La Vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche - 2013)
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Re: La Vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche - 2013)
Vous me faites rêver avec votre vision du Passé... il sort quand ce film ?
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Re: La Vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche - 2013)
Tout à fait et je me méfie beaucoup de twitter, d'où l'utilité de ce forum..Ratatouille a écrit :Sans doute parce que les homos en question (qui plus est "twittos"...quel mot dégueulasse) n'ont rien d'autre à foutre. Comme si c'était là un point essentiel...Supfiction a écrit :Oui je suis d'accord avec toi mais il se trouve qu'on peut lire très souvent sur internet (twitter en particulier) des réactions d'homosexuels faisant ce reproche au film
Enfin, je pensais que c'était plus facile de parler de ces choses par écrit qu'en direct avec des connaissances mais en fait pas tant que ça (ou alors en Suède ) ..
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Re: La Vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche - 2013)
Alors une bafouille rapidement :
Grosse déception (en même temps, c'est mon premier Kechiche, je ne savais pas à quoi m'attendre).
Je commence par le point le plus important : la mise en scène (et c'est, pour moi, rédhibitoire) : on pourra me le justifier de 150 façons différentes, mais un film composé presque à 90% de gros plans, ça me semble limité point de vue grammaire cinématographique. Oui le gros plan scrute, il révèle, il rend l'objet intime, mais employé à tout va pour tout et n'importe quoi (j'ai envie de dire "n'importe comment") il se révèle surtout asphyxiant.
Alors la mécanique de mise en scène devient vite lassante tant elle ne surprend plus au bout de 10min, n'en finissant plus de se répéter (plan large situant l'action, et étirement d'une scène d'un gros plan à l'autre). De ci, de là, des images, des cadres plus travaillés, mais qu'on ne fait que remarquer comme une (belle) mouche dans la soupe.
Autre point qui m'a gêné : Lea Seydoux est mauvaise comme tout (elle a toujours été mauvaise, elle l'est aussi ici, mais ça ne gène plus personne). C'est d'autant plus flagrant qu'Adèle Exarchopoulos illumine le film (du moins dans sa première partie, mais j'y reviens) par sa simple présence, par ce qu'elle sait dégager d'un regard, d'une moue, d'un sourire. Même dans les (lassantes...) scènes de sexe, Seydoux (son personnage devrait, a priori, être le plus expérimenté dans le "domaine") reste en totale retenue, presque inhibée, mal à l'aise, pire robotique, quand Adèle encore une fois embras(s)e le rôle avec conviction.
Mais même là, y a un hic : si Exarchopoulos est incroyable de justesse dans le premier chapitre (disons, Adèle Lycéenne), elle n'a pas vraiment la maturité, la maitrise de son langage (aussi corporel) que nécessite le second chapitre (Adèle, institutrice), et on n'y croit pas une minute.
Autre chose : Kechiche ne montre cette relation (a priori) passionnelle qu'à travers ces scènes de sexe. Il y a le temps de l'approche et ces discussions sur Sartre et Bob Marley (?!) puis le baiser, puis l'amour fou, symbolisé par les ébats des deux jeunes femmes. Rien d'autre ne nous définit la portée de leur amour, rien d'autre ne nous le dessine. Quand on reprend le couple, quelques années plus tard lors d'une réception organisée par Adèle pour Emma, elles ne s'échangent pas un mot et c'est déjà trop tard. Alors on ne peut conclure qu'une chose Amour = Sexe. C'est diablement vulgaire, frustrant, manichéen, et peut être même machiste. D'autant plus flagrant que, quand elles se revoient encore des années plus tard, Adèle ne peut s'empêcher de dire, en transe qu'elle à envie d'Emma et les deux de s'agripper l'entre jambe... quand plus justement ou même avec pudeur, on pourrait parler d'amour (celui qu'on ne veut pas laisser filer, ou celui qu'on tente d'oublier).
Si au moins Kéchiche signifiait l'admiration, la fascination qu'Emma pourrait exercer sur Adèle. Mais même pas.
Je passe sur les caractérisations à la truelle des différentes catégories sociales (Les prolos au comportements vulgaires qui mangent des pâtes à la bolo en regardant Questions pour un champions et les bobos désinvoltes charmants (/pédants) qui boivent du bons vins et des bonnes huitres et parlant de l'"""""Art""""").
Je passe aussi sur le comportement d'Adèle et de ses ami(e)s dans la 1ère partie, qui ne te donnent pas envie d'avoir des enfants, ou de s'aventurer dans un lycée du nord de la France (je veux bien croire que les ados ont bien changés depuis mon époque, mais ce vocabulaire, ces réactions... je me suis demandé dans quel pays je vivais. MAIS QUI SONT CES ADOS?) Mais ça c'est un point négligeable j'imagine (on n'est pas obligé de comprendre ou d'avoir de la sympathie pour les personnages pour aimer un film... Mais dans un film comme celui ci, c'est plus problématique).
Concernant la durée, j'avais cru lire ici et là des commentaires extatiques, des déferlements émotionnels type "On ne voit pas le temps passer, on vit sa vie à ses côtés, ça pourrait durer des heure". Bah non. Non quoi. Au bout d'une heure et demi, j'ai passé mon temps à regarder ma montre, c'était un ennui poli et mesuré (pas un supplice) mais ennui quand même.
Pire, Kechiche, fin manipulateur, vient te terminer son film en te lançant une nouvelle piste, faisant mine de relancer la machine/l'intérêt.
Bref, il y a tant de défauts (que je maximise j'imagine, mais qui me semblent bien présents) que j'ai du mal à comprendre l'engouement général (inconditionnel). Pour résumer : je comprends qu'on puisse aimer, mais pas à ce point.
Je ne sauve que la présence incroyable d'Adèle Exarchopoulos, et encore pas sur tout le film (ce qui me fait dire qu'elle n'aura sans doute pas une grande carrière, limitée par une palette de jeux assez réduite... On verra bien) qui tire clairement le film vers le haut, jusqu'à le vampiriser (quitte à faire oublier les autres nombreux défauts du film) et une assez belle photo (ça, je ne m'y attendais pas).
4/10
Grosse déception (en même temps, c'est mon premier Kechiche, je ne savais pas à quoi m'attendre).
Je commence par le point le plus important : la mise en scène (et c'est, pour moi, rédhibitoire) : on pourra me le justifier de 150 façons différentes, mais un film composé presque à 90% de gros plans, ça me semble limité point de vue grammaire cinématographique. Oui le gros plan scrute, il révèle, il rend l'objet intime, mais employé à tout va pour tout et n'importe quoi (j'ai envie de dire "n'importe comment") il se révèle surtout asphyxiant.
Alors la mécanique de mise en scène devient vite lassante tant elle ne surprend plus au bout de 10min, n'en finissant plus de se répéter (plan large situant l'action, et étirement d'une scène d'un gros plan à l'autre). De ci, de là, des images, des cadres plus travaillés, mais qu'on ne fait que remarquer comme une (belle) mouche dans la soupe.
Autre point qui m'a gêné : Lea Seydoux est mauvaise comme tout (elle a toujours été mauvaise, elle l'est aussi ici, mais ça ne gène plus personne). C'est d'autant plus flagrant qu'Adèle Exarchopoulos illumine le film (du moins dans sa première partie, mais j'y reviens) par sa simple présence, par ce qu'elle sait dégager d'un regard, d'une moue, d'un sourire. Même dans les (lassantes...) scènes de sexe, Seydoux (son personnage devrait, a priori, être le plus expérimenté dans le "domaine") reste en totale retenue, presque inhibée, mal à l'aise, pire robotique, quand Adèle encore une fois embras(s)e le rôle avec conviction.
Mais même là, y a un hic : si Exarchopoulos est incroyable de justesse dans le premier chapitre (disons, Adèle Lycéenne), elle n'a pas vraiment la maturité, la maitrise de son langage (aussi corporel) que nécessite le second chapitre (Adèle, institutrice), et on n'y croit pas une minute.
Autre chose : Kechiche ne montre cette relation (a priori) passionnelle qu'à travers ces scènes de sexe. Il y a le temps de l'approche et ces discussions sur Sartre et Bob Marley (?!) puis le baiser, puis l'amour fou, symbolisé par les ébats des deux jeunes femmes. Rien d'autre ne nous définit la portée de leur amour, rien d'autre ne nous le dessine. Quand on reprend le couple, quelques années plus tard lors d'une réception organisée par Adèle pour Emma, elles ne s'échangent pas un mot et c'est déjà trop tard. Alors on ne peut conclure qu'une chose Amour = Sexe. C'est diablement vulgaire, frustrant, manichéen, et peut être même machiste. D'autant plus flagrant que, quand elles se revoient encore des années plus tard, Adèle ne peut s'empêcher de dire, en transe qu'elle à envie d'Emma et les deux de s'agripper l'entre jambe... quand plus justement ou même avec pudeur, on pourrait parler d'amour (celui qu'on ne veut pas laisser filer, ou celui qu'on tente d'oublier).
Si au moins Kéchiche signifiait l'admiration, la fascination qu'Emma pourrait exercer sur Adèle. Mais même pas.
Je passe sur les caractérisations à la truelle des différentes catégories sociales (Les prolos au comportements vulgaires qui mangent des pâtes à la bolo en regardant Questions pour un champions et les bobos désinvoltes charmants (/pédants) qui boivent du bons vins et des bonnes huitres et parlant de l'"""""Art""""").
Je passe aussi sur le comportement d'Adèle et de ses ami(e)s dans la 1ère partie, qui ne te donnent pas envie d'avoir des enfants, ou de s'aventurer dans un lycée du nord de la France (je veux bien croire que les ados ont bien changés depuis mon époque, mais ce vocabulaire, ces réactions... je me suis demandé dans quel pays je vivais. MAIS QUI SONT CES ADOS?) Mais ça c'est un point négligeable j'imagine (on n'est pas obligé de comprendre ou d'avoir de la sympathie pour les personnages pour aimer un film... Mais dans un film comme celui ci, c'est plus problématique).
Concernant la durée, j'avais cru lire ici et là des commentaires extatiques, des déferlements émotionnels type "On ne voit pas le temps passer, on vit sa vie à ses côtés, ça pourrait durer des heure". Bah non. Non quoi. Au bout d'une heure et demi, j'ai passé mon temps à regarder ma montre, c'était un ennui poli et mesuré (pas un supplice) mais ennui quand même.
Pire, Kechiche, fin manipulateur, vient te terminer son film en te lançant une nouvelle piste, faisant mine de relancer la machine/l'intérêt.
Bref, il y a tant de défauts (que je maximise j'imagine, mais qui me semblent bien présents) que j'ai du mal à comprendre l'engouement général (inconditionnel). Pour résumer : je comprends qu'on puisse aimer, mais pas à ce point.
Je ne sauve que la présence incroyable d'Adèle Exarchopoulos, et encore pas sur tout le film (ce qui me fait dire qu'elle n'aura sans doute pas une grande carrière, limitée par une palette de jeux assez réduite... On verra bien) qui tire clairement le film vers le haut, jusqu'à le vampiriser (quitte à faire oublier les autres nombreux défauts du film) et une assez belle photo (ça, je ne m'y attendais pas).
4/10
Comme les Notting Hillbillies : "Missing...Presumed Having a Good Time (on Letterboxd : https://letterboxd.com/ishenryfool/)"
- Supfiction
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Re: La Vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche - 2013)
Bien vu. Je me suis fait cette réflexion justement à un moment (je me suis même dit "merde si les instits parlent comme ça maintenant, il faut pas s'étonner") et puis après j'ai temporisé en me disant qu'à ce stade, Adèle est une institutrice débutante comme elle le dit d'ailleurs, et que c'est peut-être une réalité aujourd'hui de jeunes institutrices qui parlent ainsi.. il faudrait que j'interroge des connaissances instits à ce sujet.7swans a écrit :le second chapitre (Adèle, institutrice), et on n'y croit pas une minute.
Concernant ta réflexion sur les ados d'aujourd'hui (et pas que du Nord), je vois bien qu'effectivement 1°c'est ton premier Kechiche et 2° tu ne fréquentes pas trop d'ados, non ? ou même si tu le fais, tu ne les vois pas forcément se comporter comme ils le font entre eux..
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Re: La Vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche - 2013)
Elle m'a paru totalement crédible en institutrice de petits enfants. Je ne comprends pas du tout cette critique. Et elle me semble employer un "vocabulaire" tout à fait adapté à des petits enfants.Supfiction a écrit :Bien vu. Je me suis fait cette réflexion justement à un moment (je me suis même dit "merde si les instits parlent comme ça maintenant, il faut pas s'étonner") et puis après j'ai temporisé en me disant qu'à ce stade, Adèle est une institutrice débutante comme elle le dit d'ailleurs, et que c'est peut-être une réalité aujourd'hui de jeunes institutrices qui parlent ainsi.. il faudrait que j'interroge des connaissances instits à ce sujet.7swans a écrit :le second chapitre (Adèle, institutrice), et on n'y croit pas une minute.
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Re: La Vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche - 2013)
Talent gâché.
Kechiche capte de très beaux et forts moments d'intimité avec sa caméra resserrée sur ses personnages. Adèle Exarchopoulos est une beauté à fleur de peau et une belle révélation à l'écran. Le climax du film est d'une intensité poignante qui n'a pu m'empêcher de pleurer comme une petite fille.
Cependant, à partir du moment où Adèle commence à encaisser sévère, Kechiche fait peu à peu sombrer son film dans un pathétique que n'aurait pas renié un Lars Von Trier des mauvais jours. Son dispositif fait de gros plans quasi incessants devient du coup l'instrument grossier de sa démonstration implacable. Cela sans compter les faiblesses du script ou certaines situations devenant involontairement comiques.
Et que dire de ces variations de focale insistant lourdement sur le "Loulou" de Pabst projeté à l'arrière plan dans une scène du film...
Dommage.
5/10
Kechiche capte de très beaux et forts moments d'intimité avec sa caméra resserrée sur ses personnages. Adèle Exarchopoulos est une beauté à fleur de peau et une belle révélation à l'écran. Le climax du film est d'une intensité poignante qui n'a pu m'empêcher de pleurer comme une petite fille.
Cependant, à partir du moment où Adèle commence à encaisser sévère, Kechiche fait peu à peu sombrer son film dans un pathétique que n'aurait pas renié un Lars Von Trier des mauvais jours. Son dispositif fait de gros plans quasi incessants devient du coup l'instrument grossier de sa démonstration implacable. Cela sans compter les faiblesses du script ou certaines situations devenant involontairement comiques.
Et que dire de ces variations de focale insistant lourdement sur le "Loulou" de Pabst projeté à l'arrière plan dans une scène du film...
Dommage.
5/10
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Re: La Vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche - 2013)
Mais, comment expliquer, face à de tels écarts d'avis, une telle unanimité critique ?
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Re: La Vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche - 2013)
En tout cas,7 swans avec son analyse assez convaincante tue mon envie déjà de + en + mesurée de voir le film.En plus, il faut trouver un créneau de 3h, si en plus c'est pour voir un film pénible.Mais bon, je vais qd même donner une chance à Kechiche de faire mentir les ondes négatives qui émanent de son épopée bleue et intimiste.
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Re: La Vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche - 2013)
Crédible éventuellement en institutrice débutante d'aujourd'hui mais dans mon souvenir les institutrices avait un langage plus châtié que celui qu'elle emploie (je ne me rappelle plus des mots qui m'ont choqués mais visiblement 7swans a été surpris comme moi).aurelien86 a écrit :Elle m'a paru totalement crédible en institutrice de petits enfants. Je ne comprends pas du tout cette critique. Et elle me semble employer un "vocabulaire" tout à fait adapté à des petits enfants.Supfiction a écrit : Bien vu. Je me suis fait cette réflexion justement à un moment (je me suis même dit "merde si les instits parlent comme ça maintenant, il faut pas s'étonner") et puis après j'ai temporisé en me disant qu'à ce stade, Adèle est une institutrice débutante comme elle le dit d'ailleurs, et que c'est peut-être une réalité aujourd'hui de jeunes institutrices qui parlent ainsi.. il faudrait que j'interroge des connaissances instits à ce sujet.
Ah oui merci d'évoquer cela, personne n'en avait encore parler. Si quelqu'un a une explication... mais peut-être qu'il n'y en a pas.Blue a écrit :Et que dire de ces variations de focale insistant lourdement sur le "Loulou" de Pabst projeté à l'arrière plan dans une scène du film...
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Re: La Vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche - 2013)
Quand un cinéaste insère aussi ouvertement une référence, ce n'est pas par hasard.Supfiction a écrit : mais peut-être qu'il n'y en a pas.
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Re: La Vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche - 2013)
J'ai beaucoup aimé le film, totalement emporté par la puissance du film in fine, tout en ayant un certain nombre de réserves (notamment le typage social lors des repas chez les familles). Et la longue scène de sexe du film en faisait partie, sans que je puisse déterminer exactement pourquoi... eh bien, après avoir lu la critique de Tessé dans les Cahiers (qui a pourtant apprécié le film), j'ai trouvé puisque je m'y retrouve complètement, notamment dans la rupture formelle qu'elle provoque avec l'heure et demie qui a précédé, ainsi que le fait que l'on ne voit plus que les actrices et non les personnages de par sa durée excessive. C'est effectivement ce que j'ai ressenti.Thaddeus a écrit :La critique du film par Tessé (qui semble avoir beaucoup aimé) dans le dernier numéro des Cahiers du Cinéma est assez éclairante. Les quelques réserves qu'elle formule (et qui rejoignent celles d'un autre article du dossier Kechiche signé Cyril Béghin) sont à contre-courant de ce qu'on a pu lire ou entendre depuis quelques mois, et donc très intéressantes. Vivement que le film sorte, pour avoir les avis des uns et des autres sur certains partis pris aussi audacieux que "discutables".
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Re: La Vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche - 2013)
On ne m'enlèvera pas de l'esprit qu'il s'agit clairement plus d'une palme politique que cinématographique. Pour le reste, je ne jetterai pas tout, mais franchement comme d'autres ici, j'ai trouvé ça souvent lourd, caricatural et interminable dans sa seconde partie. Avec ses scènes de sexe dont l'intérêt zero confine au ridicule, ses gros plans sur les aliments mastiqués, les pleurs, la morve, et autres joyeusetés, je me pose question sur les intentions du réalisateur qui, s'il le pouvait, pénétrerait ses actrices avec la caméra. Sans soute suis-je trop pudique, mais j'ai toujours préféré ce qui est suggéré (induisant généralement une mise en image plus talentueuse). Heureusement le réalisateur nous a épargné la métaphore saphique de la moule en la remplaçant par celle... de l'huître. Qu'est-ce qu'il est drôle et subtil.
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Re: La Vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche - 2013)
Ok je me suis débrouillé seul pour trouver une explication en relisant le synopsis de ce film que je n'ai pas revu depuis des années, tout devient plus clair..Blue a écrit :Quand un cinéaste insère aussi ouvertement une référence, ce n'est pas par hasard.Supfiction a écrit : mais peut-être qu'il n'y en a pas.
Loulou, maîtresse du Dr Schön (...) Le Dr annonce à Loulou qu'il va se marier avec une femme de son rang, en l'occurrence la fille d'un ministre, et qu'il ne peut plus avoir de relations avec elle. Elle lui rétorque que Si tu veux te libérer de moi tu devras me tuer....
Ceci dit, il y a quel pourcentage des spectateurs qui vont comprendre l'allusion ? même si l'on a reconnu le film..
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Re: La Vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche - 2013)
Et dire qu'on compare ce film et son réal' à du Pialat Non mais arrêtons
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Re: La Vie d'Adèle (Abdellatif Kechiche - 2013)
Etonnant de voir autant de réactions négatives ici (pour l'instant, c'est presque exclusivement le cas). On dirait qu'il y a une volonté de se démarquer de la "critique professionnelle", de "l'enthousiasme général", juste par principe. Ca donne un peu cet effet là. Dès qu'un film est un peu unanimement acclamé, il doit forcément y avoir quelque chose de louche.
Je me demande quand même s'il n'y a pas, même inconsciemment, un effet de rejet avant même d'aller voir le film. Ceux qui ne l'ont pas du tout apprécié par exemple, vous y alliez pas un peu déjà avec un apriori négatif non ? Je demande cela car on a bien évidemment le droit (encore heureux !) de ne pas apprécier le film, mais là ça me semble quasiment systématique depuis 2 pages. D'où mon étonnement. Et ce n'est pas la première fois que ça arrive qu'un film acclamé soit détesté ailleurs (Holy Motors par ex récemment).
Personnellement, j'ai beaucoup apprécié le film, et pourtant je n'y allais pas forcément enthousiaste. Vierge par rapport à ce film là, mais assez sur la défensive par rapport à ce que j'avais pu voir de Kechiche auparavant (notamment l'Esquive une semaine plus tôt, qui m'avait épuisé à force de longs dialogues bien trop étirés et d'une photographie hideuse). Mais je dois dire que cette vie d'Adèle m'a emporté sur le ressenti général, bien qu'ayant quelques réserves par moments durant la vision (la description des familles, la longue scène de sexe).
Je me demande quand même s'il n'y a pas, même inconsciemment, un effet de rejet avant même d'aller voir le film. Ceux qui ne l'ont pas du tout apprécié par exemple, vous y alliez pas un peu déjà avec un apriori négatif non ? Je demande cela car on a bien évidemment le droit (encore heureux !) de ne pas apprécier le film, mais là ça me semble quasiment systématique depuis 2 pages. D'où mon étonnement. Et ce n'est pas la première fois que ça arrive qu'un film acclamé soit détesté ailleurs (Holy Motors par ex récemment).
Personnellement, j'ai beaucoup apprécié le film, et pourtant je n'y allais pas forcément enthousiaste. Vierge par rapport à ce film là, mais assez sur la défensive par rapport à ce que j'avais pu voir de Kechiche auparavant (notamment l'Esquive une semaine plus tôt, qui m'avait épuisé à force de longs dialogues bien trop étirés et d'une photographie hideuse). Mais je dois dire que cette vie d'Adèle m'a emporté sur le ressenti général, bien qu'ayant quelques réserves par moments durant la vision (la description des familles, la longue scène de sexe).
Dernière modification par aurelien86 le 12 oct. 13, 10:54, modifié 2 fois.