Notez les films Janvier 2011

[Kevin95]

je me suis rendu compte que j'étais au final assez réceptif aux films de Bresson qui (sans crier pour autant au chef d'œuvre à chaque opus)

En ce qui me concerne, je dirais chef-d'oeuvre pour Procès de Jeanne d'Arc (film que je vénère) et Un condamné à mort, et Mouchette aussi à vrai dire !

A quoi je rajoute Pickpocket, Journal d'un curé de campagne et le trop méconnu Les Anges du péché.

[Ender]

et le trop méconnu Les Anges du péché.

Je ne l'ai pas vu malheureusement. J'en suis très curieux mais j'avoue que je n'en ai a priori jamais attendu des merveilles. Je ne sais pas au fond s'il est dans le même ton, car il le précède de longtemps, mais si j'aime plutôt bien Les Dames du Bois de Bouogne, c'est sans commune mesure avec ses films ultérieurs.
Par ailleurs je me réjouis de pouvoir découvrir bientôt Une femme douce !

[Kevin95]

et le trop méconnu Les Anges du péché.

Je ne l'ai pas vu malheureusement. J'en suis très curieux mais j'avoue que je n'en ai a priori jamais attendu des merveilles. Je ne sais pas au fond s'il est dans le même ton, car il le précède de longtemps, mais si j'aime plutôt bien Les Dames du Bois de Bouogne, c'est sans commune mesure avec ses films ultérieurs.

Les Anges du péché n'est pas le plus Bressonien des films de son auteur mais l'étrangeté et la tension que se dégage de ce couvent pour nonnes (lieu on ne peut plus cinégénique) est surprenante (on est presque chez Franju)

[Anorya]

En ce qui me concerne, je dirais chef-d'oeuvre pour Procès de Jeanne d'Arc (film que je vénère) et Un condamné à mort, et Mouchette aussi à vrai dire !

A quoi je rajoute Pickpocket, Journal d'un curé de campagne et le trop méconnu Les Anges du péché.

Je rajoute Au hasard Balthazar, L'argent (justement) et 4 nuits d'un rêveur pour ma part et le compte y est.

[feb]

Le Petit Lieutenant - Xavier Beauvois (2005)

Un film policier à l'histoire classique (un jeune lieutenant qui intègre une équipe de police judiciaire et qui découvre la vie à l'intérieur de cette dernière avec ses hauts et ses bas) qui vaut surtout pour l'interprétation solide et impeccable de l'ensemble des acteurs, pour sa mise en scène sobre et efficace, pour l'ambiance créée et pour son style quasi-documentaire (qui rappelle un peu L.627). 7/10

[bronski]

Le Petit Lieutenant - Xavier Beauvois (2005)

Un film policier à l'histoire classique (un jeune lieutenant qui intègre une équipe de police judiciaire et qui découvre la vie à l'intérieur de cette dernière avec ses hauts et ses bas) qui vaut surtout pour l'interprétation solide et impeccable de l'ensemble des acteurs, pour sa mise en scène sobre et efficace, pour l'ambiance créée et pour son style quasi-documentaire (qui rappelle un peu L.627). 7/10

Beaucoup aimé aussi. J'adore le cinéma de Xavier Beauvois (d'ailleurs il s'offre un petit rôle dans le film). Pas vu son dernier film cela dit (je le prendrai en dvd). C'est assez proche du cinéma de Maurice Pialat, je trouve.

Je vais d'ailleurs me revoir N'oublie pas que tu vas mourir, que j'ai en dvd.

[riqueuniee]

La mère de Valentina Un film israélien qui veut brasser trop de thèmes : la solitude et la vieillesse,le rejet des étrangers ,et les traumatismes liés à la Shoah,voire la situation économique en Pologne et le rapport de ce pays à la Shoah. (une grande partie des dialogues est d'ailleurs en polonais).C'est sur le thème des traumatismes que le film se révèle le plus convaincant,surtout dans sa deuxième partie,quand la vieille dame commence à perdre pied .Superbe interprétation.

[Nestor Almendros]

ANGELE ET TONY d'Alix Delaporte

Un joli premier film, humble et simple, qui ne renouvelle pas fondamentalement le genre mais qui procure plaisir et émotion en jouant assez habilement avec une subtilité permanente. C'est l'histoire classique d'un apprivoisement qui se fait ici par petites touches, plongeant une jeune femme fermée et un peu sauvage dans un environnement qui finira par l'accepter et l'adopter. On oubliera quelques petites facilités, maladresses du débutant, comme l'utilisation peu inventive de la musique (qui remplit essentiellement les vides et impose une ambiance proche du contemplatif) ou cette accessoirisation parfois mal gérée du maquillage de l'héroine (efficace pour appuyer la rudesse du personnage mais disparaissant trop rapidement quand le couple s'unit enfin, la beauté et la féminité de la jeune femme se dévoilant de concert). Avare en dialogues, le film joue beaucoup sur les postures, les gestes, les mouvements du corps. Ainsi Angèle trahit une effervescence intérieure presque incontrôlable, une grande nervosité mêlée à une gêne chronique. Après le remarqué MYSTERES DE LISBONNE, Clotilde Hesme s'impose tranquillement parmi les jeunes pousses à suivre du cinéma français. Elle apporte à son personnage la détresse de celle qui cherche encore sa place dans le monde et qui ira vers la maturité, notamment par son rôle de mère.
Mais la vraie révélation d'ANGELE ET TONY, c'est Grégory Gadebois. Ce membre de la Comédie Française à la carrure imposante loin des codes classiques (parfait pour le personnage), déborde de délicatesse et de sagesse. Il est Tony, une force réconfortante et une plénitude bienveillante pour Angèle. J'espère le revoir bientôt dans des rôles aussi intéressants.

[Nestor Almendros]

Propriété Interdite de Hélène Angel
Un scénario intrigant développant une trame au carrefour de la paranoia à la Polanski et du vrai surnaturel. Sophie Bonneton le regard perdu est assez épatante et impliquée tout comme Charles Berlin. Il se trouve malheureusement qu'à part ça le film n'a pas grand chose à proposer, un ennui profond se fait bientôt ressentir seulement troublé par des moments d'un terrible ridicule. L'émigré roumain (?) sur lequel Sophie Bonneton fait un transfert est la source de moments d'embarras divers tant l'idée ne fonctionne pas et l'acteur (?) est risible. Reste une fin audacieuse et inattendue mais c'est déjà trop tard. 1/6

C'est Frank Einstein qui était curieux de savoir si j'allais autant apprécier que lui ou si j'allais me ranger du côté de Profondo. Je vais faire dans le facile: je reste indécis face à ce film surprenant dans tous les sens du terme. Néanmoins le point de vue de Frank est valable

ce film qui va passer comme une comète dans les salles, réussit là où a échoué "Antichrist" : l'auto-destruction d'un couple aux frontières du pathologique et du fantastique.

Il a tout à fait raison mais je trouve que le film se perd quand il va chercher ailleurs en voulant trop en faire, en intellectualisant trop, peut-être.

Les points positifs d'abord: c'est bien filmé, il y a un sens du cadre (à défaut d'une photo convaincante), une ambiance bien distillée au début, le couple est bien écrit dans ses failles et c'était un petit plaisir de retrouver Berling dans un rôle intéressant.
Je rejoins un peu Profondo par la suite: je pense que les tentatives du scénario sont ratées. Il y a quelque chose de bancal, qui n'est pas clair. Si le personnage de Berling est bien écrit, celui de Bonneton reste trop abstrait dans la deuxième moitié. Et celui du roumain, n'en parlons pas. A ce moment-là on tombe dans un registre totalement différent, presque décalé, qui perd sensiblement en puissance. Y a-t-il un discours politique? J'aimerais bien car cela justifierais ce dernier acte bizarre. Malheureusement je ne suis pas sûr qu'il y ait une vraie démarche derrière vu la minceur du propos et du résultat. Le rapport à l'étranger est ici bien mal fagoté. Cette partie, sauf la fin, est bien mal exécutée (écrite). On largue le spectateur après l'avoir gentiment séduit. Dommage...