Etreintes brisées (Pedro Almodovar - 2009)
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Etreintes brisées (Pedro Almodovar - 2009)
Los abrazos rotos (Etreintes brisées) (Pedro Almodovar, 2009)
http://alligatographe.blogspot.com/2009 ... rotos.html
Je n'ai jusqu'à présent jamais été un fanatique d'Almodovar. Cela s'explique sûrement par le fait que je connais mal son cinéma, surtout ses débuts. J'ai dû voir quatre ou cinq films de lui. Ses thématiques, le traitement esthétique et la mise en scène des acteurs m'ont le plus souvent laissé indifférent. Je n'ai que très peu adhéré au comique d'Almodovar, ni à son mélodrame. Sans pouvoir mettre des mots sur cette distance qui persistait, je laissais ses films couler sur ma peau sans que cela pénètre en somme. Ni chaud ni froid. Peut-être que l'outrance générale, des situations comme dans la réalisation, a creusé ce fossé?
Or, j'ai vraiment aimé ces Etreintes brisées. J'hésite encore à écrire adorer. Un sentiment de ne pas avoir tout compris, d'être face à une oeuvre à tiroirs dont je n'ai pas toutes les clefs suffit à expliquer cette hésitation. Il me manque des clefs parce que je n'ai pas vu Femmes au bord de la crise de nerf par exemple. J'ai bien vu par moments les liens avec Le secret magnifique de Sirk ou Voyage en Italie de Rossellini, mais je me demande quel est le lien avec The big heat de Lang, avec la voix de Jeanne Moreau dans Ascenseur pour l'échafaud, les allures à la Audrey Hepburn de Cruz ou bien ce que peut bien faire cette fusée de Hergé sur l'étagère. Je suis certain que toute est code mais je ne suis pas abonné à Almodovar +. Toute une éducation à faire. Una buena educacion, je suppose.
Et donc, revers de cette médaille, je ne sais pas trop non plus pourquoi j'ai aimé ces étreintes. Quelques pistes pourraient m'éclairer mais rien n'est moins sûr.
La structure en flash-back m'a un peu intrigué -un lien au film noir?- au début puis sa maitrise appelle finalement les applaudissements. Elle donne au film une assise, un équilibre et une lecture remarquables. C'est d'une fluidité étonnante de chaleur. Kessidi? J'entends par là que le plaisir que l'on a à suivre cette histoire est une véritable caresse pour la cervelle. Douceur, délicatesse du scénario qui sont appuyées cette fois par des personnages simples, interprétés sans fioriture ni excès. L'outrance (réelle ou imaginée) que j'avais ressentie dans certains films d'Almodovar est ici complètement absente, si ce n'est avec le personnage joué par Rubén Ochandiano. Alors quand le mélo montre le bout de son nez, cela passe de manière tout à fait naturelle. Il n'y a pas de 'trop", d'effets, de traits grossiers. La tragédie ne prend jamais le pas sur le reste. Elle garde des proportions mesurées, sans pour autant qu'elle s'efface face à la comédie. Là encore, cela coule de source. Comme une évidence.
Almodovar profite du très bon travail de ses comédiens. Je ne connaissais pas ce Lluís Homar. Il impressionne. Je connaissais son impresario Blanca Portillo, mais sans pouvoir mettre un nom, ni même un titre de film sur son visage. Pas mal du tout. José Luis Gómez est très intéressant également. Connaissais pas non plus. Quant à Cruz, elle s'installe petit à petit dans le panthéon des très très grandes actrices mondlales. D'aucuns diront qu'elle y est desde bella luretta. Ici elle est d'une beauté rare mais en plus elle livre une prestation de première catégorie, alliant intensité et réalisme d'une façon naturelle et simple à la fois. Epatante hein?
Cette fois je peux écrire sur le mur : "Almodovar m'a toucher". La relation entre Mateo et Lena m'a touché, ému aux larmes, montrant combien est fragile et rare le lien amoureux. Etant moi même amoureux et heureux, cette histoire est allée me chercher tout droit à l'âme.
S'il y a un point sur lequel le cinéma d'Almodovar a toujours trouvé grâce à mes yeux c'est bien la photographie de ses films. Encore une fois, c'est un délice pour les yeux. Je ne connais pas le chef-opérateur Rodrigo Prieto, s'il a déjà bossé avec le cinéaste ou pas (flemme d'aller fureter sur imdb), reste qu'ici la netteté de la photographie me troue le popotin, particulièrement les lumières, les couleurs également, un bel ensemble. Mais peut-être que j'apprécie encore plus les scènes sombres, de nuit, bleutées, précises. Bluffantes.
J'ai également beaucoup aimé la réalisation, les idées de mise en scène graphique (le journal dans l'oeil, la ligne que forme la route sur l'étrange et gris paysage de Lanzarote, etc.) sont habiles et pleines de bon sens, logiques. Sans esbrouffe, elles participent de cette lisibilité qui rend le visionnage du film naturel et évident. Très agréable moment de cinéma.
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Je n'ai jusqu'à présent jamais été un fanatique d'Almodovar. Cela s'explique sûrement par le fait que je connais mal son cinéma, surtout ses débuts. J'ai dû voir quatre ou cinq films de lui. Ses thématiques, le traitement esthétique et la mise en scène des acteurs m'ont le plus souvent laissé indifférent. Je n'ai que très peu adhéré au comique d'Almodovar, ni à son mélodrame. Sans pouvoir mettre des mots sur cette distance qui persistait, je laissais ses films couler sur ma peau sans que cela pénètre en somme. Ni chaud ni froid. Peut-être que l'outrance générale, des situations comme dans la réalisation, a creusé ce fossé?
Or, j'ai vraiment aimé ces Etreintes brisées. J'hésite encore à écrire adorer. Un sentiment de ne pas avoir tout compris, d'être face à une oeuvre à tiroirs dont je n'ai pas toutes les clefs suffit à expliquer cette hésitation. Il me manque des clefs parce que je n'ai pas vu Femmes au bord de la crise de nerf par exemple. J'ai bien vu par moments les liens avec Le secret magnifique de Sirk ou Voyage en Italie de Rossellini, mais je me demande quel est le lien avec The big heat de Lang, avec la voix de Jeanne Moreau dans Ascenseur pour l'échafaud, les allures à la Audrey Hepburn de Cruz ou bien ce que peut bien faire cette fusée de Hergé sur l'étagère. Je suis certain que toute est code mais je ne suis pas abonné à Almodovar +. Toute une éducation à faire. Una buena educacion, je suppose.
Et donc, revers de cette médaille, je ne sais pas trop non plus pourquoi j'ai aimé ces étreintes. Quelques pistes pourraient m'éclairer mais rien n'est moins sûr.
La structure en flash-back m'a un peu intrigué -un lien au film noir?- au début puis sa maitrise appelle finalement les applaudissements. Elle donne au film une assise, un équilibre et une lecture remarquables. C'est d'une fluidité étonnante de chaleur. Kessidi? J'entends par là que le plaisir que l'on a à suivre cette histoire est une véritable caresse pour la cervelle. Douceur, délicatesse du scénario qui sont appuyées cette fois par des personnages simples, interprétés sans fioriture ni excès. L'outrance (réelle ou imaginée) que j'avais ressentie dans certains films d'Almodovar est ici complètement absente, si ce n'est avec le personnage joué par Rubén Ochandiano. Alors quand le mélo montre le bout de son nez, cela passe de manière tout à fait naturelle. Il n'y a pas de 'trop", d'effets, de traits grossiers. La tragédie ne prend jamais le pas sur le reste. Elle garde des proportions mesurées, sans pour autant qu'elle s'efface face à la comédie. Là encore, cela coule de source. Comme une évidence.
Almodovar profite du très bon travail de ses comédiens. Je ne connaissais pas ce Lluís Homar. Il impressionne. Je connaissais son impresario Blanca Portillo, mais sans pouvoir mettre un nom, ni même un titre de film sur son visage. Pas mal du tout. José Luis Gómez est très intéressant également. Connaissais pas non plus. Quant à Cruz, elle s'installe petit à petit dans le panthéon des très très grandes actrices mondlales. D'aucuns diront qu'elle y est desde bella luretta. Ici elle est d'une beauté rare mais en plus elle livre une prestation de première catégorie, alliant intensité et réalisme d'une façon naturelle et simple à la fois. Epatante hein?
Cette fois je peux écrire sur le mur : "Almodovar m'a toucher". La relation entre Mateo et Lena m'a touché, ému aux larmes, montrant combien est fragile et rare le lien amoureux. Etant moi même amoureux et heureux, cette histoire est allée me chercher tout droit à l'âme.
S'il y a un point sur lequel le cinéma d'Almodovar a toujours trouvé grâce à mes yeux c'est bien la photographie de ses films. Encore une fois, c'est un délice pour les yeux. Je ne connais pas le chef-opérateur Rodrigo Prieto, s'il a déjà bossé avec le cinéaste ou pas (flemme d'aller fureter sur imdb), reste qu'ici la netteté de la photographie me troue le popotin, particulièrement les lumières, les couleurs également, un bel ensemble. Mais peut-être que j'apprécie encore plus les scènes sombres, de nuit, bleutées, précises. Bluffantes.
J'ai également beaucoup aimé la réalisation, les idées de mise en scène graphique (le journal dans l'oeil, la ligne que forme la route sur l'étrange et gris paysage de Lanzarote, etc.) sont habiles et pleines de bon sens, logiques. Sans esbrouffe, elles participent de cette lisibilité qui rend le visionnage du film naturel et évident. Très agréable moment de cinéma.
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Re: Etreintes brisées (Pedro Almodovar, 2009)
Posté par Profondo Rosso
Toujours aussi peu client du cinéma d'Almodovar (même si j'avais bien aimé le précédent "Volver"). Donc là un scénario très intéressant mêlant mélo, romance, réflexion sur l'artiste et son oeuvre le temps qui passe et les regrets mais régulièrement gâché par Almodovar qui ne peut s'empêcher à chaque fois d'en rajouter une petite couche de trop. Un scène d'ouverture magistrale d'érotisme mais qui n'a rien à voir avec ce qui va suivre, une narration en flashback qui se met laborieusement en place alors qu'il aurait fallu y venir plus vite, une dernière partie qui tire en longueur et accumule un peu trop les péripéties et les révélations... Plein de petits détails qui finissent par bien alourdir le tout et c'est bien dommage, Penelope Cruz est magnifique et émouvante (et adorable en look Audrey Hepburn) tout la partie se focalisant sur la passion durant le tournage est prenante mais bon le reste est trop chargé et fini par lasser. 3,5/6
Pour ma part, Almodovar ne fait pas un cinéma qui me touche. Sur ses deux derniers films, étrangement, l'alchimie a assez bien fonctionné sur moi mais, malheureusement, j'ai repris pas mal de distance en voyant ETREINTES BRISEES. J'ai trouvé ça très long, confus, redondant, bref peu captivant. J'ai bien aimé l'idée d'un director's cut pour retrouver dignité et souvenirs mais tout le reste m'a paru être une liste interminable des poncifs déjà exploités par un Almodovar qui semble en panne d'inspiration. Vraiment pas client de cet opus moi non plus.
Toujours aussi peu client du cinéma d'Almodovar (même si j'avais bien aimé le précédent "Volver"). Donc là un scénario très intéressant mêlant mélo, romance, réflexion sur l'artiste et son oeuvre le temps qui passe et les regrets mais régulièrement gâché par Almodovar qui ne peut s'empêcher à chaque fois d'en rajouter une petite couche de trop. Un scène d'ouverture magistrale d'érotisme mais qui n'a rien à voir avec ce qui va suivre, une narration en flashback qui se met laborieusement en place alors qu'il aurait fallu y venir plus vite, une dernière partie qui tire en longueur et accumule un peu trop les péripéties et les révélations... Plein de petits détails qui finissent par bien alourdir le tout et c'est bien dommage, Penelope Cruz est magnifique et émouvante (et adorable en look Audrey Hepburn) tout la partie se focalisant sur la passion durant le tournage est prenante mais bon le reste est trop chargé et fini par lasser. 3,5/6
Pour ma part, Almodovar ne fait pas un cinéma qui me touche. Sur ses deux derniers films, étrangement, l'alchimie a assez bien fonctionné sur moi mais, malheureusement, j'ai repris pas mal de distance en voyant ETREINTES BRISEES. J'ai trouvé ça très long, confus, redondant, bref peu captivant. J'ai bien aimé l'idée d'un director's cut pour retrouver dignité et souvenirs mais tout le reste m'a paru être une liste interminable des poncifs déjà exploités par un Almodovar qui semble en panne d'inspiration. Vraiment pas client de cet opus moi non plus.
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Re: Etreintes brisées (Pedro Almodovar, 2009)
Pareil que les deux avis cités juste en haut. Un film guère emballant, mal fichu, long, répétitif et finalement assez vain. Almodovor tourne en rond.
Je suis du coup très étonné de l'accueil hyper positif de la critique sur ce film, et très étonné aussi de voir que ce film ne recueille aucun interêt sur le topic du forum. C'est pourtant un gros succès au box office, non ?
Je suis du coup très étonné de l'accueil hyper positif de la critique sur ce film, et très étonné aussi de voir que ce film ne recueille aucun interêt sur le topic du forum. C'est pourtant un gros succès au box office, non ?
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Re: Etreintes brisées (Pedro Almodovar, 2009)
Tu sais, à part avec le dernier Sam Raimi et le STAR TREK, y'a pas beaucoup de clients pour le reste des sorties sur le forum, malheureusement...Grimmy a écrit :et très étonné aussi de voir que ce film ne recueille aucun interêt sur le topic du forum. C'est pourtant un gros succès au box office, non ?
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Re: Etreintes brisées (Pedro Almodovar, 2009)
Nestor Almendros a écrit :Tu sais, à part avec le dernier Sam Raimi et le STAR TREK, y'a pas beaucoup de clients pour le reste des sorties sur le forum, malheureusement...Grimmy a écrit :et très étonné aussi de voir que ce film ne recueille aucun interêt sur le topic du forum. C'est pourtant un gros succès au box office, non ?
Pour Star Trek, blockbuster + série mythique, ça peut se comprendre.
Pour le Sam Raimi je vois pas le scandale franchement pour une fois qu'un bon film d'horreur peut avoir un succès public (sans bien sûr tutoyer les scores de Spider-Man, ça va, on est pas devant un gros film qui saoûlerait par sa com' avant même sa sortie).
Bon et l'explication la plus simple et déjà relayée plus haut : ce nouveau Almodovar est chiant.
A tel point que j'ai même pas la volonté de poster mon avis ici voire d'en discuter.
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Re: Etreintes brisées (Pedro Almodovar, 2009)
Pour moi c'est pourtant clair: 4 avis en 10 jours pour le Almodovar, près d'une dizaine en 4 jours pour le Raimi. On voit nettement les préférences du "cinéphile" d'aujourd'hui qui n'est curieux que d'effets spéciaux et de films de genre. Je schématise volontairement mais c'est aussi parce que je le regrette: le contenu du forum se calque de plus en plus sur le box-office, je pensais que nous étions un noyau de spectateurs plus exigeant et plus indépendant de la masse...2501 a écrit : Pour Star Trek, blockbuster + série mythique, ça peut se comprendre.
Pour le Sam Raimi je vois pas le scandale franchement pour une fois qu'un bon film d'horreur peut avoir un succès public (sans bien sûr tutoyer les scores de Spider-Man, ça va, on est pas devant un gros film qui saoûlerait par sa com' avant même sa sortie).
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Re: Etreintes brisées (Pedro Almodovar, 2009)
Bouh les vilains.Nestor Almendros a écrit :On voit nettement les préférences du "cinéphile" d'aujourd'hui qui n'est curieux que d'effets spéciaux et de films de genre.
Ca me semble témoigner d'un mépris d'un certain cinéma qui ne porte pas à l'ouverture vers la variété dont tu déplores le manque (non parce que le film de genre c'est pas restreint quand même...). Paradoxal, n'est-il pas ?
Bref, passons, oui.
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Re: Etreintes brisées (Pedro Almodovar, 2009)
C'est marrant que tu dises ça : par hasard, tu ne te serais pas enquillé la plupart des gros patés français sortis ces deux derniers mois ? (pas un mal en soi, évidemment... mais compte tenu ton raisonnement, plus curieux est le fait d'en avoir tiré une partie conséquente de tes dernières chroniques ici-même... )Nestor Almendros a écrit :Pour moi c'est pourtant clair: 4 avis en 10 jours pour le Almodovar, près d'une dizaine en 4 jours pour le Raimi. On voit nettement les préférences du "cinéphile" d'aujourd'hui qui n'est curieux que d'effets spéciaux et de films de genre. Je schématise volontairement mais c'est aussi parce que je le regrette: le contenu du forum se calque de plus en plus sur le box-office, je pensais que nous étions un noyau de spectateurs plus exigeant et plus indépendant de la masse...2501 a écrit : Pour Star Trek, blockbuster + série mythique, ça peut se comprendre.
Pour le Sam Raimi je vois pas le scandale franchement pour une fois qu'un bon film d'horreur peut avoir un succès public (sans bien sûr tutoyer les scores de Spider-Man, ça va, on est pas devant un gros film qui saoûlerait par sa com' avant même sa sortie).
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Re: Etreintes brisées (Pedro Almodovar, 2009)
Meuh non, faut pas dire ça.Nestor Almendros a écrit :Pour moi c'est pourtant clair: 4 avis en 10 jours pour le Almodovar, près d'une dizaine en 4 jours pour le Raimi. On voit nettement les préférences du "cinéphile" d'aujourd'hui qui n'est curieux que d'effets spéciaux et de films de genre. Je schématise volontairement mais c'est aussi parce que je le regrette: le contenu du forum se calque de plus en plus sur le box-office
J'avais été très surpris de découvrir que de nombreux forumeurs avaient été voir La Vie moderne, de Depardon, alors que ce n'est pas vraiment du ciné raccoleur.
Pour que les gens viennent poster leur avis sur des films qui sortent en salle, il faut soit créer la polémique, hors les premiers avis sont juste mitigés, soit être enthousiaste, ce qui n'est pas vraiment encore le cas.
Mis à part Alligator, les avis précédents sont plutôt "bof, bof, c'était pas si mal, mais c'était pas si terrible..."...
Franchement, ça donne envie de rebondir, ça? Et puis quand on parle d'un cinéaste espagnol, faut pas faire dans la nuance. Soit Almodovar est grand et il a commis une merde, soit Almodovar est grand et il a été à la mesure de son talent. Il pourrait aussi être médiocre, mais depuis le temps, ça se saurait.
Je vais voir ça lundi et si je ne suis pas content, je ne serais pas nuancé.
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Re: Etreintes brisées (Pedro Almodovar, 2009)
Je vais aller le voir aussi, même si j'ai une prédisposition tiède concernant Almodovar... je le connais très mal et les apparences de son univers ne m'aguichent pas plus que ça. Mais comme avec tout, j'irai au-delà des apparences et creuserai certainement le contenu de sa filmo à l'occasion... suite à un vrai coup de coeur, pourquoi pas !
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Re: Etreintes brisées (Pedro Almodovar, 2009)
Pareil. Il faudrait qu'il y ait une cohérence dans ton raisonnement, Nestor.Gounou a écrit :C'est marrant que tu dises ça : par hasard, tu ne te serais pas enquillé la plupart des gros patés français sortis ces deux derniers mois ? (pas un mal en soi, évidemment... mais compte tenu ton raisonnement, plus curieux est le fait d'en avoir tiré une partie conséquente de tes dernières chroniques ici-même... )Nestor Almendros a écrit : Pour moi c'est pourtant clair: 4 avis en 10 jours pour le Almodovar, près d'une dizaine en 4 jours pour le Raimi. On voit nettement les préférences du "cinéphile" d'aujourd'hui qui n'est curieux que d'effets spéciaux et de films de genre. Je schématise volontairement mais c'est aussi parce que je le regrette: le contenu du forum se calque de plus en plus sur le box-office, je pensais que nous étions un noyau de spectateurs plus exigeant et plus indépendant de la masse...
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Et même si j'adore Almodovar, ces 2 derniers films sont très loin de m'avoir convaincu donc c'est bien possible qu'au final le Sam Raimi soit plus satisfaisant que le Almodovar. Depuis "Tout sur Ma mère", Almodovar est devenu "incritiquable" par la presse française.
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
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Re: Etreintes brisées (Pedro Almodovar, 2009)
Ah ben voilà, ça bouge enfin !!
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Re: Etreintes brisées (Pedro Almodovar, 2009)
Quand Femmes au bord de la crise de nerfs est sorti en 1988, il y a eu un énorme succès dans le Paris branché de l'époque. Moi j'avais vu la bande-annonce et je m'étais dit mais qu'est-ce que c'est que ce truc La BA était vraiment curieuse, encore plus que le film, bref, je me suis dit qu'Almodovar n'était pas pour moi.Gounou a écrit :je le connais très mal et les apparences de son univers ne m'aguichent pas plus que ça.
Je m'y suis intéressé beaucoup plus tard, à cause de la musique. J'aimais beaucoup Luz Casal, dont il a utilisé quelques chansons dans ses films. Je me suis dit qu'il fallait quand même que je les vois.
J'ai commencé par Tout sur ma Mère et j'ai été séduit comme très rarement. Le générique (les génériques d'Almodovar sont tous grandioses)...le travelling de l'arrivée à Barcelone sur Tajabone d'Ismaël Lo
Et le sujet, justement. Ce qui est formidable chez Almodovar, c'est l'humanité toute belle, toute moyenne, toute simple, qu'il fait dégager des personnages les plus originaux.
J'ai vu tous ses films après et il n'y a rien à jeter, même si, au gré des sujets, on peut préférer les uns aux autres (moi c'est Hable con ella qui m'ennuie, alors qu'il est très apprécié). C'est très espagnol cela dit, dans les couleurs, l'outrance, la façon dont on peut parler de tout....Si jamais tu as déjà parlé de cul, de bouffe, de la guerre d'Espagne ou de politique en général avec des espagnols et que tu as aimé, tu devrais apprécier
Il ne faut pas bouder son plaisir:
Aimer les surprises, quelquefois assez grivoises:
Et aller au cinéma pour l'émotion avant tout:
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Re: Etreintes brisées (Pedro Almodovar, 2009)
Pour en terminer définitivement avec ce HS (car il y a pollution de topic: j'étais sûr de provoquer des réactions... ) je ne parlais pas de film réussi ou non (c'est subjectif) ni d'un titre en particulier (comme VALSE AVEC BACHIR, une exception qui a provoqué en effet pas mal de réactions) mais d'un élan certain et général des forumeurs de la section "ciné d'aujourd'hui" vers les mêmes genres de films, toujours, au dépend d'autres. Gounou a un peu raison, je pensais pas mal au cinéma français, systématiquement délaissé (on ne parle que des bouses à budget conséquent) mais pas que (des films anglais, d'Europe de l'Est, etc.). C'est une impression personnelle (de vieux conservateur aigri? ) qui ne me semble pas fausse, j'ai parfois l'impression en voyant la 1ère page du topic "classiques d'aujourd'hui", d'être sur un dérivé de Devildead ou Mad Movies, pour tout dire. Pour un forum de "cinéphiles", je trouve que cela limité. Après je ne crache pas sur ce genre de film (je vais voir le Raimi mardi, certainement) mais il n'y a pas que ça non plus!
Allez, retour au film d'Almodovar.
Allez, retour au film d'Almodovar.
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Re: Etreintes brisées (Pedro Almodovar, 2009)
Oui et puis si on pousse le raisonnement plus loin, qu'est-ce que c'est énervant ces "arbres qui cachent la forêt".
Un Almodovar systématiquement célébré au cinéma de plus en plus paresseux fait de l'ombre à, par ex, un Julio Medem plus inspiré et passionné/passionnant.
D'ailleurs, ces Etreintes brisées ressemblent étrangement à une version bourgeoise léthargique du sublime Lucia y el sexo.
Un Almodovar systématiquement célébré au cinéma de plus en plus paresseux fait de l'ombre à, par ex, un Julio Medem plus inspiré et passionné/passionnant.
D'ailleurs, ces Etreintes brisées ressemblent étrangement à une version bourgeoise léthargique du sublime Lucia y el sexo.