Les Prédateurs (Tony Scott - 1983)
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Les Prédateurs (Tony Scott - 1983)
Encore un petit bijou des années 80 réalisé par un Tony Scoot en pleine possession de ses moyens. The hunger est un film moderne qui n'a pris aucune ride, un thriller sur fond de saphisme d'une intrigante beauté. Le film s'ouvre façon clippesque sur la musique du groupe gothique Bauhaus, façon expérimentale en juxtaposant des images de night club très new wave, Catherine Deneuse et son acolyte incarné par Davis bowie recherchent des proies pour un délire au delà du simple échangisme.
Le couple est en effet un couple de vampire moderne et d'ailleurs à ce sujet là, il n'est jamais mentionné le mot vampire comme un autre classique nommé " Near Dark"
Ces vampires modernes sont classieux, amateurs de musiques classique et de champagne et vivent dans un magnifique loft côté central Park.Tout irait pour le mieux si son mari Blaylock n'était pas arrivé à bout de course, en effet il commence a manquer de " temps" et le voilà atteint de sénilité plus rapidement que prévu, Myriam ne peut rien faire et laisse son mari à sont triste sort, plus tard elle rencontrera le médecin avec qui son mari voulait avoir un entretien, personnage joué par Susan Sarandon dont elle veut en faire sa nouvelle compagne.
Ce film est d'une très grande modernité pour 1982 le film passerait aisément pour un film plus récent, la réalisation de Tony Scott est encore une fois pleine de modernité et l'on s'étonne dès lors de voir son orientation par la suite notamment avec un film comme Top Gun qui s'éloigne complètement des terres sur lesquelles Scott débutait. Chaque plan du film semblent être composé comme un tableau, le chef opérateur n'hésitant à sous exposer les images pour en faire une aimable toile de maitre. Ce film est également une grande première pour un film aussi "commercial" il porte l'étendard - mais peut-être est-ce juste un point négligeable de l'histoire - de film gay, pour l'époque il fallait osé alors que la sombre ombre du sida n'était pas encore sous les feux de la rampe. Le film n'est jamais kitsch et se permet de grandes envolées lyriques souligné par l'impact de la musique électro de Michel Rubini. Ce film est un classique et de loin le meilleur avec Domino de Tony Scott
Le couple est en effet un couple de vampire moderne et d'ailleurs à ce sujet là, il n'est jamais mentionné le mot vampire comme un autre classique nommé " Near Dark"
Ces vampires modernes sont classieux, amateurs de musiques classique et de champagne et vivent dans un magnifique loft côté central Park.Tout irait pour le mieux si son mari Blaylock n'était pas arrivé à bout de course, en effet il commence a manquer de " temps" et le voilà atteint de sénilité plus rapidement que prévu, Myriam ne peut rien faire et laisse son mari à sont triste sort, plus tard elle rencontrera le médecin avec qui son mari voulait avoir un entretien, personnage joué par Susan Sarandon dont elle veut en faire sa nouvelle compagne.
Ce film est d'une très grande modernité pour 1982 le film passerait aisément pour un film plus récent, la réalisation de Tony Scott est encore une fois pleine de modernité et l'on s'étonne dès lors de voir son orientation par la suite notamment avec un film comme Top Gun qui s'éloigne complètement des terres sur lesquelles Scott débutait. Chaque plan du film semblent être composé comme un tableau, le chef opérateur n'hésitant à sous exposer les images pour en faire une aimable toile de maitre. Ce film est également une grande première pour un film aussi "commercial" il porte l'étendard - mais peut-être est-ce juste un point négligeable de l'histoire - de film gay, pour l'époque il fallait osé alors que la sombre ombre du sida n'était pas encore sous les feux de la rampe. Le film n'est jamais kitsch et se permet de grandes envolées lyriques souligné par l'impact de la musique électro de Michel Rubini. Ce film est un classique et de loin le meilleur avec Domino de Tony Scott
- Colqhoun
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Re: The Hunger (Tony Scott, 1982)
Domino est probablement le pire film de Scott, mais je suis d'accord avec toi pour dire que The Hunger est un très beau film.The_Thing a écrit :Ce film est un classique et de loin le meilleur avec Domino de Tony Scott
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Re: The Hunger (Tony Scott, 1982)
Tu fais bien de le préciser parce que les quelques images que j’ai vu ici et là laisse plus augurer une mocheté typique des 80’s. Je reste quand même très curieux de voir la chose, l’approche moderne du vampirisme du roman de Strieber m’ayant tout à fait emballé.Colqhoun a écrit :The Hunger est un très beau film.
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Re: The Hunger (Tony Scott, 1982)
Le seul souvenir que j'en ai c'est que ça clope beaucoup... Mais les volutes de fumées en contre jour c'est très esthétique !
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Re: The Hunger (Tony Scott, 1982)
C'est un film que j'aimais beaucoup et qui m'avait vraiment fasciné quand je l'avais découvert enfin à travers des photos et son affiche (et même sa BO) et ensuite en le voyant plusieurs fois à la télé. Je crois que j'avais vraiment été même plus touché par le côté glamour, par le sujet (ne plus vieillir) que par le côté cul qui était très quand même bien prononcé pour un film avec de telles stars. Evidemment quand je l'avais revu plus agé, la scène entre les deux grandes Madames sur du Délibes m'avait plus frappé par son audace.
Une autre chose était restée en mémoire, c'est l'immeuble - Hôtel particulier dans lequel ils vivaient dans Manhattan. Un immeuble sublime, superbement décoré immense et grandiose entièrement à eux sur plusieurs étages qui gardaient tous les secrets de Myriam Blaylock. En plus ils avaient un ascenseur privé pour eux tout seul. Si c'était pas la classe ça!
J'ai le DVD, je revois le film de temps en temps avec nostalgie (Deneuve n'a jamais été aussi belle au cinéma, ce qui n'est pas peu dire), mais il faut quand même avouer qu'il y a pas mal de choses qui passe plutôt mal aujourd'hui : Tout l'esthétisme pub, avec l'éclairage bien forcé à travers les fenêtres, les rideaux qui virvoltent au ralenti, les colombes à travers ces mêmes rideaux aussi au ralenti (on se demande un peu ce qu'elles foutent là en liberté), l'érotisme chicos légèrement nunuche... Bref, je ne sais pas comment tout ça peut être ressenti par ceux qui découvrent le film aujourd'hui, mais il est possible qu'ils aient qq petits sourires moqueurs. En fait, c'est surtout sur ce point que le pêche maintenant, car pour ce qui est du scénar, il reste vraiment intéressant et a une véritable cohérence dans son style et sa mise en scène (il y a peu de dialogues, ce qui renforce le côté très froid de tout le film) même si on pourra lui reprocher qq flottements qui font que certaines personnes trouvaient (et trouveront sans doute encore aujourd'hui) le film un peu ennuyeux. Pour ma part, même s'il m'agace par certains points, je le revois toujours avec beaucoup d'intéret teinté de nostalgie.
Une autre chose était restée en mémoire, c'est l'immeuble - Hôtel particulier dans lequel ils vivaient dans Manhattan. Un immeuble sublime, superbement décoré immense et grandiose entièrement à eux sur plusieurs étages qui gardaient tous les secrets de Myriam Blaylock. En plus ils avaient un ascenseur privé pour eux tout seul. Si c'était pas la classe ça!
J'ai le DVD, je revois le film de temps en temps avec nostalgie (Deneuve n'a jamais été aussi belle au cinéma, ce qui n'est pas peu dire), mais il faut quand même avouer qu'il y a pas mal de choses qui passe plutôt mal aujourd'hui : Tout l'esthétisme pub, avec l'éclairage bien forcé à travers les fenêtres, les rideaux qui virvoltent au ralenti, les colombes à travers ces mêmes rideaux aussi au ralenti (on se demande un peu ce qu'elles foutent là en liberté), l'érotisme chicos légèrement nunuche... Bref, je ne sais pas comment tout ça peut être ressenti par ceux qui découvrent le film aujourd'hui, mais il est possible qu'ils aient qq petits sourires moqueurs. En fait, c'est surtout sur ce point que le pêche maintenant, car pour ce qui est du scénar, il reste vraiment intéressant et a une véritable cohérence dans son style et sa mise en scène (il y a peu de dialogues, ce qui renforce le côté très froid de tout le film) même si on pourra lui reprocher qq flottements qui font que certaines personnes trouvaient (et trouveront sans doute encore aujourd'hui) le film un peu ennuyeux. Pour ma part, même s'il m'agace par certains points, je le revois toujours avec beaucoup d'intéret teinté de nostalgie.
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Re: The Hunger (Tony Scott, 1982)
Niveau pire film j'aurais tendance à placer Top Gun et Days of thunder sur le podium du plus mauvais film, Domino par contre est d'une audace visuelle de tous les instant, je pense que ce film va bien vieillir et sa réalisation restera moderne dans 20 ans.Colqhoun a écrit :Domino est probablement le pire film de Scott, mais je suis d'accord avec toi pour dire que The Hunger est un très beau film.The_Thing a écrit :Ce film est un classique et de loin le meilleur avec Domino de Tony Scott
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Re: The Hunger (Tony Scott, 1982)
C'est pas de l'audace visuelle, c'est de la bouillie.
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Re: The Hunger (Tony Scott, 1982)
J'ai un certain respect pour le côté totalement déglingué (en termes visuels et narratifs) de Domino, film totalement outsider dont l'échec critique et commercial était au fond prévisible. Qu'on aime ou pas, Tony Scott a une vraie patte et a vraiment gagné en audace avec les années (personne n'ose utiliser les longues focales aussi souvent que lui, avec tous les avantages et inconvénients que àa suppose).
Par comparaison Top Gun (que je n'ai d'ailleurs jamais vu) m'a beaucoup plus l'air d'un film de yes-man compétent mais parfaitement interchangeable. Donc oui, respect pour Domino et surtout Man on fire (mon Scott préféré parmi ceux que j'ai vus), et curiosité pour ces Prédateurs que je verrai bien un jour.
Par comparaison Top Gun (que je n'ai d'ailleurs jamais vu) m'a beaucoup plus l'air d'un film de yes-man compétent mais parfaitement interchangeable. Donc oui, respect pour Domino et surtout Man on fire (mon Scott préféré parmi ceux que j'ai vus), et curiosité pour ces Prédateurs que je verrai bien un jour.
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Re: The Hunger (Tony Scott, 1982)
Il faudrait que je m'achète le DVD pour voir ce que j'en penserais aujourd'hui. Un de mes films préférés des années 80 et l'une des rares grandes réussites de Tony Scott. C'est chic, émouvant (l'attente de Bowie et son vieillissement). Jamais Deneuve n'a été aussi bien filmée. On peut dire que l'esthétique du film est toc mais je trouve le film très élégant et finalement relativement éloigné (malheureusement?) de ce que fera Tony Scott par la suite. Enchaîner avec Top Gun, il fallait quand même le faire.
A revoir néanmoins pour en faire une évaluation plus actuelle.
Quelqu'un sait ce que vaut la série tirée du film?
A revoir néanmoins pour en faire une évaluation plus actuelle.
Quelqu'un sait ce que vaut la série tirée du film?
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https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
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Re: The Hunger (Tony Scott, 1982)
J'ai vu 3 épisodes de la première saison. Une catastrophe.AtCloseRange a écrit : Quelqu'un sait ce que vaut la série tirée du film?
La série n'a aucun rapport direct avec le film. On n'y parle pas de vampires... ou alors j'ai pas compris le rôle de David Bowie qui y fait de la figuration.
A éviter, c'est du niveau d'une mauvaise idée filmée avec les pieds et montée au sécateur.
J'avais aussi beaucoup aimé le film de Scott à l'époque.
Qu'en reste-t-il aujourd'hui ?
J'ai mis depuis plusieurs années le dvd zone 1 dans mes achats à faire... mais j'arrive pas à me décider.
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Re: The Hunger (Tony Scott, 1982)
J'ai peur que ce ne soit l'inverse ! La mise en scène de Scott dans ce film risque de vieillir très, très vite.The_Thing a écrit :Niveau pire film j'aurais tendance à placer Top Gun et Days of thunder sur le podium du plus mauvais film, Domino par contre est d'une audace visuelle de tous les instant, je pense que ce film va bien vieillir et sa réalisation restera moderne dans 20 ans.Colqhoun a écrit : Domino est probablement le pire film de Scott, mais je suis d'accord avec toi pour dire que The Hunger est un très beau film.
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Re: The Hunger (Tony Scott, 1982)
C'est The_Thing qui a raison.
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
(Vincent Colonna)-
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Re: The Hunger (Tony Scott, 1982)
Je ne sais pas
Si la vie réelle est un chaos, en revanche une terrible logique gouverne l'imagination.
Ôtez le mensonge vital à un homme moyen, vous lui ôtez le bonheur, du même élan.
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Re: The Hunger (Tony Scott, 1982)
A la rigueur pourquoi pas.
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Re: The Hunger (Tony Scott, 1982)
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Les Prédateurs (The Hunger, 1983)
New York, 1983. La belle et élégante Miriam Blaylock (Catherine Deneuve) mène une vie luxueuse et oisive. En réalité âgée de plus de 3000 ans, elle doit boire du sang humain pour se préserver des atteintes du temps. Pour ce faire, elle utilise un petit pendentif en forme de clé d'Ânkh qu'elle porte autour du cou, et qui dissimule une lame acérée lui permettant de trancher le cou de ses victimes. Elle a offert, 300 ans auparavant, l’immortalité à son mari, John Blaylock (David Bowie). Cependant, si elle peut donner l’immortalité à ceux et celles qu’elle choisit, elle ne peut leur garantir de les aimer toujours. Or, l'amour est l'ultime ingrédient de l'alchimie qui leur assure de ne pas vieillir. Après 3 siècles de vie commune et heureuse, John Blaylock commence à ressentir la réalité d’un vieillissement accéléré qui ne s’arrête plus, sans pour autant entraîner sa mort. En effet, Miriam est tombée sous le charme de Sarah Roberts (Susan Sarandon), médecin spécialiste du vieillissement, laquelle accède à une notoriété nouvelle grâce à son dernier ouvrage.
Avant de se fourvoyer dans les blockbusters motorisés et stroboscopiques, Tony Scott fait ici preuve déjà d'une maîtrise exceptionnelle, pour mettre en scène son premier mais certainement meilleur film (on a même du mal à le croire). Non content d’avoir un casting de choc, le frère de Ridley (dont on sent l’influence à chaque plan), s'offre une superbe intrigue tirée d’une nouvelle de Withley Streiber, belle mais aussi sombre et macabre, ce qui a dû contribuer dans l'échec du film à sa sortie. Il dilate son histoire au possible pour mieux imposer son esthétique sophistiquée et glacée. Travellings omniprésents, montage frénétique ou valse de ralentis soignés, lumière diffuse, filtres bleus ou orangés, clairs obscurs tranchés, rideaux qui volent au vent, colombes blanches filmées au ralenti, cigarettes incessamment consumées, tant pis si ce parti pris esthétique tranché frôle parfois le kitsch 80's, mais cette overdose visuelle veut, avant tout, susciter le plaisir de l’image chez le spectateur dans un rapport quasiment érotique. À la base, c'est Alan Parker, auréolé du succès de Fame, qui a été contacté par le producteur Richard Shepherd. Mais Parker lui suggère et le convainct d'offrir la réalisation au frère Scott, alors réalisateur de pubs et de clips. Devenu avec le temps un film majeur du cinéma américain des années 80, Les Prédateurs est à la fois un film-phare du mouvement gothique, et une œuvre culte du cinéma fantastique et du cinéma gay. Il fait d'ailleurs partie des films qui ont assuré à Catherine Deneuve le statut (apprécié par l'actrice selon ses dires) d'icône lesbienne. Il comprend en effet une torride scène d'érotisme saphique entre elle et Susan Sarandon, d'une rare délicatesse, et devenue célèbre en partie grâce à l'utilisation de l'opéra "Lakmé" de Léo Delibes.
Car la musique est très présente. "Trio" de Schubert (que l’on peut également entendre dans Barry Lyndon) ou "Gibet" de Ravel, la musique classique a une fonction mémorielle réveillant chez John les souvenirs de sa vie passée, dans l’ère des Lumières, s'enchaînant après un déluge de musique contemporaine toute en notes synthétiques et assourdissantes. Dualité entre l’Eros et le Thanatos, la musique est aussi bien vecteur d’innamoramento que porteuse de mort (tache de sang apparaissant en surimpression sur une partition lorsque John tue l'élève).
En intégrant la dimension homosexuelle au film, Tony Scott n’invente rien. Il inscrit son film dans la tradition des histoires de vampires qui, dès Dracula, ne cessent de jouer avec une homosexualité plus ou moins latente. Il ne donne cependant plus une image totalement névrosée et refoulée du lesbiannisme. Le dernier plan où
En intégrant la dimension homosexuelle au film, Tony Scott n’invente rien. Il inscrit son film dans la tradition des histoires de vampires qui, dès Dracula, ne cessent de jouer avec une homosexualité plus ou moins latente. Il ne donne cependant plus une image totalement névrosée et refoulée du lesbiannisme. Le dernier plan où
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Démarrant sur le couple Blaylock dans un nightclub où le groupe de rock gothique Bauhaus nous joue son "Bela Lugosi's dead" (clin d'œil à un des plus célèbres interprètes de films de vampire), Les Prédateurs redonne aussi du sang neuf au genre horrifique. Il fait apparaître à l’écran une nouvelle génération de vampires plus spleenétiques que sanguinaires. Si le vampire new wave drague toujours ses victimes la nuit, exit crucifix, ail et dents crochues. Il a aussi la liberté de vivre le jour. Humanisés, ces nouveaux prédateurs ont de fait une conscience beaucoup plus accrue du temps qui ne cesse de les tirailler tout au long du film. Leur immortalité est même mise en péril. Le film est aussi en phase avec son époque ; en grattant derrière la sophistication de la mise en scène, on devine sans peine l'allégorie du Sida, le AIDS tout juste baptisé ainsi en 1983. Cela se représente à travers le dépérissement subit par le personnage incarné par David Bowie (excellent travail de Dick Smith, responsable des prothèses de vieillissement), l’incompréhension des médecins, l’obsession du sang qui apparaît en insert lors de la scène d’amour entre Deneuve et Sarandon, etc.
Ainsi et comme souvent avec les vampires, il s'agit d'une histoire d'amour où l’envoûtement des décors s’unit à la désincarnation des personnages, poursuivis par des rêves refoulés d’éternité et de rédemption. Cette fable très réussie donc, et chargée de couleurs, ne sombre pas pernicieusement dans le simple effet de style et la noirceur gothique dénués de sens. Quant à la séduction vampirique, elle a très bien marché sur moi ; je reste toujours aussi absorbé et envoûté devant ce génial polaroïd d'une époque. Eighties, certes, mais très classieux.
Dernière modification par Major Tom le 2 juil. 09, 16:18, modifié 5 fois.