Amer (Hélène Cattet & Bruno Forzani - 2009)

[Jericho]

Un survival avec des flingues, qui est une variante d'un fameux jeu ludique, oui il y a bien plus d'acheteurs potentiels que pour un giallo autiste.
Enfin je sais pas, ça semble tellement évident.

[Jordan White]

Un survival avec des flingues, qui est une variante d'un fameux jeu ludique, oui il y a bien plus d'acheteurs potentiels que pour un giallo autiste.
Enfin je sais pas, ça semble tellement évident.

Ca me semble aussi évident que de vouloir ou penser faire 500000 entrées avec Scott Pilgrim.

[Jericho]

Ah oui c'est sur qu'après coup c'est évident de faire des constats, sur l'échec/succès d'un film.

[Addis-Abeba]

Ah oui c'est sur qu'après coup c'est évident de faire des constats, sur l'échec/succès d'un film.

Ben pareil pour un Bluray ?
Je suis sûr que Amer aurait fait beaucoup plus de vente qu'un Paintball ou The Last day par ex, que l'on retrouve déjà à 3 euros en bluray un peu partout.
Non la politique de Wild Side est parfois très étrange, je reste persuadé que pour Amer, ce n'est pas que commercial.
De toute façon si on ne sortaient en bluray ou dvd que des films qui cartonnent au cinéma, on les compteraient sur les doigts de la main.

[Jericho]

Non pas pareil, vu que je me réfère à aucun chiffre, je ne sais même pas si au final Amer en dvd s'est plus vendu que Paintball en blu ray (ou inversement).
Je parle des films en tant que tel (un divertissement est plus vendeur dans l'esprit et quel que soit sa qualité, qu'un film expérimental), mais Wild side fait tellement d'efforts à éditer des titres inédits et autres étrangetés, qu'ils peuvent se permettre quelques écarts douteux.

[Jordan White]

Ah oui c'est sur qu'après coup c'est évident de faire des constats, sur l'échec/succès d'un film.

En se basant sur le nombre de licenciés en France, car il existe une Fédération de Paintball Sportif, ça représente environ 3000 personnes.
Le film Amer a fait 5000 entrées. Potentiellement, la sortie d' Amer en Blu-ray à la condition que chaque personne, en étant optimiste, ayant vu le film l'achète en vidéo pouvait générer plus de ventes potentielles que Paintball. Mais c'est le même éditeur qui disait que Suspiria n'avait pas le public suffisant pour être amorti en Blu-ray alors que le film est vénéré par les fans d'Argento. Et j'imagine qu'il y en a plus de 5000 en France.

[Jericho]

Euh c'est une blague ?
Tout les mecs (et eux uniquement) qui font du paintball seraient intéressés par le film ?!

Est-ce-qu'on doit faire le même type de déduction pour un film comme Black Swan ? Ca n'intéresse que les ballerines ?
Et le film (documentaire) sur Zidane, pourquoi un bide monumentale au lieu de 2 millions d'entrées en France, qui représente à peu près le nombre de licenciés ?!

Très aléatoire tout ça.

Et pour Suspiria, en France le parc blu ray ne représentait pas grand chose il y a 2 ou 3 ans, il n'y a que très récemment que ça commence à faire de gros chiffres, et pourtant ça ne supplante pas encore le dvd. L'investissement ne risquait pas d'être amorti à l'époque de la restauration dvd.

[Jordan White]

Euh c'est une blague ?
Tout les mecs (et eux uniquement) qui font du paintball seraient intéressés par le film ?!

Est-ce-qu'on doit faire le même type de déduction pour un film comme Black Swan ? Ca n'intéresse que les ballerines ?
Et le film (documentaire) sur Zidane, pourquoi un bide monumentale au lieu de 2 millions d'entrées en France, qui représente à peu près le nombre de licenciés ?!

Tous les gens qui auraient acheté Amer en Blu-ray n'aiment que le giallo ?

Très aléatoire tout ça.

Pour ce qui est de Suspiria en France le parc blu ray ne représentait pas grand chose il y a 2 ou 3 ans, il n'y a que très récemment que ça commence à faire de gros chiffres, et pourtant ça ne supplante pas encore le dvd. L'investissement ne risquait pas d'être amorti à l'époque de la restauration dvd.

Le DVD va finir par disparaître, mais pas tout de suite pour sûr. Ca représente un marché encore important.
Ce qui m'avait agacé c'est de sortir le Labyrinthe de Pan en HD-DVD juste avant que le support ne disparaisse devant le Blu-ray, en disant qu'il n'y avait pas assez de public pour l'acheter, alors que les fans à la base étaient là déjà pour constituer une niche non négligeable. Laquelle aurait pu encore s'étendre au fil des mois puis des années. C'est pour cela que je suis reconnaissant d'une certaine manière à Emylia de sortir des titres très différents en Blu-ray, style Cougar Club. Y'a 200000 amateurs de cougars en France ? Je crois pas, et pourtant il est dispo en support HD...

[Jericho]

Tous les gens qui auraient acheté Amer en Blu-ray n'aiment que le giallo ?

Du tout.

[Addis-Abeba]

C'est pour cela que je suis reconnaissant d'une certaine manière à Emylia de sortir des titres très différents en Blu-ray, style Cougar Club. Y'a 200000 amateurs de cougars en France ? Je crois pas, et pourtant il est dispo en support HD...

Tout à fait, c'est pour ça que les arguments de Wild Side me font rire, c'est pas crédible.

[Jericho]

Ok, tu vois la jaquette de Cougar club, t'es vite fixé quand à l'argument marketing pour vendre le bouzin.
Non mais y a pas besoin d'avoir une communauté importante d'amateurs dudit film pour le sortir HD, suffit juste de trouver un produit vendeur et c'est bon.

Sinon elle est magnifique cette digression.

[Jordan White]

Ok, tu vois la jaquette de Cougar club, t'es vite fixé quand à l'argument marketing pour vendre le bouzin.
Non mais y a pas besoin d'avoir une communauté importante d'amateurs dudit film pour le sortir HD, suffit juste de trouver un produit vendeur et c'est bon.

Chaque éditeur a son argument marketing pour vendre un film. De par la teneur même des films, qu'il soit dans la comédie, la romance ou l'action.
Une des opportunités qu'offre le Blu-ray c'est justement de pouvoir avoir le choix entre Cougar Club, Evil Angel ou French Cancan.
Et si l'argument de Cougar Club ne te plaît pas, tu as aussi le choix de t'en détourner et d'avoir mille autre possibilités. Mais le fait même qu'il existe sur support HD est pour moi une bonne chose, qu'il soit bon ou mauvais, c'est ensuite une autre question. Pour ce qui est d' Evil Angel je vais me le procurer pour soutenir l'éditeur qui se montre de plus intéressant avec son catalogue. Le marché du Blu-ray est en train de se développer à grande vitesse, et Emylia ouvre une brèche très intéressante (d'autant que les masters semblent grandement s'améliorer techniquement).

Sinon elle est magnifique cette digression.

Rigidité ?

[Jericho]

Non c'est pas que l'argument Cougar Club ne me plait pas, c'est juste qu'ils ont mis les moyens pour vendre leur daube qui était déjà bien racoleuse (donc c'est vendeur contrairement à Amer).

Rigidité ?

Plait-il ?

[Jordan White]

Découvert et je ne peux pas dire que j'ai été franchement emballé.
Du côté du positif, un soin spécial a été accordé à la photographie du film. Entièrement tourné en extérieur, sauf les séquences d'ouverture et de fin, le film possède un cachet visuel qui rappelle les oeuvres d'Argento comme Suspiria ou Les frissons de l'angoisse, mais aussi avec un côté moins terreux mais millimétré celles de Gaspar Noé et en particulier Seul contre tous (cadrage avec renversement soudain de l'image, mini jump cut, zoom dans l'image). Ca peut évoquer aussi le cinéma italien des 70's avec ses zooms intempestifs. La direction artistique donne l'impression d'être dans une sorte de trip hallucinatoire, et les mouvements de caméra sont très (trop) étudiés. Ca ressemble beaucoup à un film de fin d'études d'étudiants en cinéma, ce qui n'est pas un reproche, lesquels seraient prêt à exposer dans une galerie d'art, avec la vidéo sous forme de longue installation. Visuellement c'est très intéressant. De plus il y a un mixage sonore qui rend bien compte de chaque détail de l'environnement (bruissement, gouttes d'eau tombantes, souffle du vent, etc). Le jeu de la deuxième comédienne qui incarne Anna à l'adolescence s'en tire le mieux. La bande originale à la fin, surtout la musique est bonne.

Du côté du négatif, à force de vouloir à ce point tout contrôler de l'image, du son et des évènements, les réalisateurs semblent faire mourrir dans l'oeuf toute trace d'émotion. En résulte un film à mes yeux assez froid, très distant, alors même qu'il parle souvent, et c'est vraiment dommage, de l'intime. Eveil à la peur, naissance des interdits à l'enfance pour la première partie, celle qui est de loin la plus fantastique, mélange d'horreur psychologique et de cadrages compliqués. De plus, les réalisateurs après nous avoir montré les hantises d'une petite fille confrontée à ce qui doit rester caché et qui rappelle le cinéma italien et anglais fantastique semblent se confondre en plans qui nous disent qu'ils savent tenir une caméra. Ils se regardent filmer et nous le font savoir. Par ailleurs, j'ai trouvé la deuxième partie embarassante par rapport au regard porté sur les mecs. Des bikers ou des types en mobylettes comme je n'en avais plus vu dans le cinéma depuis des décennies. Enfin plus précisément depuis La Vie de Jésus de Dumont, mais qui lui montrait le côté rural et parfois brutal d'une jeunesse en quête de repères. Là, en filigrane, le fait qu'il s'agisse de la partie du film qui raconte l'éveil à la sexualité, j'ai trouvé anachronique cette description d'adolescents et de jeunes adultes en rut pour une fille, avec maintes plans sur la petite robe d'été et les coups de vents qui la font se soulever. Idem pour le portrait des agents éboueurs qui semblent dissimuler des prédateurs en puissance prêts à exploser sexuellement à la moindre occasion. Bref à mes yeux pas la moindre nuance, il s'agit d'une fiction, ok sans problème, mais ce portrait est vraiment ultra caricatural et m'a fait décrocher du suspens du film (car il est bâti sur le fétichisme du couteau et de la mise à mort).

Le fétichisme de ce film aurait dû (pu ?) me faire bondir de plaisir. Les gros plans, quasi macros ne manquent pas. Il y a les plans savamment composés, mais un élément manque cruellement je trouve : l'érotisme et le désir. Le fétichisme pour moi est inconcevable sans, et le fantasme de la mise à mort est ici seulement esquissé par des gros plans sur des membres ou des organes déchiquetés, pas sur le plaisir érotique, ou alors il ne m'a pas parlé. Mais je sais, il manque du PVC dans ce film...

Plus sérieusement, j'ai trouvé également la toute dernière partie interminable jusqu'à la résolution finale (en est-ce vraiment une ?) avec ce générique qui arrive comme un cheveux sur la soupe. De bonnes idées, un visuel accrocheur (même si par moments inégal, la partie avec le ballon et les gros plans de visages, bof) qui aurait pu être un plaisir fétichiste et masochiste incroyable, mais qui est surtout un premier long-métrage à mon sens trop inégal pour vraiment convaincre. Et l'actrice de la dernière partie ne m'a laissé un impact décisif.

[tenia]

Un survival avec des flingues, qui est une variante d'un fameux jeu ludique, oui il y a bien plus d'acheteurs potentiels que pour un giallo autiste.
Enfin je sais pas, ça semble tellement évident.

Ca me semble aussi évident que de vouloir ou penser faire 500000 entrées avec Scott Pilgrim.

Kick Ass avait fait 500 000 entrées, malgré toutes les remarques le précédant sur son "ultra violence", son côté "référentiel à la Tarantino", et son héroine qui débite suffisamment d'insultes pour pouvoir jouer dans un Kevin Smith.
T'enlèves tout ça pour le remplacer par des jeux vidéos et une love story à base de loser devant conquérir sa copine en battant ses ex, je sais pas, ça me parait sincèrement très universel, ça.
Surtout en compilant le public maintenant large de Shaun of the Dead et Hot Fuzz.

Et pourtant.

Pour autant, je rejoins Jericho.

Entre un Argento qui a 30 ans et son équivalent récent encore plus clos et un copier coller de 2012 (la jaquette m'en témoigne) tout neuf (et coréen, pour ceux qui kiffent les films asiat' ouech) ou de la castagne / fusillade qui fait péter le 5.1 mec, y a pas photo pour beaucoup de monde. Surtout en HD.

Quant au reste, on parle d'un éditeur qui va, pour vendre, jusqu'à chercher des pornstars sans aucun rapport avec le film, si ce n'est une vague origine géographique.
A partir de là, pour moi, tout est possible, on n'est plus à ça près, hein.