Tout pareil. Avec Garçon, c'est le seul que je n'ai pas encore vu.Ratatouille a écrit :Je suis heureux : je vais enfin pouvoir découvrir Quelques Jours avec moi !!
Le film sera diffusé lundi prochain 31 juillet, sur France 2, à 20h50 !!
Claude Sautet (1924-2000)
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QUELQUES JOURS AVEC MOI de Claude Sautet (France 2)
Je connais très mal Sautet, et c'est une coincidence que je revoie ce film alors qu'il y en a tant d'autres que je n'ai pas encore vu. J'ai été très emballé par la première demi-heure, une mise en place fine et captivante avec un savoureux casting. Seulement après, j'ai été déconcentré par une exubérance 80's avec looks et aspect vieillot, ainsi qu'une vision un peu clichesque de la France. On est en 88, et pourtant les scènes de bistrot sonnent 70's, je m'attendais presque à voir débouler les blousons noirs. Des petits détails anecdotiques qui m'ont fait trouver le temps un peu long, suffisamment pour que je ne m'en remette pas complètement. Car, n'étant pas porté par l'histoire, j'ai quand même trouvé ça un peu naif, avec ce patron nanti qui se trouve des amis dans le petit peuple. Naif mais très sympathique, je le répète. Et comme je ne suis pas à une contradiction près, je précise que j'avais beaucoup apprecié ROMUALD ET JULIETTE, de Coline Serreau, un film de la même époque aussi naif et ayant pas mal de points communs avec ce Sautet.
Je connais très mal Sautet, et c'est une coincidence que je revoie ce film alors qu'il y en a tant d'autres que je n'ai pas encore vu. J'ai été très emballé par la première demi-heure, une mise en place fine et captivante avec un savoureux casting. Seulement après, j'ai été déconcentré par une exubérance 80's avec looks et aspect vieillot, ainsi qu'une vision un peu clichesque de la France. On est en 88, et pourtant les scènes de bistrot sonnent 70's, je m'attendais presque à voir débouler les blousons noirs. Des petits détails anecdotiques qui m'ont fait trouver le temps un peu long, suffisamment pour que je ne m'en remette pas complètement. Car, n'étant pas porté par l'histoire, j'ai quand même trouvé ça un peu naif, avec ce patron nanti qui se trouve des amis dans le petit peuple. Naif mais très sympathique, je le répète. Et comme je ne suis pas à une contradiction près, je précise que j'avais beaucoup apprecié ROMUALD ET JULIETTE, de Coline Serreau, un film de la même époque aussi naif et ayant pas mal de points communs avec ce Sautet.
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Breezy a écrit :Tout pareil. Avec Garçon, c'est le seul que je n'ai pas encore vu.Ratatouille a écrit :Je suis heureux : je vais enfin pouvoir découvrir Quelques Jours avec moi !!
Le film sera diffusé lundi prochain 31 juillet, sur France 2, à 20h50 !!
Bien que je considère Garçon comme moyen (cf. 1ère page) le duo Montand et Villeret (comédien génial trop tôt disparu) est très touchant dans leurs rapports.
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Sautet considérait lui aussi "Garçon" comme moyen. Il n'a cessé de monter et remonter ce film, plus encore que ses autres opus.bogart a écrit :Breezy a écrit :
Tout pareil. Avec Garçon, c'est le seul que je n'ai pas encore vu.
Bien que je considère Garçon comme moyen (cf. 1ère page) le duo Montand et Villeret (comédien génial trop tôt disparu) est très touchant dans leurs rapports.
Pour ma part un film agréable et chaleureux qu'il ne me déplairait pas d'avoir en dvd.
Sinon, pour ce qui est de l'appréciation sur l'oeuvre de Sautet, j'aime beaucoup des films atypiques dans son oeuvre:
-CLASSE TOUS RIQUES, modèle de polar à la française, porté par un duo Belmondo- Ventura exemplaire.
-UN MAUVAIS FILS: film d'une justesse exemplaire porté par un magnifique Patrick Dewaere -qui hélàs avait réellement des problèmes de drogue dans la "vraie vie".
Sautet changeait de direction avec ce film: changement d'acteurs (pas de Romy ici), changement de milieu social..
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+1 !blaisdell a écrit :Sautet considérait lui aussi "Garçon" comme moyen. Il n'a cessé de monter et remonter ce film, plus encore que ses autres opus.bogart a écrit :
Bien que je considère Garçon comme moyen (cf. 1ère page) le duo Montand et Villeret (comédien génial trop tôt disparu) est très touchant dans leurs rapports.
Pour ma part un film agréable et chaleureux qu'il ne me déplairait pas d'avoir en dvd.
Un film inégal de Sautet, mais qui reste touchant en fin de compte grâce aux comédiens.
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Peu avant sa mort, Sautet avait amputé près d'une demie-heure du métrage originale. Il s'était fait embobiné par Montand qui lui avait demandé de tourner certaines scènes qui le mettait en valeur. Retrospéctivement, il avait admis son erreur et a fini par couper ces scènes. Le film dure maintenant moins d'1h30.
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C'est vrai que certaines scènes peuvent paraître déconcertantes et/ou cliché comme les scènes de bistro mais, comme dans "Romuald et Juliette" (la ressemblance est assez nette) , on est un peu dans une fable donc ça ne me gêne pas vraiment et puis Marielle y est une fois de plus grandiose.Nestor Almendros a écrit :QUELQUES JOURS AVEC MOI de Claude Sautet (France 2)
Je connais très mal Sautet, et c'est une coincidence que je revoie ce film alors qu'il y en a tant d'autres que je n'ai pas encore vu. J'ai été très emballé par la première demi-heure, une mise en place fine et captivante avec un savoureux casting. Seulement après, j'ai été déconcentré par une exubérance 80's avec looks et aspect vieillot, ainsi qu'une vision un peu clichesque de la France. On est en 88, et pourtant les scènes de bistrot sonnent 70's, je m'attendais presque à voir débouler les blousons noirs. Des petits détails anecdotiques qui m'ont fait trouver le temps un peu long, suffisamment pour que je ne m'en remette pas complètement. Car, n'étant pas porté par l'histoire, j'ai quand même trouvé ça un peu naif, avec ce patron nanti qui se trouve des amis dans le petit peuple. Naif mais très sympathique, je le répète. Et comme je ne suis pas à une contradiction près, je précise que j'avais beaucoup apprecié ROMUALD ET JULIETTE, de Coline Serreau, un film de la même époque aussi naif et ayant pas mal de points communs avec ce Sautet.
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Commentaires sur "Votre film du mois"
Tu remarqueras que je n'ai pas cité Wall Street dans la catégorie des "perles brutes":mrgreen: . Je suis assez d'accord avec toi concernant ce film. Après ce que tu lui reproches sur la forme, c'est précisement ce que j'apprecie dans son cinéma. Cette manière d'aborder ses sujets de manière frontale, en y injectant sans détour ses idées politiques et en imprimant une forme "surappuyée" qui colle au ton souhaité pour le récit. A mon avis ça n'a rien d'artificiel chez Stone, la forme lui sert tout autant que le fond à dénoncer certaines dérives du pouvoir (Nixon), la corruption, l'abrutissement de masse opéré par les médias (Tueurs nés), le rôle des puissances d'argent etc. C'est un véritable idéaliste, un peu plus amer aujourd'hui, mais on sent que la flamme est toujours là. C'est ce côté droit et direct que j'apprecie chez lui.Vic Vega a écrit : Excepté Wall Street et Né un 4 juillet (pas vu à leurs sorties), j'avais aimé ces films lorsque je les avais découverts à leur sortie. Mais si j'ai une certaine estime pour le côté agitateur du personnage il en a été tout autrement au revisionnage. Je reproche à tous ces films-là une certaine tendance à la lourdeur, un manque d'ambiguïté, de complexité dans la manière d'aborder des sujets importants, un goût de l'effet de mise en scène surappuyé (surtout pour Wall Street), des procédés artificiels pour émouvoir (la combinaison ralenti/score classique) sans parler de quelques "performances d'acteurs" cabotines (Dougles et Charlie Sheen dans Wall Street, Cruise dans Né un 4 Juillet).
Attention, je n'ai pas dit "impersonnel", mais le moins personnel de ceux que tu avais noté. Pour le reste, je plussoie, la mise en scène est brillante et sert admirablement la reflexion sur la manipulation avec ce jeu constant entre réalité et fiction. Si tu ne l'as pas encore lu, je te conseille chaudement le bouquin Libra de Don DeLillo, dont je soupconne Stone de s'en être copieusement abreuvé.Alors qu'un JFK me paraît avoir un matériau bien plus complexe, plus riche et un dispositif narratif et de mise en scène passionnant d'un bout à l'autre (le jeu documents réels/fictions qui plonge dans un doute permanent vis à vis de ce que l'on voit notamment...). Quant à dire que c'est un Stone impersonnel... On sent bien que le film est en partie prétexte à évoquer toute une période historique tenant à coeur à Stone.
The gospel was told, some souls it swallowed whole
Mentally they fold, and they eventually sold
Their life and times, deadly like the virus design
But too, minute to dilute, the scientist mind.
Wu.
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Re: Claude Sautet (1924-2000)
Ce film (que j'aime beaucoup malgré sa patine) montre à quel point Sautet était un latin (et la correspondance avec la comédie italienne est fort juste). Un cinéaste de mecs avec un net penchant macho. Effectivement, chez lui, souvent, les hommes causent et agissent et les femmes contemplent et subissent. Mais elles sont aussi parfois bien moins effacées et plus fortes que chez le macho ultime (mais néanmoins génial) Melville. Je ne sais pas si ça provient des débuts de Sautet dans le polar. Ceci dit, ses "mecs" jouent souvent les durs mais ont aussi des failles et des faiblesses. Avec l'âge, Sautet sera d'ailleurs de plus en plus bienveillant avec les femmes, jusqu'aux deux personnages inoubliables campés par Emmanuelle Béart.Alligator a écrit :Vincent, François, Paul... et les autres (Claude Sautet, 1974) :
Les femmes sont au spectacle, aiment les hommes tels qu'il sont, du moins certaines essayent-elles. D'autres s'en lassent, avec tristesse, d'autres encore ne comprennent toujours pas. Peu agissent. Aucune ne parvient à briller autant que ces astres mâles, alors elles fuient.
Gérard Depardieu est un Jean plus effacé que ses compères, plus jeune il est vrai. Comme pour les femmes, son caractère a du mal à s'imposer, à s'extérioriser.
Les femmes parlons-en, elles sont plus spectatrices. Se faisant, difficile d'en détacher une plus qu'une autre. Stéphane Audran, toujours aussi belle et énigmatique est une femme statue qui regarde avec affection, tristesse et lassitude le canard de plus en plus boiteux Montand. Elle allie mystère et désolation dans son regard.
Antonella Lualdi est une actrice que je ne connais pas du tout. Ici elle est amoureuse de son Paul (Reggiani) et l'entoure d'une affection très maternelle, pas étonnant, elle est italienne!
Et puis bien sûr, Marie Dubois dans un rôle loin d'être évident, très dur, refroidi par la violence de François (Piccoli) racorni et qui ne s'illumine qu'avec difficulté.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Re: Claude Sautet (1924-2000)
Notez bien que "Film" de Beckett, ça manque aussi de femmes.
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Re: Claude Sautet (1924-2000)
yaplusdsaisons a écrit :Notez bien que "Film" de Beckett, ça manque aussi de femmes.
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Re: Claude Sautet (1924-2000)
Sur Amazon, par exemple :Grimmy a écrit :A l'unité, on le trouve où ?
http://www.amazon.fr/Sautet-magie-invis ... 31&sr=1-15
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Re: Claude Sautet (1924-2000)
Vincent, François, Paul... et les autres (1974)
Des amis de longue date, Vincent, François, Paul - respectivement chef d'entreprise, médecin et écrivain - tous la cinquantaine, se retrouvent régulièrement avec d'autres, dont le jeune boxeur Jean, pour boire, manger, ou pour passer des fins de semaine à la campagne à discuter ensemble. Ils traversent tous plus ou moins une mauvaise passe sentimentale ou professionnelle.
Sixième film de Claude Sautet, Vincent, François, Paul... et les autres est un de ses grands succès commerciaux et s'inclut dans cette période de créativité intense qui le voit enchaîner dans la foulée Les Choses de la Vie (LE film où il se réinvente), Max et les Ferrailleurs et Mado.
Vincent, François, Paul... et les autres est un film placé sous le signe du déclin, et plus précisément du déclin masculin. Déclin moral, physique, intellectuel ou professionnel à travers les différents personnages principaux, déclin que l'on vit douloureusement ou déclin qu'on appréhende avec Jean (Gérard Depardieu) figure plus juvénile que les cinquantenaires usés qu'il côtoie et également à la croisée des chemins de son existence avec sa petite amie enceinte et sa carrière de boxeur stagnant.
Sans réelle intrigue directrice, le film (adapté d'un roman de Claude Neron qui collabore au scénario) nous promène sur quelques semaines dans différentes tranches de vie de cette bande de copain, les différentes crises qu'ils traversent se dessinant en filigrane. Le drame se noue dans leur incapacité à y répondre pour différente raison et se fait le portrait de la faillite d'une certaine manière d'être masculine typique de l'époque. Vincent (Yves Montand) s'avère ainsi incapable d'expliquer ses difficultés financière à sa petite amie lors d'un violent échange qui scelle leur rupture puisque sa fierté l'empêche de la rattraper quand il en a encore l'occasion. La seule a qui il peut s'ouvrir, maladroitement certes (superbe dialogue emprunté de Montand lors des retrouvailles avec Stephane Audran) c'est son ex femme qui le connaissant décèle le malaise sous les airs bravaches. Vincent vit dans le souvenir de l'erreur qu'il commis en la laissant partir (poignant et furtifs flashback amenés tout en finesse par Sautet) et se ravisera bien trop tard. François (Michel Piccoli) est lui un être dont toute la chaleur s'est éteinte dans le renoncement à ses idéaux et le confort bourgeois, traversant son existence en fantôme et incapable de réagir (si ce n'est par la violence ultime aveux de dépit et d'impuissance) aux infidélités de sa femme délaissée. L'écrivain raté incarné par Serge Reggiani est moins développé dans ses errements créatifs mais l'acteur lui confère une telle humanité et une forme de détresse contenue qu'il n'y guère besoin de reproduire artificiellement le schéma narratif de ses partenaires.
Sautet surprend dans le dernier tiers en rompant la linéarité de son récit par l'intrusion d'une voix off omnisciente nous expliquant les sentiments de ses héros. La forme littéraire reprend momentanément ses droits comme pour appuyer tel une chape de plomb l'enfermement existentiel des personnages, bien plus fort par ce procédé prenant un recul résigné sur les évènements. Un superbe film choral magnifiquement interprété par un casting à l'alchimie palpable dont l'aspect daté offre au contraire une belle patine nostalgique. Malgré les épreuves traversées, les sacrifices et les abandons concédés, c'est bien l'image de ses copains soudés, complices et heureux d'être ensemble qui s'imprègnent en nous quand arrive le générique de fin. 5/6
Des amis de longue date, Vincent, François, Paul - respectivement chef d'entreprise, médecin et écrivain - tous la cinquantaine, se retrouvent régulièrement avec d'autres, dont le jeune boxeur Jean, pour boire, manger, ou pour passer des fins de semaine à la campagne à discuter ensemble. Ils traversent tous plus ou moins une mauvaise passe sentimentale ou professionnelle.
Sixième film de Claude Sautet, Vincent, François, Paul... et les autres est un de ses grands succès commerciaux et s'inclut dans cette période de créativité intense qui le voit enchaîner dans la foulée Les Choses de la Vie (LE film où il se réinvente), Max et les Ferrailleurs et Mado.
Vincent, François, Paul... et les autres est un film placé sous le signe du déclin, et plus précisément du déclin masculin. Déclin moral, physique, intellectuel ou professionnel à travers les différents personnages principaux, déclin que l'on vit douloureusement ou déclin qu'on appréhende avec Jean (Gérard Depardieu) figure plus juvénile que les cinquantenaires usés qu'il côtoie et également à la croisée des chemins de son existence avec sa petite amie enceinte et sa carrière de boxeur stagnant.
Sans réelle intrigue directrice, le film (adapté d'un roman de Claude Neron qui collabore au scénario) nous promène sur quelques semaines dans différentes tranches de vie de cette bande de copain, les différentes crises qu'ils traversent se dessinant en filigrane. Le drame se noue dans leur incapacité à y répondre pour différente raison et se fait le portrait de la faillite d'une certaine manière d'être masculine typique de l'époque. Vincent (Yves Montand) s'avère ainsi incapable d'expliquer ses difficultés financière à sa petite amie lors d'un violent échange qui scelle leur rupture puisque sa fierté l'empêche de la rattraper quand il en a encore l'occasion. La seule a qui il peut s'ouvrir, maladroitement certes (superbe dialogue emprunté de Montand lors des retrouvailles avec Stephane Audran) c'est son ex femme qui le connaissant décèle le malaise sous les airs bravaches. Vincent vit dans le souvenir de l'erreur qu'il commis en la laissant partir (poignant et furtifs flashback amenés tout en finesse par Sautet) et se ravisera bien trop tard. François (Michel Piccoli) est lui un être dont toute la chaleur s'est éteinte dans le renoncement à ses idéaux et le confort bourgeois, traversant son existence en fantôme et incapable de réagir (si ce n'est par la violence ultime aveux de dépit et d'impuissance) aux infidélités de sa femme délaissée. L'écrivain raté incarné par Serge Reggiani est moins développé dans ses errements créatifs mais l'acteur lui confère une telle humanité et une forme de détresse contenue qu'il n'y guère besoin de reproduire artificiellement le schéma narratif de ses partenaires.
Sautet surprend dans le dernier tiers en rompant la linéarité de son récit par l'intrusion d'une voix off omnisciente nous expliquant les sentiments de ses héros. La forme littéraire reprend momentanément ses droits comme pour appuyer tel une chape de plomb l'enfermement existentiel des personnages, bien plus fort par ce procédé prenant un recul résigné sur les évènements. Un superbe film choral magnifiquement interprété par un casting à l'alchimie palpable dont l'aspect daté offre au contraire une belle patine nostalgique. Malgré les épreuves traversées, les sacrifices et les abandons concédés, c'est bien l'image de ses copains soudés, complices et heureux d'être ensemble qui s'imprègnent en nous quand arrive le générique de fin. 5/6
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Re: Claude Sautet (1924-2000)
Je reviens à la charge avec le dvd "Un coeur en hiver". Absolument introuvable à prix normal (édité uniquement dans la collection "Studio Magazine" en 2007, c'est à dire celle ci) :
J'apprends cependant que deux autres éditions existent :
une édition zone 2 UK
et une édition zone 1 USA
Vendus à prix plus raisonnables.
Savez-vous si la qualité de l'image est au rendez vous pour ces deux imports, et si on peut regarder le film sans avoir les sous-titres anglais ?
Enfin, si a quelqu'un à l'édition française et veut s'en débarrasser....
J'apprends cependant que deux autres éditions existent :
une édition zone 2 UK
et une édition zone 1 USA
Vendus à prix plus raisonnables.
Savez-vous si la qualité de l'image est au rendez vous pour ces deux imports, et si on peut regarder le film sans avoir les sous-titres anglais ?
Enfin, si a quelqu'un à l'édition française et veut s'en débarrasser....
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Re: Claude Sautet (1924-2000)
Un début de réponse qui je l'espère pourra t'aider :Grimmy a écrit :Savez-vous si la qualité de l'image est au rendez vous pour ces deux imports, et si on peut regarder le film sans avoir les sous-titres anglais ?
Enfin, si a quelqu'un à l'édition française et veut s'en débarrasser....
Test du Z1 (je n'arrive pas à voir pour les ST)
http://homecinema.thedigitalfix.com/con ... hiver.html
Test du Z2 (ST désactivables et la qualité semble correcte)
http://homecinema.thedigitalfix.com/con ... hiver.html