K.
L'épilogue du film est inattendu et pourtant somme toute très logique !
A noter l'ouverture du film (partie 1) "au noir" (quel serait le terme technique: rien que du son ?) et la clôture, identique !
Et aussi, la BO m'a beaucoup touché.
Ce sera la même cotation que pour la partie 1 (dommage en fait cette césure dans le film et dans le temps pour le voir entièrement).
Conseil, outre qu'il faut voir le film en VO, si vous avez à partir de février des salles qui projettent les deux parties à la suite l'une de l'autre, c'est une solution à privilégier.
J'ai hâte de voir le film en version longue, au moins en Blu-Ray.
C'est le genre de film qui aurait mérité d'être traité en série. J'imagine très bien une série avec un prologue, douze tableaux et un épilogue !
Alors certains détesteront probablement et crieront à la manipulation, à l'arnaque, au grand n'importe quoi et je respecterai cela. Je maintiens mes premiers échos selon lesquels j'ai vu le film d'un grand cinéaste. Il restera certes la question qui a fait le buzz, celles de certains plans orientés sexe explicites (encore moins que dans la première partie - ici on s'attarde sur deux sexes noirs en érection devant Joe - et il s'agit encore de "doublures sexe" comme dans les cascades, quoi !) mais le film se situe à un tout autre niveau, parfois même philosophique et théologique ! En cela les échanges entre Stellan Skarsgård (remarquable) et Charlotte Gainsbourg (qui habite cette deuxième partie comme a pu le faire Stacy Martin dans la première!) sont passionnants et j'espère qu'ils sont développés dans la "version longue".
A noter aussi un Jamie Bell excellent dans le rôle de K.
L'épilogue du film est inattendu et pourtant somme toute très logique !
A noter l'ouverture du film (partie 1) "au noir" (quel serait le terme technique: rien que du son ?) et la clôture, identique !
Et aussi, la BO m'a beaucoup touché.
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Re: Nymphomaniac (Lars von Trier - 2014)
Magnifique. Bravo.Truffaut Chocolat a écrit :C'est un plan cul de cinéma : même si tu te dis qu'on ne t'y reprendra pas, il sait très bien comment t'amadouer et une fois que c'est fait, tu regardes le plafond et tu te demandes ce que tu fais là...Blue a écrit :J'adore ce rapport complètement ambigu que j'ai avec lui et ses films, et en même temps ça m'énerve ; je crois que c'est le seul cinéaste qui me fait ça actuellement. "Nymphomaniac", en attendant la deuxième partie, a des allures de film somme, et d'une minute à l'autre je peux l'adorer puis l'abhorrer.
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Re: Nymphomaniac V.I & V.II (Lars von Trier - 2014)
Une question à wontolla: lorsqu'on sort de ce film, est-on ému?
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Re: Nymphomaniac V.I & V.II (Lars von Trier - 2014)
T'as pas plus subjectif comme question ?
Ps: j'en connais une qui a fondu en larmes, pendant.
Ps: j'en connais une qui a fondu en larmes, pendant.
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Re: Nymphomaniac V.I & V.II (Lars von Trier - 2014)
Nymphomaniac Part 1 - Lars von Trier : 7/10
Le film est difficilement notable. L'impression d'avoir vu un demi film, tant la coupe semble artificielle.
C'est donc une note en suspend, en attendant cette seconde Partie.
Je crois qu'on en parle assez peu, mais le film en tout cas m'a étonné par certaines situations comiques. C'est cette facette que je retiens particulièrement. Si c'est toujours teinté d'une certaine violence (physiologique, de sentiments), Von Trier sait se faire très drôle et/ou drôlement mordant (parfois jusqu'au burlesque).
En ce sens, le chapitre avec Uma Thurman est assez extraordinaire.
Sinon, le rythme avec ces allers-retours laisse un peu perplexe et empêche (paradoxalement) l'empathie. La structure, décousue, ne permet pas vraiment l'immersion. On est rarement touché, et la partie "confession", très théatrale (dans sa mise en scène, dans le jeu très déclamatoire, dans l'utilisation des éléments de décor) donne un côté très théorique au film.
Le film est difficilement notable. L'impression d'avoir vu un demi film, tant la coupe semble artificielle.
C'est donc une note en suspend, en attendant cette seconde Partie.
Je crois qu'on en parle assez peu, mais le film en tout cas m'a étonné par certaines situations comiques. C'est cette facette que je retiens particulièrement. Si c'est toujours teinté d'une certaine violence (physiologique, de sentiments), Von Trier sait se faire très drôle et/ou drôlement mordant (parfois jusqu'au burlesque).
En ce sens, le chapitre avec Uma Thurman est assez extraordinaire.
Sinon, le rythme avec ces allers-retours laisse un peu perplexe et empêche (paradoxalement) l'empathie. La structure, décousue, ne permet pas vraiment l'immersion. On est rarement touché, et la partie "confession", très théatrale (dans sa mise en scène, dans le jeu très déclamatoire, dans l'utilisation des éléments de décor) donne un côté très théorique au film.
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Re: Nymphomaniac V.I & V.II (Lars von Trier - 2014)
Ouf, tonton machin a écrit :Une question à wontolla: lorsqu'on sort de ce film, est-on ému?
Difficile de répondre à ta question.Truffaut Chocolat a écrit :T'as pas plus subjectif comme question ?
Ps: j'en connais une qui a fondu en larmes, pendant.
En effet, je "tripe" aux émotions !
Entendre qu'une petite dizaine de chevaux ont été brûlés vif ce WE dans l'incendie d'une ferme..., imaginer de nourrir des chats en leur donnant du thon avec du verre pilé (Gummo de Korine), voire simplement lire une critique de film me font flipper... alors, ben oui, j'ai été ému après Nymphomaniac I et II !
Mais je ne suis pas représentatif en matière d'émotions
Petite anecdote. Hier, pendant la vision du Loup de Wall Street, je me suis dit que le film était plus "obscène" que Nymphomaniac ! Les partouzes nombreuses, même simulées, les nombreuses p*pes que l'on se promet, même entre mecs,... pour humoristiques qu'elles étaient parfois, étaient (me paraissaient) finalement beaucoup plus crues que les scènes de sexe non simulées (même avec doublures sexes) filmées par LVT !
La scène ou Naomie est les jambes ouvertes et sans culotte sous les yeux de son mari et des deux gardes du corps (par nounours interposé) me paraissait beaucoup moins fine que tout ce que laisse entrevoir la graphie du titre du film danois: Nymph()maniac !
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Re: Nymphomaniac V.I & V.II (Lars von Trier - 2013)
Chaque nouveau film de Lars Von Trier apporte son lot de surprise, si, si! Et la première des surprises, c'est qu'il lui soit possible d'aller encore plus loin dans les registres du ridicule et de la bêtise qu'il ne l'a fait jusqu'ici. Pourtant, dans ces domaines, notre Danois est d'une inventivité sans bornes! Déjà, quand il nous infligeait "Breaking the waves", il nous fourguait un scénario d'une rare stupidité: une fille qui, pour le salut de son homme, couchait avec tous les travailleurs d'une plate-forme pétrolière, il fallait l'oser! Mais la crétinerie ne fait pas peur à notre orgueilleux cinéaste, et il nous l'a prouvé, film après film, jusqu'à nous écoeurer avec le nihilisme répugnant de "Mélancholia" érigé au rang de soi-disant chef d'oeuvre du septième art! Nihilisme encore et toujours car, en somme, c'est aussi une forme de nihilisme que la nymphomanie dont il s'empare à présent.
Mais le rusé Danois a sa petite idée en tête: tout se déroulera sous la forme d'une confession. Joe, l'héroïne nymphomane, est retrouvée gisante par un certain Seligman qui s'empresse de la recueillir et de lui faire raconter son histoire. Elle ne se fait pas trop prier, la bougresse... Mais attention, attention: j'ai employé tout à l'heure le mot qu'il ne fallait pas, le mot "confession". Car Seligman prend bien soin de préciser qu'il n'est pas un homme religieux. Et Lars Von Trier prend bien soin, quant à lui, d'évacuer vite fait la notion de péché. Alors... Alors Joe fait quand même une confession et Seligman se comporte tout du long comme celui qui donne sans compter des absolutions à tout ce qui lui est raconté.
Cela étant posé, il n'y a plus qu'à s'en mettre plein les mirettes! Allons-y de bon coeur avec le récit de toutes les frasques de notre nymphomane! Pas d'interdit: montrons-la même en train de copuler pendant l'agonie de son père, pourquoi pas? Mais il reste tout de même, pour briser un peu la monotonie de tant de turpitudes, à imaginer quelques analogies. On imagine comment le père Lars s'est creusé le ciboulot... Eurêka, s'est-il écrié. Et de foncer tête baissée dans l'analogie la plus bête qui soit: la pêche à la mouche! La nymphomane cueille les hommes comme on pêche du poisson: c'est fort, ça! Mais le meilleur est toujours pour la fin: "voyons, s'est demandé le père Lars, quelle transgression pourrais-je imaginer?" - "Eurêka, s'est-il écrié à nouveau, prenons ce qu'il y a de plus pur et de divin sur la terre: les polyphonies de Jean-Sébastien Bach!" Quelle audace! Comparer les frasques de Joe à la musique du cantor de Leipzig! Heureusement que le ridicule ne tue pas, comme on dit. Mais Lars Von Trier est tellement fort dans ce domaine, si fort qu'on pourrait rassembler sa filmographie entière sous un seul titre, emprunté, en le détournant, à un fameux ouvrage du XIXe siècle: "Du ridicule considéré comme l'un des Beaux-Arts"!
Lamentable, tristounet, faussement provocateur, ennuyeux à mourir, insupportable comme la musique tonitruante qui donne envie de fuir dès le début du film! Oh! la bêtise crasse et supine, comme disaient mes professeurs de collège et de lycée. A quelles autres audaces ridicules doit-on encore s'attendre? Car le pire, c'est que ce film est en deux volets! Aurai-je le courage d'en voir le deuxième volume?: that is the question! 0/10
Mais le rusé Danois a sa petite idée en tête: tout se déroulera sous la forme d'une confession. Joe, l'héroïne nymphomane, est retrouvée gisante par un certain Seligman qui s'empresse de la recueillir et de lui faire raconter son histoire. Elle ne se fait pas trop prier, la bougresse... Mais attention, attention: j'ai employé tout à l'heure le mot qu'il ne fallait pas, le mot "confession". Car Seligman prend bien soin de préciser qu'il n'est pas un homme religieux. Et Lars Von Trier prend bien soin, quant à lui, d'évacuer vite fait la notion de péché. Alors... Alors Joe fait quand même une confession et Seligman se comporte tout du long comme celui qui donne sans compter des absolutions à tout ce qui lui est raconté.
Cela étant posé, il n'y a plus qu'à s'en mettre plein les mirettes! Allons-y de bon coeur avec le récit de toutes les frasques de notre nymphomane! Pas d'interdit: montrons-la même en train de copuler pendant l'agonie de son père, pourquoi pas? Mais il reste tout de même, pour briser un peu la monotonie de tant de turpitudes, à imaginer quelques analogies. On imagine comment le père Lars s'est creusé le ciboulot... Eurêka, s'est-il écrié. Et de foncer tête baissée dans l'analogie la plus bête qui soit: la pêche à la mouche! La nymphomane cueille les hommes comme on pêche du poisson: c'est fort, ça! Mais le meilleur est toujours pour la fin: "voyons, s'est demandé le père Lars, quelle transgression pourrais-je imaginer?" - "Eurêka, s'est-il écrié à nouveau, prenons ce qu'il y a de plus pur et de divin sur la terre: les polyphonies de Jean-Sébastien Bach!" Quelle audace! Comparer les frasques de Joe à la musique du cantor de Leipzig! Heureusement que le ridicule ne tue pas, comme on dit. Mais Lars Von Trier est tellement fort dans ce domaine, si fort qu'on pourrait rassembler sa filmographie entière sous un seul titre, emprunté, en le détournant, à un fameux ouvrage du XIXe siècle: "Du ridicule considéré comme l'un des Beaux-Arts"!
Lamentable, tristounet, faussement provocateur, ennuyeux à mourir, insupportable comme la musique tonitruante qui donne envie de fuir dès le début du film! Oh! la bêtise crasse et supine, comme disaient mes professeurs de collège et de lycée. A quelles autres audaces ridicules doit-on encore s'attendre? Car le pire, c'est que ce film est en deux volets! Aurai-je le courage d'en voir le deuxième volume?: that is the question! 0/10
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Re: Nymphomaniac V.I & V.II (Lars von Trier - 2013)
Wontolla parlait graphisme, je ne peux que vous conseiller dans le genre ce petit chef d'oeuvre :
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Re: Nymphomaniac V.I & V.II (Lars von Trier - 2013)
Te sens pas obligé d'aller voir le deuxième, ça nous fera des vacances.poet77 a écrit :Chaque nouveau film de Lars Von Trier apporte son lot de surprise, si, si! Et la première des surprises, c'est qu'il lui soit possible d'aller encore plus loin dans les registres du ridicule et de la bêtise qu'il ne l'a fait jusqu'ici. Pourtant, dans ces domaines, notre Danois est d'une inventivité sans bornes! Déjà, quand il nous infligeait "Breaking the waves", il nous fourguait un scénario d'une rare stupidité: une fille qui, pour le salut de son homme, couchait avec tous les travailleurs d'une plate-forme pétrolière, il fallait l'oser! Mais la crétinerie ne fait pas peur à notre orgueilleux cinéaste, et il nous l'a prouvé, film après film, jusqu'à nous écoeurer avec le nihilisme répugnant de "Mélancholia" érigé au rang de soi-disant chef d'oeuvre du septième art! Nihilisme encore et toujours car, en somme, c'est aussi une forme de nihilisme que la nymphomanie dont il s'empare à présent.
Mais le rusé Danois a sa petite idée en tête: tout se déroulera sous la forme d'une confession. Joe, l'héroïne nymphomane, est retrouvée gisante par un certain Seligman qui s'empresse de la recueillir et de lui faire raconter son histoire. Elle ne se fait pas trop prier, la bougresse... Mais attention, attention: j'ai employé tout à l'heure le mot qu'il ne fallait pas, le mot "confession". Car Seligman prend bien soin de préciser qu'il n'est pas un homme religieux. Et Lars Von Trier prend bien soin, quant à lui, d'évacuer vite fait la notion de péché. Alors... Alors Joe fait quand même une confession et Seligman se comporte tout du long comme celui qui donne sans compter des absolutions à tout ce qui lui est raconté.
Cela étant posé, il n'y a plus qu'à s'en mettre plein les mirettes! Allons-y de bon coeur avec le récit de toutes les frasques de notre nymphomane! Pas d'interdit: montrons-la même en train de copuler pendant l'agonie de son père, pourquoi pas? Mais il reste tout de même, pour briser un peu la monotonie de tant de turpitudes, à imaginer quelques analogies. On imagine comment le père Lars s'est creusé le ciboulot... Eurêka, s'est-il écrié. Et de foncer tête baissée dans l'analogie la plus bête qui soit: la pêche à la mouche! La nymphomane cueille les hommes comme on pêche du poisson: c'est fort, ça! Mais le meilleur est toujours pour la fin: "voyons, s'est demandé le père Lars, quelle transgression pourrais-je imaginer?" - "Eurêka, s'est-il écrié à nouveau, prenons ce qu'il y a de plus pur et de divin sur la terre: les polyphonies de Jean-Sébastien Bach!" Quelle audace! Comparer les frasques de Joe à la musique du cantor de Leipzig! Heureusement que le ridicule ne tue pas, comme on dit. Mais Lars Von Trier est tellement fort dans ce domaine, si fort qu'on pourrait rassembler sa filmographie entière sous un seul titre, emprunté, en le détournant, à un fameux ouvrage du XIXe siècle: "Du ridicule considéré comme l'un des Beaux-Arts"!
Lamentable, tristounet, faussement provocateur, ennuyeux à mourir, insupportable comme la musique tonitruante qui donne envie de fuir dès le début du film! Oh! la bêtise crasse et supine, comme disaient mes professeurs de collège et de lycée. A quelles autres audaces ridicules doit-on encore s'attendre? Car le pire, c'est que ce film est en deux volets! Aurai-je le courage d'en voir le deuxième volume?: that is the question! 0/10
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Comme les Notting Hillbillies : "Missing...Presumed Having a Good Time (on Letterboxd : https://letterboxd.com/ishenryfool/)"
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Re: Nymphomaniac V.I & V.II (Lars von Trier - 2013)
Bof, pas très constructif, comme réaction...
Pour Poet, la confession est un procédé littéraire très courant aux XVII° et XVIII°siècles, et il est assez clair ici que LVT se réfère à ce genre précis (The compleat angler est à ce propos un titre d'Izaak Walton, paru en 1653), même si pour moi le référent est plutôt Sade qu'autre chose.
La structure épisodique, les personnages que l'on perd de vue et qui réapparaissent, le ton très rédigé des échanges entre Charlotte Gainsbourg et son confesseur, tout renvoie à cette littérature (sauf l'image en elle-même, qui reste un élément essentiel du film, selon toute évidence).
Donc oui, la religion est profondément inhérente au film, et ce d'autant plus qu'elle est verbalement rejetée, ce qui ne change rien à l'affaire (comme quoi, on n'est pas obligé de prendre au premier degré ce qui est dit par les protagonistes). La morale n'est pas loin derrière, mais c'est en premier lieu la notion de Mal et de Péché qui sont évoqués et abordés ici.
Après, je pense qu'il faut prendre l'ouverture du film comme un prologue savamment étudié, mais aussi et surtout une mise en garde : une longue série de plans courts et rapprochés d'éléments de décor sont examinés, avant qu'on débouche enfin sur une vision claire de l'ensemble. Sous cette lumière, je pense qu'il faudra attendre d'avoir vu la totalité des éléments isolés abordés par LVT avant d'espérer déboucher sur une vision globale.
Pour Poet, la confession est un procédé littéraire très courant aux XVII° et XVIII°siècles, et il est assez clair ici que LVT se réfère à ce genre précis (The compleat angler est à ce propos un titre d'Izaak Walton, paru en 1653), même si pour moi le référent est plutôt Sade qu'autre chose.
La structure épisodique, les personnages que l'on perd de vue et qui réapparaissent, le ton très rédigé des échanges entre Charlotte Gainsbourg et son confesseur, tout renvoie à cette littérature (sauf l'image en elle-même, qui reste un élément essentiel du film, selon toute évidence).
Donc oui, la religion est profondément inhérente au film, et ce d'autant plus qu'elle est verbalement rejetée, ce qui ne change rien à l'affaire (comme quoi, on n'est pas obligé de prendre au premier degré ce qui est dit par les protagonistes). La morale n'est pas loin derrière, mais c'est en premier lieu la notion de Mal et de Péché qui sont évoqués et abordés ici.
Après, je pense qu'il faut prendre l'ouverture du film comme un prologue savamment étudié, mais aussi et surtout une mise en garde : une longue série de plans courts et rapprochés d'éléments de décor sont examinés, avant qu'on débouche enfin sur une vision claire de l'ensemble. Sous cette lumière, je pense qu'il faudra attendre d'avoir vu la totalité des éléments isolés abordés par LVT avant d'espérer déboucher sur une vision globale.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Nymphomaniac V.I & V.II (Lars von Trier - 2013)
En effet, c'est un peu comme si je donnais mon avis sur le prochain Christophe Honoré (ce qui n'arrivera pas...).7swans a écrit :Te sens pas obligé d'aller voir le deuxième, ça nous fera des vacances.poet77 a écrit :Chaque nouveau film de Lars Von Trier apporte son lot de surprise, si, si! Et la première des surprises, c'est qu'il lui soit possible d'aller encore plus loin dans les registres du ridicule et de la bêtise qu'il ne l'a fait jusqu'ici. Pourtant, dans ces domaines, notre Danois est d'une inventivité sans bornes! Déjà, quand il nous infligeait "Breaking the waves", il nous fourguait un scénario d'une rare stupidité: une fille qui, pour le salut de son homme, couchait avec tous les travailleurs d'une plate-forme pétrolière, il fallait l'oser! Mais la crétinerie ne fait pas peur à notre orgueilleux cinéaste, et il nous l'a prouvé, film après film, jusqu'à nous écoeurer avec le nihilisme répugnant de "Mélancholia" érigé au rang de soi-disant chef d'oeuvre du septième art! Nihilisme encore et toujours car, en somme, c'est aussi une forme de nihilisme que la nymphomanie dont il s'empare à présent.
Mais le rusé Danois a sa petite idée en tête: tout se déroulera sous la forme d'une confession. Joe, l'héroïne nymphomane, est retrouvée gisante par un certain Seligman qui s'empresse de la recueillir et de lui faire raconter son histoire. Elle ne se fait pas trop prier, la bougresse... Mais attention, attention: j'ai employé tout à l'heure le mot qu'il ne fallait pas, le mot "confession". Car Seligman prend bien soin de préciser qu'il n'est pas un homme religieux. Et Lars Von Trier prend bien soin, quant à lui, d'évacuer vite fait la notion de péché. Alors... Alors Joe fait quand même une confession et Seligman se comporte tout du long comme celui qui donne sans compter des absolutions à tout ce qui lui est raconté.
Cela étant posé, il n'y a plus qu'à s'en mettre plein les mirettes! Allons-y de bon coeur avec le récit de toutes les frasques de notre nymphomane! Pas d'interdit: montrons-la même en train de copuler pendant l'agonie de son père, pourquoi pas? Mais il reste tout de même, pour briser un peu la monotonie de tant de turpitudes, à imaginer quelques analogies. On imagine comment le père Lars s'est creusé le ciboulot... Eurêka, s'est-il écrié. Et de foncer tête baissée dans l'analogie la plus bête qui soit: la pêche à la mouche! La nymphomane cueille les hommes comme on pêche du poisson: c'est fort, ça! Mais le meilleur est toujours pour la fin: "voyons, s'est demandé le père Lars, quelle transgression pourrais-je imaginer?" - "Eurêka, s'est-il écrié à nouveau, prenons ce qu'il y a de plus pur et de divin sur la terre: les polyphonies de Jean-Sébastien Bach!" Quelle audace! Comparer les frasques de Joe à la musique du cantor de Leipzig! Heureusement que le ridicule ne tue pas, comme on dit. Mais Lars Von Trier est tellement fort dans ce domaine, si fort qu'on pourrait rassembler sa filmographie entière sous un seul titre, emprunté, en le détournant, à un fameux ouvrage du XIXe siècle: "Du ridicule considéré comme l'un des Beaux-Arts"!
Lamentable, tristounet, faussement provocateur, ennuyeux à mourir, insupportable comme la musique tonitruante qui donne envie de fuir dès le début du film! Oh! la bêtise crasse et supine, comme disaient mes professeurs de collège et de lycée. A quelles autres audaces ridicules doit-on encore s'attendre? Car le pire, c'est que ce film est en deux volets! Aurai-je le courage d'en voir le deuxième volume?: that is the question! 0/10
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Re: Nymphomaniac V.I & V.II (Lars von Trier - 2013)
Bien sûr, ma critique déplaît fortement: je n'en attendais pas moins!
Pour ce qui concerne Sade, voilà une référence intéressante: il se trouve que j'ai essayé plusieurs fois de lire les romans du marquis. Ils me sont tous tombés des mains au bout de quelques pages tellement j'ai trouvé ça barbant! Et pourtant je suis un grand lecteur et un passionné de littérature. Mais c'est Mallarmé qui avait raison: "La chair est triste hélas..."
Pour ce qui concerne Sade, voilà une référence intéressante: il se trouve que j'ai essayé plusieurs fois de lire les romans du marquis. Ils me sont tous tombés des mains au bout de quelques pages tellement j'ai trouvé ça barbant! Et pourtant je suis un grand lecteur et un passionné de littérature. Mais c'est Mallarmé qui avait raison: "La chair est triste hélas..."