Frantic (1988)
J'avais vu le film ado à sa sortie. J'en avais un souvenir assez bon. A-t-il tenu le coup? Oui et non.
Le film peut être divisé en deux partie très distinctes : l'avant et l'après rencontre avec Emmanuelle Seigner.
L'avant c'est le partie la plus intéressante, voire même brillante. La femme d'un homme disparait, d'une manière la plus anodine possible pendant que celui-ci prend sa douche dans sa chambre d'hotel de la place de L'Opéra à Paris. Ford va se retrouver seul et incompris dans cette grande ville où au début personne ne croira à un enlèvement alors que lui en est sûr. Hitchock n'est pas loin (une femme disparait, c'est le départ...) avec le côté seul contre tous dans un mileu hostile (et où on ne parle pas la même langue). On avance avec le héros dans ses découverte et on est pris au jeu.
Et puis il rencontre un guide, Seigner, ce qui va faire que de nombreuses difficultés vont être résolues et ce de manière assez faiblardes. On ne sait pas trop au début quelles sont les intentions réelles de ce personnage féminin mais le pb c'est que rapidement on s'en fiche un peu. D'ailleurs Polanski semble aussi ne plus s'intéresser vraiment à ce qu'il filme. Il utilise le principe cher à Hitchcock du McGuffin, c'est à dire l'objet qui fait avancer l'action mais dont finalement le spectateur se fiche car c'est ce qu'il y a à côté qui importe le plus. Très bien, mais ici ce qui se passe à côté n'est plus très intéressant et en plus c'est franchement mou. Il y a deux -trois séquences d'action vers la fin, notamment celle sur les quai vers la statue de la liberté du XVIème, qui sont vraiment génantes à cause de leurs maladresses et de leur mollesse. De plus, c'est quand on rencontre ce personnage de Seigner qui se veut très à la mode et sort dans les endroit "in" (on reconnait d'ailleurs la façade des "bains douches" transformée en Blue parrot") que le film prend un sacré coup dans l'aile. Que ce soit au niveau des vêtements, des éclairages, des coiffures, ou même de la bande son (Morricone en petite forme qui ressort son funk bass/drum clinquant lourd typique 80s comme dans le Marginal), tout cela a pris un vrai coup de vieux, alors que ce n'était pas le cas durant la première heure.
Bref, un retour en grâce commercialement pour Polanski après l'échec de
Pirates, mais un film qui sur le long terme ne restera pas comme l'une des grandes réussites du réalisateur. Une demi réussite bien plombée par la 2ème partie.
3,5/6