Notez les films Décembre 2012

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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cinephage
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Re: Notez les films Décembre 2012

Message par cinephage »

Je ne suis probablement pas assez pointu sur Dumas, mais j'avais effectivement l'impression (sans avoir jamais vérifié) qu'il tapait dans des faits historiques assez connus par ses contemporains, et non dans des choses ultra-pointues (enfin sauf pour le vulgum pecus du XXI° siècle). Il ne me paraissait pas y avoir d'élitisme dans ce qu'il écrivait...

Ben oui, mais bon, adapté par Paul Anderson, il y aurait même pu y avoir des zombies, des rockers nazis ou des lance-flammes (ha, pardon, ça, il y en a)... Il faut voir que ce récit fait désormais partie du patrimoine hollywoodien autant que littéraire : je doute que quiconque ayant travaillé sur le film aie lu Dumas. D'Artagnan est désormais aux coté de Sherlock Holmes, Tarzan et une poignée d'autres personnages déclinés sur tous les modes depuis toujours par la fabrique à image... Si je suis d'accord qu'une vraie adaptation ne serait pas du luxe, il serait dommage de bouder son plaisir juste parce qu'une adaptation ne serait pas fidèle.
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Colqhoun
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Re: Notez les films Décembre 2012

Message par Colqhoun »

Ratatouille a écrit :
Colqhoun a écrit :Dans le sens où ça en rajoute encore et encore, sans être capable de se mettre de limite, sans essayer de raconter une histoire.
Oui oui...mais gonzo ? Le gonzo, c'est pas ça.
Ou alors je me trompe totalement. :|
Bah je pensais au porno gonzo qui se contente d'aligner des scènes de boules sans raconter aucune histoire.
Du "cinéma" qui va direct à l'essentiel.
Là c'est complètement pareil.

Mais comme l'ami des hiboux, je préfère ça à du Michael Bay.
Parce que ça ne perd pas de temps, c'est ramassé et y a plein d'idées rigolotes à tout bout de champs.
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Re: Notez les films Décembre 2012

Message par Jack Griffin »

Colqhoun a écrit :
Ratatouille a écrit : Oui oui...mais gonzo ? Le gonzo, c'est pas ça.
Ou alors je me trompe totalement. :|
Bah je pensais au porno gonzo qui se contente d'aligner des scènes de boules sans raconter aucune histoire.
Du "cinéma" qui va direct à l'essentiel.
Là c'est complètement pareil.
Ce n'est toujours pas la définition du gonzo.
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Colqhoun
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Re: Notez les films Décembre 2012

Message par Colqhoun »

Rien à carrer, je me suis expliqué.

EDIT: ok, en fait c'est du POV.
J'arrêterais donc d'utiliser ce terme.
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hellrick
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Re: Notez les films Décembre 2012

Message par hellrick »

j'aimais bien ce terme de cinéma gonzo, je le trouve très parlant...

On peut dire "action porn" alors? :mrgreen:
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cinephage
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Re: Notez les films Décembre 2012

Message par cinephage »

hellrick a écrit :j'aimais bien ce terme de cinéma gonzo, je le trouve très parlant...

On peut dire "action porn" alors? :mrgreen:
C'est à dire que le gonzo, à la base, c'est du journalisme dans lequel le journaliste intervient dans son sujet, et rapporte autant les faits que la façon dont ceux-ci l'affectent personnellement et que la façon dont lui même vient modifier ces faits.
Du cinéma gonzo, ça serait un truc comme le Looking for Richard de Pacino. Ou alors les docus de Michael Moore...
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Re: Notez les films Décembre 2012

Message par hellrick »

Oui mais je pensais à l'explication de Colqhoun et au "porno gonzo" qui aligne les scènes hard sans se soucier de la moindre justification avec juste l'envie d'en mettre plein la...vue :oops:
Finalement c'est assez proche de ces films d'action parfois qualifiés de "ride" qui t'emmènent sur une montagne russe pendant 90 minutes (scène d'action, calme, scène d'action plus baboum que la précédentes) ou des torture porn...d'où mon idée "d'action porn": l'étalage d'action pour l'action sans justification ou presque. Non que je porte un jugement de valeur, j'aime bien les films de Paul Anderson de manière général :wink:
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Re: Notez les films Décembre 2012

Message par cinephage »

hellrick a écrit :Oui mais je pensais à l'explication de Colqhoun et au "porno gonzo" qui aligne les scènes hard sans se soucier de la moindre justification avec juste l'envie d'en mettre plein la...vue :oops:
Finalement c'est assez proche de ces films d'action parfois qualifiés de "ride" qui t'emmènent sur une montagne russe pendant 90 minutes (scène d'action, calme, scène d'action plus baboum que la précédentes) ou des torture porn...d'où mon idée "d'action porn": l'étalage d'action pour l'action sans justification ou presque. Non que je porte un jugement de valeur, j'aime bien les films de Paul Anderson de manière général :wink:
Les gonzo pornos sont gonzos parce que le type derrière la caméra intervient dans et/ou participe et organise les ébats, pas parce qu'ils font n'importe quoi ou enchainent les séquences d'action...
On les verrait boire un verre et discuter du temps qu'il fait après une séquence chaude, ou même faire la sieste, ça resterait du gonzo dès lors que celui qui filme est présent dans son film en tant que réalisateur.
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Re: Notez les films Décembre 2012

Message par Flol »

Mais j'aime bien le nouveau genre inventé par Hellrick : ce "action porn" convient totalement à un Resident Evil, par exemple.
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Re: Notez les films Décembre 2012

Message par Flol »

Colqhoun a écrit :Le Havre | Aki Kaurismäki
Si l'on excepte un script parfois trop naïf dans ses rebondissements (mais j'y vois une certaine volonté du réalisateur), tout dans ce film m'a enchanté, à commencer par la réalisation et la photographie, qui font de ce film une pure merveille esthétique. Un travail sur les couleurs, les compositions qui le figent dans le temps et permettent de créer un univers quelque peu factice dans lequel tout peut se passer. Très belle découverte et premier film de Kaurismäki pour moi. Je vais me dépêcher d'en découvrir d'autres.
Idem. Mon 1er Kaurismäki aussi, et j'ai vite hâte de découvrir le reste de sa filmo.
J'aime cette poésie des "petites gens", ce soin apporté à la mise en scène (la composition des plans et les couleurs sont splendides)...et ce, malgré une interprétation globale pas toujours au top (mais là aussi, je pense que c'est volontaire...parce que quelqu'un comme André Wilms joue d'habitude beaucoup mieux que ça).
Et il y a Pierre Etaix ! :o
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Re: Notez les films Décembre 2012

Message par Helward »

Ratatouille a écrit :
Colqhoun a écrit :Le Havre | Aki Kaurismäki
Si l'on excepte un script parfois trop naïf dans ses rebondissements (mais j'y vois une certaine volonté du réalisateur), tout dans ce film m'a enchanté, à commencer par la réalisation et la photographie, qui font de ce film une pure merveille esthétique. Un travail sur les couleurs, les compositions qui le figent dans le temps et permettent de créer un univers quelque peu factice dans lequel tout peut se passer. Très belle découverte et premier film de Kaurismäki pour moi. Je vais me dépêcher d'en découvrir d'autres.
Idem. Mon 1er Kaurismäki aussi, et j'ai vite hâte de découvrir le reste de sa filmo.
Au loin s'en vont les nuages, Ariel ou la Fille aux allumettes (découverte du réalisateur avec celui-ci) entre autres sont des Kaurismaki qu' à titre personnel je recommande chaudement.
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Re: Notez les films Décembre 2012

Message par Strum »

Sans compter L'Homme sans passé qui est exceptionnel. Par rapport à ces films-là, Le Havre m'avait fort déçu.
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Re: Notez les films Décembre 2012

Message par crys met »

cinephage a écrit :This is 40, de Judd Apatow
Plutôt amateur de l'univers bavard de Judd Apatow, même si je le trouve généralement mieux servi par d'autres réalisteurs, je dois dire que j'ai été très enthousiasmé par celui-ci. Film emblématique sur la crise de la quarantaine, comptant manifestement son lot d'éléments autobiographiques, This is 40 est un film qui touche juste. Même s'il compte quelques moments de pur fous rires (le personnage de Jason Segel, très drole, et une apparition mémorable de Melissa mcCarthy), le film est surtout un petit bilan de situation à mi-parcours d'une génération, celle de Freaks and Geeks, entre les problèmes de couples, d'argent et les parents à gérer... L'influence de Woody Allen est probablement ici plus lisible que dans ses autres films, mais c'est loin d'être une référence écrasante, bien au contraire.
Je pense que les amateurs du bonhomme seront vraiment emballés par ce titre-ci, bien plus inspiré que Funny People...
Voilà qui m'intèresse bigrement, surtout que j'ai apprécié son "Funny People", et que j'aime beaucoup Judd Apatow en règle génèrale dans tout ce qu'il projette, conceptualise ou intervient, que, comme disons, simple intervenant dans differentes "productions", où il est très souvent mis en exergue "à l'affiche"pour son travail; et qu'il sait rester modeste sur ses talents, notammant en tant que réalisateur, comme on peut le lire dans son livre d'interview en français dont je n'ai pas l'éditeur ni l'interviewer en tête à ce moment...mais les commentaires de Apatow sur ses films, dans les differents domaines où il intervient, ou pas directement, sont souvent par ailleurs très interressants. :)
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Flol
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Re: Notez les films Décembre 2012

Message par Flol »

Strum a écrit :Sans compter L'Homme sans passé qui est exceptionnel. Par rapport à ces films-là, Le Havre m'avait fort déçu.
Alors je suis vraiment curieux de découvrir ses précédents, tant son dernier m'a enchanté.
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Re: Notez les films Décembre 2012

Message par Profondo Rosso »

Peggy Sue s'est mariée de Francis Ford Coppola (1986)

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1985 : les anciens du lycée Buchanan, classe 1960, se retrouvent pour leur vingt-cinquième réunion. Ce soir, ils sont venus en habit d'époque, jupes gonflantes, robes des sixties, brosse et nœuds pap' pour les garçons. Peggy, très populaire en 1960, se retrouve reine de la soirée avec pour partenaire son mari, Charlie, le rocker. Mais ce tandem si brillant jadis est sur le point de se séparer. Revoyant son mari dans sa prime jeunesse, Peggy, encore amoureuse, s'évanouit. Elle s'enfonce dans le rêve et revit ces fameuses années 1960...

Perdu dans des projets mastodontes où sa mégalomanie et un public changeant provoquèrent les échecs (le superbe Coup de cœur, le raté Cotton Club, le semi échec du retour aux sources du Parrain 3), Coppola su pourtant retrouver un vraie fraîcheur à travers de plus modeste films comme l'enchaînement Rusty James/Outsiders et ce Peggy Sue s'est mariée, charmant conte moderne.

Le poids du passé, le regret de ce qui aurait pu être, (lourdement) au cœur du Parrain 3 à venir sont abordés avec une grande délicatesse ici. Peggy Sue (Kathleen Turner) est une quarantenaire à la croisée des chemins. En instance de divorce avec Charlie(Nicolas Cage), l'amour de sa vie, Peggy Sue s'interroge sur ses choix. De ses rêves juvéniles d'ailleurs d'aventures, il ne reste pas grand-chose puisqu'elle est demeurée dans sa ville où elle tient une boulangerie et qu'en se mariant jeune elle n'a connu qu'un seul homme et raté la révolution sexuelle des 60's. Toutes ces questions remontent à la surface lors de la réunion de lycée où elle va croiser d'anciens camarades dont Charlie où la joie des retrouvailles se dispute à la nostalgie et surtout fait resurgir la question : sachant de quoi l'avenir est fait, agirait elle de la même façon ? Fantasme dû à cette angoisse ou vrai phénomène surnaturel, suite à un malaise Peggy Sue se réveille 25 ans plus au temps de son adolescence au début des 60's. Tout va donc pouvoir recommencer, ou se rejouer.

L'ambiance 50's naïve et la performance touchante de Kathleen Turner confère un attrait irrésistible à l'ensemble. L'émerveillement et la nostalgie de l'héroïne sont aussi ceux du spectateur, qu'il ait vécu ou fantasmé cette période que la mise en image de Coppola capture dans des vignettes "americana" façon Norman Rockwell avec son cadre pavillonnaire immaculé , ses bar à jukebox, ses garçons gominés... Coppola donne chair à ce chromo rétro à travers les attitudes de Peggy Sue où les retrouvailles avec les êtres chers supposés disparus (de manière sous-jacente pour la petite sœur ou la mère, plus explicite pour les grands parents) font retrouver une innocence et une candeur surprenante à l'adulte éteinte vue en début de film. Cette innocence se traduit dans ce jeu de recommencement où Peggy Sue va contourner ses habitudes d'antan en forçant des évènements seulement rêvés alors : sortir avec le bel intellectuel ténébreux qui la fascinait, dire ses quatre vérités au professeur d'algèbre... Pourtant tout la ramène toujours à Charlie, joué par un Nicolas Cage débutant (pas le seul avec un casting comptant des jeunes Jim Carrey, Helen Hunt ou Joan Allen) qui confère une candeur romantique surprenante cet apprenti musicien notamment par l'usage risqué (qui rendirent Coppola et le studio furieux) d'un timbre cartoonesque chevrotant qui ne ridiculise jamais le personnage mais le rend d'autant plus fragile et touchant.

Le film baigne dans un espoir et une quiétude idéalisant ce passé rêvé où finalement le présent est plus à réparer que ces doux souvenirs comme l'apprendra Peggy Sue sortie de cette illusion. Kathleen Turner trouve là un de ces tout meilleurs rôles et Coppola signe un de ses films les plus enchanteurs et positifs dont Noémie Lvosky aura tiré un sympathique remake officieux récemment avec Camille redouble. 5/6
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