Notez les films : Janvier 2010

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Demi-Lune
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Re: Notez les films : Janvier 2010

Message par Demi-Lune »

Colqhoun a écrit :Ah oui, et la musique de Burwell est grandiose.
Tu parles du thème principal qu'on entend dès le générique ? Il s'agit d'un adagio extrait du ballet Spartacus de Khatchatourian. On l'entend aussi dans Caligula.
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Colqhoun
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Re: Notez les films : Janvier 2010

Message par Colqhoun »

Demi-Lune a écrit :Tu parles du thème principal qu'on entend dès le générique ?
Alors oui ce thème est très beau, mais je pensais à la musique en général.
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cinephage
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Re: Notez les films : Janvier 2010

Message par cinephage »

J'ai vu Coco Chanel & Igor Stravinski (Jan Kounen), et je n'aime pas le film, pour plusieurs raisons :

- Un détestable mixage (ou un montage son foireux, difficile à dire), vient décoller le son des lèvres des acteurs, ce qui m'a gêné. Plus grave encore, la gestion des niveaux sonore, foireuse elle aussi, rend certaines répliques inaudibles, rend "proche" un son dont la source est éloignée de la caméra (mais l'effet dérangeant n'est pas voulu), ou rend trop présente une musique d'ambiance (notamment dans une scène de soirée, où un piano joue trop fort, où qu'on soit). Bref, difficile de rentrer dans le film quand chaque ligne de dialogue nous écarte inconsciemment du fil du récit.
- Le jeu figé d'Anna Mouglalis fait de sa Coco Channel une personne empesée, opaque, dont les motivations restent incertaines, et totalement antipathique.
- L'alchimie du couple ne marche pas du tout. Ni complicité unifiante, ni sympathie particulière, ni glamour, ni attirance (notamment dans la première scène de sexe, on jurerait entendre le réalisateur les enjoindre à s'empoigner, parce qu'ils n'ont vraiment pas l'air d'en avoir envie). Mention spéciale à la séquence de déshabillage de Stravinski, qu'on voit pendant de longues secondes déboutonner sa chemise.
- Une mise en scène alternant des plans fixes trop figés où le naturel n'est jamais présent, et de longs plans en steadicam, aussi interminables qu'injustifiés (évoquons le délirant plan qui suit Igor découvrant la chambre de Coco... On se demande quand ça s'arrêtera).
- Une mise en scène "pub", tape à l'oeil, qui ne parvient pas à se faire discrète, à servir son histoire. D'où un cadrage symétrique à outrance (beurk), des plans loufoques (top-shots, plans de grue sans raison, voir compositions ridicules, comme ce plan où les deux visages s'accolent à contre-sens, de façon ni naturelle, ni explicable, ni justifiée narrativement). Le ridicule est atteint dans une séquence qui révèle combien Kounen a souffert de ne pas avoir sur faire de choix. Ainsi, lorsque Coco lit une lettre, plusieurs traitements s'offrent à lui, mais il les choisira tous : on commence en voix off de Coco lisant la lettre, qui devient la voix de celle qui lui a écrit, qui jaillit à ses cotés pour la lui lire dans le champs, puis qu'on retrouve cette dernière sur la route, "disant" sa lettre. Chacun de ces choix pouvait se faire, mais leur coexistence casse la narration, fait gadget, gêne le spectateur dans sa perception du contenu de la lettre... Raté, faute de choix, en somme...
- Une photographie assez laide, pas naturelle du tout, souvent sous-exposée, ou desservant les innombrables plans en steadicam du film, un comble !
- Sur le plan de la musique, on déplorera là encore l'absence de choix : pour le même motif (Stravinski pense dans la forêt, ça revient à quatre reprises, chaque fois un steadicam tournoyant autour de lui nous annonce la tempête sous un crane avec une finesse d'hippopotame), Kounen semble choisir indifféremment la musique de Yared, ou des motifs du Sacre du Printemps. Pourquoi l'un ici, l'autre là ? Cette absence de choix tue les deux solutions. D'ailleurs, la musique de Yared semble ne servir que pour assurer, par sa continuité mollassonne, à coller des séquences disparates, à sauter dans le temps, par exemple, sans jamais monter en puissance ou modifier sa trame douce...
- Notons un scénario qui peine à choisir, là aussi, entre Coco, Stravinski, leur travail et leur amour. Du coup, on voit un peu de tout, mais pas du tout en quo l'un nourrit l'autre (ou le gêne). Les séquences sont cloisonnées, et peinent à se joindre. On ne comprend pas à quoi travaille Stravinski (qui reprend, 15 ans après, la même pièce musicale), on ne perçoit pas bien en quoi Coco est novatrice (son errance dans les parfumeries de Grasse évoquent Jacques Vabre rejetant le mauvais grain de café "il me faut le meilleur de la torréfaction").
- Du coup, le scénario se limite à décrire la liaison entre les deux, sans ajout, en déclinant des éléments graphiques d'époque sans véritable point de vue (sinon celui, très classique, de l'épouse Stravinski, qui est triste de voir son mari avoir une affaire). On n'est donc jamais surpris, jamais ému, pas vraiment attendri (seule exception, une brève séquence de bain, à la fin, où l'échange d'un sourire révèle enfin un échange réel entre les deux personnages. Mais ça vient trop tard, à la fin du film, le spectateur s'est déja endormi).

Bref, je n'ai pas trouvé grand chose à sauver de ce film, ormis l'actrice qui joue la femme de Stravinski, Yelena Morozova, qui vient mettre un peu de vie dans cet ensemble si figé. De Kounen, j'avais adoré Doberman, détesté Blueberry, adoré 99 Francs, et ce film vient confirmer le rythme d'un film sur deux. Pour moi, le style si particulier de Kounen ne s'adapte pas à tous les types de récits, et il ferait bien de chercher des sujets qui s'en accommodent.
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Re: Notez les films : Janvier 2010

Message par Eusebio Cafarelli »

Demi-Lune a écrit :
Eusebio Cafarelli a écrit :
Est-ce vraiment une satire du matérialisme ?
Je ne crois pas que le film doive être pris au premier degré. Un ado faire son fonds de commerce avec des call-girls dans la maison bourgeoise de ses parents et adorer ça, c'est suffisamment extrême pour ne pas laisser de doute, je pense, sur les intentions ironiques du réalisateur.
Ben je me demande...
Pas sur le côté moralisme des parents, là ok. Ni sur les obsessions des jeunes mâles. Mais...
Certes il perd presque tout ce qu'il a gagné, sauf... qu'il obtient grâce aux call-girls et à l'esprit d'entreprise la grande université qu'il ne pouvait obtenir, et la fin sur l'argent qu'ils pourront se faire à l'avenir...
Je me demande donc si la dénonciation n'est pas ambiguë...
Nestor Almendros
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Re: Notez les films : Janvier 2010

Message par Nestor Almendros »

ACCIDENT de Soi Cheang

Un bon petit polar chinois, produit par Johnnie To, qui m'a un peu laissé sur ma faim mais qui se démarque par un scénario souvent surprenant et un aspect "ludique" très original pour le genre. A côté des figures classiques qu'on retrouve ici (le groupe de tueurs avec le gros, le vieux, la pin up et le beau gosse qu'on essaye à peine d'enlaidir avec des lunettes vintage), le film joue sur l'aspect bricolage des meurtres maquillés. Comme l'a souligné Profondo, on trouve ici ce système de chaîne où chaque chute d'objet en entraine une autre (procédé utilisé dans MICMAC A TIRE-LARIGOT ou les DESTINATION FINALE) et cela apporte un côté assez original: le meurtre est ainsi montré comme un casse de banque, avec ses attentes et son "angle" à trouver (comment faire passer un meurtre pour un accident?).
La seconde partie joue assez bien sur la paranoia avec ce leader qui voit le danger partout. On note quelques bonnes idées (le plan de l'appartement dessiné au plafond par exemple) et une belle photo.
Mais la conclusion, surprenante, ne me convainc pas assez. Je dois être en manque de concentration ces temps-ci puisqu'après MADAME DE c'est la fin d'ACCIDENT qui me pose problème.
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Le héros se fait-il tuer parcequ'il avait raison (il était bien surveillé) ou s'est-il dévoilé aux yeux de son voisin juste avant la mort de la femme?
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Re: Notez les films : Janvier 2010

Message par Profondo Rosso »

Nestor Almendros a écrit :.
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Le héros se fait-il tuer parcequ'il avait raison (il était bien surveillé) ou s'est-il dévoilé aux yeux de son voisin juste avant la mort de la femme?

Pour moi c'était plutôt la deuxième solution mais ça aurait offert une belle conclusion façon Conversation Secrète s'il avait laissé plané le doute sur ta première hypothèse alors que là c'est assez clair que
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le héros a fait sa crise parano du fait de sa profession alors que c'était un réel accident au départ
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cinephage
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Re: Notez les films : Janvier 2010

Message par cinephage »

Profondo Rosso a écrit :
Nestor Almendros a écrit :.
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Le héros se fait-il tuer parcequ'il avait raison (il était bien surveillé) ou s'est-il dévoilé aux yeux de son voisin juste avant la mort de la femme?

Pour moi c'était plutôt la deuxième solution mais ça aurait offert une belle conclusion façon Conversation Secrète s'il avait laissé plané le doute sur ta première hypothèse alors que là c'est assez clair que
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le héros a fait sa crise parano du fait de sa profession alors que c'était un réel accident au départ
Je partage totalement ton analyse, sauf que
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Pour moi, c'est à la suite d'un premier accident meurtrier qu'il a monté des "faux accidents", son refus à croire à un vrai accident datant donc d'un drame fondateur : refusant d'accepter l'accident de sa femme, il élabore un monde dans lequel tout accident est un meurtre calculé, et non le fruit du hasard. C'est cette course en avant qui finit par lui être fatale... Ce n'est que mon interprétation, le film reste assez ouvert sur ce drame des débuts, mais je trouvais ça plus tragique, plus cohérent.
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films : Janvier 2010

Message par Profondo Rosso »

cinephage a écrit :
Profondo Rosso a écrit :

Pour moi c'était plutôt la deuxième solution mais ça aurait offert une belle conclusion façon Conversation Secrète s'il avait laissé plané le doute sur ta première hypothèse alors que là c'est assez clair que
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le héros a fait sa crise parano du fait de sa profession alors que c'était un réel accident au départ
Je partage totalement ton analyse, sauf que
Spoiler (cliquez pour afficher)
Pour moi, c'est à la suite d'un premier accident meurtrier qu'il a monté des "faux accidents", son refus à croire à un vrai accident datant donc d'un drame fondateur : refusant d'accepter l'accident de sa femme, il élabore un monde dans lequel tout accident est un meurtre calculé, et non le fruit du hasard. C'est cette course en avant qui finit par lui être fatale... Ce n'est que mon interprétation, le film reste assez ouvert sur ce drame des débuts, mais je trouvais ça plus tragique, plus cohérent.
Oui tout à fait d'accord pas mal de pistes vont dans ce sens tout au long du film tout en maintenant l'ambiguité.
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Message par Wagner »

Bright Star: l'affiche vend un film avec un traitement romantique de la nature qui est assez absente du film, le plan de l'héroïne dans les champs est assez quelconque. Les éclairages à la bougie, l'enterrement, tout ça a un air de Barry Lyndon, mais il ne vaut mieux pas comparer. L'histoire peut paraître émouvante parce qu'elle est triste en soi, je ne vois pas trop l'apport du film, mieux vaut lire une biographie bien troussée de Keats j'imagine.
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Re: Notez les films : Janvier 2010

Message par johell »

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HARD REVENGE, MILLY (Hâdo Ribenji, Mirî) de Takanori Tsujimoto (2008)

Dans un Japon post-apocalyptique, la ville de Yokohama est devenue un épicentre de la violence géré par un gang de vicieux criminels : "The Jack Brothers". Il y a 2 ans, lorsque ce même gang laisse Milly pour morte après avoir tué son mari et son bébé, elle cherche dorénavant à se venger. Elle apprend l'art du combat de sabre avec Maître Jubei et part à la recherche des membres du gang pour remplir sa destinée....

Petite production fauchée, HARD REVENGE, MILLY s'en va directement à l'essentiel. Le passé de l'héroïne est présenté en flashbacks alors qu'elle est en route pour assouvir sa vengeance qui se déroulera dans un vieux hangar désaffecté. Le monde post-apocalyptique est ici uniquement un prétexte qui n'est pas du tout exploité mais se prête plutôt bien à l'économie de décors, réduit au strict minimum. Pas de bavardages inutiles, il ne sera question que de combats ultraviolents et du gros gore qui tâche, le long-métrage n'hésitant pas à le présenter sous forme de véritables geysers. Si HARD REVENGE, MILLY est très brutal au début, la suite vire presque dans de l'action assez débridée (!) voire même cartoonesque. Le style est agréable et bien chorégraphié, assez lisible même si ces séquences sont ultra-découpées et filmées sur une caméra très mobile. Il s'en dégage une énergie qui donne un sacrée punch à l'ensemble.

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L'intérêt de HARD REVENGE, MILLY est surtout son héroïne charismatique qui, si elle peut rappeller "The Bride" dans KILL BILL n'est en pas moins différente. Plus proche d'un personnage de manga que d'une véritable femme vengeresse, Milly revient à la vie métamorphosée. Son corps mutilé a subit de nombreuses altérations et se voit maintenant attribué d'une sorte de jambe-canon qu'elle se sert comme d'un fusil à pompes. Ce n'est pas la seule surprise qu'elle réserve à ses ennemis pusiqu'elle utilise également un sabre pliable qu'elle dissimule dans son coude. Habillée d'un long imperméable noir, on est pas au bout de nos surprises lors d'un final très "mécanique" en ombres chinoises qui laisse augurer encore plus d'idées folles pour la suite.

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HARD REVENGE, MILLY se présente comme une intrigue en deux parties relativement courtes, comme un double épisode d'une série TV. Cette première partie ne durant pas plus de 45 minutes. L'intrigue présenté est donc très resserrée, comme une anecdote singulière, et offre comme spectacle une bonne dose d'action fait de combats, de sang et découpages de corps. Une production bis très sympathique et bien efficace.
Dernière modification par johell le 14 janv. 10, 23:10, modifié 1 fois.
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Re: Notez les films : Janvier 2010

Message par johell »

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HARD REVENGE, MILLY : BLOODY BATTLE (Hâdo Ribenji, Mirî: Buraddi Batoru) de Takanori Tsujimoto (2009)

Après que Milly ait éliminé les "Jack Brothers" pour venger sa famille, une jeune femme du nom d'Aru la rejoint pour lui demander de l'aide. Elle voudrait venger la mort de son petit ami. Milly repousse sa demande au début puis finalement accepte de l'entraîner à se battre. C'est à ce moment-là qu'entre en scène Ikki et son frère Hyuma, deux sbires de Jack qui viennent se battre contre Milly. Etant partiellement un cyborg, Ikky endommage passablement le corps mécanique de Milly. Seras-t'elle capable de survivre et d'aider Haru à avoir sa propre vengeance?

Suite directe de HARD REVENGE, MILLY, le film reprend là où l'on avait quitté Milly. Retranchée sur elle-même, elle trouve un second souffle d'existence en s'attachant à une jeune fille qui poursuit le même but qu'elle : la vengeance. Avec toujours un manque de moyens conséquents, les auteurs de HARD REVENGE, MILLY : BLOODY BATTLE essaient d'étoffer un peu leur univers. On a donc droit à plus de décors, d'effets spéciaux "futuristes", et même si ceux-ci sont restreints, leur esthétique est quand même assez réussie et restent plutôt convaincants. Il y a aussi davantage de personnages, dont un docteur un peu étrange qui s'occupe de mettre au point le corps ravagé de Milly pour lui donner un second souffle. Il y a aussi des méchants très caricaturaux, dont l'un met passablement en avant le fait qu'il soit gay et à quel point c'est formidable! Il faut le voir s'envoyer en l'air avec un cadavre fraîchement tué pour saisir toute l'étendu de cet esprit dérangé et souvent rigolard. Tout ces personnages restent tout de même assez secondaires et c'est surtout la relation avec Haru qui est mise en avant. Mais la psychologie et les sentiments des personnages n'est vraiment pas le point fort du film qui, heureusement, revient assez souvent à l'action. Celle-ci est toujours bien chorégraphiée, avec de beaux combats qui mélangent armes blanches et armes à feu, même un nunchaku-mitraillette (!) sans parler d'un attirail technologique de pointe qui constituera le gros morceau de bravoure final. HARD REVENGE, MILLY : BLOODY BATTLE déverse à nouveau des hectolitres de sang et accumule un large éventail de cadavres, davantage que dans sa première partie beaucoup plus modeste.

Même avec des moyens réduits, Takanori Tsujimoto met en scène une très chouette série B, plus proche d'un film d'action avec du kung-fu que d'une réelle bande de science-fiction hardcore. Les effets spéciaux limités et la pauvreté de ses décors limite passablement la portée de son long-métrage qui laisse aussi de nombreuses questions en suspens et se permet même de cotoyer un certain onirisme avec cet étrange personnage de petite fille aux bulles de savon. Mais l'on en saura pas plus... Dans un troisième épisode, peut-être?

C'est un peu dommage que l'idée des personnages mi-humains mi-machines ne soit pas plus développés, faute de moyens. En l'état, cela rappelle parfois les séries Z italiennes futuristes avec certains de ses effets de maquillages (le bras mécanique, les articulations robotiques qui apparaissent sous la peau, tel un TERMINATOR au féminin!). Et puis aussi tout ce décorum cheap qui ne sert pas à grand chose comme ses masques à gaz dont les méchants se revêtent... pour se protéger de quoi? Est-ce vraiment utile? ... Cette ambiance d'anticipation est plutôt raté dans HARD REVENGE, MILLY : BLOODY BATTLE et prête largement à sourire mais cela est largement compensé par toute la partie action qui constitue tout de même le coeur de la quête de Milly. Et, à ce niveau-là, c'est une belle réussite, réalisé avec une belle ingéniosité malgré le côté technique insuffisant. Et son héroïne ne se gêne pas pour que ça saigne en faisant littéralement exploser des têtes et s'arrange toujours pour bien abîmer les corps de ses assaillants. Cela rend le spectacle d'autant plus jouissif qu'il garde toujours un côté un peu décalé, n'hésitant pas à en faire un peu trop! Pour les amateurs de petites productions fauchées et d'action bien débridée, HARD REVENGE, MILLY : BLOODY BATTLE vaut le détour. Couplé en "double feature" avec HARD REVENGE, MILLY, cela donne un réjouissant spectacle de deux bonnes heures au final. En attendant la suite, peut-être un jour. L'odyssée de Milly étant loin d'être terminée...
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Re: Notez les films : Janvier 2010

Message par Demi-Lune »

Hot Shots ! 2 (Jim Abrahams, 1993)
Délirant, jouissif... peut-être encore meilleur que le premier volet, qui était déjà hilarant. D'un strict point de vue cinématographique, ce film n'est évidemment pas extraordinaire, mais bon Dieu, qu'est-ce que ça fait du bien ! :lol: :mrgreen:
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Re: Notez les films : Janvier 2010

Message par hansolo »

LA JOURNEE DE LA JUPE de Jean-Paul Lilienfeld (2009)

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Excellente surprise que ce film prenant dès la première seconde.
Ca rapppele le Falling Down de Schumacher dans la construction avec une Isabelle Adjani qui porte le film à bout de bras. Du grand art avec une fin épatante!
- What do you do if the envelope is too big for the slot?
- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.

Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
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Re: Notez les films : Janvier 2010

Message par hansolo »

Dead again de Kenneth Branagh (1991)
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(Affiche que je prefere infiniment à la jaquette du dvd!)

Histoire d'amour et de mort menée de main de maitre par un Branagh au sommet de son art avec une Emma Thompson survoltée et un Derek Jakobi mielleux à souhait!
A noter, comme toujours, une partition de Patrick Doyle délectable.
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Re: Notez les films : Janvier 2010

Message par Profondo Rosso »

Honky Tonk Man de Clint Eastwood (1982)

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Superbe odyssée pittoresque et poignante aux pays de la country à travers le destin d'un chanteur itinérant et de son neveu (Eastwood père et fils). Bar bastringue miteux, public pas toujours réceptif et finances précaires mais aussi liberté de vivre de sa passion, une vie pleine de surprises et d'aventures. C'est à cette liberté que s'accroche coûte que coûte le personnage de Eastwood quitte à y perdre la santé et s'auto détruire, facette qui culmine lors d'une dernière demi heure poignante où mourant il puise dans ces dernières forces pour conclure les enregistrments qui le feront passé à la postérité. L'un des Eastwood les plus émouvant, très personnel puis que l'un des premiers où il témoignait de son amour de la musique et où il écornait sérieusement son image de héros viril. D'ailleurs il est très convaincant quand il pousse la chansonnette. 5/6
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