Hugo Cabret (Martin Scorsese - 2011)

[julien]

Le Paris numérique (et totalement irréel - fait partie de l'aspect "conte de Noël". C'est un Paris totalement fantasmé, où tout semble d'ailleurs se passer aux alentours de la Gare Montparnasse (elle aussi, malgré la façade d'époque, certainement plus fantasmée que réelle -d'ailleurs, aucun élément ne (décor ou dialogues ne dit explicitement que c'est cette gare-là).

En fait il s'agit de la gare du Nord. J'avais lu un article dans le figaro où ils disaient qu'ils avaient tenté de reconstituer la gare le plus fidèlement possible. A l'origine Scorsese voulait tourné dans la gare mais ça n'a pas été possible. Finalement, ils ont trouvé un type passionné par les trains qui collectionnait des milliers de clichés de la gare du Nord de l'époque et ils ont pu à partir des photos et de ses conseils construire un décor de la gare extrêmement fidèle à l'original.

[riqueuniee]

Il s'agit en principe de la gare Montparnasse, où Méliès a tenu une boutique de jouets, et où a bien eu lieu (en 1895) l'accident reconstitué dans le film.
Rien ne permet d'indentifier à coup sûr la gare du film, qui est anonyme.

[julien]

En fait ils ont aussi repris des éléments de décors provenant d'autres gares. Dante Ferreti, le décorateur, s'est par exemple inspiré de l'horloge de la gare d'Orsay. Donc effectivement ils ont pas mal triché avec la réalité.





L'article en question :

http://www.lefigaro.fr/cinema/2011/12/0 ... ondres.php

[Watkinssien]

Mais comme tous les films aux vertus exclusivement consolatrices, je ne suis pas sûr que le plaisir réel que j'ai pris en regardant le film perdurera longtemps au-delà de sa vision.

C'est ce que je me suis demandé, effectivement... Et force de constater que les émotions ressenties devant le film sont encore tenaces...

On a reproché à Scorsese de faire une leçon de cinéma... Ce qui n'est pas entièrement faux... Mais ce didactisme cinéphilique fonctionne car cela s'imbrique (comme le dit Strum, le terme semble complètement approprié) dans la quête initiatique du héros.

On peut également noter que chaque extrait des oeuvres montrées dans le film (des Lumière ou Harold Lloyd) sont quasiment reproduits, mais toujours au service du récit :

Spoiler (cliquez pour afficher)

ainsi Hugo se retrouve en position de Harold Lloyd dans Monte là-dessus, le train arrivant en gare se fond dans les rêves à la fois torturés et prémonitoires de Hugo et sans compter les reconstitutions des "tableaux" de Méliès parfois reconvertis en 3D, ce qui demeure un mélange étonnant et pourtant le plus sincère

Bref, ce film est pour moi, définitivement, l'une des grandes merveilles de cette année 2011 !

[Nestor Almendros]

Je vois que certains ont encore du mal à accepter Scorses aborder d'autres genres que ceux qui l'ont amené où il est aujourd'hui. Personnellement j'y suis allé un peu à reculons mais suis vite revenu sur cet a priori. C'est à la fois un conte et un hommage, une belle histoire d'enfance et l'occasion presque inespérée pour Scorsese de parler de cet art qui le passionne (et nous avec), deux univers qui ont en commun le rêve et l'imagination. Je défie quiconque sur ce forum, comme tout amateur de cinéma, de ne pas être sensible au moins un tout petit peu à cette évocation du premier grand réalisateur de l'Histoire du Cinéma, du premier artiste qui a su comprendre les mécanismes (les rouages du film) d'un medium à conquérir. Ce fut également le premier artiste oublié du cinéma, finissant sa vie loin des honneurs de la célébrité: son histoire devait être contée un jour, même en prenant beaucoup de libertés comme ici.
Je reste un peu critique quant aux alternances conte/hommage, ayant relevé plusieurs longueurs. Si le personnage de S. Baron Cohen participe, en tant que Grand Méchant Loup, à la cristallisation de ce qui se rapproche le plus de l'univers du conte, je trouve l'équilibre du film un peu fragile quand on passe de l'un à l'autre, de la gare aux histoires autour de Méliès. Mais c'est finalement bien peu en regard de cette étonnante féérie visuelle, dotée d'une direction artistique somptueuse et d'une 3D remarquable (les grands cinéastes s'y retrouvent).
Un vrai beau moment qui fait miroiter les yeux et couler quelques larmes.

[magobei]

Mitigé: d'abord, j'ai trouvé ça très joli (quoique peut-être un chouïa décoratif par moment), l'hommage à Méliès est joliment amené aussi (quoique peut-être un chouïa trop didactique par moment).

Par contre, à part quelques effets amusants - les flocons de neige et ce jeu sur la profondeur avec grand travelling avant en ouverture - je n'ai pas trouvé que la 3D apportait grand chose...

Surtout, j'ai trouvé ça trop long, et du coup un peu ennuyeux par moment.

Enfin c'est clair que pour un film de Noël (puisqu'on nous l'a vendu comme ça), c'est du haut de gamme. Ça va marquer (ou traumatiser) une génération de gosses, c'est bien.

[Jericho]

Pas mal du tout le nouveau Scorsese, mais je ne trouve pas que c'est un film de Noël lambda pour marmots, comme les producteurs ont bien voulu nous le vendre.
D'ailleurs je suis certain que le film parle plus aux adultes qu'aux enfants.
Je ne m'étais pas vraiment renseigné sur l'oeuvre alors j'ai été agréablement surpris de voir que Hugo cabret est une ode au cinéma (entre autres), et tout particulièrement le cinéma muet de Georges Méliès. Je ne suis point un fanatique de cette période du 7ème art, mais l'amour qu'éprouve le cinéaste est bien communicatif. J'ai été émerveillé par moments.
Malheureusement tout n'est pas parfait. C'est un point de vue strictement personnel, mais l'univers du vieux Paris des années 30 (les airs d'accordéon omniprésents en fond sonore notamment), j'en ai un peu ras la casquette, donc je n'étais pas à fond dans le film.
Pour le reste, je trouve le film un peu long, en conséquence les personnages secondaires que l'on aperçoit à la gare ne m'ont pas paru indispensable au récit. L'humour instauré est au ras des pâquerettes, et la VF bien médiocre.
La 3D est de bonne qualité même si au bout de 30 minutes elle se fait plus discrète et n'intervient que par intermittence.

[angel with dirty face]

Mais pour revenir à l'état d'esprit du réalisateur, même si je ne dis pas que ça ne joue pas du tout, les projets vont et viennent et se font pour raisons x ou y qui sont parfois tellement éloignées de vraies préoccupations du réalisateur (le post du Major sur le choix prochain de de Palma est symptomatique).
Donc en faire une lecture quasi psychanalytique (enfin, gentiment psychanalytique), c'est un peu de la poudre aux yeux et un moyen pour toujours trouver des "excuses", "justifications" (je te laisse choisir le bon terme) pour défendre quasiment systématique les choix d'un cinéaste qu'on aime.
La seule chose que je sais, c'est qu'à la vue de la bande annonce et de ce que j'en lis, je n'ai aucunement envie de voir Scorsese dans cet univers-là.
Déjà le voir évoluer dans l'univers du thriller mental avec dénouement au tableau noir dans Shutter Island, je trouve ça relativement indigne d'un réalisateur de son calibre.
Je sais, je suis réac et conservateur et je ne supporte pas que mes réalisateurs s'éloignent de leur pré carré sauf que certains sont des touche à tout capable d'évoluer dans de multiples styles et domaines alors que d'autres non.
Je ne vois pas Scorsese retrouver son brillant et sa sève à moins de faire comme son pote Coppola et de revenir à une économie toute autre que celle des "gros machins".

Je suis d'accord avec tout ça. C'est le premier Scorsese que je ne vais pas voir à sa sortie et je ne pense pas y aller. Après les bouses Shine A Light, Shutter Island, ou encore George Harrison: Living In The Material World, son cinéma ne me parle plus du tout...

[Tancrède]

Mais pour revenir à l'état d'esprit du réalisateur, même si je ne dis pas que ça ne joue pas du tout, les projets vont et viennent et se font pour raisons x ou y qui sont parfois tellement éloignées de vraies préoccupations du réalisateur (le post du Major sur le choix prochain de de Palma est symptomatique).
Donc en faire une lecture quasi psychanalytique (enfin, gentiment psychanalytique), c'est un peu de la poudre aux yeux et un moyen pour toujours trouver des "excuses", "justifications" (je te laisse choisir le bon terme) pour défendre quasiment systématique les choix d'un cinéaste qu'on aime.
La seule chose que je sais, c'est qu'à la vue de la bande annonce et de ce que j'en lis, je n'ai aucunement envie de voir Scorsese dans cet univers-là.
Déjà le voir évoluer dans l'univers du thriller mental avec dénouement au tableau noir dans Shutter Island, je trouve ça relativement indigne d'un réalisateur de son calibre.
Je sais, je suis réac et conservateur et je ne supporte pas que mes réalisateurs s'éloignent de leur pré carré sauf que certains sont des touche à tout capable d'évoluer dans de multiples styles et domaines alors que d'autres non.
Je ne vois pas Scorsese retrouver son brillant et sa sève à moins de faire comme son pote Coppola et de revenir à une économie toute autre que celle des "gros machins".

Je suis d'accord avec tout ça. C'est le premier Scorsese que je ne vais pas voir à sa sortie et je ne pense pas y aller. Après les bouses Shine A Light, Shutter Island, ou encore George Harrison: Living In The Material World, son cinéma ne me parle plus du tout...

ha, tu as carrément détesté Shine a light Angel?

[angel with dirty face]

Je suis d'accord avec tout ça. C'est le premier Scorsese que je ne vais pas voir à sa sortie et je ne pense pas y aller. Après les bouses Shine A Light, Shutter Island, ou encore George Harrison: Living In The Material World, son cinéma ne me parle plus du tout...

ha, tu as carrément détesté Shine a light Angel?

Oui. Toute l'intro chiante où on voit Scorsese faire son numéro à deux balles et les scènes où la famille Clinton défile, sans oublier Christina Aguilera en invitée. On est très loin du chef-d'œuvre The Last Waltz. Shine A Light, c'était une très grosse déception.

[Tancrède]

ha, tu as carrément détesté Shine a light Angel?

Oui. Toute l'intro chiante où on voit Scorsese faire son numéro à deux balles et les scènes où la famille Clinton défile, sans oublier Christina Aguilera en invitée. On est très loin du chef-d'œuvre The Last Waltz. Shine A Light, c'était une très grosse déception.

d'accord mais à part ça, ils sont cools les Stones non? Et la captation de Scorsese ne manque pas d'énergie.

[hansolo]

Enfin c'est clair que pour un film de Noël (puisqu'on nous l'a vendu comme ça), c'est du haut de gamme. Ça va marquer (ou traumatiser) une génération de gosses, c'est bien.

A moins que le film ne devienne "culte" par la suite et trouve une nouvelle 'jeunesse' en Dvd; ç'est mal parti pour "marquer une génération de gosses".
Le film est parti pour être le plus gros échec au Box office de Scorsese depuis A tombeau ouvert ...

[angel with dirty face]

d'accord mais à part ça, ils sont cools les Stones non? Et la captation de Scorsese ne manque pas d'énergie.

Certes, ils sont cools mais c'est le film dans son ensemble m'a gonflé... Même les petites interviews étaient futiles. Je te conseille de revoir The Last Waltz, tu comprendras pourquoi Shine A Light ne passe pas. J'en attendais peut-être trop.

[Tancrède]

d'accord mais à part ça, ils sont cools les Stones non? Et la captation de Scorsese ne manque pas d'énergie.

Certes, ils sont cools mais c'est le film dans son ensemble m'a gonflé... Même les petites interviews étaient futiles. Je te conseille de revoir The Last Waltz, tu comprendras pourquoi Shine A Light ne passe pas. J'en attendais peut-être trop.

peut-être oui...j'avais été très déçu par ce film un peu, faut dire que je n'aime pas beaucoup la musique qui y est jouée.

[Watkinssien]

Mais pour revenir à l'état d'esprit du réalisateur, même si je ne dis pas que ça ne joue pas du tout, les projets vont et viennent et se font pour raisons x ou y qui sont parfois tellement éloignées de vraies préoccupations du réalisateur (le post du Major sur le choix prochain de de Palma est symptomatique).
Donc en faire une lecture quasi psychanalytique (enfin, gentiment psychanalytique), c'est un peu de la poudre aux yeux et un moyen pour toujours trouver des "excuses", "justifications" (je te laisse choisir le bon terme) pour défendre quasiment systématique les choix d'un cinéaste qu'on aime.
La seule chose que je sais, c'est qu'à la vue de la bande annonce et de ce que j'en lis, je n'ai aucunement envie de voir Scorsese dans cet univers-là.
Déjà le voir évoluer dans l'univers du thriller mental avec dénouement au tableau noir dans Shutter Island, je trouve ça relativement indigne d'un réalisateur de son calibre.
Je sais, je suis réac et conservateur et je ne supporte pas que mes réalisateurs s'éloignent de leur pré carré sauf que certains sont des touche à tout capable d'évoluer dans de multiples styles et domaines alors que d'autres non.
Je ne vois pas Scorsese retrouver son brillant et sa sève à moins de faire comme son pote Coppola et de revenir à une économie toute autre que celle des "gros machins".

Je suis d'accord avec tout ça. C'est le premier Scorsese que je ne vais pas voir à sa sortie et je ne pense pas y aller. Après les bouses Shine A Light, Shutter Island, , son cinéma ne me parle plus du tout...

C'est d'autant plus dommage que je trouve ces films particulièrement bons... Pour Shutter Island, je veux voir des "bouses" comme cela tous les jours, et dans le cas de Hugo, il est tellement différent de ce qu'il a fait dans toute sa filmographie et pourtant tellement personnel, intime, tellement ancré dans ses thématiques qui parcourent dans la plupart des films de sa filmo...

Dommage d'être aussi radical, mais bon tant pis...