Notez les films de Décembre 2010

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Rockatansky
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Rockatansky »

Ouais c'est un grand melting pot pour moi :mrgreen:
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mannhunter
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par mannhunter »

hellrick a écrit :Tu l'as vu comment celui-là?
dvd italien. :wink:
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Profondo Rosso »

Le Secret de la pyramide de Barry Levinson (1985)

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À Londres en 1870, le jeune John Watson fait son entrée dans sa nouvelle école. Il y rencontre un autre adolescent à l'esprit de déduction très développé : un certain Sherlock Holmes... Très vite, Holmes et le futur docteur Watson se lient d'amitié et sont conduits à mener leur première enquête lorsque de mystérieux suicides ont lieu dans leur entourage.

Le principe du "begins" consistant à dépeindre les jeunes années d'une figure célèbre très en vogue dans le cinéma hollywoodien actuel (Batman Begins, Casino Royale...) n'est pas récent mais la mode est probablement née avec ce film (et le 3e volet des aventures d'Indiana Jones) racontant la rencontre imaginaire et les premières aventures de Sherlock Holmes et son acolyte Watson encore adolescent.

Si cet épisode de jeunesse est totalement absent des écrits de Arthur Conan Doyle, le scénario de Chris Colombus est d'une déférence parfaite à l'esprit de l'auteur anglais. La première partie du film défini donc les personnalités établies de ses deux héros dans un contexte teenage et scolaire. Nicholas Rowe (qu'on a apparemment plus trop recroisé sur grand écran depuis dommage) est excellent d'assurance et d'esprit en jeune Sherlock Holmes, incarnant parfaitement les qualités du héros en devenir mais aussi ses failles à travers une certaine fébrilité. Alan Cox incarne lui un jeune Watson encore timide et emprunté qui va s'affirmer au cours de l'aventure avec Holmes, c'est sa voix off adulte qui fait office de guide dans ce parcours initiatique commun vu à travers ses yeux. On ne peut s'empêcher de constater les énormes similitudes dans l'atmosphère avec la série des Harry Potter lors de toute les séquences dans l'école, l'élève antagoniste de Holmes arborant même suite à une mauvaise blague la parfaite allure d'un Drago Malefoy ! Colombus ayant bien plus tard réalisé les deux premiers volets de Harry Potter le lien est évident.

Produit par Steven Spielberg via sa société de production Amblin, le film est traversé de la schizophrénie du réalisateur entre horreur et merveilleux (doit a rappeler que l'année où il réalisa ET il produisit voire plus Poltergeist ?) qui s'était manifesté de manière spectaculaire l'année précédente dans Indiana Jones et le Temple Maudit où une noirceur malsaine côtoyait l'aventure trépidante. Il en est de même ici où en ces heures de productions édulcorées on s'étonnera de la multitude de pur moments horrifiques et cauchemardesque pour un film pour enfant. Les séquences d'hallucination et de suicide provoquées par le poison égyptien sont l'occasion de scène aussi inventive que terrifiantes où les victimes sont punies dans leurs fêlures les plus intimes ou leurs péché mignons. Les effets spéciaux d'ILM s'en donnent à coeur joie que ce soit le poulet qui se rebiffe en ouverture, le chevalier qui s'échappe d'un vitrail d'église (toute première séquence à user des images de synthèse) et surtout Watson soudainement agressé par des biscuits (qui rappelle une tout aussi traumatisante scène de cauchemar de Akira). Le Londres victorien lorgne également bien les atmosphère gothique de la Hammer lors de la dernière partie totalement nocturne et Spielberg est à nouveau convoqué lors d'une reprise à l'identique de séquence de rituel sacrificiel du Temple Maudit, l'Inde cédant la place à l'Egypte.

Le film à la bonne idée de définir la personnalité de Holmes à partir de son mentor et d'un ennemi mystérieux et redoutable révélé en conclusion, on retrouve ainsi la fantaisie et l'inventivité d'un côté et la rigueur et la maîtrise de l'autre. Vraiment un excellent film bien qu'on peine à y distinguer la personnalité de Barry Levinson simple exécutant ici et que sa noirceur trop prononcée en ait causé l'échec commercial. Et bonne surprise si on reste jusqu'au bout du générique... 5/6 Et avant de se faire taper sur les doigts par Ratatouille un excellent score de Bruce Broughton à signaler !
Tony Hunter
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Tony Hunter »

Profondo Rosso a écrit :Black Swan de Darren Aronofsky

Bon vous prenez le Polanski de Répulsion/Le Locataire pour le côté psychotique et schizo, le Satoshi Kon de Perfect Blue (que Aronofsky citait déjà dans Requieme for a dream pour le plan ou Jennifer Connelly hurle en silence sous l'eau de sa baignoire) pour la perte de repères et en cauchemar et réalité et Les Chaussons Rouges de Powell/Pressburger pour le mariage de l'intrigue et celle du Lac des Cygnes avec extension figurée sur scène. En plus de ça Aronofsky approfondi les thèmes de The Fountain et The Wrestler (et même Requiem et Pi en fait) où des personnages n'existent plus que pour une quête spirituelle, humaine, scientifique où ici artistique et se poussent dans les dernier retranchements mentaux et physiques pour y parvenir. Une belle métaphore sur la quête d'absolu de l'artiste quel qu'il soit, Nathalie Portman est absolument incroyable (si elle n'a pas l'Oscar cette cérémonie ne sert définitivement à rien), la mise en scène de Aronofsky prodigieuse d'idée, la dernière demi heure et surtout les dernières séquences sur scène sont grandioses. Bref ça tue mais grave peut être le meilleur Aronofsky. Et magnifique score de Mansell comme souvent ralenti accélère, déforme, réorchestre la musique du Lac des Cygne pour l'adapter constamment à la tonalité de l'intrigue, ceci ajouté à ses propres compositions originales excellentes. 6/6
Je signe des 2 mains !
Vu également au mk2, un très très grand film pour moi.
En tant que danseur j'y ai retrouvé beaucoup de choses, d'enjeux très personnels et les scènes de répétitions, auditions, spectacles sont très réussies, Aronofsky parvenant, grâce au son notamment et à ses mouvements de caméras, à retransmettre le dynamisme des chorégraphies. Aronofsky a su capter avec une très grande justesse cet univers de la danse, je n'ai pas été étonné d'apprendre que c'est sa soeur, danseuse, qui l'a aiguillé.
J'ai pensé évidemment à Suspiria mais aussi aux 2 longs de Marina de Van : Dans ma Peau et Ne te retournes pas, au niveau du traitement des corps. On pense aussi à Polanski pour la paranoia et la tension qui s’immisce. J'avais peur que le final ne soit pas à la hauteur, mais le rythme insufflé aux 25 dernières minutes est prodigieux.
Le score de Mansell est superbe, hâte d'écouter ça plus en détail.
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Message par Strum »

AtCloseRange a écrit :
Rockatansky a écrit :Les gens de Dublin : Suite aux propos plutôt élogieux qui ont parsemé le topic des commentaires de votre film du mois, je me suis décidé à le regarder, vu qu'il passe sur TCM à la demande, autant en profiter. Et bien que dire, ennui poli, et je n'ai pas ressenti ce fameux sentiment devant les 10 dernières minutes, à part ouf c'est bientôt fini. Facture correcte, excellents comédiens, mais sans grand intérêts à mes yeux. 4,5/10
C'est vraiment un film qui gagne à la révision et dont l'importance tient des choses, des regards, des gestes si ténus q'uon peut effectivement ne pas en voir l'intérêt.
On adéjà parlé ici de la comparaison mais de la même façon, pas mal de gens ne comprennent pas l'intérêt de faire durer près d'une heure la séquence du mariage dans Voyage au bout de l'Enfer. L'effet recherché est sensiblement le même.

Je ne suis pas sûr que la comparaison avec Voyage au bout de l'Enfer soit appropriée, même en s'en tenant à la structure des films, tant ils sont différents, dans leurs thèmes et dans la forme. Ce sont deux chefs-d'oeuvre mais dans Voyage au Bout de l'enfer, il y a une excitation permanente dans le ton, une unité dans l'approche romanesque de bout en bout. Les ruptures ne sont pas si fortes, les séquences se rapportant toujours à des moments forts vécus par une communauté de personnage. Dans Les Gens de Dublin, exactement comme dans la nouvelle The Dead de Joyce, Huston insiste au contraire sur l'effet consolateur et monotone du quotidien, qui se déroule toujours identique, mais qui cache en fait à dessein comme on le découvre à la fin du film, une douleur individuelle, la peur de la mort et du temps qui passe. Dans le Huston, l'homme et la femme du couple, sont chacun seul face à la mort et à leurs regrets. Les 10 dernières minutes du film où chacun se retrouve obligé de regarder sa vie en face et d'accepter combien elle fut triste est un des moments les plus poignants du cinéma. Huston révèle les diners et les fêtes, les relations amoureuses, comme de simples caches masquant le caractère effrayant de la vie, où chacun est voué à la tombe. Dans le Cimino, les personnages sont au contraire toujours traités comme faisant partie de la communauté, ne sont jamais seuls, et le masque du romanesque n'est jamais retiré. Les diners et les fêtes et les relations entre amis y gardent jusqu'au bout toute leur importance et leur caractère rédempteur (voir la dernière scène du film).
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AtCloseRange
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par AtCloseRange »

Strum a écrit :
AtCloseRange a écrit :C'est vraiment un film qui gagne à la révision et dont l'importance tient des choses, des regards, des gestes si ténus q'uon peut effectivement ne pas en voir l'intérêt.
On adéjà parlé ici de la comparaison mais de la même façon, pas mal de gens ne comprennent pas l'intérêt de faire durer près d'une heure la séquence du mariage dans Voyage au bout de l'Enfer. L'effet recherché est sensiblement le même.

Je ne suis pas sûr que la comparaison avec Voyage au bout de l'Enfer soit appropriée, même en s'en tenant à la structure des films tant ils sont différents, dans leurs thèmes et dans la forme. Ce sont deux chefs-d'oeuvre mais dans Voyage au Bout de l'enfer, il y a une excitation permanente dans le ton, une unité dans l'approche romanesque de bout en bout. Les ruptures ne sont pas si fortes, les séquences se rapportant toujours à des moments forts vécus par une communauté de personnage. Dans Les Gens de Dublin, exactement comme dans la nouvelle The Dead de Joyce, Huston insiste au contraire sur l'effet consolateur et monotone du quotidien, qui se déroule toujours identique, mais qui cache en fait à dessein comme on le découvre à la fin du film, une douleur individuelle, la peur de la mort et du temps qui passe. Dans le Huston, l'homme et la femme du couple, sont chacun seul face à la mort et à leurs regrets. Les 10 dernières minutes du film où chacun se retrouve obligé de regarder sa vie en face et d'accepter combien elle fut triste est un des moments les plus poignants du cinéma. Dans le Cimino, moins réaliste et plus romanesque, les personnages sont au contraire toujours traités comme faisant partie du communauté, ne sont jamais seuls, et le masque du romanesque n'est jamais retiré.
Je ne parle que de ce qui se joue pendant la séquence du mariage et pas de la globalité de l'oeuvre. Dans les 2 cas, il s 'agit d'une communauté qui se retrouve pour une occasion (un mariage d'un côté, un repas de Noël si je me souviens bien pour l'autre) et où finalement ce qui compte dramatiquement ce sont les non-dits, les regards, les douleurs rentrées et tout ça de façon très subtile et très ténue.
C'est uniquement sur cet aspect que je fais le rapprochement.
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Strum »

AtCloseRange a écrit :Je ne parle que de ce qui se joue pendant la séquence du mariage et pas de la globalité de l'oeuvre. Dans les 2 cas, il s 'agit d'une communauté qui se retrouve pour une occasion (un mariage d'un côté, un repas de Noël si je me souviens bien pour l'autre) et où finalement ce qui compte dramatiquement ce sont les non-dits, les regards, les douleurs rentrées et tout ça de façon très subtile et très ténue.
C'est uniquement sur cet aspect que je fais le rapprochement.
Justement, autant dans le Cimino l'aspect "communauté" avec ses relations fraternelles se ressent fortement lors de la scène du mariage, autant dans le Huston, on n'a pas vraiment l'impression de voir une communauté mais plutôt un assemblage d'invidualités se retrouvant uniquement par habitude ce jour de Noël mais ne se voyant guère durant l'année en dehors de cet évènement.
Joe Wilson
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Joe Wilson »

Mardi, après Noël (Radu Muntean)

Une belle découverte...dans son évocation du couple et d'une cellule familiale, placés devant l'imminence d'une séparation, Muntean refuse une froideur distanciée ou une violence exacerbée. Il parvient, en étirant chaque séquence avec beaucoup de délicatesse, à transmettre la perception d'un vécu. Avec des joies simples, des frustrations et des souffrances.
Il ne choisit pas entre le mari, la femme, l'amante et la fille, mais dévoile des sensibilités qui se rejoignent ou s'éloignent. Jusqu'à la ligne de fracture, et alors des corps deviennent sèchement étrangers l'un à l'autre.
J'ai été très touché par la qualité d'ensemble de l'interprétation, qui permet d'aller bien au-delà de l'exercice de style dans lequel aurait pu s'enfermer la mise en scène. Au contraire, le film se construit sur des failles et des fragilités, échappe au déterminisme alors que pourtant l'issue ne laisse jamais aucun doute. Mais Muntean insiste toujours sur l'incertitude des relations, avec une remarquable cohérence.
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Eusebio Cafarelli
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Eusebio Cafarelli »

Pitch Black
Esthétique de téléfilm US comme on en voit des tonnes sur la TNT, on sent que le réalisateur n'avait pas beaucoup de moyens, mais il y a un effort quand même (vision de nuit de Riddick). Le film a beaucoup de références, bien sûr Alien, mais aussi Les Oiseaux (bande sonore en particulier) et certaines visions (l'envol des "oiseaux") qui m'ont fait beaucoup penser à un épisode de Valérian. Il y a des originalités pas assez exploitées (l'antiquaire, les musulmans un peu plus utilisés). Du souvent vu, pas abouti mais pas inintéressant.

Entretien avec un vampire
Ben toujours pas convaincu par le côté cheveux longs/lèvres humides/yeux mouillés de Brad Pitt ou cheveux longs/teint blafard/yeux ténébreux de Banderas ou bouclettes/sourire carnassier/oeil pétillant (au début, après, en verdâtre il est mieux) de Tom Cruise. Kirsten Dunst n'en fait pas des tonnes, contrairement à ces messieurs, et c'est bien plus réussi. L'ambiance gothico-bayoux ou gothico-catacombes, bof... pareil pour le trip dandy-gay mal dans sa peau et son époque. Même le passage sur le cinéma est loupé : Sunrise parce qu'il peut enfin revoir l'aube, c'est surligné au marqueur géant, après c'est un petit best-of d'aubes cinématographiques avec Autant en emporte le vent en technicolor pour sa première aube ( il me semble que dans le film c'est un crépuscule) en couleur (retour du marqueur king size), puis Nosferatu (hommaaaage) puis un lever de soleil sur la Terre avec Superman (euh... quitte à faire SF, y' avait mieux, 2001 par exemple... ou alors sous-texte : le vampire est devenu le vrai héros des temps modernes ?). Sans parler du choix de la chanson des Rolling Stones pour la fin : il y avait des soldes sur les marqueurs géants ? c'est mieux que La Salsa du démon ceci dit :mrgreen:
Bref j'aime toujours pas.
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Message par Gil Westrum »

Face Nord (Philipp Stölzl - 2008)

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L'histoire de l'une des plus tragiques ascension de l'Eiger en 1936, par deux cordées germano-autrichiennes.

La Suisse ne manque pas de sujets passionnant pour sortir de grosses productions cinématographiques, mais malheureusement, celles-ci se font très rares dans le cinéma helvétique. Paradoxe d'un pays réputé pour ses richesses, mais c'est ainsi.
Cette co-production suisse, allemande et autrichienne tranche donc dans le paysage du cinéma suisse, essentiellement axé sur le cinéma d'auteurs. Avec ses décors de cartes postales filmés dans l'Oberland bernois et ses grands moments dramatiques sur la parois de l'une des plus redoutables montagnes d'Europe, le film semble tout droit sorti d'Hollywood.

Face Nord relate une histoire vraie. Une histoire qui fait partie de la légende de l'Eiger ("Ogre" en allemand) et de sa redoutable face nord à pique. Ce fut l'un des derniers versants alpins à avoir été dompté, ceux qui ont vu le film, ou mieux, se sont déjà retrouvé à ses pieds comprendront pourquoi. C'est le même versant que Clint Eastwood escalade dans La sanction, avec à la clé une autre histoire dramatique.
Ce film réjouira donc les amateurs de la grande histoire de l'alpinisme, qui ne pourront qu'être admiratif devant la tenacité de ces hommes qui ont tenté de relever les innombrables défis que peut offrir la montagne. Ou au contraire, tenter de comprendre cette folie à vouloir toujours plus dépasser les limites du possible, au péril de sa vie. Il nous montre de façon très soignée quelles étaient les conditions d'une rudesses extrêmes pour ces montagnards équipés d'un matériel très sommaire. Les drames humains furent nombreux et détail sordide, ils firent partie de l'attraction touristique de l'Eiger, avec la possibilité pour le public de suivre les ascensions à la longue-vue.
J'ai donc beaucoup aimé ce film, car il retrace formidablement bien ce qu'était la vision de la montagne au début du siècle passé. C'était la grande course aux territoires inexplorés et aux sommets à conquérir. A l'image de l'Eiger, ce film est à la fois magnifique, vertigineux et très glaçant.
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gnome
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par gnome »

Eusebio Cafarelli a écrit :Pitch Black
Esthétique de téléfilm US comme on en voit des tonnes sur la TNT, on sent que le réalisateur n'avait pas beaucoup de moyens, mais il y a un effort quand même (vision de nuit de Riddick). Le film a beaucoup de références, bien sûr Alien, mais aussi Les Oiseaux (bande sonore en particulier) et certaines visions (l'envol des "oiseaux") qui m'ont fait beaucoup penser à un épisode de Valérian. Il y a des originalités pas assez exploitées (l'antiquaire, les musulmans un peu plus utilisés). Du souvent vu, pas abouti mais pas inintéressant.
Je suis étonné, j'avais été pas mal surpris par ce petit film. A aucun moment, je ne lui ai trouvé une esthétique téléfilm.
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Eusebio Cafarelli
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Eusebio Cafarelli »

gnome a écrit :
Eusebio Cafarelli a écrit :Pitch Black
Esthétique de téléfilm US comme on en voit des tonnes sur la TNT, on sent que le réalisateur n'avait pas beaucoup de moyens, mais il y a un effort quand même (vision de nuit de Riddick). Le film a beaucoup de références, bien sûr Alien, mais aussi Les Oiseaux (bande sonore en particulier) et certaines visions (l'envol des "oiseaux") qui m'ont fait beaucoup penser à un épisode de Valérian. Il y a des originalités pas assez exploitées (l'antiquaire, les musulmans un peu plus utilisés). Du souvent vu, pas abouti mais pas inintéressant.
Je suis étonné, j'avais été pas mal surpris par ce petit film. A aucun moment, je ne lui ai trouvé une esthétique téléfilm.
Par moments et sur certains effets (distorsions d'images) et effets spéciaux... Mais avis sans doute trop sévère.
Dernière modification par Eusebio Cafarelli le 14 déc. 10, 18:10, modifié 1 fois.
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Colqhoun
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Colqhoun »

Gil Westrum a écrit :La Suisse ne manque pas de sujets passionnant pour sortir de grosses productions cinématographiques, mais malheureusement, celles-ci se font très rares dans le cinéma helvétique. Paradoxe d'un pays réputé pour ses richesses, mais c'est ainsi.
On a des thunes, mais en matière de cinéma, ça fait seulement quelques années que des budgets un peu plus importants commencent à être alloués à certaines productions.
Récemment, il y a CARGO qui est sorti, gros melting-pot de science-fiction qui est devenu, sauf erreur, le film suisse le plus cher jamais produit (4.5 millions de francs).
Mais ça reste encore discret, malgré la floppée d'auteurs et réalisateurs ambitieux qui voudraient proposer un vrai cinéma suisse exigeant et compétitif sur le plan international.
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par feb »

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Madame Bovary - Claude Chabrol (1991)
N'ayant jamais lu l'œuvre de Flaubert ou vu les films de Renoir et Minelli, je ne peux pas comparer l'adaptation faite par Chabrol mais simplement reconnaitre que le film est réussi. Je partais avec une légère crainte de m'ennuyer mais le film se regarde sans déplaisir (malgré quelques longueurs...), les personnages sont bien interprétés, Chabrol propose une mise en scène qui nous "plonge" dans l'esprit d'Emma Bovary en jouant sur les teintes chaudes ou froides en fonction de son état, sur des jeux de cadrages qui semblent nous indiquer son ivresse ou sa tristesse.
Isabelle Huppert est impeccable, elle passe de la joie aux larmes, de la gaieté à la catatonie avec un naturel, une facilité, une fois de plus je suis conquis...en même temps j'adore cette actrice :oops:
Jean-François Balmer est aussi bon dans le rôle du mari naïf, niais (même si parfois il semble en faire un peu trop) mais tellement amoureux de sa femme et incapable de comprendre ce qu'elle désire. Tout comme Jean Yanne qui campe le pharmacien de la ville qui ne cherche qu'à faire parler de lui et plein d'orgueil.
Les amants d'Emma sont également très bons, Lucas Belvaux et surtout Christophe Malavoy dans le rôle du dandy amoureux mais coureur de jupons et tellement cruel envers Emma.

Chabrol filme magnifiquement Emma (très beaux plans sur son visage sur lequel coulent des larmes, ses tenues qui sont la représentation de son état d'esprit) et nous montre l'évolution du personnage qui se décompose en phases : de sa rencontre avec M. Bovary, ses illusions vites brisées, sa vie monotone, son sacrifice pour son mari, sa renaissance dans les bras d'autres hommes, sa déchéance, à sa mort. Il dépeint parfaitement l'époque (décors et costumes parfaits) et on sent qu'il a pris soin de respecter l'œuvre de Flaubert (confirmé par les compléments de l'édition MK2 avec 5 analyses de scènes où Claude Chabrol fait toujours le lien avec le livre et les descriptions apportées par l'auteur).

Un Chabrol intéressant et bien interprété qui ouvre, avec beaucoup de retard, mes films du mois de décembre :wink:
Anorya
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Re: Notez les films de Décembre 2010

Message par Anorya »

Beau texte qui donne envie de voir ce Chabrol. ;)
Encore un film du monsieur que je mets dans ma liste de films à voir donc...
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