Boogie Nights (Paul Thomas Anderson - 1997)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Flol
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Re: Boogie Nights (Paul Thomas Anderson - 1997)

Message par Flol »

Nass' a écrit :J'émettrai des réserves sur la charge technique du titre, trop clinquant qui me donne cette impression que le cinéaste nous assène tout le temps un cinglant "regardez, je sais faire du cinéma".
Chose que j'avais surtout ressentie à la vision de There Will Be Blood, alors qu'étrangement, Boogie Nights (que j'adore) m'avait beaucoup moins donné cette impression.
Gounou
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Re: Boogie Nights (Paul Thomas Anderson - 1997)

Message par Gounou »

Ratatouille a écrit :Chose que j'avais surtout ressentie à la vision de There Will Be Blood, alors qu'étrangement, Boogie Nights (que j'adore) m'avait beaucoup moins donné cette impression.
On faisait le même reproche à Kubrick il y a quarante ans... la différence entre faire du grand cinéma et "faire style" doit sans doute tenir à peu de choses. On verra avec le recul (même si pour moi, c'est tout vu)
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AtCloseRange
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Re: Boogie Nights (Paul Thomas Anderson - 1997)

Message par AtCloseRange »

Gounou a écrit :
Ratatouille a écrit :Chose que j'avais surtout ressentie à la vision de There Will Be Blood, alors qu'étrangement, Boogie Nights (que j'adore) m'avait beaucoup moins donné cette impression.
On faisait le même reproche à Kubrick il y a quarante ans... la différence entre faire du grand cinéma et "faire style" doit sans doute tenir à peu de choses. On verra avec le recul (même si pour moi, c'est tout vu)
Je trouve d'ailleurs que "There Will Be Blood" est beaucoup plus épuré que ces films précédents ("Boogie Nights" et surtout "Magnolia").
Cette énergie et ce côté bulldozer fait partie de leur charme mais dans la maîtrise et la personnalité (avant, les ombres de Scorsese et Altman étaient très prégnantes), il y a eu un bon en avant avec les 2 derniers films.
Gounou
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Re: Boogie Nights (Paul Thomas Anderson - 1997)

Message par Gounou »

On est d'accord.
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7swans
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Re: Boogie Nights (Paul Thomas Anderson - 1997)

Message par 7swans »

Ratatouille a écrit :Chose que j'avais surtout ressentie à la vision de There Will Be Blood, alors qu'étrangement, Boogie Nights (que j'adore) m'avait beaucoup moins donné cette impression.
On est d'accord.
Comme les Notting Hillbillies : "Missing...Presumed Having a Good Time (on Letterboxd : https://letterboxd.com/ishenryfool/)"
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AtCloseRange
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Re: Boogie Nights (Paul Thomas Anderson - 1997)

Message par AtCloseRange »

7swans a écrit :
Ratatouille a écrit :Chose que j'avais surtout ressentie à la vision de There Will Be Blood, alors qu'étrangement, Boogie Nights (que j'adore) m'avait beaucoup moins donné cette impression.
On est d'accord.
Oh, ça va, vous deux, hein.... :roll:
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Re: Boogie Nights (Paul Thomas Anderson - 1997)

Message par Watkinssien »

AtCloseRange a écrit :
7swans a écrit :
On est d'accord.
Oh, ça va, vous deux, hein.... :roll:
Moi, je suis d'accord avec toi, AtCloseRange ! :wink:
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Jeremy Fox
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Re: Boogie Nights (Paul Thomas Anderson - 1997)

Message par Jeremy Fox »

Impressionnant, aussi drôle que virtuose, fabuleusement rythmé -le travail sur la musique est une nouvelle fois assez phénoménal-, génialement interprété... déroutant à mi-parcours par son changement presque total de ton mais tellement culotté que -même si par la suite PTA fera à mon goût encore mieux- Boogie Nights s'avère être un deuxième film d'une maitrise confondante. Me reste à découvrir Hard Eight et j'aurais vu -et adoré- tous ses films ; PTA est mon Kubrick des années 2000.
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G.T.O
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Re: Boogie Nights (Paul Thomas Anderson - 1997)

Message par G.T.O »

AtCloseRange a écrit :
Gounou a écrit : On faisait le même reproche à Kubrick il y a quarante ans... la différence entre faire du grand cinéma et "faire style" doit sans doute tenir à peu de choses. On verra avec le recul (même si pour moi, c'est tout vu)
Je trouve d'ailleurs que "There Will Be Blood" est beaucoup plus épuré que ces films précédents ("Boogie Nights" et surtout "Magnolia").
Cette énergie et ce côté bulldozer fait partie de leur charme mais dans la maîtrise et la personnalité (avant, les ombres de Scorsese et Altman étaient très prégnantes), il y a eu un bon en avant avec les 2 derniers films.

Une fois n'est pas coutume je suis totalement en phase avec ce que tu dis ACR. Comparé aux deux films cités, There will be blood se présente plutôt comme une raréfaction. Comme l'épure d'un style disons plus ostentatoire, où la mise en scène témoigne moins de l'allégresse d'un mouvement que de la définition d'un espace, externe ( paysages, décors) et interne ( psyché). Les références sont dans There Will be blood et les suivants elles aussi mieux fondues dans l'ensemble.
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Thaddeus
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Re: Boogie Nights (Paul Thomas Anderson - 1997)

Message par Thaddeus »

Jeremy Fox a écrit :Impressionnant, aussi drôle que virtuose, fabuleusement rythmé -le travail sur la musique est une nouvelle fois assez phénoménal-, génialement interprété... déroutant à mi-parcours par son changement presque total de ton mais tellement culotté que -même si par la suite PTA fera à mon goût encore mieux- Boogie Nights s'avère être un deuxième film d'une maitrise confondante. Me reste à découvrir Hard Eight et j'aurais vu -et adoré- tous ses films ; PTA est mon Kubrick des années 2000.
Même avis sur Boogie Nights, film qui m'avait fait une grosse impression à sa sortie, même si je ne l'ai jamais revu entièrement depuis. Certes, le récit d'un parcours initiatique au sein d'une famille déchirée emprunte directement à Scorsese, mais Anderson a au moins l'intelligence de ne pas céder à l'opéra ritualiste des violences tribales de son trop grand modèle, en y préférant la farce burlesque qui entend prendre au sérieux des personnages réunis par un mauvais goût pour la facilité, les maillots de bain et la torpeur easy-going de la Californie des années 70. Le schéma rise-and-fall est bien respecté, mais exit le pathos de la perversion et de la déchéance, retour en fanfare de la bêtise bon enfant qui permet, en dépit de tout, de traverser le pire sans rien y voir ou presque. Ainsi Burt Reynolds, envisagé dans un premier temps comme une figure satanique et un dévoyeur de jeunes gens, n'était au fond qu'un bon père artisan dont le destin est d'être trahi trop vite par l'époque et par ses fils. Sans pour autant en garder rancune à la fin, après qu'il ait réalisé son chef-d'oeuvre, une sorte de Starsky et Hutch porno consternant, et après avoir plié l'échine devant les puissances obscures et affadissantes de l'interactivité télévisuelle à côté duquel le cinéma fait soudain figure de brontosaure inutile. Cette bienveillance vis-à-vis des personnages, couplée à l'absence de moralisation dans sa peinture d'une microsociété narcissique et obsolète, est ce qui permet au film de ne jamais sombrer dans le cynisme, ce qui lui insuffle même parfois une réelle force émotionnelle. Formellement, il est blindé d'idées et de propositions tantôt originales, tantôt bien utilisées avant lui, mais toujours dynamisées par une fraîcheur et un enthousiasme des plsu communicatifs. Le cinéaste a su se glisser à sa façon dans le singulière défroque de l'artiste-éboueur, celui qui fait les poubelles une fois que tout a été vu et jeté, dans l'espoir d'y découvrir encore quelques trésors : des protagonistes, même ahurissants, une histoire, même connue, et une vue en coupe basse de deux décennies. Et puis des scènes comme celle-ci, je veux bien en bouffer tous les matins :

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