riqueuniee a écrit :Je l'ai vu en 2D parce que je boycotte au maximum la 3D : pas envie de payer un supplément, et en plus, les lunettes pendant 2 heures, voire plus, je ne trouve pas ça très confortable.
C'est dommage c'est un des rares films où la 3D se justifie (le public devant l'Arrivée du Train en Gare de la Ciotat!).
C'est aussi un hommage intime à ce qui secrètement nous a fait aimer le cinéma (la passion des fils sans pères disait Daney) et un vibrant hommage par le spectacle à ceux que la vie ne reconnaît pas à leur juste valeur. Pas été autant ému par Scorsese depuis un bon moment...
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
Scorsese est un cinéaste que j'adore ! Quand j'ai lu qu'il travaillait sur un projet de film pour enfants en 3D, j'avoue avoir été plus que dubitatif... J'avais tort de douter en son talent. Scorsese n'est pas le has-been que certains voient en lui et il prouve ici, à l'instar de Méliès auquel il rend le plus beau des hommages, qu'il est encore capable d'émerveiller. Son film est un véritable enchantement, je me suis senti un peu comme le spectateur du début du siècle passé qui découvrait le train entrant en gare de La Ciota, ébloui par un spectacle renouvelé notamment grâce à l'emploi d'une 3D immersive (voir rien que les plans d'ouverture du film!) qui comme beaucoup l'ont souligné n'avait plus été aussi judicieusement utilisée depuis Avatar. Certes, le récit est assez classique, mais la caméra est réellement virtuose. J'ai retrouvé le Scorsese que je n'ai jamais cessé d'aimer, celui qui se réinvente lui et son cinéma et il débarque où on ne l'attendait justement pas, dans un conte pour enfant débarrassé de toute violence de toute référence religieuse, magique tout simplement, parce qu'il parle de cinéma et qu'il lui rend le plus beau des hommages. Qui d'autre que Scorsese pouvait réaliser Hugo Cabret ? 10/10
Hé bien !! Je vous envie...
Pour ma part, je ne m'explique pas le désintérêt, l'ennui, le dépit que j'ai ressenti devant ce film. Je devais vraiment être dans un (très) mauvais jour.
Watkinssien a écrit :Cet enthousiasme pour ce bijou fait plaisir...
J'en ai pleuré d'émotion à certains moments, ce qui ne m'était pas arrivé depuis un certain temps...
Moi aussi, surtout pour durant certaines scènes avec le personnage de Méliès, quand il recrée son univers, ses films, et qu'on aperçoit cette amour du cinéma des premiers temps et de l'âge d'or du burlesque.
Pour autant, je trouve que c'est clairement le film le moins intéressant de toute la filmo de Scorsese (ou ex-aquo avec mon lointain souvenir des Nerfs à vif).
gnome a écrit :
J'en ai pleuré d'émotion à certains moments, ce qui ne m'était pas arrivé depuis un certain temps...
Moi aussi, surtout pour durant certaines scènes avec le personnage de Méliès, quand il recrée son univers, ses films, et qu'on aperçoit cette amour du cinéma des premiers temps et de l'âge d'or du burlesque.
Ce ce sont exactement ces moments là qui m'ont le plus émus...
Hugo Cabret n'est peut-être pas le plus intéressant dans la filmo de Scorsese, mais il est à mon sens loin d'être le moins intéressant !
Il témoigne en tout cas de la volonté d'un réalisateur de se renouveler à travers un genre qu'il n'avait jamais abordé.
Je crois que c'est la première fois que Scorsese aborde la vieillesse et la prospérité de manière aussi visible, tout en les narrant dans une lettre d'amour sur l'art du cinéma. Je pense que le cinéaste se trouve autant en Hugo qu'en Méliès, l'enfant pour la passion indéfectible de l'aboutissement créatif, la curiosité insatiable et le vieil homme pour le travail accompli, la réflexion sur la trace qu'on laisse autour et derrière soi, etc...
L'impression de voir tomber une plume au ralenti pendant trois heures...Si on est indulgent, on peut dire que ses décors de gare et de paris fantasmé ne dégagent pas que du néant; une poésie de carte postale qui s'évanouit vite après la séance. Quand à l'hommage lourdement rendu au prémisses du cinéma, ça tombe dans la nécrophilie.
Dans le film on passe de l'arrivée d'un train à la ciotat à un petit clin d'oeil à la bête humaine. Deux fois où le train fait peur]
Tuck pendleton a écrit :L'impression de voir tomber une plume au ralenti pendant trois heures...Si on est indulgent, on peut dire que ses décors de gare et de paris fantasmé ne dégagent pas que du néant; une poésie de carte postale qui s'évanouit vite après la séance. Quand à l'hommage lourdement rendu au prémisses du cinéma, ça tombe dans la nécrophilie.
Deux choses au moins à retenir: la photo de Richardson (vraiment superbe) et les décors de Dante Ferretti.
Pour le reste, je pense qu'il y avait un beau film en friche caché ici, un film sur Georges Méliès.
En l'état, il n'y a guère que dans la dernière partie que l'émotion fonctionne. Le reste du temps, on est entre muséification figée et syndrôme Amélie Poulain.
Tout le petit théâtre humain qui se passe dans la gare est peu inspiré et on ne peut pas dire que Scorsese ait le timing comique d'un Blake Edwards...
Gros point négatif: la musique permanente! ça a beau être du Howard Shore (qui plus est, pas particulièrement inspiré), ça rend le film assez pénible.
AtCloseRange a écrit :Gros point négatif: la musique permanente! ça a beau être du Howard Shore (qui plus est, pas particulièrement inspiré), ça rend le film assez pénible.
Je suis d'accord sur ce point. Il y a dans le film une omniprésence de la musique qui finit par être envahissante et distanciatrice. J'ai été gêné par moments.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
AtCloseRange a écrit :Gros point négatif: la musique permanente! ça a beau être du Howard Shore (qui plus est, pas particulièrement inspiré), ça rend le film assez pénible.
Je suis d'accord sur ce point. Il y a dans le film une omniprésence de la musique qui finit par être envahissante et distanciatrice. J'ai été gêné par moments.
De plus l’accordéon et le flonflon d'entre deux guerres lassent très vite. Heureusement que les images de Scorsese ont assez de force pour amoindrir cette lassitude.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
