A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)
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Re: A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)
Voilà qui me redonne confiance et moral. Merci Anorya !
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Re: A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)
Pareil car la critique du cercle est assassine!Demi-Lune a écrit :Voilà qui me redonne confiance et moral. Merci Anorya !
A Anorya, crois moi que si tu vois le cheval de turin, le Cronenberg passera à la trappe . J'en suis sur...
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Re: A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)
C'est pas ça le problème, c'est qu'il n'y a rien pour qu'on s'intéresse réellement aux personnages (tu me diras, c'est Jung et Freud donc déjà ça part avec un handicap ). Il aurait pu y avoir au moins quelques scènes pour nous "réveiller" même si on ne s'endort jamais complètement (le film coule comme un fleuve tranquille, pas chiant grâce à la mise en scène de Cronenberg qui reste très appliqué, certes, mais très inintéressant tout de même).Anorya a écrit :Bah, la volonté de marquer ou secouer le spectateur n'est pas spécifiquement le but d'un tel film je dirais. Il ne faut pas marquer d'attentes spécifiques en ce sens même si le nom de Cronenberg signifie beaucoup.Polanski au pouvoir a écrit :qui nous secoueront ni nous rappelleront qui se trouve derrière la caméra.
Je crois que ça aurait été plus intéressant s'il s'était réellement centré sur Sabina Speilrein, la caméra sur elle du début à la fin, avec les deux autres gugusses en décor.
Qu'est-ce que ça vient foutre là, ça? Dans ce cas, c'est pas plus naïf qu'une ode à l'amour par Patrick Sébastien, je suis bien d'accord.Prout prout a écrit :Pas plus naïf que quand la mère d'Hitler dans le comics de From Hell d'Alan MoorePouet pouet a écrit :mais c'est souvent un peu trop naïf disons, comme lorsque Jung parle de son rêve prémonitoire évoquant la futur guerre mondiale. Très décevant.
Cela dit, je pensais aux Simpsons quand j'ai vu cette scène. Il y a un épisode qui se passe pendant la crise de 29, avec le grand-père Simpson en vétéran de ce qu'il appelle "la Première Guerre Mondiale..."
Naturellement, on lui demande: "Mais pourquoi vous l'appelez comme ça?"
Et il répond: "Haaaaaa... vous verrez!"
On est dans un film qui prend un parti pris de réalisme, certainement trop, si bien que lorsqu'on entend Jung dire grosso modo: "J'ai rêvé que le sang coulait à travers l'Europe... des maisons en feu... des gens qui courent... des violons jouant des airs tristes... et d'un moustachu qui crie: "Brûlons les juifs!"..." et qui prend son temps avant d'ajouter: "Mais qu'est-ce que cela pouvait-il bien dire?..." J'exagère un peu (si, si, mais juste un peu ) parce que je n'ai plus la scène sous les yeux, mais en gros l'idée est là. C'est naïf et caricatural sur ce en quoi croyait Jung. Il n'y a pas d'interprétation (heureusement, putain! c'est déjà limite s'il ne fait pas un clin d'œil à la caméra pour conclure ), mais il prédit l'avenir comme un bohémien là quand même!
Une bonne critique sur 750 mauvaises, il n'y a pas de doute, c'est rassurant.Demi-Lune a écrit :Voilà qui me redonne confiance et moral. Merci Anorya !
Dernière modification par Major Tom le 17 déc. 11, 19:07, modifié 1 fois.
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Re: A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)
C'est Cronenberg donc bonnes ou mauvaises critiques j'irais quand même le voir
"Mad Max II c'est presque du Bela Tarr à l'aune des blockbusters actuels" Atclosetherange
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Re: A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)
Je pense que si vous n'avez aucun problème avec le virage opéré par Cronenberg peu avant les années 2000, vous devriez vous en tirer sans trop de dégâts. J'ai lu aucune critique mais comme je l'ai dit, je ne trouve pas spécialement que le film est facile au sens où il demande un peu de recul puisque ce n'est pas un biopic mais plus une représentation. Après, est-ce qu'elle s'appuie sur des éléments véridiques à 100%, je ne sais pas. Le film peut être fractionné en plusieurs chapitres correspondant à chaque fois à une année où se déroule tel ou tel chose.Bergman powa a écrit :Pareil car la critique du cercle est assassine!lunatique a écrit :Voilà qui me redonne confiance et moral. Merci Anorya !
A Anorya, crois moi que si tu vois le cheval de turin, le Cronenberg passera à la trappe . J'en suis sur...
Sinon oui je veux le voir le cheval de Turin. J'espère qu'il passera encore sur Paris dans une semaine quand je serais plus libre.
J'avoue que Jung et Freud à la base, c'était pas ma tasse de thé aussi mais pour avoir eu mes cours de psychanalyse du cinéma comme tout pauvre étudiant de fac, je ne pouvais y échapper. Et puis fallait bien que ça serve à quelque chose mes lectures de l'ami Sigmund pour la fac, sinon...Ziggy Stardust a écrit : C'est pas ça le problème, c'est qu'il n'y a rien pour qu'on s'intéresse réellement aux personnages (tu me diras, c'est Jung et Freud donc déjà ça part avec un handicap ). Il aurait pu y avoir au moins quelques scènes pour nous "réveiller" même si on ne s'endort jamais complètement (le film coule comme un fleuve tranquille, pas chiant grâce à la mise en scène de Cronenberg qui reste très appliqué, certes, mais très inintéressant tout de même).
Mais je comprends bien ce que tu veux dire par "réveiller" mais je pense que ça n'a jamais été le cas pour Cronenberg vis à vis de ce film et je m'attendais justement à ce qu'il ne se passe pas spécifiquement grand chose. Je dirais que sur ce point j'ai été servi lol. Mais il ne faut plus concevoir d'attente vis à vis de Cronenberg hein. Sinon tu risques d'être encore plus déçu par Cosmopolis prochainement (l'histoire me tente encore moins qu'A dangerous method. Mais c'est Cronenberg, j'irais quand même... en en attendant rien).
Euh ouais là tu caricatures à mort.Major Tommy, opéra Who a écrit :On est dans un film qui prend un parti pris de réalisme, certainement trop, si bien que lorsqu'on entend Jung dire grosso modo: "J'ai rêvé que le sang coulait à travers l'Europe... des maisons en feu... des gens qui courent... des violons jouant des airs tristes... et d'un moustachu qui crie: "Brûlons les juifs!"..." et qui prend son temps avant d'ajouter: "Mais qu'est-ce que cela pouvait-il bien dire?..." J'exagère un peu (si, si, mais juste un peu ) parce que je n'ai plus la scène sous les yeux, mais en gros l'idée est là. C'est naïf et caricatural sur ce en quoi croyait Jung. Il n'y a pas d'interprétation (heureusement, putain! c'est déjà limite s'il ne fait pas un clin d'œil à la caméra pour conclure ), mais il prédit l'avenir comme un bohémien là quand même!
Mon exemple tiré du comics de From Hell, c'était surtout parce que j'y voyais une équivalence et que ça s'en rapprochait. L'interprétation en était laissé au spectateur, qu'elle soit simpliste ou non. Bien sûr c'est déplacé mais le comics part tellement dans le nawak que quand on y pense, ça a bien sa place dedans. Ici c'est un peu la même chose quand tu te rappelles que Jung a toujours été un mystique (la scène de conversation avec Freud où on entends un craquement) et qu'il a essayé de tout interpréter. Le fait de discuter avec Freud lui permettait de donner un semblant d'explication à ses rêves mais cela restait limité (d'autant plus que Freud ne se borne qu'aux théories sexuelles), il voulait voir plus. Je ne sais pas si l'avenir lui a donné raison mais il a poussé très loin son mysticisme dans la réalité, jusqu'à son fameux livre rouge où les rêves et cauchemars mais aussi signes, prémonitions, sons du quotidien se retrouvent transvasés. Du coup le plan final fixe de Cronenberg sur un Jung indécis qui vient de raconter ça (juste avant l'épilogue), je trouve ça bien vu, on peut trouver l'interprétation nous-même mais on peut aussi voir comme si Cronenberg disait : "bon j'arrête là le film, après le gus y devient complètement cinglé".
Arrête, j'aimerais bien qu'il le voie ce film moi. Au moins pour Knightley et Fassbender.Tom Major a écrit :Une bonne critique sur 750 mauvaises, il n'y a pas de doute, c'est rassurant.Jonathan que huan casquette a écrit :Voilà qui me redonne confiance et moral. Merci Anorya !
Mais non je ne me suis pas ennuyé, j'ai trouvé ça mieux que Les promesses de l'ombre (où à part la scène de douche et deux-trois plans, j'ai failli m'endormir) et 10000 fois supérieur à Spider. Disons que là, Cronenberg a su me donner de quoi réfléchir. Et j'aime bien avoir un os cérébral à ronger de temps en temps. Sinon je dépéris.
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Re: A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)
A Dangerous Method : 7 / 10
Je trouve bien étrange qu'il y aie tant de personnes (sur ce forum, ainsi que des amis à moi qui ont vu le film) qui soit horripilés par le jeu de K. Knightley. Jouer l'hystérie n'est vraiment pas évident je trouve et à chaque fois qu'elle est représenté - l'hystérie - au cinéma, nombreux sont les gens à trouver que les acteurs en font des caisses. Moi, le jeu de Keira ne m'a pas choqué et ayant vu quelques documentaires sur le sujet, je l'ai trouvé assez convaincante. Alors oui, le film est très académique et il faut s'intéressé un minimum à la psychanalyse pour apprécier le film, mais j'ai trouvé assez original l'idée de montrer l'ambiguité des relations qu'il y a entre les trois protagonistes - protagonistes qui ont inventé une discipline qui a bouleversé la représentation qu'on se faisait de l'homme, ce qui n'est pas rien ! En effet, l'évolution de la relation entre Jung et Spielrein sont multiples : on passe de docteur/patient à confrères puis amant puis confrères, Jung n'acceptant pas d'écouter son coeur(Corps ?) pour continuer à exercer son métier dans le confort et profiter ainsi de la fortune de sa femme. Pareil pour Jung et Freud : ils sont confrères puis amis, puis docteur/patient, etc. Freud et Spielrein ne se rencontrant pas, aucune relation ne peut venir troubler le récit. A mes yeux c'est d'ailleurs Jung le personnage principal ; il est constament tiraillé entre son Maître/Ami Freud (symbole du Mental, de l'idéal) et sa Patiente/Amante Spielrien (symbole du corps, du sentiment). Il ne parvient pas à concilier sa vie professionnelle avec sa vie sentimentale alors que les deux autres si : Freud fonde une famille, a de nombreux enfants (on peut le voir dans la scène très drôle du repas) mais fait tout de même le choix de consacrer sa vie à la psychanalyse. Spielrein fait de même ; elle devient docteur réputée et essaye de convaincre son amant de vivre ensemble. Mais Jung ne parvient pas à faire de choix véritable - écouter son coeur/Spielrien ou écouter son mental/Freud/donc Emma (qui symbolise également le confort de vie) - et le film fini d'ailleurs sur lui qui choisit la voix de la facilité. Ils ont beaux tous pratiqués la même discipline, tous restent des Hommes avec leur faiblesse/leur complexité et comme tout homme, certains parviennent à faire des choix en acceptant des sacrifices/de souffrir et d'autres non. L'histoire reste simple mais la symbolique (sujet du film puisqu'on parle de psychanalyse ne l'oublie on pas) est bien présente.Ratatouille a écrit :A Dangerous Method : : 4/10
Empesé, académique, bavard, pas intéressant. Et Keira Kneightley est IN-SUP-POR-TA-BLE.
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Re: A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)
Oui donc, comme je le disais 1-2 pages en arrière, c'est quand même très théorique tout ça.
Et donc aucunement enthousiasmant.
Et donc aucunement enthousiasmant.
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Re: A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)
Force est de constater que le film pêche moins par ce qu’il est, et les défauts qu’il charrie (interprétations, absence de dramaturgie, montage désastreux), que parce qu’il n’est pas. Prétendre remonter aux sources de la psychanalyse nécessite de faire ressentir cette formidable intuition qu’est la découverte de l’inconscient, et surtout de diffuser, en sous couche du récit, un malaise, l’émergence d’une révolution des mœurs, le passage de la thérapeutique physiologique à la thérapie psychanalytique, l’explicitation scientifique des obsessions, etc. : bref l’invention de la vie privée et du sujet moderne. Or sur ce point, le film manque cruellement de profondeur, de mystère, de motifs, de symptômes. Son problème est peut-être qu’il est plus jungien que freudien et qu’on a droit aux archétypes les plus éculés de la névrose (=la fessée). Par exemple je trouve qu’il aurait été beaucoup plus intéressant de montrer le voyage de Freud et Jung à New York et la diffusion de l’intuition psychanalytique à une échelle internationale plutôt que de se concentrer sur un triangle (même pas amoureux ou oedipien) qui ne fonctionne jamais que de manière très platonicienne et épistolaire vers la fin du film.
Cronenberg est pourtant par excellence le cinéaste de l’explicitation, même (et surtout) dans ses films les plus récents (History of violence) : cette manière de faire transparaitre progressivement les sous-couches des individus pour finalement retourner ses personnages comme on retourne un gant (presque organiquement). Tout cela est absent du film : il manque cette crudité, cette tension qui a du, forcément, accompagner cette formidable libération de sens. Ici, c’est comme si on voyait un biopic sur Copernic filmé par José Dayan, ou la mission Appolo filmé par Patrice Leconte.
En même temps, cet échec est presque rassurant : est-ce que les pires films de Hitchcock ne sont pas ceux où il prétendait traiter frontalement de la psychanalyse (Spellbound, Marnie) ?
Au final la question que pose la vision du film est : pourquoi avoir réduit cette époque de l’inauguration de la psychanalyse à une comédie de mœurs, une histoire d’amour qui achoppe (mais devant quoi ?) ?
Cronenberg est pourtant par excellence le cinéaste de l’explicitation, même (et surtout) dans ses films les plus récents (History of violence) : cette manière de faire transparaitre progressivement les sous-couches des individus pour finalement retourner ses personnages comme on retourne un gant (presque organiquement). Tout cela est absent du film : il manque cette crudité, cette tension qui a du, forcément, accompagner cette formidable libération de sens. Ici, c’est comme si on voyait un biopic sur Copernic filmé par José Dayan, ou la mission Appolo filmé par Patrice Leconte.
En même temps, cet échec est presque rassurant : est-ce que les pires films de Hitchcock ne sont pas ceux où il prétendait traiter frontalement de la psychanalyse (Spellbound, Marnie) ?
Au final la question que pose la vision du film est : pourquoi avoir réduit cette époque de l’inauguration de la psychanalyse à une comédie de mœurs, une histoire d’amour qui achoppe (mais devant quoi ?) ?
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Re: A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)
lowtek a écrit :Force est de constater que le film pêche moins par ce qu’il est, et les défauts qu’il charrie (interprétations, absence de dramaturgie, montage désastreux), que parce qu’il n’est pas. Prétendre remonter aux sources de la psychanalyse nécessite de faire ressentir cette formidable intuition qu’est la découverte de l’inconscient, et surtout de diffuser, en sous couche du récit, un malaise, l’émergence d’une révolution des mœurs, le passage de la thérapeutique physiologique à la thérapie psychanalytique, l’explicitation scientifique des obsessions, etc. : bref l’invention de la vie privée et du sujet moderne. Or sur ce point, le film manque cruellement de profondeur, de mystère, de motifs, de symptômes. Son problème est peut-être qu’il est plus jungien que freudien et qu’on a droit aux archétypes les plus éculés de la névrose (=la fessée). Par exemple je trouve qu’il aurait été beaucoup plus intéressant de montrer le voyage de Freud et Jung à New York et la diffusion de l’intuition psychanalytique à une échelle internationale plutôt que de se concentrer sur un triangle (même pas amoureux ou oedipien) qui ne fonctionne jamais que de manière très platonicienne et épistolaire vers la fin du film.
Cronenberg est pourtant par excellence le cinéaste de l’explicitation, même (et surtout) dans ses films les plus récents (History of violence) : cette manière de faire transparaitre progressivement les sous-couches des individus pour finalement retourner ses personnages comme on retourne un gant (presque organiquement). Tout cela est absent du film : il manque cette crudité, cette tension qui a du, forcément, accompagner cette formidable libération de sens. Ici, c’est comme si on voyait un biopic sur Copernic filmé par José Dayan, ou la mission Appolo filmé par Patrice Leconte.
En même temps, cet échec est presque rassurant : est-ce que les pires films de Hitchcock ne sont pas ceux où il prétendait traiter frontalement de la psychanalyse (Spellbound, Marnie) ?
Au final la question que pose la vision du film est : pourquoi avoir réduit cette époque de l’inauguration de la psychanalyse à une comédie de mœurs, une histoire d’amour qui achoppe (mais devant quoi ?) ?
Oula, ça donne envie de le voir du coup
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Re: A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)
La critique de Iowtek est très juste.
"A dangerous method" est un film qui manque de corps et définitivement d'âme. Pour un film qui traite de psychanalyse, ça la fout mal tout de même.
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Re: A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)
C'est exactement ça. Plusieurs jours après l'avoir découvert, quand j'y repense (ce qui est rare), je me dis que c'était tout de même très plat et désincarné, tout ça.
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Re: A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)
J'ai beaucoup aimé : Cronenberg choisit en effet de suivre le chemin de Jung, et reste jusqu'au bout cohérent avec un récit qui interroge en permanence la figure du père et de l'autorité (de l'introduction de la thérapie de Sabina Spielrein au rêve que Freud refuse de lui faire partager). La tension nait d'un refoulement, d'une angoisse vis à vis de l'expression de la parole. Car celle-ci libère tout autant qu'elle enchaîne et bouleverse la perception d'une intimité. Si Cronenberg se penche sur des individualités et ne revient pas ou peu sur les fondements de la psychanalyse (en dehors de l'affrontement Freud/Jung), il insiste sur l'ambiguité, voire l'impossibilité d'une guérison. Et sur le sens de ce qu'ils recherchent et veulent découvrir.
Sur le plan formel, le film est d'une simplicité limpide, mais j'ai été très sensible à une lumière troublante et presque aveuglante. Les scènes d'intérieur dévoilent aussi beaucoup, dans la valorisation d'espaces restreints et la position des protagonistes dans le cadre.
Certes, A dangerous method semble par instants trop rigide, trop conscient de ses origines littéraires et théâtrales. Ces limites sont tout de même vite dépassées grâce à l'implication des acteurs et la vitalité des dialogues. Fassbender est encore une fois remarquable, dans sa retenue, sa fragilité et sa raideur. Mortensen est plus en retrait, plus sec, mais compose l'image lointaine et fugitive du patriarche. Enfin, Knightley s'en sort avec les honneurs : au-delà de l'hystérie, elle parvient à donner une ampleur à son rôle, incarner un parcours vers l'acceptation de soi.
Sur le plan formel, le film est d'une simplicité limpide, mais j'ai été très sensible à une lumière troublante et presque aveuglante. Les scènes d'intérieur dévoilent aussi beaucoup, dans la valorisation d'espaces restreints et la position des protagonistes dans le cadre.
Certes, A dangerous method semble par instants trop rigide, trop conscient de ses origines littéraires et théâtrales. Ces limites sont tout de même vite dépassées grâce à l'implication des acteurs et la vitalité des dialogues. Fassbender est encore une fois remarquable, dans sa retenue, sa fragilité et sa raideur. Mortensen est plus en retrait, plus sec, mais compose l'image lointaine et fugitive du patriarche. Enfin, Knightley s'en sort avec les honneurs : au-delà de l'hystérie, elle parvient à donner une ampleur à son rôle, incarner un parcours vers l'acceptation de soi.
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Re: A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)
Pour un Cronenberg, c"est décevant, c'est certain. Mais ce n'est pas si mal. Le grand défaut ? Une mise en scène académique, et des dialogues qui peinent à faire oublier l'origine théâtrale du projet. La grande qualité ? La direction d'acteurs et l'interprétation.
D'autre part, on peine (avis personnel) à saisir la finalité du projet : récit des débuts de la psychanalyse ? chronique de l'opposition Freund/ Jung ? Autre ?
Ill manque aussi un regard plus général sur l'époque. La mentalité de l'époque conditionnait certainement l'établissement de certaines théories. Ca n'apparaît pas vraiment dans le film. La reconstitution reste à la surface des choses, dans ce domaine.
Le personnage de Sabina (moins connu du grand public que Freund et Jung) aurait mérité un film à lui tout seul (ou bien d'être vraiment au centre du film, ce qui n'est pas tout à fait le cas).
D'autre part, on peine (avis personnel) à saisir la finalité du projet : récit des débuts de la psychanalyse ? chronique de l'opposition Freund/ Jung ? Autre ?
Ill manque aussi un regard plus général sur l'époque. La mentalité de l'époque conditionnait certainement l'établissement de certaines théories. Ca n'apparaît pas vraiment dans le film. La reconstitution reste à la surface des choses, dans ce domaine.
Le personnage de Sabina (moins connu du grand public que Freund et Jung) aurait mérité un film à lui tout seul (ou bien d'être vraiment au centre du film, ce qui n'est pas tout à fait le cas).
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Re: A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)
La judéité de Sabina Spielrein face à l'aryen protestant qu'est Jung. Sa confrontation avec Freud terminant sur cette remarque (vous n'êtes pas des leurs, il n'est pas des nôtres), c'est exactement où Cronenberg depuis le début voulait nous emmener - et les cartons finaux en sont la confirmation.lowtek a écrit :Au final la question que pose la vision du film est : pourquoi avoir réduit cette époque de l’inauguration de la psychanalyse à une comédie de mœurs, une histoire d’amour qui achoppe (mais devant quoi ?) ?
J'ai aussi été déçu par le film (on rêve de ce que le cinéaste aurait pu faire avec l'arrivée du jeune Freud à la Salpêtrière, par exemple), mais, peut-être parce que le sujet me passionne déjà en soi, je le trouve loin d'être inintéressant. Rendez-vous manqué peut-être, mais pas raté pour autant. C'est quand même plus regardable que le Freud de Huston!
Peut-être aussi par ce qu'il me reste bien des visions en mémoire de l'imaginaire cronenberguien, je ne trouve pas le film si vide d'un certain malaise sous son apparence lisse. La photo de Suschitzky me semble fonctionner comme certaines toiles bucoliques du Félix Vallotton de cette période, indiquant une névrose profonde sous le calme apparent de l'époque. C'est en tout cas un film cohérent par rapport au Cronenberg dernière manière, qui fonctionne à rebours (j'ai compris A History of Violence en découvrant Eastern Promises), à l'économie, avec ses qualités habituelles (les acteurs). J'y repense énormément depuis sa découverte et une nette ré-évaluation n'est pas exclue. Dans tous les cas, un petit film de ce maître écrase bien des gros ouvrages concurrents.
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Re: A Dangerous Method (David Cronenberg - 2011)
Merci MJ, c'est ce que j'ai lu de plus sympathique avec le commentaire de Joe Wilson sur le film dernièrement.MJ a écrit :La judéité de Sabina Spielrein face à l'aryen protestant qu'est Jung. Sa confrontation avec Freud terminant sur cette remarque (vous n'êtes pas des leurs, il n'est pas des nôtres), c'est exactement où Cronenberg depuis le début voulait nous emmener - et les cartons finaux en sont la confirmation.lowtek a écrit :Au final la question que pose la vision du film est : pourquoi avoir réduit cette époque de l’inauguration de la psychanalyse à une comédie de mœurs, une histoire d’amour qui achoppe (mais devant quoi ?) ?
J'ai aussi été déçu par le film (on rêve de ce que le cinéaste aurait pu faire avec l'arrivée du jeune Freud à la Salpêtrière, par exemple), mais, peut-être parce que le sujet me passionne déjà en soi, je le trouve loin d'être inintéressant. Rendez-vous manqué peut-être, mais pas raté pour autant. C'est quand même plus regardable que le Freud de Huston!
Peut-être aussi par ce qu'il me reste bien des visions en mémoire de l'imaginaire cronenberguien, je ne trouve pas le film si vide d'un certain malaise sous son apparence lisse. La photo de Suschitzky me semble fonctionner comme certaines toiles bucoliques du Félix Vallotton de cette période, indiquant une névrose profonde sous le calme apparent de l'époque. C'est en tout cas un film cohérent par rapport au Cronenberg dernière manière, qui fonctionne à rebours (j'ai compris A History of Violence en découvrant Eastern Promises), à l'économie, avec ses qualités habituelles (les acteurs). J'y repense énormément depuis sa découverte et une nette ré-évaluation n'est pas exclue. Dans tous les cas, un petit film de ce maître écrase bien des gros ouvrages concurrents.
Le film me trotte constamment derrière la tête par moments. Des éclats, des passages, des moments arrachés et souvent avec la lumière de certains rêves. S'il n'a pas la force et la puissance nécessaires pour se hisser en film du mois, il garde néanmoins une belle constance.