Django Unchained (Quentin Tarantino - 2012)

[Blue]

Le plus marrant, c'est que quelques années plus tard, Ringo Lam a réalisé "Full Alert", un film qui a souvent été comparé à... "Heat" (sorti plus tôt).

Les échanges entre le cinéma de genre HK et US sont nombreux et vont dans les deux sens.

[bruce randylan]

Ah oui, "School On Fire" est le meilleur et le plus radical des "On Fire". Gros choc, avec un Roy Cheung qui rules totalement Dommage que la lumière n'ait pas été faite sur ce film, pièce assez essentielle du cinéma HK des 80's.
Tiens, à propos Bruce, j'espère que tu as aussi vu le mythique "The Club" de Kirk Wong ?

Yep, j'ai pu le voir au Festival paris Cinéma dans la copie la plus complète possible (fait à partir de plusieurs LD et VHS). Mais j'avoue avoir été un peu déçu car pour le coup, il n'y a pratiquement aucune psychologie, c'est un film où les personnages avancent avec une détermination sans faille, comme lancés sur une ligne droite... une trajectoire aiguisée comme un rasoir. Mais le film possède une énergie et une hargne assez peu commune qui tient plus du beat them all que de la narration traditionnelle. Du coup, le film manque quand même d'implication émotionnelle.

Par contre, oui, Man on the brink est un chef d’œuvre absolu, le meilleur film de flic infiltré, tout pays et époque confondu. Les 20 dernières minutes sont d'une intensité inimaginable avec cette pression qui n'en finit plus de monter jusqu'à une explosion qui m'a laissé sur le carreau avec une envie de hurler. C'est clairement la base de toute cette vague de cinéma HK.

Mais pour revenir sur l'influence City on fire / Reservoir Dogs, moi même je reconnais qu'elle est exagérée (et dieu sait que je peux être de mauvaise foi avec QT )... mais ce n'est certainement pas à négliger.

[bruce randylan]

Le plus marrant, c'est que quelques années plus tard, Ringo Lam a réalisé "Full Alert", un film qui a souvent été comparé à... "Heat" (sorti plus tôt).

Qui lui-même a été comparé à OCTB de Kirk Wong pour la fameuse fusillade... et il me semble que Michael Mann avait reconnu l'influence.

[Blue]

Voilà

[hellrick]

Ca me semble pas vraiment des conneries.
A l'époque où j'aimais Tarantino (oui, oui), je trouvais que Reservoir Dogs faisait trop film de petit malin pour avoir ma totale adhésion. Et puis, on ne peut pas non plus nier que le film emprunte des éléments à City on fire (et non tout le film comme il a été dit à plusieurs fois tort)

Il emprunte UNE scène. Cette légende uraine est d'un ridicule achevé. C'est faire beaucoup d'honneur à City of Fire que de le comparer à Reservoir Dogs.

J'aime bien Ringo LAM mais en effet cette histoire c'est du grand n'importe quoi, c'est un "truc" classique du polar que QT a repris, il y a quelques influences de City On Fire mais franchement c'est débile de dire qu'il s'agit d'un plagiat...et quand bien même ce serait le cas Reservoir Dogs est bien plus réussi que City on fire (pourtant sympa)

[Blue]

GTO n'a pas aimé le film visiblement

Ce topic va bientôt se transformer en champ de bataille

[Borislehachoir]

C'était prévisible : je me range parmi les convaincus.

Porté par un trio d'acteurs au top ( Christopher Waltz renouvelle sa performance géniale d'Inglourious Basterds, et Leonardo Di Caprio prend un plaisir incroyable à jouer les ordures soi-disant raffinées ), Django Unchained contient sans doute la meilleure scène d'action filmée par Tarantino ( la longue fusillade ) et montre un cinéaste désormais capable de rivaliser avec les grands maîtres US sur ce plan. Probablement pas d'accusation en plagiat absolu pour ce film là, et probablement encore plus d'accusations de racolage et d'irresponsabilité étant donné l'idée de départ : donner aux esclaves noirs le droit à leur revanche historique sur les blancs, comme Inglourious Basterds offrait aux juifs l'occasion de scalper du nazi, et ceci avec d'inévitables excès - j'en reparle dans mon dernier paragraphe.

Je ne sais pas si le décès de Menke a tant joué sur le montage final comme certains forumeurs le pensent. Toujours est-il que la rareté des moments d'action et la longueur des passages dialogués conduit à un avant-dernier acte un peu trop long, là ou les passages de début de film entre Waltz et Foxx et la vengeance finale de Django semblent plus homogènes. Peut-être est-ce aussi parce qu'à l'exception de l'énoooorme scène des cagoules du Ku Klux Klan, les ( très bons ) dialogues sont moins mémorables que dans les grands QT des années 90. Toujours est-il que question mise en scène, j'ai trouvé Django Unchained convaincant sur toute la longueur ; et la photo est superbe. Excellente bande-originale moins novatrice et décalée que d'habitude mais fonctionnant extrêmement bien sur les scènes en question ( l'usage de 2Pac ). J'imagine que le jeu de Samuel L Jackson va faire grincer quelques dents, j'avoue avoir été parfois un peu gêné.

Pour finir, il y a un point sur lequel je comprends les détracteurs et qui me conduit à une grosse réserve sur un passage en fin de film

Spoiler (cliquez pour afficher)

L'assassinat de Lara et l'humour qui l'accompagne m'ont pas mal dérangé comme rarement une scène chez Tarantino ne l'avait fait

A chaud, sans doute 8/10. Probablement plus homogène qu'Inglourious Basterds mais sans doute un film que je serais moins pressé de revoir également.

[mannhunter]

Rendez-moi le Corbucci!!

[Borislehachoir]

Personne ne te l'a pris, la preuve Télérama ignorait visiblement son existence jusqu'à la semaine dernière.

[Blue]

Enfin un avis qui parle un peu de l'aspect technique du film (important chez un grand formaliste comme Tarantino). Merci Boris.
Pour la photo je me fais pas de souci, Robert Richardson est toujours dans la place
Dans la bande annonce j'ai vu pas mal de gros coups de zoom. Tarantino en abuse t-il dans le film ?
Et qui dit western dit filmer les grands espaces. Comment Tarantino s'en sort-il à ce niveau ? (Kill Bill vol 2 donnait déjà une idée du potentiel du bonhomme)

[Rick Deckard]

il y a un point sur lequel je comprends les détracteurs et qui me conduit à une grosse réserve sur un passage en fin de film

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L'assassinat de Lara et l'humour qui l'accompagne m'ont pas mal dérangé comme rarement une scène chez Tarantino ne l'avait fait

Lara Lee sous ses dehors de charmante idiote est certainement aussi cruelle que les autres. À aucun moment on ne la voit faire preuve ne serait ce que d'un début de compassion. Comme je disais sur un autre topic, la complicité passive ne te rends pas moins coupable.

Sinon je souscrit à ta critique du film ! La seule chose qui m'a gêné dans le film c'est l'utilisation de rap. Définitivement une musique que je ne supporte pas

[mannhunter]

Dans la bande annonce j'ai vu pas mal de gros coups de zoom. Tarantino en abuse t-il dans le film ?

il abuse aussi de ralentis pas très heureux...sinon quelques éclats gore un peu potaches pour le reste un film bien trop long pour le peu qu'il a à raconter.

[Borislehachoir]

Enfin un avis qui parle un peu de l'aspect technique du film (important chez un grand formaliste comme Tarantino). Merci Boris.
Dans la bande annonce j'ai vu pas mal de gros coups de zoom. Tarantino en abuse t-il dans le film ?
Et qui dit western dit filmer les grands espaces. Comment Tarantino s'en sort-il à ce niveau ? (Kill Bill vol 2 donnait déjà une idée du potentiel du bonhomme)

Ca zoom pas mal durant le début du film ( le zoom sur la tête de Di Caprio à l'arrivée dans la plantation a provoqué un effet comique certain dans la salle ), étant particulièrement client de l'esthétique western italien ça ne m'a absolument pas gêné d'autant plus que pour le coup c'est fait avec précision et rigueur ; j'aime beaucoup Sergio Corbucci mais en dehors de son chef d'oeuvre Le grand silence, je trouve que ses usages du zoom étaient souvent très brouillons et souvent maladroits ; j'aime ce cinéaste mais ce n'était pas un grand formaliste. Un amateur de cinéma d'exploitation dans ton genre, je serais très surpris que les zooms le sortent du film.

Curieusement, il y a assez peu de moments contenant des grands espaces ; quelques beaux paysages enneigés très Grand silence justement mais qui doivent représenter en tout et pour tout cinq minutes dans le film. La majorité du temps,il se passe en intérieurs et pour le coup a plus à voir avec Masaki Kobayashi ( uniquement pour la catharsis ) qu'avec John Ford. A mes yeux en tout cas, j'admets que pour le coup c'est très discutable.

[Jeremy Fox]

Django Unchained contient sans doute la meilleure scène d'action filmée par Tarantino ( la longue fusillade ) et montre un cinéaste désormais capable de rivaliser avec les grands maîtres US sur ce plan.

Pourquoi désormais ? Tu n'en étais donc pas encore convaincu ? Selon moi, Il est déjà depuis longtemps l'un des maîtres aussi de ce point de vue là.

[Borislehachoir]

Django Unchained contient sans doute la meilleure scène d'action filmée par Tarantino ( la longue fusillade ) et montre un cinéaste désormais capable de rivaliser avec les grands maîtres US sur ce plan.

Pourquoi désormais ? Selon moi, Il est déjà depuis longtemps l'un des maîtres aussi de ce point de vue là.

A mes yeux le montage des scènes d'action du premier volume de Kill Bill était imparfait, tandis qu'Inglourious basterds ne disposait pas vraiment de scènes aussi exacerbées question action que le combat contre les 88 cinglés ou la fusillade de Django Unchained. En tant que cinéaste d'action, je considérais Tarantino comme étant un cran en-dessous de Cameron, Spielberg ou McTierman. Ici j'ai trouvé qu'il faisait jeu égal avec eux.