Sympa de prendre les gens pour des abrutis.Gounou a écrit :Mouahaha ! Première ligne et j'en perds déjà mon dentier. C'est un peu l'une des composantes essentielles de son cinéma depuis trente ans mais à part ça... peau de saucisson devant les yeux un peu, non ?Truffaut Chocolat a écrit :Ca-ta-stro-phique.
1e chose, Cronenberg n'est pas à l'aise avec les espaces confinés et exiguës
Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Oh ça va, on se détend un petit peu, on rigole...disons que sa réponse était aussi cinglante que ton avis, en fait.
Il a ensuite largement développé son point de vue, que je partage d'ailleurs : peu importe le nombre et la superficie des espaces dans lesquels Cronenberg situe ses histoires, il parvient toujours à les rendre étouffantes et à instaurer un véritable aspect claustrophobiques.
Dans The Fly, par exemple, malgré quelques scènes en dehors de l'atelier, on a l'impression de ne jamais en sortir tellement celui-ci est l'antre de la maladie, et celui vers lequel Veronica est irrésistiblement attirée.
Il a ensuite largement développé son point de vue, que je partage d'ailleurs : peu importe le nombre et la superficie des espaces dans lesquels Cronenberg situe ses histoires, il parvient toujours à les rendre étouffantes et à instaurer un véritable aspect claustrophobiques.
Dans The Fly, par exemple, malgré quelques scènes en dehors de l'atelier, on a l'impression de ne jamais en sortir tellement celui-ci est l'antre de la maladie, et celui vers lequel Veronica est irrésistiblement attirée.
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Sans enfoncer le clou, j'ai quand même un peu l'impression que depuis un bon moment, Gounou ne poste que quand il est d'humeur aigrie.Ratatouille a écrit :Oh ça va, on se détend un petit peu, on rigole...disons que sa réponse était aussi cinglante que ton avis, en fait.
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
La mouche du coche... Ce doit être l'effet cumulatif: tu admettras que je poste peu... ça ne m'empêche pas de lire beaucoup.Major Tom a écrit :Sans enfoncer le clou, j'ai quand même un peu l'impression que depuis un bon moment, Gounou ne poste que quand il est d'humeur aigrie.
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Avec un tel avatar, je vois mal Gounou être aigri pourtant.Gounou a écrit :La mouche du coche... Ce doit être l'effet cumulatif: tu admettras que je poste peu... ça ne m'empêche pas de lire beaucoup.Major Tom a écrit :Sans enfoncer le clou, j'ai quand même un peu l'impression que depuis un bon moment, Gounou ne poste que quand il est d'humeur aigrie.
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Bon OK, sorry.Ratatouille a écrit :Oh ça va, on se détend un petit peu, on rigole...disons que sa réponse était aussi cinglante que ton avis, en fait.
Il a ensuite largement développé son point de vue, que je partage d'ailleurs : peu importe le nombre et la superficie des espaces dans lesquels Cronenberg situe ses histoires, il parvient toujours à les rendre étouffantes et à instaurer un véritable aspect claustrophobiques.
Dans The Fly, par exemple, malgré quelques scènes en dehors de l'atelier, on a l'impression de ne jamais en sortir tellement celui-ci est l'antre de la maladie, et celui vers lequel Veronica est irrésistiblement attirée.
Faut dire qu'après 24h je suis toujours autant en "colère" après le film.
Mais je maintiens que Cro-cro s'est retrouvé avec une contrainte dont il n'a pas pu / su se dépétrer en passant les trois quarts de son film dans un espace où tu peux pas tenir debout. L'impression de voir le même plan, c'est quand même pénible. Et si les dialogues et les digressions sur la finance et le capital en général n'ont pas d'importance, pourquoi est-ce qu'ils reviennent autant ? Quand ça ressemble à un ratage, que ça te fait l'effet d'un ratage, je suis navré mais c'est peut-être parce que c'en est un.
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Très cute
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
le grand entretien de François Busnel de ce jour avait pour invité David Cronenberg......à réecouter sur le site de france inter...
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Fascinante nouvelle incursion de Cronenberg dans un univers littéraire qu'il fait à nouveau sien, et qui n'en finit pas d'éveiller réflexions et réminiscences en moi depuis le visionnage.
J'ai bien l'impression que derrière une austérité de façade rapidement posée et courageusement assumée afin d'embrasser pleinement l'univers glacé du personnage (Robert Pattinson, ex-vampire... coïncidence ?) se trouve la proposition cinématographique la plus passionnée, atypique et contemporaine de Cronenberg depuis au moins... Crash ?
Le film en devient-il un de ses sommets du même coup? Je ne me prononcerai pas trop rapidement d'autant que celui-ci appelle de lui-même à une certaine déroute du spectateur, s'invitant bon gré mal gré à son regard, le mettant au défi même... la profusion de formes et de mots, d'une densité exceptionnelle, en fait une oeuvre difficile et fragile car constamment au bord de la rupture, ne sacrifiant que très peu au flottement ou à l'abandon sensoriel (contrairement à Crash, là) et cherchant plus volontiers à amener le spectateur à un état réflexif-interrogatif sur les codes et formes invoquées, en mue constante, dans un univers qui fait du hors-champ son sujet premier : qu'elle est ce monde que je ne perçois que par le prisme de l'écran, depuis mon intérieur capitonné et supposé imperméable à la souffrance ?
Étonnante du coup l'extension à ce spectateur que nous sommes et qui, dubitatif, interroge l'écran de cinéma du regard sur ces formes qui vivent et se définissent dans le même mouvement perpétuel, au risque de générer elles-mêmes hermétisme et/ou malaise : formes littéraires (l'auteur y trouve sa voix même par le respect du dialogue), théâtrales (la scénographie et le rapport corporel comme absolu cinématographique), picturales (Pollock évidemment)....
De même, la structure savamment épisodique du film (et hautement allégorique... suis-je le seul à avoir pensé à After Hours ?) entrave par essence, et encore une fois à mon avis de façon très affirmée, une quelconque progression dramatique... car d'un autre côté, le background pré-apocalyptique, la menace soi-disant latente, l'agitation insonorisée, ne sont-ils pas eux aussi que pure représentations mentales, ultime angoisse existentielle de l'homme-cercueil-mais-pas-tout-à-fait-enterré qui sursaute intérieurement, des représentations visuellement fantasmatiques et littéralement plaquée sur les écrans/vitres (appuyée par une imagerie qui rappelle d'ailleurs par instants, avec ses hommes-rats et femme-aux-rat, isolée et sortie de nulle part, le kitsch étrange et cauchemardesque manié dans Naked Lunch ou eXistenZ), avec aussi ces inscrustations aproximatives et ces décors puzzle, isolés les uns des autres, déconnectés d'un ensemble cohérent et reliés par le seul flottement irréversiblement rectiligne de la limo ?
La menace ne se manifeste pas d'elle-même, elle prend corps lorsqu'on accepte de l'affronter (au bout du voyage et de la nuit), et la "vérité" se trouve donc logiquement hors de la limousine, au terme de sa traversée, "là où elles dorment", durant une scène clé, temporellement, rythmiquement et esthétiquement isolée du reste du film : une menace, plus quête que menace, donc, qui trouve enfin un visage, une oreille (
J'ai bien l'impression que derrière une austérité de façade rapidement posée et courageusement assumée afin d'embrasser pleinement l'univers glacé du personnage (Robert Pattinson, ex-vampire... coïncidence ?) se trouve la proposition cinématographique la plus passionnée, atypique et contemporaine de Cronenberg depuis au moins... Crash ?
Le film en devient-il un de ses sommets du même coup? Je ne me prononcerai pas trop rapidement d'autant que celui-ci appelle de lui-même à une certaine déroute du spectateur, s'invitant bon gré mal gré à son regard, le mettant au défi même... la profusion de formes et de mots, d'une densité exceptionnelle, en fait une oeuvre difficile et fragile car constamment au bord de la rupture, ne sacrifiant que très peu au flottement ou à l'abandon sensoriel (contrairement à Crash, là) et cherchant plus volontiers à amener le spectateur à un état réflexif-interrogatif sur les codes et formes invoquées, en mue constante, dans un univers qui fait du hors-champ son sujet premier : qu'elle est ce monde que je ne perçois que par le prisme de l'écran, depuis mon intérieur capitonné et supposé imperméable à la souffrance ?
Étonnante du coup l'extension à ce spectateur que nous sommes et qui, dubitatif, interroge l'écran de cinéma du regard sur ces formes qui vivent et se définissent dans le même mouvement perpétuel, au risque de générer elles-mêmes hermétisme et/ou malaise : formes littéraires (l'auteur y trouve sa voix même par le respect du dialogue), théâtrales (la scénographie et le rapport corporel comme absolu cinématographique), picturales (Pollock évidemment)....
De même, la structure savamment épisodique du film (et hautement allégorique... suis-je le seul à avoir pensé à After Hours ?) entrave par essence, et encore une fois à mon avis de façon très affirmée, une quelconque progression dramatique... car d'un autre côté, le background pré-apocalyptique, la menace soi-disant latente, l'agitation insonorisée, ne sont-ils pas eux aussi que pure représentations mentales, ultime angoisse existentielle de l'homme-cercueil-mais-pas-tout-à-fait-enterré qui sursaute intérieurement, des représentations visuellement fantasmatiques et littéralement plaquée sur les écrans/vitres (appuyée par une imagerie qui rappelle d'ailleurs par instants, avec ses hommes-rats et femme-aux-rat, isolée et sortie de nulle part, le kitsch étrange et cauchemardesque manié dans Naked Lunch ou eXistenZ), avec aussi ces inscrustations aproximatives et ces décors puzzle, isolés les uns des autres, déconnectés d'un ensemble cohérent et reliés par le seul flottement irréversiblement rectiligne de la limo ?
La menace ne se manifeste pas d'elle-même, elle prend corps lorsqu'on accepte de l'affronter (au bout du voyage et de la nuit), et la "vérité" se trouve donc logiquement hors de la limousine, au terme de sa traversée, "là où elles dorment", durant une scène clé, temporellement, rythmiquement et esthétiquement isolée du reste du film : une menace, plus quête que menace, donc, qui trouve enfin un visage, une oreille (
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Si c'est une allusion à ma remarque qu'on n'est pas obligé de tout le temps les écouter, je ne veux pas dire par là qu'elles n'ont pas d'importance mais que c'est moins leur contenu (attendu) qui semble intéresser le cinéaste que les rapports de force où ces propos servent d'armes sociales. Par ailleurs, aux seuls propos sincères et authentiques (la crise d'angoisse du premier passager, l'honnêteté de la façon dont son épouse rompt), le personnage ne trouve rien à répondre.Truffaut Chocolat a écrit :Et si les dialogues et les digressions sur la finance et le capital en général n'ont pas d'importance, pourquoi est-ce qu'ils reviennent autant ? Quand ça ressemble à un ratage, que ça te fait l'effet d'un ratage, je suis navré mais c'est peut-être parce que c'en est un.
Cosmopolis ne ressemble ni ne me fait l'effet d'un ratage. Je n'y vois pas non plus tout à fait un grand film (la faute à sa dernière partie et à une petite sécheresse). Je comprends qu'on y reste extérieur. Mais c'est aussi ce qui le rend passionnant: c'est un film qui exige de se positionner par rapport à ce qu'on attend aujourd'hui de Cronenberg.
Sinon vous avez pensé quoi de la scène du rappeur soufi? C'est un moment assez curieux puisque tout le film joue d'une certaine façon sur un cliché de clip de rap (la limousine).
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Gounou a écrit :Et?
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Cette scène de funérailles du rappeur soufi, à cercueil ouvert, qu'Eric Packer regarde à la télé à l'intérieur de sa limousine qui fait également penser à un cercueil fermé, crée une connexion intéressante, d'autant que c'est la seule fois où notre héros-vampire froid et totalement dénué d'émotion versera une larme... Ces deux "cercueils" circulent de plus en même temps dans les rues (ou les veines) de la ville.MJ a écrit : Sinon vous avez pensé quoi de la scène du rappeur soufi? C'est un moment assez curieux puisque tout le film joue d'une certaine façon sur un cliché de clip de rap (la limousine).
Par ailleurs, c'est l'une des rares scènes où l'extérieur (la télé qui montre les funérailles du rappeur) pénètre vraiment à l'intérieur de Packer en créant une émotion (la larme qu'il verse)... En effet, les seules autres pénétrations à l'intérieur de Packer sont sexuelles (la scène avec Juliette Binoche et celle avec la fille au taser) mais ne créent pas la moindre émotion chez notre héros.
Il faut ensuite attendre la fin du film pour qu'une autre pénétration (la balle) fasse naître une autre émotion chez Packer...
Dernière modification par locktal le 30 mai 12, 23:55, modifié 1 fois.
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
C'est une bonne chose que tu mentionnes cette scène, que j'ai toujours un peu de mal à analyser. Ce que j'en vois: la mort de l'artiste met fin à son œuvre, l'art (et non pas son anagramme le R.A.T.) devient le seul moyen d'exprimer ses sentiments (en tant que public donc, mais en tant qu'artiste aussiMJ a écrit :Sinon vous avez pensé quoi de la scène du rappeur soufi? C'est un moment assez curieux puisque tout le film joue d'une certaine façon sur un cliché de clip de rap (la limousine).
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Re: Cosmopolis (David Cronenberg - 2012)
Locktal, on l'a exprimée différemment, mais l'idée est similaire je crois.