La Critique aujourd'hui

[Flol]

1ère couverture du nouveau Cahiers du Cinéma avec la nouvelle équipe menée par Marcos Uzal :



Le sommaire :
https://www.cahiersducinema.com/produit/juin-2020-n766/

Et l'édito du nouveau rédacteur en chef :
https://www.cahiersducinema.com/produit ... r-le-pont/

Par contre, j'ai pas compris si les déjà abonnés doivent se réabonner ou si la transition est supposée se faire toute seule.

[7swans]

Je pensais que l'équipe était complètement renouvelée.

Mais...

Au royaume des fauves par Vincent Malausa

Malausa, il s'en fout. Il fait ce qu'il faut pour sauver sa peau. Ça serait le strikebreaker par excellence.

[Alexandre Angel]

Il n'y a (pour l'instant), aucune pointe de désobligeance ni de critique dans ce que je vais dire car cet édito a l'air plutôt censé mais un truc me frappe immédiatement à la lecture : le ton est totalement changé, comme allégé, limite aseptisé ( ah mince, si en fait, c'est un peu désobligeant ).

[Flol]

Je crois que je préfère encore ça aux diatribes politiques de Delorme dont je n'avais que foutre.
Ça et les dossiers de 52 pages sur le mouvement des gilets jaunes, je peux pas dire que ça va beaucoup me manquer.

[Alexandre Angel]

Je crois que je préfère encore ça aux diatribes politiques de Delorme dont je n'avais que foutre.
Ça et les dossiers de 52 pages sur le mouvement des gilets jaunes, je peux pas dire que ça va beaucoup me manquer.

Vu comme ça, on est évidemment d'accord.

[Alibabass]

Je crois que je préfère encore ça aux diatribes politiques de Delorme dont je n'avais que foutre.
Ça et les dossiers de 52 pages sur le mouvement des gilets jaunes, je peux pas dire que ça va beaucoup me manquer.

Vu comme cela, je ne suis pas d'accord du tout.

[Wulfa]

Pas d'accord non plus même si je reconnais que les positions politiques de l'ancienne équipe des Cahiers pouvaient être très clivantes, voire agaçantes. Personnellement je trouvais leur engagement sain et cohérent avec leur ligne (à quelques exceptions près...).

Au demeurant je préfère l'engagement qui parle de cinéma (car en parlant de politique, ils parlaient aussi de cinéma mine de rien), que l'enthousiasme bien propre qui ne parlerait que promotion. C'est très méchant (ou désobligeant) comme remarque, mais je ne vise pas de revue en particulier, mais plutôt la crainte qui a été à l'origine de cette démission. D'ailleurs je n'ai pas encore lu ce nouveau numéro nouvelle formule, mais je compte assurément le faire, avec l'espoir que cette crainte d'une revue totalement inféodée soit démentie.

[Flol]

Libre à vous de lire et d'apprécier des papiers sur le mouvement des gilets jaunes dans un magazine de ciné, personnellement je ne suis pas abonné aux Cahiers pour ça.
J'ai d'ailleurs reçu le nouveau numéro aujourd'hui, je vais m'y plonger rapidement. En tout cas, la mise en page est exactement qu'auparavant.

[MJ]

Ce sera sans moi (malgré la curiosité pour le texte de Charlotte Garson sur Curb).
Sinon le "tout le monde a ses raisons" d'Octave, voilà une bien belle réplique qui a quelque peu perdu de son éclat à force d'être usée à tort et à travers. Ca pourrait valoir la peine de la mettre entre parenthèses un moment, en espérant qu'elle revienne un peu plus étincelante dans des contextes où elle dirait vraiment quelque chose.

[Alexandre Angel]

Mais pour qui a comme moi découvert la critique dans les années 85-95 grosso-modo, les Cahiers étaient une merveille (les années Toubiana, quel bonheur) et Positif, hormi quelques rares rédacteurs qui sont devenu de grands critiques en trouvant leurs revenus ailleurs, était juste illisible.

D'accord pour la période Toubiana.
Pas trop d'accord pour la même période à propos de Positif . De sacrées plumes y officiaient : Paul-Louis Thirard, Emmanuel Carrère, Jean-Loup Bourget et Alain Masson, notamment.
J'ai toujours un faible pour ce dernier qui a un style enchevêtré et limite précieux mais aussi précis dans ses investigations d'une œuvre qu'un archéologue..ou un détective privé.
C'est passionnant à lire, tatillon, parfaitement positionné là où le style d'un réalisateur, qu'il s'agit de cerner au plus près, se déploie.
Je trouve que ce sont de grandes années pour les deux revues.
Et on a tous les deux découvert la critique (sérieuse parce que bon, Première, ça allait un moment) dans les mêmes années

[Phnom&Penh]

Mais pour qui a comme moi découvert la critique dans les années 85-95 grosso-modo, les Cahiers étaient une merveille (les années Toubiana, quel bonheur) et Positif, hormi quelques rares rédacteurs qui sont devenu de grands critiques en trouvant leurs revenus ailleurs, était juste illisible.

D'accord pour la période Toubiana.
Pas trop d'accord pour la même période à propos de Positif . De sacrées plumes y officiaient : Paul-Louis Thirard, Emmanuel Carrère, Jean-Loup Bourget et Alain Masson, notamment.
J'ai toujours un faible pour ce dernier qui a un style enchevêtré et limite précieux mais aussi précis dans ses investigations d'une œuvre qu'un archéologue..ou un détective privé.
C'est passionnant à lire, tatillon, parfaitement positionné là où le style d'un réalisateur, qu'il s'agit de cerner au plus près, se déploie.
Je trouve que ce sont de grandes années pour les deux revues.
Et on a tous les deux découvert la critique (sérieuse parce que bon, Première, ça allait un moment) dans les mêmes années

J'aime bien la une des Cahiers. Le retour à la vielle belle une, je trouve ça beau, même si je n'ai pas lu le contenu.

Pour Positif, d'accord sur les rédacteurs, mais il y en avait d'autres. Et je pense que les bons, notamment NT Binh, avaient d'autres sources de revenu. De toute façon, il faut être honnête, ne pas se faire payer pour débuter dans le journalisme, c'était la norme. C'est pour ça que j'ai quitté ce boulot en 95. Quand je dis "tout travail mérite salaire", c'est ma morale, même si c'est payé au Smic. Et c'est vrai qu'être publié dans Positif, revue de prestige, assurait aux univesitaires des publications, et aux critiques amateurs, des débuts. C'est juste pour moi, une question de principe: c'est 25 euros, tu le sais avant. Ca remplira pas le frigo à la fin du mois, mais tu as fait un boulot, tu es payé.

Après, et j'étais le premier à reconnaître que Positif a bien évolué côté rédactionnel, de nouveaux rédacteurs peuvent y trouver un appui à leur travail critique sur le net. Et Michel Ciment, est un vieux vénérable pour tout cinéphile sérieux. Losey , j'adore Michel Ciment rien que pour ça.

[AtCloseRange]

https://unherd.com/2021/09/the-dying-ar ... tchet-job/

[Supfiction]

https://unherd.com/2021/09/the-dying-ar ... tchet-job/

Même phénomène ici. Suffit de mettre une mauvaise note à certains films ché-brans pour s’attirer des foudres d’animosité.

[MJ]

https://unherd.com/2021/09/the-dying-ar ... tchet-job/

Complètement. De même que peut se perdre la capacité à lire de bonnes polémiques sur des oeuvres qu'on apprécie soi-même (l'essai assassin sur Sally Rooney cité en serait un bon exemple : pertinent à bien des égards et j'ai aimé ses deux romans).
Ca s'insère dans une problématique plus générale de la frilosité de la presse : avoir le moindre reste de lobe frontal et/ou de tempérament dans ce secteur c'est la voie royale vers Substack (bon courage aux polémistes qui ne s'étaient pas déjà fait un nom avant, quand le monde ne se divisait pas aussi purement entre "officialistes" et "complotistes"). Forcément, la transformation des pages ciné en organes de promotion n'arrange rien au tableau.

[AtCloseRange]

https://unherd.com/2021/09/the-dying-ar ... tchet-job/

Complètement. De même que peut se perdre la capacité à lire de bonnes polémiques sur des oeuvres qu'on apprécie soi-même (l'essai assassin sur Sally Rooney cité en serait un bon exemple : pertinent à bien des égards et j'ai aimé ses deux romans).
Ca s'insère dans une problématique plus générale de la frilosité de la presse

La poule, l'œuf... c'est difficile à dire. Il y a à la fois toute une frange dans la jeune génération critique qui est dans cette bienveillance exacerbée et juge davantage les auteurs (suivant des critères qui n'ont bien évidemment aucun caractère artistique) que les œuvres et tous ceux qui n'ont pas envie de se faire pourrir sur les réseaux sociaux et qui s'autocensurent. Je ne peux pas vraiment leur jeter la pierre.