David Cronenberg
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Re: David Cronenberg
Sur Dead zone, ne pas oublier de mentionner le score de Michael Kamen, à la fois grandiloquent, angoissant et qui ne manque pas non plus d'une dimension romantique.
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Re: David Cronenberg
Tout ça étant contenu dans les 4mn de son "Main Title" foudroyant :
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Re: David Cronenberg
Crash est pour moi l'un des meilleurs films des années 90. Plus les années passent, plus il prend de la valeur à mes yeux.
Ce petit mot "Pourquoi" est répandu dans tout l'univers depuis le premier jour de la création, Madame, et toute la nature crie à chaque instant à son créateur : "Pourquoi ?"
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Re: David Cronenberg
CRASH (David Cronenberg, 1996) découverte
L'adaptation du livre de J. G. Ballard était impossible, les critiques le disent donc je veux bien les croire (pas lu le livre). A l'unité, le film de David Cronenberg est une peinture glacée d'un petit monde de fétichistes qui se la tremblote sur les bagnoles, les morts et les morts dans les bagnoles. Esthétiquement classe, parfois ultra fascinant (dès qu'une caisse est filmée, une légère fascination s'installe), Crash est aussi soigné qu'émotionnellement frigorifique. Les personnages sont des coquilles vides, se limitant à quelques dialogues banals et suant pour dégager une petite expression sur leur visage. James Spader ou Holly Hunter sont très bons mais leurs rôles manquent de complexité, d'humanité. Reste donc un bel objet, qui crisse lors de ses dérives sexuelo-morbides mais qui roule sur terrain plat lorsqu'il s'agit d’exprimer quelque-chose. D'une certaine manière, Crash est un avant-gout du Cronenberg bête de concours pour festivals, quand bien même on soit encore au-dessus des futurs eXistenZ ou Spider, qui eux caressent le critique dans le sens du poil.
L'adaptation du livre de J. G. Ballard était impossible, les critiques le disent donc je veux bien les croire (pas lu le livre). A l'unité, le film de David Cronenberg est une peinture glacée d'un petit monde de fétichistes qui se la tremblote sur les bagnoles, les morts et les morts dans les bagnoles. Esthétiquement classe, parfois ultra fascinant (dès qu'une caisse est filmée, une légère fascination s'installe), Crash est aussi soigné qu'émotionnellement frigorifique. Les personnages sont des coquilles vides, se limitant à quelques dialogues banals et suant pour dégager une petite expression sur leur visage. James Spader ou Holly Hunter sont très bons mais leurs rôles manquent de complexité, d'humanité. Reste donc un bel objet, qui crisse lors de ses dérives sexuelo-morbides mais qui roule sur terrain plat lorsqu'il s'agit d’exprimer quelque-chose. D'une certaine manière, Crash est un avant-gout du Cronenberg bête de concours pour festivals, quand bien même on soit encore au-dessus des futurs eXistenZ ou Spider, qui eux caressent le critique dans le sens du poil.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: David Cronenberg
C'est beau comme du Mad Movies.Kevin95 a écrit :D'une certaine manière, Crash est un avant-gout du Cronenberg bête de concours pour festivals, quand bien même on soit encore au-dessus des futurs eXistenZ ou Spider, qui eux caressent le critique dans le sens du poil.
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Re: David Cronenberg
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Re: David Cronenberg
La seule conclusion du film suffit à m'émouvoir profondément. Lorsqu'au volant de la Lincoln de Vaughan auquel il s'est substitué, Ballard projette la voiture de sa femme sur les glissières de sécurité du périphérique, avant de s'étendre dans l'herbe contre son corps meurtri expulsé de l'habitacle, c'est la fin de La Mouche qui vient à l'esprit. Tendrement, il étreint son épouse et la console en lui murmurant que peut-être la prochaine fois sera la bonne. Ce constat d'une jouissance non atteinte et donc remise à plus tard est la clé d'une oeuvre qui ne connaît que la langueur, l'hébétude, l'engourdissement. Cronenberg y imprime à la moindre chose la même pulsation mélancolique : malgré son sujet, le film n'est pas tant une nouvelle variation sur le thème corps-machine qu'un art poignant de filmer le corps comme le siège d'un plaisir traversé par la douleur, le lieu d'une beauté gâchée. Surtout, l'ardeur de ces personnages romantiques décidés à accomplir jusqu'au bout leur destin m'a personnellement beaucoup touché. Certes cette humanité est peu recommandable, mais le cinéaste la fixe des yeux, découpe puis dépose pour elle chaque plan avec mille précautions, comme s'il était en son pouvoir d'accompagner sa guérison ou même d'éteindre ses souffrances. Rien, pourtant, ne semble pouvoir modifier le cours des choses, et c'est en cela que Crash est tragique.Kevin95 a écrit :aussi soigné qu'émotionnellement frigorifique. Les personnages sont des coquilles vides, se limitant à quelques dialogues banals et suant pour dégager une petite expression sur leur visage.
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Re: David Cronenberg
Crash est un film maudit et le restera jusqu'à ce que le culte de l'automobile appartienne au passé. En l'état, l'adaptation est pour moi réussie et le film est aussi fort et troublant que le livre.
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Re: David Cronenberg
J'avais eu du mal avec le film à sa sortie. Sa révision (après avoir lu le livre) il y a un an ou deux (le temps passe vite) me l'a révélé. Un tout grand Cronenberg.
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Re: David Cronenberg
Dès que j'ai eu découvert le cinéma de Cronenberg, à la sortie de Videodrome, il m'a paru évident que si il existait un cinéaste capable d'adapter Crash c'était lui et que cela allez forcément arriver. Le film est venu bien des années plus tard .
Je ne l'ai pas revu depuis sa sortie. J'avais adoré. Le passage le plus émouvant est pour moi la reconstitution de l'accident de James Dean: on entre dans une sorte de fantastique propre à Cronenberg.
Apres, le film est le sommet d'un arc dans la filmographie de RC.
Tout part du court métrage The Italien Machine (un de ses meilleurs, je ne sais s'il est dispo en DVD) dont l objet est la transformation en œuvre d art d'une fameuse moto italienne.
Viens ensuite Fast Compagny, film soit disant de commande sur les courses de dragsters (idem, c est dispo ca ?) avec un plan fixe mémorable sur un moteur.
Clash, enfin.
Puis le projet avorté Red Cars (avortépourquoi deja ?)
Et Cosmopolis, voiture monde, cellule fœtussale ou l'on nait, vit, baise et meurt..
Pour en revenir à Clash, je crois que Cronenberg avait bien cette distance glacé propre à l auteur de la foire aux atrocités. Tout Balard n'est pas comme cela. Il s'agit d'un moment dans la carrière de Balard et un moment dans celle de Cronenberg.
Mais on peut aussi rêver d'une belle évocation des Vermillions Sands... Si DC se décide à revenir vers le cinéma.
Il me manque le bougre même si,ou parce que, j'ai peu aimé Maps of Stars.
Je ne l'ai pas revu depuis sa sortie. J'avais adoré. Le passage le plus émouvant est pour moi la reconstitution de l'accident de James Dean: on entre dans une sorte de fantastique propre à Cronenberg.
Apres, le film est le sommet d'un arc dans la filmographie de RC.
Tout part du court métrage The Italien Machine (un de ses meilleurs, je ne sais s'il est dispo en DVD) dont l objet est la transformation en œuvre d art d'une fameuse moto italienne.
Viens ensuite Fast Compagny, film soit disant de commande sur les courses de dragsters (idem, c est dispo ca ?) avec un plan fixe mémorable sur un moteur.
Clash, enfin.
Puis le projet avorté Red Cars (avortépourquoi deja ?)
Et Cosmopolis, voiture monde, cellule fœtussale ou l'on nait, vit, baise et meurt..
Pour en revenir à Clash, je crois que Cronenberg avait bien cette distance glacé propre à l auteur de la foire aux atrocités. Tout Balard n'est pas comme cela. Il s'agit d'un moment dans la carrière de Balard et un moment dans celle de Cronenberg.
Mais on peut aussi rêver d'une belle évocation des Vermillions Sands... Si DC se décide à revenir vers le cinéma.
Il me manque le bougre même si,ou parce que, j'ai peu aimé Maps of Stars.
Dernière modification par The Eye Of Doom le 29 mai 17, 22:26, modifié 1 fois.
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Re: David Cronenberg
Ratatouille a écrit :C'est beau comme du Mad Movies.Kevin95 a écrit :D'une certaine manière, Crash est un avant-gout du Cronenberg bête de concours pour festivals, quand bien même on soit encore au-dessus des futurs eXistenZ ou Spider, qui eux caressent le critique dans le sens du poil.
J'ai écrit plus haut dans ces pages pourquoi ce procès en "auteurisme" fait à DC me paraissait complètement infondé : la vision de ses premiers fîlms et court métrages montrent bien que cela a toujours été un intello tendance "grosse tête"... On peut moins aimé Spider oú Existenz ( moi c'est plutot ceux qui ont suivi) mais il n'y a pas de différence entre ses meilleurs fîlms . Dead zone par exemple, oú Videodrome, aujourd'hui iraient à Cannes. C'est le regard et les codes qui ont changé. Il suffit de voir le regard sur le cinéma de Bong Joon Ho, qui il y a 30 ans aurait fait Avoriaz comme les autres...
Dernière modification par The Eye Of Doom le 29 mai 17, 22:24, modifié 2 fois.
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Re: David Cronenberg
Je te rejoins à 200% Cette scène vaut à elle seul la vision du film. La scène parfaite !The Eye Of Doom a écrit :Le passage le plus émouvant est pour moi la reconstitution de l'accident de James Dean: on entre dans une sorte de fantastique propre à Cronenberg.
- cinéfile
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Re: David Cronenberg
Scanners et Chromosome 3 (ainsi que divers vidéos bonus) sont disponibles sur Arte+7 pour un mois dans le cadre du "programme trash" de la chaine :
https://www.arte.tv/fr/videos/RC-014993 ... ronenberg/
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Re: David Cronenberg
Merci pour l'info
Je vais essayer de voir les "bonus"
Sinon c'est Rage et Shivers que j'aimerais bien revoir. Mon anglais moyen me freine pour acheter les Blu-ray anglais sans sous titre français et rien à l'horizon chez nous...
Je vais essayer de voir les "bonus"
Sinon c'est Rage et Shivers que j'aimerais bien revoir. Mon anglais moyen me freine pour acheter les Blu-ray anglais sans sous titre français et rien à l'horizon chez nous...
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Re: David Cronenberg
Revu La Mouche avec émotion et pourtant, c'était du replay assez vilain (je dois donc tôt ou tard me procurer un br). J'ai retrouvé le film sans la déception du "oh putain, on sent les 30 ans!" , et ce, bien que j'ai du le revoir entre temps. Très peu de jump scares dans le film, ou alors un mais poétique (le surgissement de la bête à travers une verrière , à l'hôpital), mais une horreur littérale, claire, nette et précise. La Mouche est, quelque part, le plus beau film d'horreur qui soit (avec La Nuit des Morts-vivants), et peut-être le plus émouvant. Ce parti-pris de filmer une métamorphose comme une maladie a crée un point de non-retour, d'autant que le numérique, qui allait "putscher" les écrans avec Terminator 2 quelque 4 ans plus tard, n'allait pas manquer d'éclore dans l'affirmatif, aussi sombre qu'il puisse être. Les maquillages incroyables de La Mouche inventent la métamorphose déflationniste, la décrépitude spectaculaire.
Cela reste saisissant, 30 ans après, et il est bon de rappeler que Jeff Goldblum incarne très efficacement cette mouche en devenir avant même que les premiers stigmates apparaissent. Excellent choix de distribution, cet acteur que nous connaissions de chez Landis, de Silverado et de la série Timide et sans complexe, explose ici, encore très jeune, en homme-mouche, avant même qu'il soit mouche (enfin, ersatz), tellement son physique, ses yeux et son typage quasi-indien évoquent d'emblée une sorte de divinité diptère.
Cela reste saisissant, 30 ans après, et il est bon de rappeler que Jeff Goldblum incarne très efficacement cette mouche en devenir avant même que les premiers stigmates apparaissent. Excellent choix de distribution, cet acteur que nous connaissions de chez Landis, de Silverado et de la série Timide et sans complexe, explose ici, encore très jeune, en homme-mouche, avant même qu'il soit mouche (enfin, ersatz), tellement son physique, ses yeux et son typage quasi-indien évoquent d'emblée une sorte de divinité diptère.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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