Alors il faut que tu lises "Sunset Park", le dernier roman de Paul Auster où une large partie de l'intrigue tourne autour de la fascination exercée par ce film.Stark a écrit :
Ce film, c'est Les Plus belles années de notre vie de Wyler. C'est incroyablement beau, juste, c'est à pleurer. Pardon de faire encore dans la dithyrambe mais vraiment... Je suis encore sous le coup de l'émotion. Et après L'Ombre d'un Doute, ça me confirme que je suis amoureux de Teresa Wright.
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Notez les films Août 2012
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Re: Notez les films Août 2012
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Re: Notez les films Août 2012
REC 3: GENESIS:
Débarrassé, après 20 minutes d'exposition un peu pénible, du principe de la caméra à l'épaule, le film trouve sa voie, certes pas du tout originale mais furieusement bis et joyeusement gore. Voir une bombasse en robe de mariée et jarretière décapiter des zombies à la tronçonneuse reste quand même une certaine idée du bonheur et heureusement le film ne traine pas en route puisque, hors générique, il dure moins de 70 minutes. Très oubliable mais divertissant.
Débarrassé, après 20 minutes d'exposition un peu pénible, du principe de la caméra à l'épaule, le film trouve sa voie, certes pas du tout originale mais furieusement bis et joyeusement gore. Voir une bombasse en robe de mariée et jarretière décapiter des zombies à la tronçonneuse reste quand même une certaine idée du bonheur et heureusement le film ne traine pas en route puisque, hors générique, il dure moins de 70 minutes. Très oubliable mais divertissant.
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Re: Notez les films Août 2012
Ah ben j'ai justement regardé coup sur coup le 2 et le 3 et je me suis pas trop mal amusé.
Le premier m'avait sérieusement gonflé, là on vire directement à l'efficacité.
Entre les flics du 2 qui mitraillent à tout va et la mariée du 3 qui attaque à la tronçonneuse, les films réservent quelques séquences bien drôles.
Je regrette par contre que dans le 3 ils n'aient pas poussés plus loin l'intrigue principale de possession avec le démon originel.
Le premier m'avait sérieusement gonflé, là on vire directement à l'efficacité.
Entre les flics du 2 qui mitraillent à tout va et la mariée du 3 qui attaque à la tronçonneuse, les films réservent quelques séquences bien drôles.
Je regrette par contre que dans le 3 ils n'aient pas poussés plus loin l'intrigue principale de possession avec le démon originel.
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Re: Notez les films Août 2012
C'était mon film du mois de mai ou juin. Magnifique mélo, personnages tous forts ! Bref un énorme chef d'oeuvre !Stark a écrit :
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Re: Notez les films Août 2012
Kill List (Ben Wheatley)
Oh, le film de petit malin que voilà. Et un film dégueulasse qui plus est.
Alors oui, je vais reconnaître un certain talent dans la mise en scène et une certaine efficacité (les images des détenus égorgés en Afghanistan le sont sûrement aussi...) mais surtout dénoué de tout point de vue qui pourrait le film acceptable.
Stark, reste éloigné de ce film... Tarantino à côté, ce sont les frères Dardenne.
Oh, le film de petit malin que voilà. Et un film dégueulasse qui plus est.
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Alors oui, je vais reconnaître un certain talent dans la mise en scène et une certaine efficacité (les images des détenus égorgés en Afghanistan le sont sûrement aussi...) mais surtout dénoué de tout point de vue qui pourrait le film acceptable.
Stark, reste éloigné de ce film... Tarantino à côté, ce sont les frères Dardenne.
Dernière modification par AtCloseRange le 24 août 12, 14:44, modifié 1 fois.
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Re: Notez les films Août 2012
Au delà que le film ne t'aie pas plu, ce qui est bien compréhensible, tu sembles, dans ton commentaire, passer à coté de l'intrigue, là, ça m'étonne un peu.
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I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Notez les films Août 2012
T'inquiète, j'avais compris tout ça. Ce qui est déguelasse, c'est cette présentation initiale de même que la "bonhommie sympathique" avec laquelle on présente les 2 hommes. Qu'on soit au final dans un récitcinephage a écrit :Au delà que le film ne t'aie pas plu, ce qui est bien compréhensible, tu sembles, dans ton commentaire, passer à coté de l'intrigue, là, ça m'étonne un peu.
Donc, oui, c'est violent, complaisant, même sans doute, oui le ton du film change en cours de route, manipulant son spectateur comme le personnage principal du film, mais le tout est loin d'être incohérent ou absurde.
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Pour ma part, je trouve le film très bien fichu, drolement efficace, et je reste fortement convaincu par son usage du son.
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Ancrer cette histoire initialement dans un quotidien réaliste est inacceptable. Le contraire de ce qu'aurait fait un Polanski.
Et je suis désolé mais lorsqu'une histoire parle de tueurs à gages ou de tueurs en série, il est absolument nécessaire d'avoir un point de vue. Le film en est totalement dépourvu.
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Re: Notez les films Août 2012
T'as vu A Serbian Film ? Si c'est pas le cas, mais alors qu'est-ce que tu vas lui mettre dans la gueule quand je vois ce que tu penses de ce Kill List...
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Re: Notez les films Août 2012
Je rejoins AtCloseRange.
C'est un film de petit malin, qui se la raconte avec des effets et un espèce de surréalisme de bricolage.
Et je déteste copieusement A Serbian Film.
Je dirais même que c'est l'un des pires films que j'ai vu depuis très longtemps.
C'est un film de petit malin, qui se la raconte avec des effets et un espèce de surréalisme de bricolage.
Et je déteste copieusement A Serbian Film.
Je dirais même que c'est l'un des pires films que j'ai vu depuis très longtemps.
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Re: Notez les films Août 2012
T'inquiètes. Celui-là, je ne le verrai jamais. Par contre, The Incident, c'est pour bientôt.Ratatouille a écrit :T'as vu A Serbian Film ? Si c'est pas le cas, mais alors qu'est-ce que tu vas lui mettre dans la gueule quand je vois ce que tu penses de ce Kill List...
Mais vraiment, j'insiste: ce n'est pas la violence de Kill List qui me gêne mais le contexte. Si le ton des 20 premières minutes était différent, je trouverais le film sans doute juste bancal (je trouverais même la fin assez sympa dans son délire) mais en l'état, la pillule ne passe simplement pas. En l'état, le première partie du film et le 2ème, si elles étaient dans 2 films différents, je trouverais ça sans doute intéressant. Par contre, les relier...
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Re: Notez les films Août 2012
Pareil. Rien à sauver.Colqhoun a écrit : Et je déteste copieusement A Serbian Film.
Je dirais même que c'est l'un des pires films que j'ai vu depuis très longtemps.
Mais je trouve le "chef d'oeuvre" Schyzophrenia tout aussi nul, y compris à la deuxième vision.
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Re: Notez les films Août 2012
Yep, c'est pas mal. Courtès se tient à son sujet minimaliste et essaie de le traiter de la façon la plus efficace possible avec un joli flair visuel. C'est un peu ce qu'on aurait pu espérer de The Ward, autrement dit du Carpenter réussi. C'est une idée intéressante d'avoir choisi un groupe de rock (et sa drôle de dynamique interne) comme "héros" (même si ça aurait pu être davantage exploité).Ratatouille a écrit :The Incident (Alexandre Courtès)
En voilà un film de genre bien troussé. Et soyons fier : il est réalisé par un français !
Alexandre Courtès, (ex-clippeur pour U2 et les White Stripes notamment), sait soigner son cadre et ses personnages (ça met 30mn à réellement commencer, mais cette exposition est absolument nécessaire pour rendre la suite des événements d'autant plus tendue).
Une mise en scène léchée, de la tension, du gore (un nez arraché du meilleur effet)...enfin c'est certainement l'un des meilleurs films de ce style vus cette année (avec Kill List).
Foncez, c'est du bon.
Je ne suis pas sûr d'avoir saisi la fin mais au moins ça permet d'utilisier une idée sympatiquement gore
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Re: Notez les films Août 2012
TURN ME ON, GODDAMMIT (Få Meg På, For Faen) de Jannicke Systad Jacobsen (2011)
Alma a 15 ans et vit avec sa mère dans un petit village de Norvège perdu en pleine région des fjords. Elle boit des bières en cachette avec ses copines, fantasme sur le guitariste de la chorale du lycée et fait appel à une hotline un peu spéciale pour satisfaire ses envies d’amour et de sexe. Très vite, néanmoins, ses pulsions lui font perdre pied avec la réalité et les catastrophes commencent !
Voici une charmante petite chronique douce-amère sur l'adolescence, se focalisant principalement sur les difficultés d'un premier amour et la découverte des premiers émois sexuels. Dans un bled paumé où il n'y a rien d'autres à faire que de se bourrer la gueule en rêvant à une vie meilleure, la réalisatrice consacre son premier long-métrage à un groupe de jeunes gamines et leurs petits événements existentiels en dehors de leur scolarité. En se basant sur une histoire qui débute sur une série de quiproquos qui la rapproche un petit peu d'une sorte d'AMERICAN PIE nordique, TURN ME ON est bien plus qu'une simple comédie graveleuse. Bien que le film ne se montre pas avare en terme de nudité graphique - belle palette de juvéniles poitrines à l'écran, et même un pénis qui montre le bout de sa queue! - l'ensemble reste toujours de bon goût et ne verse pas dans la grossièreté pour le prix d'un bon gag. Au contraire, cette histoire qui suit les déboires d'une jeune fille à priori bien délurée dévoile même une agréable saveur poétique à l'image de sa photographie aux tons pastels qui l'ancre presque dans une forme de rêverie sentimentalo-coquine...
Mais avant de faire rire, le scénario s'échine surtout à décortiquer par petites touches subtiles le malaise d'une jeune fille à travers son éveil sexuel alors qu'elle devient gentiment mais sûrement la risée de ses camarades d'école. On l'appelle "Alma-la-bite"... Même si l'ensemble navigue doucement sur une ambiance tout en légèreté, le fond de cette chronique n'en est pas moins empreinte d'une certaine dureté. L'incompréhension d'une mère, la solitude, l'isolement affectif...
Pas étonnant qu'Alma finit par se réfugier vers des substituts comme le téléphone "rose" ou les revues pornographiques; allant même jusqu'à fantasmer sur son propre patron alors qu'elle débute un job de caissière dans une coopérative alimentaire pratiquement désertique. A chaque fois, la réalisatrice essaie de concrétiser visuellement les fantasmes de l'adolescence qui, d'une manière ou d'une autre, finissent toujours par se retourner contre la jeune fille qui malgré elle continue de passer pour une extra-terrestre au vu de la communauté de Skoddeheimen.
A ce titre, TURN ME ON lui même est une sorte de comédie romantique plutôt spéciale. En affichant certaines idées à l'écran, comme celle de voir quasi explicitement une gamine de 15 ans se masturber à l'écran n'est pas habituel dans ce genre de productions. Cela en devient carrément audiacieux pour le public américain dont le distributeur à amoindri l'impact de son titre original en réduisant le "Goddammit" par un "Dammit" beaucoup moins percutant. Vous avez dit ridicule? Et pourtant aucun risque que l'atmosphère "sulfureuse" qui entoure ce long-métrage scandinave puisse choquer les spectateurs les plus puritains, l'imagerie restant toujours très gentillette, même dans ses plans les plus suggestifs. Aucune subversion à l'horizon...
Même si le ton de l'intrigue est résolument drôle, il se dégage de TURN ME ON une tristesse sous-jacente qui rend le film plus émouvant qu'il n'est amusant. Dans un certain sens, il se rapproche timidement d'une certaine mélancolie que l'on trouvait dans VIRGIN SUICIDES (The Virgin Suicides) de Sofia Coppola (1999), un autre premier film où l'on décrivait avec justesse une forme de mal-être à travers un groupe d'adolescentes. Il y a aussi des échos au long-métrage suédois FUCKING ÅMÅL de Lukas Moodysson (1998) qui racontait les dérives sentimentalo-saphiques d'une jeune fille qui s'ennuie dans son trou perdu à la recherche d'un amour... Sans atteindre l'envoûtement persistant du premier et les sommets d'émotions du second, le film de Jannicke Systad Jacobsen vaut tout de même le coup d'oeil. Ne serait-ce qu'à travers le personnage d'Alma qui nous offre une belle perspective de la vie perturbée d'une jeune ado; un rôle principal assez touchant, généralement réservé aux garçons, mais qui est pour une fois ici personnifié à l'écran par la jeune Helene Bergsholm qui fait sa première apparition dans une production cinématographique.
TURN ME ON, sous ses dehors de comédie sexuelle un brin débridée, fait souvent mouche et se révèle assez amusante à suivre. En dépit d'un rythme lancinant qui traîne un peu ses péripéties en longueurs - car il n'y a apparemment pas grand chose à faire dans la campagne norvégienne - et d'une interprétation générale qui donne l'impression que l'ensemble de la distribution s'est bien défoncée la tronche en fumant des pétards, le long-métrage est une jolie réussite, plutôt cocasse et agréable à suivre... Et puis, c'est toujours un réel plaisir de découvrir une histoire racontant des péripéties gentiment délirantes à travers une jeunesse scandinave perdue dans la campagne. Un petit film sympathique, un chouette moment de cinéma! A découvrir...
Alma a 15 ans et vit avec sa mère dans un petit village de Norvège perdu en pleine région des fjords. Elle boit des bières en cachette avec ses copines, fantasme sur le guitariste de la chorale du lycée et fait appel à une hotline un peu spéciale pour satisfaire ses envies d’amour et de sexe. Très vite, néanmoins, ses pulsions lui font perdre pied avec la réalité et les catastrophes commencent !
Voici une charmante petite chronique douce-amère sur l'adolescence, se focalisant principalement sur les difficultés d'un premier amour et la découverte des premiers émois sexuels. Dans un bled paumé où il n'y a rien d'autres à faire que de se bourrer la gueule en rêvant à une vie meilleure, la réalisatrice consacre son premier long-métrage à un groupe de jeunes gamines et leurs petits événements existentiels en dehors de leur scolarité. En se basant sur une histoire qui débute sur une série de quiproquos qui la rapproche un petit peu d'une sorte d'AMERICAN PIE nordique, TURN ME ON est bien plus qu'une simple comédie graveleuse. Bien que le film ne se montre pas avare en terme de nudité graphique - belle palette de juvéniles poitrines à l'écran, et même un pénis qui montre le bout de sa queue! - l'ensemble reste toujours de bon goût et ne verse pas dans la grossièreté pour le prix d'un bon gag. Au contraire, cette histoire qui suit les déboires d'une jeune fille à priori bien délurée dévoile même une agréable saveur poétique à l'image de sa photographie aux tons pastels qui l'ancre presque dans une forme de rêverie sentimentalo-coquine...
Mais avant de faire rire, le scénario s'échine surtout à décortiquer par petites touches subtiles le malaise d'une jeune fille à travers son éveil sexuel alors qu'elle devient gentiment mais sûrement la risée de ses camarades d'école. On l'appelle "Alma-la-bite"... Même si l'ensemble navigue doucement sur une ambiance tout en légèreté, le fond de cette chronique n'en est pas moins empreinte d'une certaine dureté. L'incompréhension d'une mère, la solitude, l'isolement affectif...
Pas étonnant qu'Alma finit par se réfugier vers des substituts comme le téléphone "rose" ou les revues pornographiques; allant même jusqu'à fantasmer sur son propre patron alors qu'elle débute un job de caissière dans une coopérative alimentaire pratiquement désertique. A chaque fois, la réalisatrice essaie de concrétiser visuellement les fantasmes de l'adolescence qui, d'une manière ou d'une autre, finissent toujours par se retourner contre la jeune fille qui malgré elle continue de passer pour une extra-terrestre au vu de la communauté de Skoddeheimen.
A ce titre, TURN ME ON lui même est une sorte de comédie romantique plutôt spéciale. En affichant certaines idées à l'écran, comme celle de voir quasi explicitement une gamine de 15 ans se masturber à l'écran n'est pas habituel dans ce genre de productions. Cela en devient carrément audiacieux pour le public américain dont le distributeur à amoindri l'impact de son titre original en réduisant le "Goddammit" par un "Dammit" beaucoup moins percutant. Vous avez dit ridicule? Et pourtant aucun risque que l'atmosphère "sulfureuse" qui entoure ce long-métrage scandinave puisse choquer les spectateurs les plus puritains, l'imagerie restant toujours très gentillette, même dans ses plans les plus suggestifs. Aucune subversion à l'horizon...
Même si le ton de l'intrigue est résolument drôle, il se dégage de TURN ME ON une tristesse sous-jacente qui rend le film plus émouvant qu'il n'est amusant. Dans un certain sens, il se rapproche timidement d'une certaine mélancolie que l'on trouvait dans VIRGIN SUICIDES (The Virgin Suicides) de Sofia Coppola (1999), un autre premier film où l'on décrivait avec justesse une forme de mal-être à travers un groupe d'adolescentes. Il y a aussi des échos au long-métrage suédois FUCKING ÅMÅL de Lukas Moodysson (1998) qui racontait les dérives sentimentalo-saphiques d'une jeune fille qui s'ennuie dans son trou perdu à la recherche d'un amour... Sans atteindre l'envoûtement persistant du premier et les sommets d'émotions du second, le film de Jannicke Systad Jacobsen vaut tout de même le coup d'oeil. Ne serait-ce qu'à travers le personnage d'Alma qui nous offre une belle perspective de la vie perturbée d'une jeune ado; un rôle principal assez touchant, généralement réservé aux garçons, mais qui est pour une fois ici personnifié à l'écran par la jeune Helene Bergsholm qui fait sa première apparition dans une production cinématographique.
TURN ME ON, sous ses dehors de comédie sexuelle un brin débridée, fait souvent mouche et se révèle assez amusante à suivre. En dépit d'un rythme lancinant qui traîne un peu ses péripéties en longueurs - car il n'y a apparemment pas grand chose à faire dans la campagne norvégienne - et d'une interprétation générale qui donne l'impression que l'ensemble de la distribution s'est bien défoncée la tronche en fumant des pétards, le long-métrage est une jolie réussite, plutôt cocasse et agréable à suivre... Et puis, c'est toujours un réel plaisir de découvrir une histoire racontant des péripéties gentiment délirantes à travers une jeunesse scandinave perdue dans la campagne. Un petit film sympathique, un chouette moment de cinéma! A découvrir...
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Re: Notez les films Août 2012
L'enfer
Ce film est quand même une curiosité dans l'histoire du cinéma français. Chabrol reprend la première monture scénaristique d'un projet maudit de Clouzot. Il finira par mourrir durant les nombreux essais du film. Clouzot s'orientait vers une vision très visuelle, très imagée et ambitieuse de l'enfer. Il est évident que vu l'orientation de Clouzot sur ce film, on aurait pas imaginé Chabrol comme réalisateur de ce projet.
Il explique d'ailleurs qu'il a choisi la première monture du scénario , plus classique dans son écriture. Je suis un peu embêté devant ce film car il ya la fois des qualités et en même temps, je ne cesse de penser que Chabrol n'avait pas la puissance visuelle pour un tel sujet. Je m'explique...
Le réalisateur a beaucoup travaillé sur la notion du temps cinématographique dans le film. En effet, les 7 premières années de couple, le mariage est résumé en moins de 5 minutes avec des interruptions par écran noir. En ce sens , le film est assez déconcertant. Ne le cachons pas, la première heure a eu du mal à m'accrocher. En effet, Chabrol ( et c'est tout son honneur) joue dans la sobriété , n'en fait pas trop. Ainsi, on a le droit à une montée progressive de la jalousie de Cluzet avec fantasmes de sa femmme devenant le jouet des hommes environnants. Mais , tout ceci est baigné dans une esthétique très terre à terre. Le film, en ce sens, est une oeuvre à part dans sa représentation de la folie. En effet, contrairement à un cinéma américain qui ne fait qu'hypertrophier les symptomes de la pathologie mentale, l'enfer est clairement réaliste. De mon expérience, Cluzet compose une folie tout en febrilité assez proche de ce qu'on peut voir . En effet, le personnage a énormément d'hallucinations auditives qui est le mode principal de la schizophrénie moins que des visions dont la cohérence dans certains films ricains est fausse sur le plan clinique. C'est donc un point positif dans le film. Mais , jamais Chabrol n'arrive vraiment son sujet. J'ai l'impression que sa sobriété revendiquée et bien construite cache une impossibilité à exprimer visuellement la folie de son personnage. Donc, il choisit la dilatation du temps, le raccourcissement... Les 20 dernières minutes sont, par contre, très fortes . Chabrol nous perd dans les dédales du temps mental de Cluzet et trouve une grande tension inattendue. Car le reste du temps, malgré le travail du temps, on a l'impression que tout cela est un peu adoucie , baigne dans une atmosphère cotoneuse. Le film culmine dans le final , peut etre une des meilleures séquences du cinéma de Chabrol.
Béart est convaincante à la fois en femme désirable et en mère meurtrie par l'attitude de son mari. Cluzet ( au départ par convaincu par son interprétation) trouve un jeu tout en fébrilité, ne cabotine pas et réussit à restituer une certaine réalité sur la bouffée délirante. Un film très clinique de la part de Chabrol mais qui n'y trouve ni la froideur clinique nécessaire ni le génie visuel pour transcender le tout.
Je conseille à ceux qui aiment ou detestent Chabrol de le voir car je ne saurai dire à quel type de personne il plaira le plus. C'est un film de Chabrol tout en étant à part dans son oeuvre .A cela s'ajoute des bonus où il donne des explications passionnantes sur son travail. Mais je n'arrive pas à le noter , entre déception et réussite, la frontière est mince.
Ce film est quand même une curiosité dans l'histoire du cinéma français. Chabrol reprend la première monture scénaristique d'un projet maudit de Clouzot. Il finira par mourrir durant les nombreux essais du film. Clouzot s'orientait vers une vision très visuelle, très imagée et ambitieuse de l'enfer. Il est évident que vu l'orientation de Clouzot sur ce film, on aurait pas imaginé Chabrol comme réalisateur de ce projet.
Il explique d'ailleurs qu'il a choisi la première monture du scénario , plus classique dans son écriture. Je suis un peu embêté devant ce film car il ya la fois des qualités et en même temps, je ne cesse de penser que Chabrol n'avait pas la puissance visuelle pour un tel sujet. Je m'explique...
Le réalisateur a beaucoup travaillé sur la notion du temps cinématographique dans le film. En effet, les 7 premières années de couple, le mariage est résumé en moins de 5 minutes avec des interruptions par écran noir. En ce sens , le film est assez déconcertant. Ne le cachons pas, la première heure a eu du mal à m'accrocher. En effet, Chabrol ( et c'est tout son honneur) joue dans la sobriété , n'en fait pas trop. Ainsi, on a le droit à une montée progressive de la jalousie de Cluzet avec fantasmes de sa femmme devenant le jouet des hommes environnants. Mais , tout ceci est baigné dans une esthétique très terre à terre. Le film, en ce sens, est une oeuvre à part dans sa représentation de la folie. En effet, contrairement à un cinéma américain qui ne fait qu'hypertrophier les symptomes de la pathologie mentale, l'enfer est clairement réaliste. De mon expérience, Cluzet compose une folie tout en febrilité assez proche de ce qu'on peut voir . En effet, le personnage a énormément d'hallucinations auditives qui est le mode principal de la schizophrénie moins que des visions dont la cohérence dans certains films ricains est fausse sur le plan clinique. C'est donc un point positif dans le film. Mais , jamais Chabrol n'arrive vraiment son sujet. J'ai l'impression que sa sobriété revendiquée et bien construite cache une impossibilité à exprimer visuellement la folie de son personnage. Donc, il choisit la dilatation du temps, le raccourcissement... Les 20 dernières minutes sont, par contre, très fortes . Chabrol nous perd dans les dédales du temps mental de Cluzet et trouve une grande tension inattendue. Car le reste du temps, malgré le travail du temps, on a l'impression que tout cela est un peu adoucie , baigne dans une atmosphère cotoneuse. Le film culmine dans le final , peut etre une des meilleures séquences du cinéma de Chabrol.
Béart est convaincante à la fois en femme désirable et en mère meurtrie par l'attitude de son mari. Cluzet ( au départ par convaincu par son interprétation) trouve un jeu tout en fébrilité, ne cabotine pas et réussit à restituer une certaine réalité sur la bouffée délirante. Un film très clinique de la part de Chabrol mais qui n'y trouve ni la froideur clinique nécessaire ni le génie visuel pour transcender le tout.
Je conseille à ceux qui aiment ou detestent Chabrol de le voir car je ne saurai dire à quel type de personne il plaira le plus. C'est un film de Chabrol tout en étant à part dans son oeuvre .A cela s'ajoute des bonus où il donne des explications passionnantes sur son travail. Mais je n'arrive pas à le noter , entre déception et réussite, la frontière est mince.
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Re: Notez les films Août 2012
Je l'ai vu à sa sortie ne salles ; ce jour-ci, j'aimais encore moins le cinema de Chabrol que jamais. Bref, rejet total.semmelweis a écrit :L'enfer
Je conseille à ceux qui aiment ou detestent Chabrol de le voir car je ne saurai dire à quel type de personne il plaira le plus. C'est un film de Chabrol tout en étant à part dans son oeuvre .A cela s'ajoute des bonus où il donne des explications passionnantes sur son travail. Mais je n'arrive pas à le noter , entre déception et réussite, la frontière est mince.