Notez les films : Mars 2013

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

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El Dadal
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Re: Notez les films : Mars 2013

Message par El Dadal »

hellrick a écrit :
cinephage a écrit : On sent quand même faiblir ta motivation, comme en témoigne cet utilisation du conditionnel pour ce qui est censé être une affirmation. :mrgreen:
Je me suis rendu compte que je devais encore voir tous ses films "d'hommes": Family Man, Weather Man
A mes yeux, ces deux là font partie de ce qu'il a fait de mieux depuis 1999 et son étrange nouvelle carrière, avec Adaptation et Bad Lieutenant bien sûr. J'en attendais peu et j'en ai eu beaucoup, surtout venant de Brett Ratner et Gore Verbinski!!
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Re: Notez les films : Mars 2013

Message par Federico »

hellrick a écrit : Je me suis rendu compte que je devais encore voir tous ses films "d'hommes": Family Man, Weather Man, Wicker Man...et qu'il avait 8 films prévus cette année. :shock:
Je ne sais pas si je vais y arriver :?
Une chance qu'il ne joue pas dans Boogeyman, Elephant Man et La vie de Thomas Mann. :mrgreen: :arrow:
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AtCloseRange
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Re: Notez les films : Mars 2013

Message par AtCloseRange »

Federico a écrit :
hellrick a écrit : Je me suis rendu compte que je devais encore voir tous ses films "d'hommes": Family Man, Weather Man, Wicker Man...et qu'il avait 8 films prévus cette année. :shock:
Je ne sais pas si je vais y arriver :?
Une chance qu'il ne joue pas dans Boogeyman, Elephant Man et La vie de Thomas Mann. :mrgreen: :arrow:
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hellrick
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Re: Notez les films : Mars 2013

Message par hellrick »

NIGHT OF THE EXECUTIONER

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Hum, le bon vigilante movie que voilà, le genre qui ferait passer Bronson pour un Bisounours dans sa radicalité réac complètement assumée. Notre bon vieux Paul Naschy, quasi sexagénaire, se croit dans Death Wish (le film est un remake inavoué du Michael Winner mais beaucoup plus extrême dans son discours) et nettoie les rues sans karsher mais à coup de flingue. C'est très cheap, assez mal foutu, ça ressemble à un dtv mais dans l'ensemble on en a pour son argent niveau discours musclé et violences pures quasi gore.

A réserver à ceux qui aiment ça bien sûr :fiou:
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monfilm
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Re: Notez les films : Mars 2013

Message par monfilm »

Minority report

Revu en BR hier soir. Hâte que Spielberg revienne à la SF.

08/10
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Tout le reste est dérisoire.
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nobody smith
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Re: Notez les films : Mars 2013

Message par nobody smith »

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Je me souviens qu’à sa sortie Réussir Ou Mourir faisait très projet « What The fuck ? ». Faut dire que Jim Sheridan n’était pas le premier réalisateur qu’on pouvait avoir en tête pour filmer l’histoire inspirée de la vie du rappeur 50 Cent. C’est sans compter que le cinéaste irlandais est fan de rap et qu’ils ont un ami commun (Bono) qui a permit la rencontre. L’apport de Sheridan sur le projet est bien ce qui rend le film assez agréable à suivre. Une entreprise comme celle-ci pouvait rapidement viré au trip égocentrique et pour être franc, le film en comprend toujours certains aspects. Difficile de croire à un entourage excusant sans conditions le statut de gangster du chanteur et une fin renvoyant à une certaine scène de Scarface mais avec une volonté dramaturgique virant au répugnant. Des éléments qui peuvent largement expliquer le rejet d’une bonne part du public (ça tacle sévère sur imdb et rotten tomatoes). Toutefois, dans l’ensemble, Sheridan filme l’action avec un recul appréciable. Sa mise en scène est très clairement la force motrice d’un film ne pouvant pas se reposer sur les dons d’ « acteur » de sa vedette (Sheridan est un excellent directeur d’acteur mais c’est pas non plus dieu le père). Le spectacle est extrêmement bien emballé, affichant des idées simples mais percutantes (le rétroviseur de la scène d’ouverture, la baston en plan fixe dans les douches). Le tout est soutenu par la certaine qualité de la photographie et le punch du montage. Malgré le côté béat de l’histoire, Réussir Ou Mourir est loin d'être l'oeuvre la plus honteuse qui soit.

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Allez hop, quitte à faire autant poursuivre sur Sheridan avec The Boxer. Pour la petite histoire, 50 Cent qui s'est fait tous les films de Sheridan pour sa préparation trouvera que c’est son meilleur… et ben je vais pas donner tort au bougre. Alors certes, je ne suis pas passé sur toute sa filmo (pas vu My Left Foot, The Field et In America) mais j’ai trouvé le meilleur de son œuvre ici. Je ne partais pas forcément confiant en raison du contexte autour du conflit anglo-irlandais dont la seule mention provoque chez moi des réactions épidermiques. C’est d’ailleurs pour cela que je suis un peu réfractaire sur l’admiré Au Nom Du Père. Or c’est bien cette peinture du conflit qui m’a fasciné ici. Je ne sais si c’est parce que le discours se rapproche assez de mes propres opinions mais Sheridan et son scénariste Terry George dresse un portrait tout à fait pertinent de la situation mais surtout qui n’en oublit d’être poignant (c’est quand même ce qui est avant tout réclamé à un film). Il se crée une dramaturgie tout à fait brillante en établissant un lien entre ce contexte houleux et un personnage principal en quête d’une paix personnelle. Daniel Day-Lewis est d’ailleurs génial dans le rôle, arrivant à communique énormément d’émotion avec un jeu pourtant très intérieur. Une bien belle réussite en somme.
"Les contes et les rêves sont les vérités fantômes qui dureront, quand les simples faits, poussière et cendre, seront oubliés" Neil Gaiman
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films : Mars 2013

Message par Profondo Rosso »

Lucia et le Sexe de Julio Medem (2000)

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Venue sur une île de la Méditerranée pour se ressourcer, Lucia pleure le décès de son amant et entreprend une quête intime qui va l'emmener au fil de ses rêves, de ses souvenirs et de ses rencontres à lever le voile de ses mystères et à découvrir les aspects troubles de son ancienne relation amoureuse.

Julio Medem signe avec Lucia et le Sexe un film en réaction à son précédent et magnifique Les Amants du Cercle Polaire (1998). Ce dernier partait d'une note romantique innocente avec cette romance enfantine de deux âmes sœurs qui passeraient leur vie à se chercher et se terminerait sur leur réunion aussi poétique que tragique. Medem décide pour son film suivant de fonctionner de manière inverser, de partir du drame et du désespoir le plus total pour faire voguer progressivement sur une atmosphère et un ton plus lumineux. C'est d'ailleurs assez paradoxal, les drames auxquels font face les personnages sont ici bien plus terribles que dans Les Amants du Cercle Polaire mais le film est finalement plus optimiste. La structure narrative reprends d'ailleurs celle des Amants avec ce chapitrage, ces bonds dans le temps du point de vue d'un personnage où d'une thématique mais avec une complexité plus grande.

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Le film s'ouvre sur une discussion téléphonique douloureuse entre Lucia (Paz Vega) et son amant Lorenzo (Tristan Ulloa). Ils se sont quittés sur une dispute et Lucia le sentant au plus mal moralement rentre chez eux avant qu'il ne fasse une bêtise mais trop tard, Lorenzo est mort renversé par une voiture. Folle de douleur elle s'enfuit et décide de se réfugier dans une île de la Méditerranée pour se ressourcer. Cette île rattache le seul souvenir qui lui ait jamais ravit l'amour de Lorenzo, puisque six ans plus tôt il y connu le soir de son anniversaire une torride aventure avec une inconnue qu'il ne revit jamais et qui s'avère être Elena (Najwa Nimri héroïne des Amants du Cercle Polaire ) tenancière de l'auberge où réside Lucia. La narration va ainsi se partager entre les moments solaire et onirique sur l'île où les personnages tentent de se reconstruire et des flashbacks dépeignant les amours et douleurs passés dans un récit choral alors que l'on pensait voir la seule Lucia au centre des évènements.

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Avec une audace de tous les instants, Medem déploie là le romantisme le plus total, la sensualité la plus torride et laisse éclater son penchant pour les rebondissements et les coïncidences les plus abracadabrantesques, qui seraient ridicule chez tout autre d'une poésie envoutante chez lui. La première rencontre entre Lucia et Lorenzo donne le ton, avec une Lucia abordant de manière totalement décomplexée et naïve l'homme qu'elle aime immédiatement sous le charme. L'étreinte nocturne entre Lorenzo et Elena en mer et sous une pleine lune éclatante donne également participe également à cette tonalité. Chez Medem, le sexe est une fête, une libération s'ouvrant à tous les excès, à l'abandon de soi le plus complet et le réalisateur fait preuve d'une crudité surprenante avec les coïts sauvages, torrides et inventifs entre Lucia et Lorenzo. Paz Vega est à ce titre une sorte d'idéal féminin que Julio Medem n'a de cesse de mettre en valeur. Passionnée, torturée et charnelle, c'est un nid d'émotion à vif dont le bouillonnement constant pousse à se mettre à nu constamment, au propre comme au figuré. L'île constitue un personnage à par entière, où la tristesse se déploie dans ses falaise à perte de vue, où l'on tente de tout oublier en chutant dans ses crevasse, en se noyant dans son sable...

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On avait deviné le goût de Medem pour Douglas Sirk (voir Claude Lelouch peut-être aussi) dans Les Amants du Cercle Polaire, il s'affirme encore ici. Ces hasards et coïncidences ont autant de charmes que d’effets négatifs, le drame naissant ici de la découverte de Lorenzo d'une fille née de son aventure passagère. Poursuivant cette émanation du passé il est entraîné dans une relation étrange avec la baby-sitter Belen (Elena Anaya qui retrouvera Medem dans Room in Rome) et qui débouchera sur un drame traumatisant. Comme le revers d'une même pièce, le sexe devient là tout aussi moite et fantasmatique mais baigné d'une aura trouble avec ces allusions au porno, à des liaisons dérangeante (Belen se partageant son beau-père avec sa mère).

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L'aspect le plus fascinant reste cependant l'ode à l'imagination et au pouvoir du récit que propose Medem. Dans Les Amants du Cercle Polaire, la destinée, le karma semblait guider toutes les actions des héros forcément amenés à se retrouver mais se jouait cruellement de nous dans son tragique mais logique final. Ici ce n'est pas une force supérieure qui guide les héros de Medem, mais leur seule volonté. Le personnage de Lorenzo qui est écrivain est un double du réalisateur et les évènements de sa vie contaminent autant ses ouvrages que l'inverse. Medem nous perd ainsi dans des séquences rêvées (mais pas toujours évidente à deviner) où Lorenzo s'insère dans les histoires qui lui sont rapportées, transforme et invente ses propres souvenirs (les scènes où il imagine avouer le lien à sa fille) dans un jeu narratif ludique jusqu'au traumatisant drame qui se révèlera en fragment et cause du mal-être du début de film.

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Si ce pouvoir du narrateur plonger ses personnages dans le tourment (Lorenzo et les évènements terrible qu'il provoque/ Medem et le final de son film précédent qu'il regrette), il peut aussi guérir leurs maux. Le final accumule ainsi les péripéties et révélations qui vont réunir tout le monde sur l'île, centre de toutes les passions, avec toujours ces transitions inattendues (Elena qui reconnaît son amant d'un soir en un regard). Mais tout cela resterait bien conventionnel sans une dernière idée. Sans trop en dire, Medem et son héros font avec leur stylo et leur imagination ce que Superman faisait pour ressusciter sa Loïs dans le film de Richard Donner, c'est un conte du pardon qui permet de tout recommencer et célèbre la victoire de la fiction sur le réel à la manière de La Maîtresse du lieutenant français ou du Brazil de Terry Gilliam. Que tout cela soit possible ou simplement issue d'une narration maligne (la dernière scène qui joue sur les deux tableaux) n'a que peu d'importance, Medem y croit et nous y a fait croire. 6/6 Bon le film du mois ça va se jouer entre Julio Medem et Julio Medem semble t il encore une claque après Les Amants du Cercle Polaire !
Dernière modification par Profondo Rosso le 30 mars 13, 17:38, modifié 2 fois.
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Demi-Lune
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Re: Notez les films : Mars 2013

Message par Demi-Lune »

nobody smith a écrit :Image

Allez hop, quitte à faire autant poursuivre sur Sheridan avec The Boxer. Pour la petite histoire, 50 Cent qui s'est fait tous les films de Sheridan pour sa préparation trouvera que c’est son meilleur… et ben je vais pas donner tort au bougre. Alors certes, je ne suis pas passé sur toute sa filmo (pas vu My Left Foot, The Field et In America) mais j’ai trouvé le meilleur de son œuvre ici. Je ne partais pas forcément confiant en raison du contexte autour du conflit anglo-irlandais dont la seule mention provoque chez moi des réactions épidermiques. C’est d’ailleurs pour cela que je suis un peu réfractaire sur l’admiré Au Nom Du Père. Or c’est bien cette peinture du conflit qui m’a fasciné ici. Je ne sais si c’est parce que le discours se rapproche assez de mes propres opinions mais Sheridan et son scénariste Terry George dresse un portrait tout à fait pertinent de la situation mais surtout qui n’en oublit d’être poignant (c’est quand même ce qui est avant tout réclamé à un film). Il se crée une dramaturgie tout à fait brillante en établissant un lien entre ce contexte houleux et un personnage principal en quête d’une paix personnelle. Daniel Day-Lewis est d’ailleurs génial dans le rôle, arrivant à communique énormément d’émotion avec un jeu pourtant très intérieur. Une bien belle réussite en somme.[/justify]
Je te rejoins. Je conserve un souvenir fort de ce film qui traite du conflit anglo-irlandais de façon immersive et viscérale, grâce à l'implacabilité du scénario et aux interprétations plus vrai que nature de Day-Lewis et Emily Watson. L’atmosphère de danger permanent régnant à Belfast y était particulièrement prégnante (les décors délabrés donnaient l'impression d'un film tourné à Beyrouth) et je ne suis pas prêt d'oublier de sitôt la fin dans le tunnel.
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Re: Notez les films : Mars 2013

Message par G.T.O »

The Thing de Matthijs van Heijningen : 2/10

Une préquelle lisse, dépourvue de tension, dont la principale ambition réside dans le fait de croire en l'existence d' un lien de parenté, par la multiplication des emprunts, avec le chef-d'oeuvre de Carpenter.
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Message par Wagner »

Camille Claudel 1915: un monument.

10/10
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Re: Notez les films : Mars 2013

Message par Colqhoun »

Snowtown | Justin Kurzel
Difficile d'en parler sans spoiler (et ce serait vraiment dommage de dévoiler quoique ce soit, donc évitez même de lire le moindre résumé qui dépasserait les 2 lignes), mais l'Australie prouve, une fois de plus, qu'en matière de thriller, elle n'a de leçon à prendre de personne. Parce que contrairement à l'affiche aux teintes automnales, le film est constamment glacial, totalement désespéré, nous dévoilant peu à peu les tenants de la relation entre John et Jamie et sa famille. C'est l'histoire d'une manipulation, mais aussi d'une métamorphose glaçante, qui se révélera dans la douleur.

J'en retiendrais aussi les deux interprètes principaux, Daniel Henshall dans le rôle de John et Lucas Pittaway qui joue le jeune Jamie. Les deux sont d'une justesse absolue, le premier dans sa folie exponentielle, le second dans une fragilité mêlée de colère vraiment troublante.

Pour le coup, les extraits de critiques lus ci et là ne sont pas loin de la vérité. Grand film.
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Re: Notez les films : Mars 2013

Message par G.T.O »

Colqhoun a écrit :Snowtown | Justin Kurzel
Difficile d'en parler sans spoiler (et ce serait vraiment dommage de dévoiler quoique ce soit, donc évitez même de lire le moindre résumé qui dépasserait les 2 lignes), mais l'Australie prouve, une fois de plus, qu'en matière de thriller, elle n'a de leçon à prendre de personne. Parce que contrairement à l'affiche aux teintes automnales, le film est constamment glacial, totalement désespéré, nous dévoilant peu à peu les tenants de la relation entre John et Jamie et sa famille. C'est l'histoire d'une manipulation, mais aussi d'une métamorphose glaçante, qui se révélera dans la douleur.

J'en retiendrais aussi les deux interprètes principaux, Daniel Henshall dans le rôle de John et Lucas Pittaway qui joue le jeune Jamie. Les deux sont d'une justesse absolue, le premier dans sa folie exponentielle, le second dans une fragilité mêlée de colère vraiment troublante.

Pour le coup, les extraits de critiques lus ci et là ne sont pas loin de la vérité. Grand film.
Tu donnes méchamment envie mon salaud ! :wink:
Idem pour Wagner, concernant Camille Claudel
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Message par Colqhoun »

G.T.O a écrit :Tu donnes méchamment envie mon salaud ! :wink:
Tiens, le trailer a le mérite de ne rien révéler et de retranscrire avec pas mal de justesse le ton du film.

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Re: Notez les films : Mars 2013

Message par G.T.O »

L'esthétique m'évoque un peu le grand Clean Shaven de Lodge Kerrigan...
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Re: Notez les films : Mars 2013

Message par Colqhoun »

Alors je n'ai pas pensé à Kerrigan en le voyant.
Mais on est dans cette approche assez léchée mais qui évite de se regarder filmer.

Berberian Sound Studio | Peter Strickland
Gilderoy, un ingénieur du son anglais, débarque en Italie pour travailler sur la post-production d'un film d'horreur gore. Assez rapidement il se sentira oppressé à la fois par l'équipe du film et par le film lui-même, à l'imagerie bien trop violente pour lui. Les effets sonores seront alors son seul refuge.
Derrière ce pitch étrange se cache un bel hommage à tout un pan du cinéma italien des 70s et plus spécifiquement au giallo. Mais Berberian Sound Studio est un film d'horreur sans horreur. Un film qui rend hommage au genre sans en faire réellement partie, car partant d'une mise en abyme qui débouchera sur une sorte d'hallucination sonore totale. Et c'est là que le film est très fort, car jouant habilement du son intra et extra diégétique, sautant sans vergogne d'un à l'autre pour mieux nous perdre. Le son du film dans le film devient celui du film, mais aussi celui de la perdition sensorielle de Gilderoy. On plonge tête baissée dans une expérience audacieuse, visuellement léchée, minimaliste (on ne quitte jamais le studio, on ne voit jamais le film sur lequel l'équipe travaille) et appelant avec malice les effets signature du giallo où les mains gantées du tueur deviennent celles du projectionniste condamné à changer les bobines encore et encore, les femmes qui hurlent sont payées pour le faire, le sang qui coule abondemment sur les habits de Gilderoy est un mélange de jus de légumes sorti d'un mixer mal fermé, etc. Car il y a beaucoup d'humour dans Berberian Sound Studio. Un humour qui ne se contente pas du clin d'oeil référentiel appuyé (le réalisateur ne prend pas son spectateur pour un imbécile), mais plutôt du regard sur un homme qui se retrouve dans un univers qui n'est pas le sien. Ce qui amène aussi un contrepoint de mélancolie, où un Gilderoy désenchanté relit les lettres de sa maman qui lui raconte des banalités. Berberian Sound Studio est à la fois le portrait d'un professionnel dépassé par ce qui lui arrive, mais aussi le regard amusé et fantasmé sur métier essentiel du processus cinématographique. Et Strickland réussit à combiner tout cela sans lourdeur théorique, sans surligner ses effets et en utilisant merveilleusement bien sa petite troupe d'acteurs, Toby Jones en tête qui trouve enfin un rôle correspondant bien à son physique et à sa voix.
Hautement recommandable.
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