Django Unchained (Quentin Tarantino - 2012)

[hellrick]

"Je m'appelle Buck. Ca rime avec fuck."

Réplique reprise du Crocodile de la mort de Tobe Hooper

[ballantrae]

Même si j'ai vraiment peu aimé (doux euphémisme) Boulevard de la mort puis inglorious basterds, le bougre arrive encore une fois à me donner envie!
Et en plus il recycle cette très belle musique extraite du passionnant Under fire que j'avais vu en salle alors que j'avais 14 ans, peut-être un film qui m'a amené à appréhender la portée politique du cinéma???
Bon je vais y aller vers le 31 car il sera alors diffusé en VO à Périgueux avant d'enchaîner avec The master pas avant février et celui-là je l'attends avec confiance.Tant pis si QT m'énerve encore une fois...

[Watkinssien]

C'est un film dans lequel je me suis retrouvé en terrain connu et pourtant qui m'a complètement étonné.

Une oeuvre qui dépasse son côté pastiche abusivement annoncé par les bandes-annonces pour nous livrer un western picaresque et jubilant, au rythme constamment contrôlé.

Django Unchained raconte plus que son histoire, par la grâce d'une mise en scène effervescente et "classieuse" qui s'amuse tout en racontant tout à fait sérieusement une pas si basique histoire de vengeance, en faisant interagir pleines de notions sur la condition humaine. Tout en étant complètement diverti.

Et les comédiens sont tous au diapason (en particulier DiCaprio pour ma part).

[Blue]

Verdict dans 3h environ

[riqueuniee]

La cavalcade nocturne des types masqués du KKK est aussi très bien filmée façon descente aux flambeaux.

Vrai ! Et l'un des meilleurs emplois de la musique également.

Je ne m'y attendais pas, mais l'usage d'un extrait du Requiem de Verdi (le début du Dies Irae plus précisément) m'a épatée (c'est de tout façon un morceau très impressionnant). La manière dont il enchaîne ça avec ce que j'appellerais "la scène des cagoules" n'est pas mal non plus. Et la photo (comme dans tout le film) est splendide.
Je suis allée voir le film par curiosité, au vu des avis (ici et là). Je suis ressortie emballée. Ce n'est pas un simple hommage au western spaghetti, c'est un film bien plus riche que ça.Derrière l'histoire et ses clins d'oeil (quels dialogues !), on a un fond bien plus sérieux qu'il n'y paraît, sur l'esclavage et le racisme notamment (mention spéciale au dialogue sur Dumas).
Et quelle interprétation ! (notamment Di Caprio, que je n'attendais pas vraiment dans un tel personnage).
PS Je suis donc tout à fait d'accord avec Watkinssien.

[Dunn]

Si possible il faut le voir en VO,ne serait-ce que pour les accents Texans et autres dialogues savoureux (Don Johnson avec son accent c'est terrible )!

[Gounou]

Déçu. Toujours de bons ingrédients mais le syndrome de la main lourde a eu raison des saveurs Tarantiniennes d'antan. A chaud, l'équilibre n'y est pas, la gravité se fait racoleuse... et j'ai trouvé le temps long.

[Flol]

T'avais pensé quoi du précédent, au fait ?

[manuma]

Si possible il faut le voir en VO,ne serait-ce que pour les accents Texans et autres dialogues savoureux (Don Johnson avec son accent c'est terrible )!

Ce que je me suis dit en le voyant ... je n'étais pas seul et j'ai malheureusement dû céder sur la VF, mais je m'en suis rapidement mordu les doigts...

[poet77]

Je n'ai jamais été un grand fanatique du cinéma de Quentin Tarantino, mais, jusqu'ici, chaque fois qu'un film paraissait, j'y trouvais, par la grâce d'une mise en scène inventive, un réel plaisir. Ce qu'on peut appeler la "Tarantino touch" me faisait accepter volontiers les outrances des scénarios et les interminables logorrhées des personnages.
Eh bien, même si, dans "Django unchained", la "Tarantino touch" est bien présente ici et là, néanmoins, je dois le dire, je me suis copieusement ennuyé. Est-ce parce que l'effet de surprise du style Tarantino ne fonctionne plus? Est-ce parce qu'il nous propose, dans ce film, des personnages vraiment trop caricaturaux? Est-ce parce que le scénario prend vraiment trop de liberté avec les réalités historiques? Je ne sais... C'est sans doute tout cela à la fois.
Ce scénario, qui a pour objectif de dénoncer l'esclavagisme et qui donc devrait à la fois émouvoir et indigner, ce scénario apparaît tellement absurde que cet objectif ne peut plus être atteint. Ne reste qu'un respect poli pour le savoir-faire indéniable du réalisateur. Mais c'est bien insuffisant pour me passionner.

[Gounou]

T'avais pensé quoi du précédent, au fait ?

Dans mon Top 3 Tarantino. Très bonne surprise à l'époque, du coup ici c'est l'inverse...
Mais je n'ai pas trouvé le film nul comme G.T.O. Je suis surtout déçu de ne pas avoir été scotché, preuve de mon affection pour le cinéaste.

[El Dadal]

Trop long.
Assez anecdotique.
Pas de révélation du style Tarantino, juste le plaisir habituel chez lui de revoir des bonnes vieilles trognes (James Russo, James Remar -même si sous exploité). Mais les références se font moins lourdaudes, les personnages prenant quelque peu le pas sur le "système". Don Johnson est à ce titre excellent (c'est moi ou il a retrouvé forme humaine?), mais c'est Sam Jackson qui vole le show avec l'interprétation la plus osée du film, pour le personnage le plus politisé (et à mon sens de loin le plus intéressant).
Par contre, on sent la redite vis-à-vis d'Inglourious Basterds, dans la construction globale et dans le jeu de dialogues, un peu réchauffés et adaptés au contexte (avec un Christoph Waltz en mode bis repetita).

Spoiler (cliquez pour afficher)

Obligé d'avouer par contre que le coup du "Alexandre Dumas était noir!", c'était grandiose

Spoiler (cliquez pour afficher)

Et obligé également d'avouer que Tarantino s'est réservé la mort la plus géniale de son film, j'étais hilare pendant 2 minutes

Malgré donc quelques bons moments, quelques respirations (dues au genre, les paysages, toussa) assez inhabituelles chez le bonhomme, j'y ai trouvé un petit Tarantino de série, qui reste ma foi sympathique mais mineur.
Ah oui, et le montage n'a pas tout à fait la même odeur que celui des opus précédents, c'est plus plat et balourd.
Désolé by the way pour ce post sans queue ni tête, ni style.

[Barry Egan]

J'en sors, et j'ai trouvé ça pas mal, mais c'est moins abouti que les précédents.

La musique n'est pas aussi bien exploitée qu'à l'accoutumée, j'aime bien le rap, mais dans ce contexte, ça fonctionnait pas ; peut-être que les paroles surlignaient l'image, mais ça aura jamais l'impact d'un décalage avec de la pure instrumentation.

Et j'ai trouvé Jamie Foxx trop sérieux, pas aimable, on arrive pas à s'identifier à lui et à s'intéresser à son drame (et donc à sa vengeance). Du coup, à la fin, quand il est plus léger, c'est surprenant, mais pas dans le bon sens, c'est juste incohérent. Avec un héros sympathique, le film aurait beaucoup gagné, je pense.

Par contre, Di Caprio, Jackson, Waltz, sont épatants, la scène du repas bien, même si je regrette que lorsque Di Caprio pose la question fatidique du film

Spoiler (cliquez pour afficher)

("vous vous rendez compte que je suis seul dans cette baraque avec des dizaines d'esclaves et que j'y suis en sécurité ?")

, il enchaîne avec une pirouette qui est certes conforme à ce qu'on peut attendre du personnage, mais très peu satisfaisante ; quand on pose une question aussi fouillée, on se doit de proposer une hypothèse de réponse honorable. C'est un peu comme les toutes dernières scènes, il est vrai, un peu précipitées (mais efficaces).

Après, je peux me satisfaire des bribes lancées ça et là, la scène des cagoules, un peu facile (mais efficace encore une fois), les gunfights très bons, et l'idée couillue de réserver le rôle final du méchant à

Spoiler (cliquez pour afficher)

Jackson

, tout ça ça a marché pour moi.

Bref, finalement, si je devais résumer ce Tarantino, ça tiendrait à "efficace". Mais pas "achevé", comme un "Jackie Brown" ou un "Inglorious Basterds".

[riqueuniee]

Au contraire, pour moi, le film marche parce que Django est tel qu'.il est. En avoir fait un personnage pas 100% "positif" est une des grandes forces du film, bien plus complexe sur le fond qu'une simple histoire de vengeance.
En ce qui concerne l'utilisation du rap, je n'ai pas été gênée, alors que c'est une musique que je n'apprécie pas particulièrement. Il y a même, il me semble, un (bref) moment où un des personnages s'exprime en scandant ses phrases, comme pour un rap. Pas plus que la musique de Verdi, tout de même assez inattendue dans un tel contexte.
Quant à Di Caprio, il ne pose sa question que pour pouvoir ensuite exposer ses théories sur la soumission, sur la base de thèses raciales pseudo-scientifiques. Des théories qui en rappellent d'autres...Ce n'est pas une pirouette faute de pouvoir proposer une réponse satisfaisante. Di Caprio (enfin, son personnage !) croit à ces théories et est fier de les exposer.

[Barry Egan]

Je suis d'accord avec le fait que ce soit le personnage qui expose son point de vue dans le cadre d'un film, mais j'aurais tellement aimé que d'un coup, on ait une tentative d'explication à cette servilité naturelle.

Que Django soit pas 100% positif, ça marche dans l'idée, mais pour un film de cinéma qui se veut, dans l'ensemble, spectaculaire, c'est pas adéquat. Des gunfights sur fond de rap, ça se fond mieux avec un manichéisme radical.

Maintenant que Tarantino s'est attaqué aux deux derniers grands problèmes de l'Histoire du Top 3 (noirs contre blancs, juifs contre nazis), j'attends de lui qu'il nous fasse un film sur le sujet number one, la Révolution française, où un riche finirait par cramer le million de pauvres qui ont guillotinés sa reine.