Notez les films de Décembre 2010

[Demi-Lune]

Anthony Zimmer (Jérôme Salle, 2005)
Découvert hier soir sur France 3 qui prend maintenant soin de respecter le format original des films diffusés. Il était temps. Bref, ce film ne restera pas dans les annales mais est suffisamment distrayant pour passer une soirée agréable. Jérôme Salle fait preuve d'un réel talent de mise en scène, et tente de nous embarquer dans un scénario hitchcockien qui convoque un peu de La Mort aux trousses et de La Main au collet. Transposé en 2005, cela donne plutôt une longue pub d'1h30 pour B for Bank, avec trains, femme pseudo mystérieuse, soleil et palaces de la Côte-d'Azur. Cependant, la première heure est relativement intéressante, l'idée de départ prometteuse, et les deux acteurs principaux pas détestables. Mais la fin semble bien trop rapidement expédiée pour être honnête, débouchant sur un twist qu'on sentait venir mais qui n'en demeure pas moins très incohérent. Un petit divertissement, mais Salle fait preuve d'une grande efficacité technique. L'idée d'un remake américain me semble très dispensable au vu du matériau, mais sait-on jamais.

[Nestor Almendros]

Anthony Zimmer (Jérôme Salle, 2005)
L'idée d'un remake américain me semble très dispensable au vu du matériau, mais sait-on jamais.

Il s'en serait "seulement" inspiré. Et puis ajoutons surtout que c'est le second film du génial réalisateur de LA VIE DES AUTRES, qui confirmera ou pas. Réponse: la semaine prochaine...

[Jericho]

Skyline

Chapeau bas les frères Strause, ils ont relevé le défi ultime de faire pire que leur précédent opus PRODUIT PAR LA FOX.
Parce que dans mes souvenirs, il me semble que dans AVP requiem, les 5 premières minutes étaient potables.
Dans Skyline rien du tout, dès l'introduction t'as envie de bailler.
Un film de divertissement d'1h30 où tu t'ennuies du début jusqu'à la fin, c'est ce qui peut arriver de pire au cinoche.
Ce n'est pas un nanard avec son lot de scènes honteuses, c'est juste qu'il n'y a pas de scénario, au sens propre comme au figuré. T'as l'impression que les personnages n'agissent qu'en fonction du budget étriqué du film (avec tout ces allers retours bidons). C'est l'impression qui domine, le script a été rédigé dans la seule intention de ne pas dépasser les couts de production.
Du coup les personnages paraissent cons avec des dialogues bien inutiles et redondants.
Alors effectivement les effets spéciaux sont à sauver, mais la mise en scène est tellement plate que ça ne les met pas en valeur.


Machete

Grosse déception, on est trèèèèèèèèèèèès loin du jouissif Planète terreur.
Machete c'est vraiment du Rodriguez en roue libre...
Points positifs: du gore, des filles dénudées, un joli casting (dont un Steven Seagal qui pète la forme).
Points négatifs: c'est chiant alors que l'histoire a un sujet intéressant, c'est vraiment mal réalisé, c'est rarement drôle,...
Le concept du trailer étiré en long métrage, c'était pas une bonne idée finalement surtout que les bribes de séquences aperçues dans le faux trailer s'intègre mal dans le reste du film.

Après le calamiteux Predators, on va dire que 2010 ce n'était pas l'année Rodriguez !

[Kevin95]

Querelle (Rainer Werner Fassbinder)

Une chose étrange, c'est que j'ai longtemps cru que ce film de Fassbinder avait une bonne réputation voir même constituait un point d'orgue dans la filmographie de son auteur. Or en faisant quelques petits recherches (sur le forum et le net) je m'aperçois que ce n'est pas vraiment le cas voir que Querelle génère une légère gène polie y compris auprès des admirateurs du cinéaste, et pourtant...
Pourtant, moi qui suis loin d'être admiratif du style pesant de Fassbinder (mes films préférés du monsieur outre le magnifique Tous les autres s'appellent Ali, ce sont les films de veine historique comme l'excellent Lili Marleen... le reste m'emmerde un peu) et en reconnaissant que le film-ci est loin d'être un sinécure, Querelle est un objet si particulier qu'il en devient fascinant. Je ne connais absolument pas l'univers de l'écrivain Jean Genet, aussi je ne peux faire de parallèles donc je suppose plus que n'affirme que la trame, la voix-off comme les intertitres sont dû à l'écrivain. Si je précise cela c'est que le récit est loin d'être facile à suivre, entre une voix d'outre tombe qui crypte l'histoire via des phrases poético-solennelles et des personnages à droite à gauche qui ont leurs quart d'heure de gloire sans que l'on sache vraiment pourquoi, je me permets donc de m'étonner du choix de cette nouvelle qui dramatiquement parait inadaptable (et d'un coté le reste) au cinéma. Non, l'intérêt n'est certainement pas dans le scénario (même s'il offre son lot de belles phrases) mais dans le partis-pris visuel du réalisateur. C'est cette beauté irréelle, cette esthétique ultra chargée et cet atmosphère unique qui donne à Querelle une saveur particulière. Bien sur certains ne manqueront pas de rappeler à quel point tout cela frise le kitch et que ce décors 80's a on ne peut plus vieillit. Mais c'est justement pour cela et grâce à cela que je suis rentré dans le film, c'est parce que Fassbinder y va à fonds dans l'irrationnel à l'instar de Beineix (La Lune dans le caniveau) voir de Fellini (E la nave va) et que l'univers du film reste imprégné dans l'esprit du spectateur, cet univers fait de lumière saturée, de chaleur et de sueur. Fassbinder s'amuse à mixer des références cinématographiques (West Side Story, The Wild One ou les films du réalisme poétique français des années 30) à son univers qui fleurte constamment avec les limites du bon gout (cf. les bites de pierre). Quoiqu'il en soit ce n'est certainement pas le parcours du marin Querelle et des résidents de ce no man's land lesquels ne font qu'hurler qu'ils ne sont pas homosexuels entre deux sodomies, ne parlent que de culs et de verges (on se croirait dans Tenue de soirée) mais bien dans l'espace qui les entours, dans la moiteur qui les plaque au sol, dans la fatigue de la chaleur (des émotions ?).
Bref, c'est particulier c'est sur mais unique, parfois prenant (sans mauvais jeux de mots) donc de grand intérêt. Ah oui, mention spéciale au personnage (et à l'acteur) Franco Nero génialement décadent (comment ça je parle comme un bobo ???).

[Colqhoun]

Skyline

Sur un sujet similaire, y a BATTLE: LOS ANGELES qui devrait pas tarder.
ça semble moins pourri, mais c'est quand même réalisé par Jonathan Liesbman, le gros nul derrière THE TEXAS CHAINSAW MASSACRE: the beginning.

[hellrick]

Jonathan Liesbman, le gros nul derrière THE TEXAS CHAINSAW MASSACRE: the beginning.

En même temps qu'est ce que tu voulais qu'il fasse avec un scénario pareil

[Colqhoun]

Qu'il refuse de le tourner.
Cela dit, il a aussi tourné Darkness Falls qui était déjà bien gratiné question nullité.

[hansolo]

Jakob le menteur (Peter Kassovitz, 1999)


Une réussite tant dans le ton que le jeu d'acteurs, Robin Williams portant le film remarquablement!
Contrairement aux apparences, le film est très différent de La vita è bella.

[Eusebio Cafarelli]

Mais c'est un excellent film ! Au niveau des grands thrillers d'espionnage américains, le manichéisme en moins (tous ne sont pas manichéens), la noirceur en plus, l'action et la complexité partout. Casting impeccable et excellent, à commencer par Vahina Giocante mais ils sont tous très bons, même les seconds rôles. On sent que c'est informé, renseigné, sérieux, sans illusion. Bien belle découverte, le hasard en plus, mais le hasard a très bien fait les choses. Très vivement recommandé !

[nobody smith]

LE MONDE DE NARNIA : L’ODYSSEE DU PASSEUR D’AURORE de Michael Apted
Les deux premier opus m’avait un minimum divertis mais avec ce troisième opus, mon indulgence est mit à rude épreuve. Fort heureusement, la conclusion (un minimum émouvante) semble annoncer la fin d’un cycle, ce qui permettrait d’éviter la mise en oeuvre de nouveaux opus si le film ne trouve pas de succès en salle. Parce que bon pour le coup, le propos christiannique du film devient un tantinet puant ici. Ça ne m’avait pas trop géné dans les films précédents mais là, j’ai été régulièrement dérangé par le tour que prenait la production. Au centre du récit, on a donc des personnages qui vont être soumis à la tentation (avarice, envie, luxure... j’en passe et des meilleurs) et passer leur temps à gentiment culpabiliser. Heureusement, le lion Aslan est là pour les bénir et leur oter le poids du pêché. L’analogie Aslan=Dieu est poussé dans de tels retranchements avec le final (j’existe dans votre monde mais sous un autre nom et il faut apprendre à me connaître ) que l’objet devient franchement nauséux. Dommage pour une oeuvre dont l’argument empruntant aussi bien à l’odyssée qu’aux aventures de Sinbad promettait un charmant divertissement. Malheureusement, l’action expéditive et des choix esthétiques faisant passer la grosse production pour un téléfilm de luxe ruinent tout plaisir. Il surnage pourtant quelques efforts de mise en scène (joli plan d’ouverture), une poignée d’images vraiment belles (merci à la photo de Dante Spinotti) et quelques effets spéciaux impressionnants au milieu d’une surenchère indigeste (le final avec le serpent de mer). Et puis voir Bruce Spence détourner le film pendant 5 minutes en surjouant comme si il était dans une parodie, ça n’a pas de prix

[Colqhoun]

L’analogie Aslan=Dieu est poussé dans de tels retranchements avec le final (j’existe dans votre monde mais sous un autre nom et il faut apprendre à me connaître ) que l’objet devient franchement nauséux.

Fais quelques recherches sur l'auteur, CS Lewis, et tu seras vite fixé.

[hellrick]

C'est de la fantasy ultra pro-cathos...

On adhère ou pas perso je m'en fou un peu de la parabole Aslan = Jésus
(PS narnia est aussi un nom de groupe metal catho)

[nobody smith]

L’analogie Aslan=Dieu est poussé dans de tels retranchements avec le final (j’existe dans votre monde mais sous un autre nom et il faut apprendre à me connaître ) que l’objet devient franchement nauséux.

Fais quelques recherches sur l'auteur, CS Lewis, et tu seras vite fixé.

J’étais déjà au courant des tendances apologistes de Lewis mais je n’ai pas lu ses ouvrages et je n’en ai cure, ne m’intéressant qu'aux films. Et malgré leurs babages christianniques, ces deux derniers n’avaient à mon goût rien de bien gênant. Il y a avait des rapprochement à faire avec la religion mais ça pouvait encore s'apprécier si on en faisait abstraction. Tout l’inverse de ce troisième opus qui fait figure de tract intégriste de A à Z avec des ressorts propagantistes façon “embrasse Jesus ou crève” simplement impardonnable.

[frédéric]

Zombieland

Petite comédie de zombies sympathique mais dont sa réputation et son succès aux USA est largement surestimée mais ça se laisse voir. Sauf pour

Spoiler (cliquez pour afficher)

toute la partie avec Bill Murray

qui est absolument désopilante et déjà culte. Rien que pour ce moment le film vaut le coup.

[Demi-Lune]

Zombieland

Petite comédie de zombies sympathique mais dont sa réputation et son succès aux USA est largement surestimée mais ça se laisse voir. Sauf pour

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toute la partie avec Bill Murray

qui est absolument désopilante et déjà culte. Rien que pour ce moment le film vaut le coup.

Et merci pour le spoiler.