Rebelle (M. Andrews, B. Chapman, S. Purcell - 2012)

[Flol]

Je n'ai pas encore vu ce dernier Pixar, mais s'il est juste très bon...c'est déjà pas mal, non ? D'autant plus qu'ils ont déjà fait par le passé des films moins bons que les autres (Monsters Inc., Cars 2, même si je l'ai finalement trouvé mieux que ce à quoi je m'attendais).
Et puis c'est un studio qui nous a tellement habitué à l'excellence, que l'on peut bien leur pardonner quelques faiblesses...enfin j'irai voir ce Rebelle pour en juger par moi-même.

[Teddy Daniels]

Le son avec la technologie 3D c'est génial.

Tu as pu alors expérimenter le son Dolby ATMOS 3D...
Quelle chance, les gens qui ont entendu ce procédé sont ressortis unanimement ravis...

C'est incomparable. Le travail du son ressort davantage.

[Outerlimits]

"Monstre et Cie" était excellent pour ma part, c'est un Pixar renommé.
Ca n'est, en effet, pas la cas de "Cars 2" qui s'est pris (un peu injustement) une volée de bois vert par la critique, lui reprochant (c'est pas totalement faux) son manque de profondeur par rapport aux précédents films du studio, même si techniquement, il est parfait.
Je n'ai pas encore vu "Rebelle" mais je sais que PIXAR était attendu au tournant car il lui avait été reproché les "simplisme" de ce précédent Cars, ainsi que de "d'avoir fait dans la facilité" en offrant successivement 2 suites (dont l'excellent Toy Story 3).

[Dunn]

Tu as pu alors expérimenter le son Dolby ATMOS 3D...
Quelle chance, les gens qui ont entendu ce procédé sont ressortis unanimement ravis...

C'est incomparable. Le travail du son ressort davantage.

Tu as entendu ça dans quelle salle? peux tu me faire un retour "technique" si tu peux?

[Teddy Daniels]

Je suis pas branché technique. Je l'ai vu quand j'étais en Floride au AMC de Disney . Ils ont redéfinit la sensation de mouvement avec le nouveau dolby. C'est bizarre on a l'impression d'être dans le film vu que le son passe en plus des baffles normales par des baffles au plafond. C'est très très impressionnant.

[Flol]

"Monstre et Cie" était excellent pour ma part, c'est un Pixar renommé

Peut-être, mais pas par moi. Tout comme Finding Nemo, que je trouve sympathique sans plus.
Mais comme je l'ai dit, c'est déjà pas mal ! J'ai vu tous les Pixar excepté le dernier, et il n'y a à mon sens aucun mauvais film. Quel autre studio peut se targuer d'un tel palmarès ? (je sens que certains vont me parler de Ghibli...que je ne connais pas assez)

[Dunn]

Ghibli sont très fort aussi en effet,à découvrir.
Bon va voir Rebelle(en plus la BO de Doyle est très bien )

[Flol]

Alors j'aimerais bien, mais étant plutôt du matin, et les séances de matinée étant réservées à la VF, je sens que ça va être difficile...

[Anorya]

Rebelle (Andrews/Chapman/Purcell - 2012).

Aka Brave.

Je ne vais pas réécrire l'histoire et l'origine du projet, Watkinssien, même si je suis un peu en désaccord avec son ressenti vis à vis du produit fini, l'a plus que très bien fait. Peut-être qu'avec le recul aura-t-on un petit commentaire sur les bonus du DVD ou Blu à propos justement des problèmes qui ont entravé la réalisation du film (même si j'ai peur que le politiquement correct s'en mêle) mais il est indéniable que Brenda Chapman s'est bien faite écarter du projet en cours de route pour différent artistique et que l'on a donc non pas un réalisateur (réalisatrice qui plus est) au générique mais trois et que ça rejaillit sans doute plus profondément qu'on ne le croit sur le projet.


En l'occurence malgré toute la bonne volonté du studio, je dois avouer m'être pour la première fois senti devant une déception (je n'ai pas vu Cars 2 donc je ne vais pas faire le serment du "Pixar est sur la pente descendante, bla bla") : Pixar ne faisait pas un film grandiose comme Le monde de Nemo (ah cette fin avec le filet de pêche qui me met à chaque fois les larmes aux yeux quasiment), de l'épique à la Indestructibles, de la SF écologique avec louche de comédie burlesque et musicale comme Wall-e, pas de film d'aventure entre gens de générations différentes en contrée inconnue comme Là-haut (un excellent hommage aux toutous de tous poils en plus)... non, ici, Pixar fit un simple "bon film". Et là est bien tout le drame entre le studio qui dépassa à chaque fois toutes frontières connues et celui qui aujourd'hui nous livre Rebelle. Et croyez moi que je n'en attendais rien même si une héroïne rousse suffit d'emblée à déclencher mon approbation (j'adore les rousses).

Frèèèèèèère des ours, attrape ma main !

Techniquement le film se hisse sans faille au sommet pour éclater toute la concurrence une fois de plus. On admire une fois de plus le savoir-faire du studio à nous proposer à la fois ici un modèle qui mette en valeur chacun des cheveux de la tignasse massive qu'à Merida comme on admirait les poils bleus animés de Sully dans Monstres et cie. Quand aux paysages écossais, ils donnent quasiment furieusement envie de s'y rendre au plus vite. Jamais encore auparavant Pixar ne s'était livré avec bonheur à livrer des panoramas ici presqu'extatiques. Le hic, c'est l'histoire qui n'a pour moi de rebelle que le titre. Bien sûr le film tourne autour de la relation mère-fille et c'est sur ce point admirablement traité, Watkinssien l'a bien fait remarquer. Mais les relations entre adultes et enfants a souvent plus ou moins été traité pas mal par l'ancien studio de Lasseter. Comment ne pas voir un grand-père voire un père de substitution à travers le ronchon qu'est Carl face au scout téméraire de Là-haut ? Et la relation papa-poisson à son fiston dans Le monde de Nemo ? Sans oublier un seuil de plus franchi à travers la saga Toy Story où finalement dans le troisième volet Andy a grandi, est devenu un adulte et passe le flambeau à un autre enfant, et pour cela explique à quoi servent ses jouets au moment de les donner. Sans doute la plus belle séquence du film, même de toute l'univers Pixar parmi des milliers que le studio à pu nous livrer. Les changements de génération qu'ils soient entre adultes et enfants ou enfants d'âges différents ou espèces différentes, bref ce qui fait l'essence de l'humain est au coeur-même de Pixar pour moi.



Et c'est sans doute ce que je rapprocherais à Rebelle, le fait que je n'ai jamais vibré une seule fois face au destin de Merida. Merida qui, comme des millions de jeunes filles risque d'être mariée de force et tente d'y échapper. Sur le papier, on imagine un truc épique et de quoi trembler pour son destin imposé et à l'écran, qu'est-ce qui se passe ? Cela ne prend pas (perso hein). Et si ça venait de l'écriture des personnages ? Pas de la famille de Merida, elle est omniprésente et c'est sans doute là le problème. Face à une Mérida qui crève continuellement l'écran, des jumeaux archi-turbulants, des parents qui ont leur fierté, il ne m'a pas semblé que les chefs de clans et leurs enfants nigauds aient eu leur mot à dire. Exception faite quand il s'agit de Merida qui rappelle leurs faits d'armes.... et cela en fait uniquement pour laisser le passage à sa mère, donc non pas de sa propre initiative pour exprimer une quelconque mâturité devant des devoirs séculaires qu'elle fuit. Si repentance il y a et prise de conscience véritable de la princesse, elle n'arrivera que vers la fin quand le film se pousse de lui-même et bien obligé dans ses derniers retranchements.

Sur cette photo, 3 classikiens illustres. Sauras-tu les retrouver ?

On passera sur une légende maudite qui arrive au beau milieu du film et évite une implication plus profonde du spectateur (dans Princesse Mononoke, même si c'est la toile de fond qui va déclencher la malédiction, un dieu-sanglier est visible dès le début du film par exemple), une omniprésence des ours qui m'a fit penser à une suite cachée de Frère des ours (je veux bien qu'ils représentent l'instance et donc la menace paternelle comme j'ai pu le lire plus tôt dans ce même topic mais faut pas pousser non plus. C'est du Pixar, pas du Bergman hein et ça m'étonnerait que le studio se livre constamment à l'interprétation psychanalytique qu'on peut en tirer à chaque film. Non pour moi, si second niveau de lecture il y a, il ne se révèle pas tout de suite justement. Pas comme ici), une héroïne que presque rien ne peut entamer (les larmes et regrets n'arrivent presqu'à la fin) alors que chaque "héros" Pixar a souvent eu en cours de route ses moments de faiblesses qui le rendaient plus qu'humain (bon sang, toute la saga Toy Story regorge d'exemples en ce genre, même chez les "méchants" comme l'histoire de nounours dans le troisième volet qui se crû abandonné et donc trahi par sa maîtresse, pas si éloigné du chercheur d'or du second volet qui a perdu foi en l'humain et ne considère plus sa place que dans un musée --d'ailleurs on lui réserve une "fin" ironique similaire à celle de l'ours en peluche de Toy Story 3).



Sans oublier une musique celtique et classique juste "bien" (pourquoi n'avoir pas repris Giacchino là encore, alors que ce dernier nous émeut avec le parfait petit La luna en court-métrage juste avant ? That's a mystery). Je ne sais si Patrick Doyle était le choix parfait tant ses travaux oscillent entre des films bons et d'autres plus discutables mais rien qui ne s'élève au mêmes sommets émotionnels que Pixar sut maintes fois nous délivrer. Y'en a t-il ici qui se souviennent de la B.O de Thor ou Eragon ? De La dernière légion ? De Pars vite et reviens tard ? Il semble que le bonhomme fut sans doute un choix obligé, Giacchino ne pouvant sans doute se libérer, mais alors pourquoi retrouve t'on ce dernier pour un court-métrage sans faute juste avant qui là, manque presque de nous faire chavirer le coeur de tendresse ? Et je passe sur la version française (*) où Berenice Bejo fait du bon travail tandis que, surprise, Hazavanicius pourrit le film en faisant un corbeau raccoleur qu'on jurerait sorti des Arthur de Luc Besson (vous lui mettez la coupe du rasta et voilà, vous y êtes). Aberrant. Michel, tu es un des meilleurs réalisateurs français actuels mais ne fait plus de doublage si c'est comme ça, s'il te plaît. Mais merde quoi, chez Pixar on a toujours eu un respect du personnage et ça passait aussi par le travail des voix et le choix des comédiens, souvent renommés. Mais là.... Frustrant.



Donc un film bien mais c'est tout. Un peu de magie (les petits feux follets), une sorcière échappée de chez Miyazaki comme ça a été remarqué (le coup du chaudron-répondeur, j'y vois un clin d'oeil amusé de Pixar au Château ambulant), des chansons sympas (ça m'a jamais dérangé les chansons, que ce soit ici ou chez Disney par contre hein), des cheveux, des paysages, des ours, une ou deux scènes mémorables (le tournoi à l'arc) et puis.... ben c'est un peu tout. J'ai déjà commencé à l'oublier. Mais bon, c'est Pixar, je garde espoir, ces gars là ne nous ont jamais déçus. En somme, ça prouve qu'ils sont humains malgré tout pour le coup, ils ne peuvent donc que se relever et faire mieux.


3/6.








(*) Bon on pourrait m'objecter à juste titre que j'aurais dû le voir en VO mais quand on ne peut se déplacer pour voir un film en soirée là où justement on propose la V.O plutôt que la VF toute la journée, ben tant pis...

[Rick Deckard]

Un peu de magie (les petits feux follets)

J'ai surtout trouvé que les feux follets étaient une grande facilité scenaristique : l'héroïne du film est perdue dans la forêt, hop, on lui trace un chemin lumineux qu'elle n'a plus qu'à suivre pour continuer l'histoire...

Spoiler (cliquez pour afficher)

Il y avait déjà la même facilité scenaristique dans Prometheus

[Anorya]

Facilité je sais pas, ces feux follets interviennent déjà dès l'ouverture du film quand Merida est toute petite et qu'elle les voit une première fois. J'y vois plus un signe du destin à venir...

[cinephage]

Facilité je sais pas, ces feux follets interviennent déjà dès l'ouverture du film quand Merida est toute petite et qu'elle les voit une première fois. J'y vois plus un signe du destin à venir...

On a quand même l'impression que ces feux follets décident pour Merida, ils apparaissent au bon moment, et la guident toujours sur "l'étape suivante" du scénario (un coup l'ours, une autre fois la sorcière, puis la caverne du roi, toujours dans l'ordre de l'histoire)... J'avoue y avoir senti la main lourde d'un scénariste en mal d'inspiration, qui décide pour ses personnages où ceux-ci doivent aller. Et puis, s'ils sont bien jolis, ils évoquent aussi, le charme en moins, les esprits de la forêt de Princesse Mononoke...

[Anorya]

Mince, là ça y est, tu m'as convaincu...
Je ne vais pas baisser plus la note mais je n'avais pas pensé à cet aspect, dommage...

[riqueuniee]

Les feux follets qui montrent le chemin, ça me semble un thème classique dans les contes et légendes. Rien d'étonnant à les retrouver dans des films par ailleurs très différents. N'ayant pas vu le Miyazaki, je ne peux par contre pas dire s'il s'agit d'une coïncidence ou d'une influence.
Pour rappel (même si ça n'a rien à voir), le thème de la plante qui se fane quand son "propriétaire " est en danger (utilisé dans E.T.), je l'ai lu dans plusieurs contes traditionnels, de provenances diverses.
Si un film d'animation le reprend, il n'aura pas forcément imité le film de Spielberg...

[Anorya]

Les feux follets qui montrent le chemin, ça me semble un thème classique dans les contes et légendes. Rien d'étonnant à les retrouver dans des films par ailleurs très différents. N'ayant pas vu le Miyazaki, je ne peux par contre pas dire s'il s'agit d'une coïncidence ou d'une influence.
Pour rappel (même si ça n'a rien à voir), le thème de la plante qui se fane quand son "propriétaire " est en danger (utilisé dans E.T.), je l'ai lu dans plusieurs contes traditionnels, de provenances diverses.
Si un film d'animation le reprend, il n'aura pas forcément imité le film de Spielberg...

Je vais juste répondre pour Miyazaki parce qu'effectivement le thème de la plante n'a rien à voir et je me demande ce qu'il fait là même si je subodore une façon détournée de montrer que même si rien ne se perd, rien ne se crée dans l'Art, ça témoigne ensuite du degré d'interprétations et d'idées qu'on peut à chaque fois formuler différemment suivant telle ou telle oeuvre.
Riqueuniee désolé, mais ça tombe un peu comme un cheveu dans la soupe ta formulation.

Miyazaki est une référence avouée du studio Pixar. On peut trouver des exemples de photos de Lasseter au Japon, rendant visite au studio Ghibli ou des témoignages d'affection entre les deux studios. Mais le pas a été franchi quand les larrons de Pixar ont montré ouvertement un Totoro dans Toy Story 3.

Et apparemment, ce brave Totoro pourrait faire une nouvelle apparition dans la suite de Monstres et cie.