Clint Eastwood

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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MJ
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Message par MJ »

Le moins bon Eastwood.
Un thriller qui a quand même certaines qualités.
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tewoz
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Message par tewoz »

MJ a écrit :Le moins bon Eastwood.
Un thriller qui a quand même certaines qualités.
Le moins bon je sais pas, mais en tout cas je l'ai trouvé particulièrement mauvais... Grosse deception pour ma part, même si ca fait toujours plaisir de voir Clint.
Vous venez de lire un message de tewoz, ca vous a pas rendu plus intelligent, mais ca aurait pu...
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Vazymollo
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Message par Vazymollo »

Memento a écrit :Créance de sang : un petit Eastwood, pour ma part, même si au bout du compte ça ce laisse voir sans déplaisir.
Pareil.
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C'est vraiment un thriller classique où on se dit : "Oh non, c'est pas lui quand même", et puis en fait si...
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Zelda Zonk
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Message par Zelda Zonk »

Vazymollo a écrit :
Memento a écrit :Créance de sang : un petit Eastwood, pour ma part, même si au bout du compte ça ce laisse voir sans déplaisir.
Pareil.
Spoiler (cliquez pour afficher)
C'est vraiment un thriller classique où on se dit : "Oh non, c'est pas lui quand même", et puis en fait si...
Spoiler (cliquez pour afficher)
oui, d'ailleurs le coup du "Noone", les non-anglophones ont pas dû le voir venir :P
Nimrod
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Message par Nimrod »

Memento a écrit :Créance de sang : un petit Eastwood, pour ma part, même si au bout du compte ça ce laisse voir sans déplaisir. L'intrigue est trop tirée par les cheveux et certains passages frolent le grotesque (la fin, notamment, qui n'est pas sans rappeler celle des Nerfs à vif). Un film qui n'a pas le côté punchy, "brute de pomme" et rentre-dedans d'un Inspecteur Harry (peu de scènes d'action finalement), et qui joue un peu trop sur les codes du genre Thriller, sans véritable originalité (les ficelles sont un peu grosses quand même, et faciles à déméler).
Un très bon bouquin de Connelly, par contre.
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MJ
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Message par MJ »

Bronco Billy de Clint Eastwood
Drôle, rythmé, touchant dans sa mélancolie. Clariement dans le haut du panier Eastwood tant j'y ai pris du plaisir.
Et toujours une joie de re-voir l'inénarable trogne du Scatman Crothers.

8/10 sans complexes. :)
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Nestor Almendros
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Message par Nestor Almendros »

JUGE COUPABLE de Clint Eastwood

Révision presque totale pour ce film que j'avais vu sur Canal+ à l'époque et qui ne m'avait pas du tout emballé. Vu aujourd'hui je me rends compte que l'important n'est pas l'intrigue policière (pseudo pitch de téléfilm) mais que c'est à la fois une atmosphère et surtout le portrait d'un journaliste atypique, sur le fil du rasoir. Un homme à femmes, ex alcoolique, qui avance au cas par cas, avec son flair de journaliste. Tout ça mélangé donne pas mal d'humour et de dérision, face au condamné et à sa prison décrits sobrement. Le dernier quart d'heure n'est pas mémorable, un peu expédié niveau script (l'intrigue téléfilmesque revient au galop), mais l'ensemble n'est quasiment jamais ennuyeux (quelques minutes en trop, peut-être) et recèle de jolies scènes. Très agréable, mais beaucoup moins ambitieux que la majorité de ses autres films...
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Message par bruce randylan »

et une chouette chanson de Clint à la fin :)
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Message par Judyline »

Les pleins pouvoirs (Absolute power) de Clint Eastwood (1997)
7,5/10

Un cambrioleur (Clint Eastwood) a vu un homme tuer… un homme qui n’est autre que le président des Etats-Unis himself (un Gene Hackman parfait, tout en sourires et hypocrisie) : voilà le résumé très résumé et très accrocheur de ce film tiré d’un roman de David Baldacci (un auteur dont je dévore en général les livres qui me passent sous la main) et mis en scène par Clint Eastwood. Et encore une fois, Clint Eastwood me captive aussi bien devant que derrière la caméra. Il a beau avoir bien vieilli depuis les ‘Inspecteur Harry’, il a toujours ce même dynamisme et cette même présence à l’écran.

Le film est arrivé à me surprendre, grâce à de nombreuses scènes passionnantes, mais aussi grâce à une trame bien ficelée. Je m’attendais peut-être à un peu plus d’acharnement de la part du personnage principal (surtout dans la première partie)… et pourtant je ne suis aucunement déçue par le déroulement des évènements.

Encore un film signé Eastwood, encore une réussite (j’ai pas encore eu l’occasion de voir un film qui ne le serait pas…)
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AtCloseRange
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Message par AtCloseRange »

J'avais oublié de parler du grand plaisir que je prends à regarder ce Eastwood considéré comme "mineur" qu'est Jugé Coupable. Bon, vu que c'est adapté d'un bouquin (sans doute pas terrible), Eastwood se doit de le respecter un peu d'où une dernière partie sans grand attrait mais avant, c'est un feu d'artifice de scènes insolites, un festival Eastwood, des scènes anthologiques avec James Woods, des regards qui en disent long avec Denis Leary, une viste au zoo au galop, un Michael McKean hilarant en révérend sournois. Malgré ses défauts indéniables, je crois que je le préfère à "Impitoyable" ou " Million Dollar Baby".
Jouissif.
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Clint Eastwood

Message par Max Schreck »

J'ai achevé ma grande retrospective Clint Eastwood, que je me suis efforcé de faire chronologiquement. Ce parcours a été passionnant à vivre, de découvertes tardives (Pale rider, Bird, Madison) en revoyures jouissives (Josey Wales, Impitoyable, Un monde parfait). Il me manque encore La Sanction et Blood work en ce qui concerne ses réalisations, mais comme je ne les ai pas à disposition, je m'en tiendrai là.

Donc :

Play Misty for me (Un frisson dans la nuit), Clint, 1971
Enfin vu, histoire de faire le grand écart entre sa première réalisation et sa dernière. C'est juste génial. Un pitch du tonnerre, remarquablement traité grâce à une caractérisation très subtile des personnages, qu'il s'agisse de Dave Garver en homme pas toujours capable d'agir comme il le souhaiterait, ou d'Evelyn, campée par l'impressionnante Jessica Walter, dont la possession psychotique est rendue de façon terrifiante, certes, mais aussi pathétique. On partage tout à fait l'angoisse du protagoniste, du jour au lendemain complétement paniqué et ne sachant plus comment il a fait pour en arriver là. Eastwood filme ça admirablement, avec une grande liberté, un rythme qui sait se montrer nonchalent à l'occasion (ballades dans la forêt, descente au Monterey jazz festival, discussion avec le barman, malicieusement interprété par l'ami Don Siegel).
J'applaudis des deux pieds à cette réussite.


Kelly's heroes (De l'or pour les braves), Brian G. Hutton, 1970
Un film étonnant qui semble échapper à tout étiquettage. L'aspect mission commando, et les présences de Telly Savalas (que j'ai rarement vu aussi bon) et Donald Sutherland (hilarant en chef de tank illuminé) rappellent sans doute volontairement Les Douze salopards. On peut ainsi dire qu'on a affaire à un film de guerre redoutablement efficace, disposant de moyens souvent impressionnants. Andrew Marton assure la réalisation de seconde équipe, et les scènes de destruction et d'explosion sont particulièrement spectaculaires, en plus d'être visuellement très réussies. Le duel entre les deux tanks dans le village est un pur morceau d'anthologie.

Mais Kelly's heroes est également une comédie irrévérencieuse, décrivant une campagne militaire en totale déliquescence, avec une armée américaine minée par la confusion (l'artillerie qui tire sur ses propres troupes, un capitaine pistonné pressé d'arriver à Paris pour faire du shopping). L'appât du magot semble soudain donner une bonne raison de se battre, jusqu'à ce que cette opération qui devait etre secrète dégénère en impliquant les plus hauts gradés de l'état major. Et ce qui est vraiment balèze, c'est que ce mélange des tons se fait de façon très harmonieuse. Les situations peuvent tout à fait être excessives, elles ne sont jamais irréalistes ou cartoonesques (on pense inévitablement aux Rois du désert. Le summum de l'audace étant sans doute atteint lorsque les héros parviennent à associer le soldat nazi à leur combine pour faire sauter la porte de la banque ! Et la scène qui parodie les duels à la Leone lorsque Clint, Telly et Donald marchent de front vers le tank, est juste tordante.

Bref, j'ai été bluffé. Ça me donne envie de réévaluer Quand les aigles attaquent du même réalisateur, qui m'avait semblé un peu molasson.
DVD Warner vraiment magnifique.
Concernant ce film, je l'adore (et le trouve largement plus réussi que Quand les Aigles Attaquent). Souvenir d'enfance aussi, puisqu'il fait partie des films avec lesquels j'ai grandi, et j'ai toujours adoré sa galerie de personnages : Crapgame, Mulligan, Oddball (le cinglé étant mon préféré bien sûr), et bien sûr Big Joe et Kelly en fortes têtes. Interprétations remarquables, scénario impeccable, réalisation efficace... oui, une grande réussite du film de guerre et d'aventures.
Addis-Abeba a écrit :Moi aussi je préfère Kelly's Heroes, mais ils sont difficilement comparable, De l'or pour les braves étant par moment plus proche d'une parodie.
L'interprétation de Donald Sutherland dans ce film est un pur bonheur, j'adore :D
J'aime bien aussi son remake, Les rois du désert.
Major Tom a écrit :Sur le plan technique, j'ai trouvé que Brian G. Hutton se débrouillais mieux dans De l'Or..., alors que j'ai le souvenir de transparents foireux dans Quand les Aigles... ou d'anachronisme (ça se passe pendant la guerre de 39-45 et je me souviens qu'on voit un hélicopère!).
Sinon au niveau du genre, je trouve que De l'Or Pour les Braves peut quand même être classé comme film de guerre, à mon avis. Et historiquement il fonctionne (la façon dont sont montrés: la débâcle allemande, les décors crédibles -d'ailleurs tournés en Yougoslavie-, le nom des villes françaises, etc.)
takezo a écrit :Durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands s'intéressèrent à ce type d'appareils. Ils mirent notamment au point un hélicoptère léger de reconnaissance, le Flettner Fl 282 Kolibri, ainsi qu'un hélicoptère de transport bi-rotor, le Focke-Achgelis FA 223 Drache. Cependant, ces appareils furent très peu utilisés durant le conflit.
http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9licopt%C3%A8re

J'aime beaucoup Quand les Aigles, en particulier la sécheresse de la narration tout entière tournée vers l'action et pour la scène d'interrogatoire, théatrale mais parfaitement rythmée. Burton est impérial.
gnome a écrit :De l'or pour les braves est un film d'anthologie!
Voir des écrits enthousiastes à son encontre me donne envie de le revoir encore et encore... Je l'avais placé dans ma première liste au jeu des captures...
Un pur moment de bonheur... Et cette chanson du générique entêtante à souhait.
Je ne peux que plussoyer à tout ce qui a été dit!
Major Tom a écrit :Du même site :
[Au sujet de Quand les Aigles Attaquent]

L'hélicoptère allemand également détruit par les héros est une pure invention des scénaristes. La Luftwaffe posséda bien une escadrille d'hélicoptères mais seulement à partir de février 1945 et le modèle en était très différent (birotor)
:)

The Gauntlet (L'Epreuve de force), Clint Eastwood, 1976
Voilà un film d'action incroyablement bourrin, tant dans ses situations que dans ses dialogues pas vraiment châtiés, et qui profite du statut de pute du personnage de Sondra Locke pour en rajouter dans le vulgaire. Le couple qu'elle forme avec Eastwood prendra le temps de s'apprivoiser, jusqu'à véritablement s'apprécier. Le titre VF aurait pu être Le Canardé, tellement Clint s'en prend plein la gueule. Malpaso devait manifestement posseder un stock de munitions en passe d'être périmées qu'il fallait utiliser au plus vite.
La mise en scène est parfois un peu torchée, on sent que Clint n'est pas toujours très inspiré dans les scènes de poursuites (la course entre l'hélico et la moto aurait pu être plus palpitante). Le pitch est assez génial dans son épure, où les deux héros se retrouvent la cible de la mafia et de la police de deux États. Le climax anthologique est complétement absurde par sa démesure et sa résolution, mais c'est un vrai bonheur d'assister à ce genre de spectacle aux ambitions ouvertement commerciales mais dont on sent bien que les participants y ont pris un intense plaisir. Eastwood prolonge sa collaboration avec Fielding qui atteint ici une liberté d'inspiration qui aboutit à un score absolument sublime.


Bronco Billy, Clint Eastwood, 1980
Découverte. Je suis en fait bien tenté de le considérer comme l'un des plus beaux films de Clint. Le scénario est vraiment très riche, avec cette nouvelle famille recomposée de parias de l'Amérique. L'atmosphère provinciale rappelle pas mal celle de Ça va cogner, mais avec derrière l'humour bien présent et souvent généreux, une vraie humanité et la quête d'un idéal, de quelque chose qui n'a jamais existé que dans un passé mythifié. Bronco Billy McCoy est un personnage passionnant, jouant le jeu des gosses, chef autoritaire et de mauvaise foi aux coups de gueule hilarants, qui se révèle vraiment émouvant lorsqu'il laisse un peu parler son coeur. Sondra Locke reprend le rôle de la garce de service où elle excelle, et les rapports entre les deux ne sont pas sans évoquer certaines screwball comedies. Et puis quelle brillante idée que ce chapiteau fabriqué par des malades mentaux aux couleurs du drapeau américain.
Formidable.


City heat (Haut les flingues), Richard Benjamin, 1984
Le duo Reynolds/Clint aurait pu fonctionner davantage. Comme souvent, Clint conserve son attitude stoïque et mutique. Il reste passif durant les bagarres, jusqu'à ce qu'un coup qui ne lui était pas destiné l'atteigne. Il voit alors rouge et sort de ses gonds, c'est très drôle. Mais c'est vraiment Reynolds qui emporte le morceau. Son personnage de détective privé fanfaron a finalement bien plus de présence à l'écran et mène véritablement l'action. Ils se réunissent vraiment dans la dernière demi-heure, avec de bons moments assez loufoques comme lorsqu'ils font face à l'un des big boss avec une malette prétendument piégée, où lorsqu'ils vont libérer une amie retenue prisonnière dans un bordel. Reynolds visite alors les chambres déguisé en loup, et chaque ouverture de porte recèle un gag complétement cartoonesque. Je retiens également le personnage de la secrétaire, réussi et intéressant, ainsi qu'un happy end exemplaire.
La mise en scène de Benjamin est la plupart du temps impeccable, alerte dirais-je même. Les quelques gunfights m'ont malheureusement semblé assez confus. Sympathique reconstitution d'époque, avec ses vieilles bagnoles, ses mafieux, l'alcool de contrebande, le jazz et les speakasy, le tout enjolivé par une très belle photo aux teintes sepia.
On devine ce que Blake Edwards, qui était engagé au départ pour le réaliser, aurait pu faire d'un tel cocktail, lui qui a toujours su mêler avec une grande élégance les atmosphères retro et la comédie. Il est crédité au scénario sous le pseudo Sam O. Brown (S.O.B.). :uhuh:


Tightrope (La Corde raide), Richard Tuggle, 1984
Excellent film où Clint interprète avec talent un flic particulièrement ambigü, à côté duquel Harry fait figure de mormon. Il explore ici son côté sombre et c'est pas très reluisant. Divorcé et père de deux enfants, son personnage est habité par certaines obsessions que son travail et cette enquête en particulier lui permettent de concrétiser. Bref, ça suinte pas mal le sexe. Le pétage de plomb de Clint après que ses filles se soient faites aggresser montre un visage jusque là inédit de l'acteur.
L'ambiance de la Nouvelle-Orléans rend tout ça encore plus fascinant, avec ces scènes de carnaval, ces masques et tous ces bars louches. Si le mot "interlope" a un sens, c'est bien ici qu'il le trouve. Étonnante scène de la visite de la fabrique de bière, remplie de symboles sexuels. La photographie de Bruce Surtees fait souvent des miracles.
On est agréablement perdu par une intrigue et des effets qui multiplient les parallèles entre le serial-killer et celui qui le traque. Très chouette présence de la toute jeune Alison Eastwood. Le rôle de Genevieve Bujold est intéressant, mais sa relation avec Clint m'a parue un peu forcée. La psychologie du tueur échappe à toute logique, et sa capacité à apparaître n'importe où et à maîtriser une patrouille entière de police est peut-être aussi un poil abusive, ou en tous cas demande beaucoup de crédulité au spectateur. On se rend alors compte que le flic précède systématiquement le tueur. Le face à face final est assez horrible.
Très bon.


The Rookie (La Relève), Clint, 1990
Vu en salle à l'épôque. Clint endosse un nouveau rôle de flic aux méthodes bien rentre-dedans qui rend fou ses supérieurs, dont la male attitude s'affiche par sa façon d'arborer constamment un barreau de chaise au bec sans jamais avoir de feu. Ici pas d'enquête policière mais un vrai gros film d'action avec cascades en bagnoles, baston de bar, gunfight et j'ai été assez étonné du dynamisme de la mise en scène et du montage lors de ses scènes. La caméra est d'une belle fluidité, avec une photo signée Jack Green qui comme toujours se plaît à laisser les ombres dominer. Le film est en fait assez violent, malgré quelques punchlines toujours bien senties. Raul Julia est parfait en vilain machiavélique et qui pourtant ne cesse d'échouer dans ses plans à cause du personnage de Clint. Ce dernier passera d'ailleurs un chouette quart d'heure lors de cette infamous scène de viol par l'intimidante Sonia Braga.
Charlie Sheen se débrouille très bien, et son pêtage de plomb dans la dernière partie du film est assez jubilatoire. Et puis il y a cette scène qui me rend toujours hilare où Sheen et Eastwood font un plongeon en bagnole du dernier étage d'un immeuble plastiqué : il y a un plan hallucinant où on les voit chuter avec une énorme explosion à l'arrière-plan et Clint qui engueule Sheen en lui disant "boucle ta ceinture" !


A perfect world (Un monde parfait), Clint, 1993
Que je n'hésite pas à qualifier de chef-d'oeuvre, un film qui m'a toujours fasciné par sa grande richesse thématique (les rapports père/fils), son impeccable maîtrise formelle (cette superbe, poétique et énigmatique ouverture sur Costner en dormeur du val), et en même temps sa simplicité affichée (pas de grands éclats, une façon d'être très proche des personnages sans pour autant les angeliser). Le scénario original de John Lee Hancock est franchement un bijou et la photo quasi estivale de Jack Green donne une couleur chaleureuse à ce qui restera un drame vraiment poignant.


Absolute power (Les Pleins pouvoirs), Clint, 1997
Un divertissement policier fort sympathique, abordé avec beaucoup de force et en même temps de décontraction par Eastwood. Il n'hésite pas à nous montrer un pouvoir politique perverti jusqu'aux plus hauts échelons (avec citation explicite du Watergate). Encore une fois, derrière l'intrigue principale d'une noirceur souvent étonnante, ce sont les scènes de simples discussions entre les personnages qui sont les plus attachantes, vivantes, et Ed Harris est toujours génial. Le réalisateur n'en oublie néanmoins pas de ficeler de magnifiques scènes de suspense (le rendez-vous au café). On pourra tout de même regretter que la conclusion arrive si vite, que le jeu du chat et de la souris ne se poursuive pas avec un peu plus de sophistication, de tension. Au final, ça manque peut-être un peu de danger.


Midnight in the garden of good and evil, Clint

Je ne l'avais pas revu depuis sa sortie, et il m'est apparu dans toute sa grandeur (et encore c'était en VF, ce qui enlevait pas mal de cachet à l'interprétation de The Lady Chablis !). Un récit magistralement mené sur un rythme presque onirique. On se balade dans Savannah à la rencontre de ses habitants, on colle vraiment aux semelles de John Cusak, sans pour autant perdre de vue l'intrigue "principale". Superbe photographie de Jack Green (les teintes boisées, la verdure envahissante, les nuits profondes), interprétation de premier plan. La vie dans toute sa simplicité mais qui prend dans cette ville un tour naturellement fantasque (pour ne pas dire fantastique !). Ce qui est vraiment appréciable c'est qu'au fond, le procès en cours ne débouche pas sur la révélation d'une vérité certaine. Ce qui compte, c'est finalement davantage ce qu'on croit que ce qu'on sait (l'idée de la confiance dans la fiction qu'on se fabrique). Comme le dit Spacey à la fin : la vérité se trouve dans l'oeil du spectateur.

Si je n'irais pas jusqu'à dire que c'est un Eastwood majeur, c'est certainement un des plus envoûtants (et le terme trouve ici tout son sens). Sa longue durée est un atout.


True crime (Jugé coupable), Clint, 1999
Découvert un film que je n'espérais franchement pas aussi beau et puissant. J'y retrouve intacte toute la maîtrise et l'élégance de la dernière période du cinéaste, vision complétement désenchantée d'une Amérique et de ses éternels délaissés. Le personnage de journaliste interprété par Clint est absolument formidable, type qui a échoué bien bas et qui s'en fout, profitant de la vie comme il peut et redécouvrant soudain le sens de l'engagement. Le réalisateur ne se contente pas de boucler un film de plus sur l'erreur judiciaire, son héros est montré dans ses moments d'hypocrisie, de lâcheté. Et quand bien même il s'acquitte de sa mission, il se fait renvoyer à la gueule le côté dérisoire de cette lutte (le dialogue avec la grand-mère qui lui fait remarquer que des innoncents sont victimes d'injustice tous les jours sans que personne n'intervienne). Eastwood n'est jamais dupe du spectacle qu'il propose, il ne cherche certainement pas à nous donner bonne conscience. C'est d'une dignité constante.
Le récit impose une course contre la montre assez impitoyable (l'action tient en à peine 24h), et pourtant tout semble vivant, (toutes les scènes avec la petit fille de Clint dégagent un naturel charmeur). Et au milieu encore, on a des scènes de pure bouffonnerie (James Woods grandiose). Une très belle surprise.


Space cowboys, Clint, 2000
J'ai l'impression que ce Eastwood est un peu mésestimé, jugé mineur voire ridicule. Le pitch est osé, assurément. Pour ma part, j'avais été conquis dès sa découverte en salle. Des personnages plus qu'attachants, un regard sur la vieillesse sans condescendance, un mariage harmonieux entre comédie, drame et film d'action. Elegance de la mise en scène, qualité de l'interprétation (notamment un Tommy Lee Jones remarquable). Les effets spéciaux qui m'avaient énormément impressionné en salle tiennent bien la route (peut-être un peu moins lorsqu'il s'agit des personnages en cgi). J'adore la façon dont le vieux satellite russe est ainsi dôté d'une vraie personnalité. Et puis ce fabuleux dernier plan. Bref, un parfait divertissement qui me réjouit à chaque fois.


Mystic river, Clint, 2003
Revu pour la première fois depuis sa sortie (comme pour le film suivant). Une tragédie toujours aussi dense, tendu et douloureux qui prouve encore une fois la qualité de sa distribution. Sans que ça tombe non plus dans le numéro d'acteur, je suis resté admiratif de la moindre subtilité dans le jeu des interprètes. L'histoire demeure profondément poignante, avec ces personnages en quête d'absolution, dont l'existence a malgré tout été gâchée. Le regard du cinéaste ne vient juger personne, il se pose avec une douceur assez bouleversante sur des événements bien atroces. Un très beau film.


Million dollar baby, Clint, 2004
Film choc à sa découverte, qui confirme toute sa richesse. En salle l'immersion avait été incroyable. Ça a été un peu moins le cas en video (le bruit des coups fait moins mal). L'implication d'Hillary Swank est juste hallucinante, on s'attache à ses baskets, on se prend de respect pour le vieux briscard joué par Clint, profondément seul, déchiré par un drame intérieur. Je ne me souvenais pas que le texte narré en voix off par Freeman était aussi sublime. C'est peut-être le Eastwood le plus audacieux sur le plan de la photographie, j'adore la petite musique qu'il a composée et les délicats arrangements qu'en a fait Lennie Niehaus.
Clint parvient ici à une alchimie assez rare, pour une oeuvre qui ne me semble jamais tapageuse ou malhonnête sur un sujet difficile, tout en étant d'une parfaite cohérence, où la vie finit quand même par sortir gagnante (magnifique dernier plan). Un chef-d'oeuvre ?
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Message par kyle reese »

Ca fait toujours plaisir d'entendre d'aussi belles choses au sujet du grand Clint !
There is something very important that we need to do as soon as possible.
What's that?
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

Max Schreck a écrit :Million dollar baby, Clint, 2004
[...]
Un chef-d'oeuvre ?
Non.
Beaucoup de belles choses mais une lourdeur dans le propos qui fait peine à voir et qui finit par sérieusement lasser sur la fin.

posté le 15 novembre 2005:

Million Dollar Baby - Clint Eastwood
J'aurais mis le temps, mais je l'aurais enfin vu... non sans appréhensions. Le genre du film de boxe est, avec quelques autres, l'un des plus balisés qui soit au cinéma. Bien souvent construit sur le principe du Rise and Fall (gloire et déchéance), il devient difficile de devenir véritablement original sans tomber dans le grand n'importe quoi. Le film du père Clint est un cas à part. Son film réussit à rester dans ces sentiers balisés tout en prenant la liberté de créer des personnages, des situations qui sortent des schémas connus. De plus, le jeu complètement hallucinant de Hilary Swank (pour ma part c'est actuellement l'une des meilleures actrices au monde) renforce la sincérité et la véracité du film, accompagné par Clint et Morgan Freeman qui semblent jouer le film de leur vie. Malgré ce festival de qualités, j'avoue ne pas avoir été autrement ému par la vie de cette battante. Je dirais même que j'ai ressenti un certain ennui arrivé à la fin du film. Cependant je comprend et je suis quasiment d'accord avec ses récompenses aux oscars.
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Message par Tancrède »

Colqhoun a écrit :
Max Schreck a écrit :Million dollar baby, Clint, 2004
[...]
Un chef-d'oeuvre ?
Non.
Beaucoup de belles choses mais une lourdeur dans le propos qui fait peine à voir et qui finit par sérieusement lasser sur la fin.
et quel est ce propos ?
Joe Wilson
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Message par Joe Wilson »

Un monde parfait

Revu récemment, mon Eastwood préféré avec Honkytonk Man...le réalisateur peint la filiation avec une subtilité bouleversante. La parenté thématique avec Moonfleet est d'autant plus visible : là-aussi, c'est la perception par l'enfance de la souffrance du monde, à travers le legs d'un être toujours en fuite. L'idéalisme insconcient de l'innocence est contaminé par une violence dont il voulait se protéger. Et l'ambivalence toujours, des figures humaines, entre cruauté et tendresse, rage et sérénité. Eastwood compose une figure hiératique, rude et faussement apaisée, qui connait ses limites mais s'est blindé pour résister à la réalité d'un quotidien harassant. Costner est à la fois son jumeau et un double inversé, les richesses intérieures se rejoignent mais chez ce dernier la haine du monde fait naître une détresse muette....il ne peut s'accepter et se sait condamné, à jamais déchu de toute reconnaissance sociale. C'est évidemment l'hyprocrisie aveugle de la société, de toute communauté, qu'Eastwood veut ici abattre. On ne fait que détruire sous le prétexte de protéger. Le constat est sombre et sans concessions mais les premiers et derniers plans sont sublimes, et célèbrent malgré tout l'espace d'une vie, un déchirement mais aussi une forme de sérénité, de résistance.
Dernière modification par Joe Wilson le 12 juil. 09, 23:36, modifié 1 fois.
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