Voila ce que j'ai pu écrire dans le post dédié à Kaïro après visionnage :
"Après un premier contact décevant avec Cure, je regardais avant-hier soir Kaïro par curiosité. Quelle agréable surprise qui me réconcilie avec ce cinéaste de par la qualité du spectacle offert. Une oeuvre troublante, originale, belle et angoissante et sous couvert d'une histoire fantastique portrait sinistre mais malheureusement actuel de la détérioration des rapports humains et le développement de la solitude au Japon et dans nos sociétés modernes.
Kurosawa est un véritable auteur à la mise en scène impeccable, originale. Ca m'a donné envie de voir d'autres de ses films et revoir Cure que je n'ai pas dû voir dans les bonnes dispositions (malgré un scénario dont je reconnais les qualités et l'originalité et le charisme du tueur). Il y a du David Lynch par la création d'un univers fantastique original avec ses propres codes et utilisant des objets modernes et simples du quotidien en leur donnant une portée, un symbolisme et une aura surnaturelle et angoissante ainsi que par le recours à des trouvailles visuelles simples mais bien trouvées, le tout en étant beau plastiquement et visuellement marquant (dommage que les couleurs et la lumière ne soient pas aussi travaillés que chez Lynch mais bon il a son propre style). Et surtout, il utilise un procédé que je rêvais de voir un jour au cinema : la peur en plan séquence avec des entrées et sorties de champ très travaillées. Super travail sur le son également.
Un propos, une histoire captivante, des personnages intéressants, une mise en scène superbe, des trouvailles et surtout des sensations inédites, sans impression de déjà vu et sans aucune prévisibilité : tout ce que je recherche devant une toile. Chapeau l'artiste.
Visionnage de Charisma dans les jours qui suivent."
Voila ce que j'écris après avoir visionné Charisma :
Plutôt déçu. J'y ai eu les mêmes sensations qu'en regardant Cure à l'époque c'est à dire la conscience d'avoir affaire à un film d'auteur, ou tout fait sens et tout concordre à servir et délivrer le message de l'auteur avec cohérence et symbole mais le film n'a pas les qualités qu'ont selon moi les grands films à savoir beauté plastique ou le souci de raconter une histoire en captivant le spectateur ou encore de lui faire ressentir des émotions. Même la mise en scène ne m'a pas convaincu alors qu'elle m'avait fait forte impression dans Kaïro. Quelques beaux plans tout de même et j'ai aimé l'effet de ralenti sur les arbres défilant sur les pares-brises pendant les scènes en véhicule. Le propos est intéressant, je ne me suis pas ennuyé mais c'était un peu lourdingue. Sa manière de faire passer son message ne m'a pas touché et j'ai vraiment du mal avec la photographie de ses films que ce soit Cure Kaïro ou Charisma. Comme pour Cure la musique ne m'a pas convaincu. Elle contribue à l'étrangeté du film mais n'a rien de marquante et je me suis parfois demandé, comme devant Cure, ce qu'elle foutait la. Un thème musical léger et banal qui contraste avec la gravité de la scène en train de se dérouler (1ère scène pour Cure et scène
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- ou le policier est poursuivi par les arracheur d'arbres après qu'il ai tiré sur un d'entre eux
pour Charisma). Les évènement s'enchainent sous nos yeux, sans qu'il y ai émotion et sans beauté particulière. Juste le sens. Avec, comme dans tout mauvais film d'auteur, ces petites scènes isolées qui n'ont pour but que d'apporter du sens à l'ensemble mais qui prises isolément ne valent rien. Les personnages, quant à eux, ne sont rien d'autre que des robots monolithiques se comportant uniquement en suivant la fonction ou le symbole que leur a attribué l'auteur dans sa dissertation/démonstration (même si, ici, c'est plus justifié que dans d'autres films de par le propos de Kurosawa) et évoluant soudainement lorsque cette dernière l'exige plus qu'en s'inscrivant dans un parcours personnel logique avec une évolution perceptible. Il aurait pu tout dire en plus court et en mieux. Le spectateur est un peu laissés sur le carreau. Pas d'émotions ou de sensations alors que Kaïro était un film assez sensoriel. L'impression de lire un bouquin de philo ou chaque mot n'est pas laissé au hasard et sers le propos de l'auteur. Je préfère les romans d'auteur. Déçu. Mais bon, un bon bouquin de philo c'est déjà mieux qu'un mauvais roman de gare.
Conclusion : je conseille ceux qui veulent découvrir ce cinéaste de voir Kaïro. Pour ma part, ce film seul m'a suffisament marqué pour me donner envie de découvrir d'avantage ce cinéaste à la recherche de films aux qualités similaires.