Terrence Malick

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Vic Vega
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Message par Vic Vega »

Jordan White a écrit :Pour le coup je ne sais pas trop quoi en penser. Je suis tout à fait circonspect, je m'attendais à un tout autre sujet. Cela dit étant donné l'immense talent du réalisateur, j'attends d'avoir de plus amples informations. Mais je reste surpris.
En quoi c'est surprenant de la part d'un cinéaste qui pendant sa longue absence avait aussi en chantier une adaptation de l'Avare? Ca me paraît déjà plus dans ses cordes que Molière.
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John T. Chance
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Message par John T. Chance »

j'attends que le film soit tourné... :oops: j'ai appris à me méfier.
passe me voir du côté du rio grande, petite...
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John Anderton
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Message par John Anderton »

Pour le coup, un tel sujet venant de Malick, ne me surprend pas du tout. Alléchant, ça, c'est clair. :wink:
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-Kaonashi-
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Message par -Kaonashi- »

ça ne fait que le 4e ou 5e projet que l'on attribut à Terrence Malick depuis la sortie de La Ligne rouge...

Franchement j'adorerais que Malick refasse un film. Que ce soit sur le Che (sujet qui ne m'intéresse guère à la base, surtout que ça veut dire présence de musique cubaine, et là aïe mes oreilles :x :? ), donc que ce soit ça ou autre chose, je m'en fous j'irais les yeux fermés.


Mais vu le rythme de croisière du lascar, je préfère ne pas me faire d'illusion...
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Goret
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Message par Goret »

Etant donné le talent de Malick, on ne peut qu'être heureux qu'il décide de tourner un autre film (surtout vu le nombre très restreint d'oeuvres à son actif).

Le sujet, en fin de compte, ne me surprend pas tellement de la part de Malick. Guevarra est devenu une icône populaire, mais il était aussi un homme politique en marge, qui, en fin de compte, a refusé de rester dans le système, et est mort les armes à la main. Peut-être pas si éloigné du rêveur de The Thin Red Line, ou du couple en fuite de Badlands (pas encore vu Days Of Heaven :( ).

Puis, on devrait avoir des belles images, avec la forêt bolivienne. ;)

Là où j'ai un doute, c'est sur le format du film. La vie du Che est pour le moins bien remplie, et je ne sais pas si Malick parviendra à tout relater dans un format "commercialisable".
dortmunder
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Message par dortmunder »

Les Moissons du ciel (Days of heaven) 1979 Terrence Malick

Comme toutes les oeuvres de Malick, ce film perd de sa saveur sur un écran de salon et mérite vraiment une projection cinéma.
Beaucoup de plaisir néanmoins à revoir ce Bonnie & Clyde écologiste et naturaliste, dont chaque plan est un hymne à la nature et d'une beauté à couper le souffle.
Malick interrompt régulièrement le fil du récit par des images d'immensités naturelles et d'animaux, pour surligner l'intrigue et nous faire prendre conscience que la comédie humaine est anodine, comparée à sa place dans l'univers.
Belle reconstitution de la vie agricole du début du 20ème siècle et coup de chapeau pour le réalisme des engins motorisés de l'époque (machines agricoles, avions, trains....).
Ca va faire grincer des dents, mais je trouve que le jeune Richard Gere s'en tire honorablement dans ce film.
Tu peux la secouer tant que tu veux, la dernière goutte est toujours pour le pantalon. Vieux proverbe
Max Schreck
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Message par Max Schreck »

dortmunder a écrit :Les Moissons du ciel (Days of heaven) 1979 Terrence Malick

(...)
Ca va faire grincer des dents, mais je trouve que le jeune Richard Gere s'en tire honorablement dans ce film.
Bin non, moi ça me convient tout à fait comme remarque. Je trouve que Gere est un excellent acteur qui compte vraiment d'excellents films et d'excellentes prestations dans sa carrière (Days of heaven, Breathless, Cotton club, Yanks, Rhapsodie en août...

C'est peut-être à partir de Pretty woman qu'il est devenu moins intéressant, mais sinon, j'ai beaucoup de sympathie pour les choix qu'il a fait auparavant.
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AtCloseRange
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Message par AtCloseRange »

Max Schreck a écrit :
dortmunder a écrit :Les Moissons du ciel (Days of heaven) 1979 Terrence Malick

(...)
Ca va faire grincer des dents, mais je trouve que le jeune Richard Gere s'en tire honorablement dans ce film.
Bin non, moi ça me convient tout à fait comme remarque. Je trouve que Gere est un excellent acteur qui compte vraiment d'excellents films et d'excellentes prestations dans sa carrière (Days of heaven, Breathless, Cotton club, Yanks, Rhapsodie en août...

C'est peut-être à partir de Pretty woman qu'il est devenu moins intéressant, mais sinon, j'ai beaucoup de sympathie pour les choix qu'il a fait auparavant.
et je rajouterai Looking For Mr Goodbar, Officier et Gentleman et Affaires Privées. Et pour les films récents, il est très bien dans Dr T et Les Femmes.
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Profondo Rosso
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Message par Profondo Rosso »

Les Moissons du Ciel de Terence Malick (1978)

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Un quasi chef d'oeuvre de plus pour Malick. Un triangle amoureux des plus étranges brassée à des thèmes sur la travailleurs errants dans l'amérique du début du siècle, l'industrialisation massive de l'agriculture qui vient s'imposer sur les traditions... La narration un peu lache et vaporeuse habituelle chez Malick est transcendée la mise en image fabuleuse, vues majestueuses des champs de blé à pertes de vues portées par la photo surnaturelle de Nestor Almendros sur une des musiques les plus lyriques de Ennio Morricone. La nature est filmée dans toute sa beauté simple par Malick, foisonnante et menançante à la fois, constamment en rapport avec l'état d'esprit des personnages. pratiquement tout les plans du films pourraient faire figures de tableaux en mouvement avec certains moments juste stupéfiants comme l'attaque de sauterelles où l'incendie des cultures. Richard Gere dans le meilleur rpole de sa carrière et de loin, et un Sam Shepard beaucoup plus doux et fragile que dans nombres de ses rôle à venir. 5,5/6
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Jeremy Fox
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Re: Terrence Malick

Message par Jeremy Fox »

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Les Moissons du ciel (Days of Heaven, 1978)

1916, Suite à une rixe qui l’oppose à son contremaître, Bill (Richard Gere) est renvoyé de l’usine dans laquelle il travaillait. En compagnie de Linda, sa sœur de 12 ans et Abby (Brooke Adams), sa petite amie, il part pour le Texas. Ils trouvent tous trois à être employé pour la durée des moissons dans une immense ferme dirigée par le jeune et riche Chuck (Sam Shepard). Ce dernier, atteint d’une maladie incurable, sait ses jours comptés. Il n’en tombe pas moins amoureux d’Abby. Bill ayant appris la vérité à propos de la mort prochaine du propriétaire et souhaitant améliorer son sort autrement qu’en ayant à trimer du lever au coucher du soleil, pousse Abby à l’épouser sachant qu’ils pourraient récupérer l’héritage peu de temps après…

A la lecture du sujet, on pourrait facilement se méprendre sur le ton du film ; noir, glauque, misérabiliste ? Ceux qui connaissent le cinéma de Terrence Malick imaginent en revanche très bien que ça ne devrait pas être le cas ; ce en quoi ils ont évidemment raison. En poète élégiaque de l’image, avec sa mise en scène d’un magnifique lyrisme contemplatif, il nous offre au contraire une symphonie visuelle et sonore stupéfiante de beauté. C’est à travers le regard de Linda, à l’aide de sa voix off rocailleuse si spéciale qu’il nous est donné de suivre cette tragique histoire d’amour sur fond de conditions de travail harassante et d’évolution du machinisme avec l’arrivée de la révolution industrielle. Son jeune âge lui faisant dédramatiser les faits par sa saine philosophie de vivre pleinement l’instant présent, Linda est encore empreinte d’innocence mais possède dans le même temps un sacré culot par son étonnante franchise. C’est ce décalage entre ce qu’il se passe à l’écran et comment tout ceci est retranscrit par Linda qui donne aussi à cette œuvre ce ton si particulier et qui permet à Malick ne pas juger le comportement de ses protagonistes, Richard Gere et Brooke Adams interprétant pourtant des ‘prolétaires’ ayant besoin d’améliorer leurs conditions de vie par tous les moyens, même les moins glorieux ; ils n’en demeurent pas moins à nos yeux un couple très touchant, tout autant que celui que forme Brooke Adams avec Sam Shepard, les trois comédiens s’avérant exceptionnels.

En même temps que l’évolution de ce triangle amoureux, nous assistons à un admirable tableau documentaire sur le travail dans les grandes fermes de l’Ouest américain au début du 20ème siècle avec ses moments de dur labeur, ses instants de bonheur festifs, ses fléaux (insectes, incendie…), son rythme journalier… Aucun ennui ni didactisme dans cet aspect anti narratif puisque Malick possède un souffle lyrique qui balaie le tout. De plus, dans son constant souci de perfection (son tournage a duré plus d’une année pour un film d’une durée ne dépassant pas l’heure et demie), il a pleinement réussi à rythmer son film à la perfection avec l’aide d’un montage jamais redondant, de thèmes discrets et néanmoins sublimes d’Ennio Morricone et d’une somptueuse photographie (justement oscarisée) aux teintes chaudes et mordorées signée Nestor Almendros. Un régal que ces images de champs de blé à perte de vue bercés par le vent, de couchers de soleil, de reflets et scintillements sur la rivière, de sublimes gros plans sur les visages aussi, tout simplement.

Après La Ballade sauvage (Badlands) en 1973, odyssée sanglante d’un couple en cavale, cet ancien professeur de philosophie ne déçoit pas ses fans de la première heure en signant cinq ans après avec Days of Heaven une deuxième brillante réussite. Il est dès lors considéré comme l’un des réalisateurs les plus doués de sa génération ; il a d’ailleurs confirmé cette réputation de la plus éclatante des manières en 1998 (La Ligne Rouge) puis en 2005 (Le Nouveau Monde). Quatre films, quatre chefs-d'oeuvre.

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cinephage
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Re: Terrence Malick

Message par cinephage »

La photographie de ce très beau film me fait beaucoup penser aux tableaux d'Andrew Wyeth, qui me paraissent explorer la même veine lyrique de l'Amérique rurale...
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Qu'en penses-tu, Jeremy, toi qui as encore l'image du film fraichement en mémoire ??
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Jeremy Fox
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Re: Terrence Malick

Message par Jeremy Fox »

Je ne connaissais pas ce peintre ; c'est absolument magnifique et ça ne m'étonnerait pas en effet que l'une des inspirations de Malick et d'Almendros provienne d'ici. Le deuxième tableau y fait immédiatement penser ainsi que le dernier, une vue de paysages de l'intérieur d'une maison avec le rideau soulevé par le vent. Ressemblance assez flagrante sur ces deux exemples.
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Re: Terrence Malick

Message par homerwell »

Dans le mille ! Ce tableau a directement servi à faire l'affiche, ainsi qu'un autre de Hopper sur lequel il a été superposé.
Voici mes sources : http://www.cineclubdecaen.com/realisat/ ... duciel.htm
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Re: Terrence Malick

Message par homerwell »

Voici l'affiche

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cinephage
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Re: Terrence Malick

Message par cinephage »

Effectivement, avec l'affiche, ça devient flagrant. :D
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