Notez les films - Juin 2008

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18529
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Notez les films - Juin 2008

Message par Profondo Rosso »

Sparrow de Johnnie To
Très bon To (entre la prod Filatures et son sketch de "Triangle" le 4e vu en salle en 6 mois :shock: ) qui y va fort dans le côté stylisé et décalé, entre pur objet pop tendance 60's (avec une bande son qui fait bien plaisir), certains aspect de la nouvelle vague française et on ne peut s'empêcher de penser au "Pickpocket" de Bresson par instants. Des moments typique de To mais en mode plus comique ici comme sa manie de coincer ses personnages dans des espaces clos, cette fois ci un ascenseur, malgré le côté décalé les personnages sont vraiment attachants la relation entre Simon Yam et ses frères fonctionne vraiment bien et est assez drôle. Bon équilibre entre la grosse comédie (toute la séquence de la salle d'attente avec laxatif et déguisement farfelus) et le drame avec le personnage de Kelly Lin. To semble vraiment s'amuser comme un petit fous (et nous avec) avec des idées géniales comme le duel de pickpocket sous les parapluie mémorables, juste dommage que le personnage du boss soit un peu ridiculisé sur la fin alors qu'il était excellent jusque là entre sa bonhomie tranquille et son côté calculateur. Quelques longueurs quand même et un peu de mal à rentrer complètement dedans au départ, ça passera mieux à la revoyure. 4,5/6
Dernière modification par Profondo Rosso le 6 juin 08, 13:04, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Colqhoun
Qui a tué flanby ?
Messages : 33435
Inscription : 9 oct. 03, 21:39
Localisation : Helvetica
Contact :

Re: Notez les films - Juin 2008

Message par Colqhoun »

Crank
Gros port'nawak à 200 à l'heure, filmé comme un clip de skateboard sous amphèt', avec un jason statham qui passe son temps à courir, à jurer et à taper des gens. c'est vraiment très très très con, mais qu'est-ce qu'on s'amuse ! et après on regarde le making of et on découvre que la majeure partie des cascades ont été faites par l'acteur et que le final sur l'hélicoptère a été tourné pour de vrai, sur un hélicoptère, à 600m en dessus de la ville. sont complètement malades. j'adore.
"Give me all the bacon and eggs you have."
LéoL
Machino
Messages : 1007
Inscription : 30 août 07, 21:37

Re: Notez les films - Juin 2008

Message par LéoL »

Profondo Rosso a écrit :Sparrow de Johnnie To
...
6 salles donc 5 à Paris... Autant dire que si on veut le voir si on habite pas Paris ou Lyon... :evil:
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18529
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Notez les films - Juin 2008

Message par Profondo Rosso »

LéoL a écrit :
Profondo Rosso a écrit :Sparrow de Johnnie To
...
6 salles donc 5 à Paris... Autant dire que si on veut le voir si on habite pas Paris ou Lyon... :evil:

Clair même à l'UGC des Halles il était dans une petite salle, tant mieux qu'il soit en odeur de sainteté critique ça nous en fait pas mal en salle du coup (même phénomène qu'avec Kim Ki Duk il y a 2/3 ans ou en en avait 3 ou 4 en salle par an)

The raid de Tsui Hark et Ching Siu Tung
Un gros récit d'aventures et de guerre qui m'a pas pas mal rappellé "Peking Opera Blues" dans sa trame et certaines de ses péripéties. On en est tout de même sacrément loin même si le film ne manque pas de qualités. on retrouve tout ce qui pouvait faire le charme des productions Film Workshop fin 80's : reconstitution de toute beauté, de vrais moments spectaculaire impressionnant (rien que le début où Oncle Choy dézingue un avion à lui tout seul fait son petit effet!) et un ton serial/bd (à la Indiana Jones) qui fait bien plaisir dans les transitions entre les scènes, les passages ou décors dessinés, la présentations des personnages. Malheureusement le film souffre quand même d'un trop plein de personnages, d'un humour qui ne fonctionne pas toujours (pour qui a taté souvent de la grosse comédie cantonaise le passage où il sont tous planqués dans la chambre de Tony Leung est vue et revue) et une narration un peu boiteuse par instants surtout quand on repense à "Peking Opera Blues". heureusement l'interprétation sympathique et pleine d'énergie du cast rattrape pas mal notamment le perso de Jacky Cheung. Sympathique mais pas inoubliable (je préfère presque Docteur Wai dans le genre). 4/6
bogart
Réalisateur
Messages : 6526
Inscription : 25 févr. 04, 10:14

Re: Notez les films - Juin 2008

Message par bogart »

D-War (La Guerre des Dragons) de Huyng Rae-Shim.



Le réalisateur H Rae-Shim, parfait inconnu pour moi :roll: , s'est fortement inspiré des sagas "Stars Wars" et "Seigneur des anneaux" lors des séquences de batailles et de la personnalisation de ses méchants (mélange de Dar Vador et des armés de Saroumane) infligeant sous nos yeux un spectacle risible et consternant. Le montage est anachronique, les dialogues feraient retourner Michel Audiard dans sa tombe et les effets spéciaux inégaux resituent ce film comme un des épisodes de japanimation; que l'on pouvait découvrir sur nos écrans cathodiques à la fin des années 70.
Dernière modification par bogart le 5 juin 08, 09:31, modifié 1 fois.
Image
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Notez les films - Juin 2008

Message par hellrick »

Mon avis, plus positif, sur D-WARS

Comédien célèbre en Corée, Shim Hyung-Rae a annoncé DRAGON WARS depuis bien longtemps. En fait, voici une dizaine d'années que le projet a été lancé (en dépit de l'échec du remake de YONGGARY, le Godzilla coréen, en 2001) et, depuis 2005, le buzz a grandi autour d'un projet fantasmé comme le blockbuster ultime.

Gros succès dans son pays d'origine, acheté aux Etats-Unis où il bénéficie d'une sortie conséquente, le produit fini est vendu, au choix, comme une sorte de remake du REIGNE DU FEU, une version moderne des GODZILLA ou, dernièrement, un TRANSFORMES avec des serpents géants à la place des robots. Mais les images disponibles s'accordent toutes sur le caractère ultra spectaculaire de la bête. L'attente était donc intenable jusqu'à ce que les premiers échos laissent entrevoir une grosse déception, pour ne pas dire un désastre. Or, à l'arrivée, DRAGON WARS tient bon la rampe du divertissement pop-corn susceptible de plaire à un large public.

Tout commence par un affrontement titanesque au cours duquel les armées du Seigneur des Ténèbres (ou quelque chose dans le genre) déferlent sur les gentils Coréens. Figurants (en images de synthèse) nombreux et monstres en tout genre se ruent donc à l'assaut alors que les catapultes et autres armes de siège entrent en action. Le cinéaste n'a pas été chercher bien loin l'inspiration mais sa recréation des images les plus spectaculaire du SEIGNEUR DES ANNEAUX demeure fort réussie et témoigne de l'immense avancée des effets spéciaux visuels en Asie. Même si on discerne un peu trop les CGI il faut avouer que, si on ne chipote pas trop et qu'on retrouve un minimum son âme d'enfant (merde, faut arrêter de chercher la tite bête et se laisser un peu prendre au jeu quand même!), le résultat est probant.

Ensuite le métrage se déplace à notre époque, à Los Angeles, et les choses se gâtent car le résultat ressemble alors à une petite production direct-to-video dans la grande tradition des films de monstres à la Nu Image. Et encore, SHARK ATTACK ou OCTOPUS 2 paraissent des gros budgets travaillés à côté de cette suite de clichés mal ficelés.

La mise en place de l'intrigue est donc, au mieux, laborieuse avec ce vieux qui sait tout expliquant au petit garçon la légende coréenne prophétisant le retour d'un immense serpent…bla bla bla…toute cette partie n'est vraiment pas passionnante et seule quelques séquences impressionnantes (l'attaque du zoo puis de l'hôpital) ou humoristique (le type qui est le seul à voir le monstre et qui se retrouve avec une camisole) sauvent un minimum les meubles. On se dit alors que le métrage est bien mal parti et que, finalement, la bande annonce nous révélait déjà toutes les scènes intéressantes de ce DRAGON WARS. Mais le cinéaste semble éprouver la même impression et, soudainement, il se décide à passer à la vitesse supérieure et à donner au spectateur ce qu'il est venu chercher. A savoir des affrontements titanesques au cœur d'une mégapole.

Durant toute sa seconde partie, DRAGON WARS ne va pratiquement pas laisser le moindre répit à son public: combat entre une escouade d'hélicoptère et le serpent géant, attaque des monstres au cœur de la ville, vol de dizaines de dragons détruisant tout sur leur passage…Quiconque à jouer à ShadowRun se sentira en terrain connu devant ce télescopage incongru de haute technologie et de fureur primitive.

Bien sûr, les scènes de transition ne servent à rien, si ce n'est à remplir la pourtant courte durée du film (à peine 80 minutes dans sa version internationale) et les dialogues s'avèrent aussi mauvais que nébuleux, rendant la compréhension du scénario difficile. Mais le plaisir est bien présent. Largement coupé pour son exploitation, DRAGON WARS semblera sans doute obscur à un public occidental peu familier des légendes mentionnées. Mais la différence culturel n'explique pas tout et il est regrettable que le cinéaste ne soit pas parvenu à proposer une intrigue un minimum intéressante. Ici, nous sommes clairement dans le registre des films catastrophes américains des seventies, ou des kaizu eiga nippons de la même époque: du bla bla inutile et un scénario bateau avant le déferlement spectaculaire de la seconde partie. Le final, qui glisse vers la pure Fantasy avec sa forteresse noire tout droit sortie du SEIGNEUR DES ANNEAUX laisse d'ailleurs dubitatif mais comprendre l'histoire n'est plus, à ce moment là, la motivation d'un public assommé par un déluge d'effets visuels explosifs.

En dépit d'acteurs peu inspirés débitant des banalités et d'une mise en scène appliquée mais jamais transcendante l'ensemble reste agréable. On mesure pourtant tout le chemin entre Shim Hyung-Rae et ses modèles Peter Jackson, Sam Raimi ou même - on le devine - Michael Bay ou Roland Eymerich pour filmer les scènes de destruction massive.

DRAGON WARS est il un bon film? Sans doute pas. Mais est-ce un divertissement efficace qui offre une petite heure et demie de complet délassement? Oui, en grande partie. Le pari est donc gagné.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
Evènementiel mon Chablis !
Messages : 11574
Inscription : 23 janv. 04, 22:36
Localisation : Dans un fût de chêne

Re: Notez les films - Juin 2008

Message par »

Hard Candy - David Slade

Si l'on excepte l'extraordinaire prestation de la petite Ellen Page, réellement impressionnante de bout en bout (elle arrive quand même à nous faire avaler un interminable verbiage d'une heure et demi grâce à son incroyable charisme, ce qui n'était pas gagné d'avance), je ne trouve pas grand chose à sauver dans ce film : propos plus que confus, réalisation insupportable (euphémisme) et un Patrick Wilson à peu près aussi convaincant qu'une huître à qui on essaierait de faire jouer du Shakespeare.
Un ratage total en ce qui me concerne.
Dernière modification par le 5 juin 08, 22:38, modifié 1 fois.
pol gornek
chat gratte !
Messages : 5072
Inscription : 21 févr. 05, 12:32
Localisation : Devant la petite lucarne
Contact :

Re: Notez les films - Juin 2008

Message par pol gornek »

Damned, moi qui était super intéressé de le voir, gloupf la douche froide. Cependant, je reste assez curieux. Et puis j'adore Ellen Page...
Le public qui grandit devant la télé affine son regard, acquiert une compétence critique, une capacité à lire des formes compliquées. Il anticipe mieux les stéréotypes et finit par les refuser car il ne jouit plus d'aucune surprise ni curiosité, les deux moteurs de l'écoute.Il faut donc lui proposer des programmes d'un niveau esthétique plus ambitieux. La série télé s'est ainsi hissée, avec ses formes propres, au niveau de la littérature et du cinéma.
(Vincent Colonna)
Avatar de l’utilisateur
Evènementiel mon Chablis !
Messages : 11574
Inscription : 23 janv. 04, 22:36
Localisation : Dans un fût de chêne

Re: Notez les films - Juin 2008

Message par »

pol gornek a écrit :Damned, moi qui était super intéressé de le voir, gloupf la douche froide. Cependant, je reste assez curieux. Et puis j'adore Ellen Page...
Le film, de toute façon, mérite d'être vu ne serait-ce que pour elle. Je le répète, elle est absolument incroyable. Pour le reste, c'est juste tout pourri, quoi... :?
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18529
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Notez les films - Juin 2008

Message par Profondo Rosso »

Las Vegas 21 de Robert Luketic
Un énième film d'arnaque à Las Vegas qui trouve son intérêt dans l'aspect mathématiques de la supercherie avec des petits génies as du comptage de cartes. La première partie est vraiment bonne avec un héros surdoué mais n'ayant pas vécu tombant dans l'ivresse du jeu (d'ailleurs très bonne idée le morceau "Time to pretend" de MGMT en ouverture dont les paroles résument les états d'âmes du héros) avec un très bon Kevin Spacey en mentor. On retombe dans les travers du film d'arnaque ensuite, ça reste sympathique à suivre mais les situations n'ont rien de neuf. Très bon Jim Sturgess, belle révélation aussi bon dans le côté timide et innocent qu'en flambeur arrogant et Kate Bosworth est toujours aussi charmante. 3,5/6
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18529
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Notez les films - Juin 2008

Message par Profondo Rosso »

Red Dust de Yim Ho (1990)

Image
Un magnifique drame qui de l'occupation japonaise de la Chine aux troubles politiques post deuxième guerre mondiale , mêle la fresque historique et le récit intimiste poignant à travers les tourments d'un superbe personnage féminin incarné par Ling Ching Hsia (son meilleur rôle avec Peking opera Blues) étonnante de fragilité, on est loin des guerrières androgyne de Tsui Hark.
Très belle chronique du quotidien d'un paus occupé où à la manière de Verhoeven dans son "Black Book", Yim Ho évite tout manichéisme quelques soit les clans représenté. Le collaborateurs chinois amoureux de Ling Ching Hsia est à ce titre constamment déchiré dans son statut et s'avère des plus humains même quand il manifeste son égoïsme (lors des deux moments de retrouvailles avec Ling Chin Hsia) tandis que les chinois font preuve d'une vengeance cruelle et gratuite (dans l'appartement après la reddition) voire de vrai mesquinerie sadique (Han Chin villipendé en public par une veuve dont il ne s'est pas occupé). Pas mal pensé au David Lean de "Docteur Jivago" également (ainsi que lors de la poignante scène finale) où les changements politiques ne généraient que plus de cruauté revancharde chez les nouveaux venus au pouvoir, et aussi pour le héros artiste apolitique rattrapé par les évènements.
Belle idées narratives avec le roman de Ling Ching Hsia qui s'intègre au récit et dont le déroulement varie selon les évènements de la vie de son auteur (avec de belle scène de transition entre les deux) ainsi que la volonté de tempérer chaque moment heureux par un autre bien sombres qui nous renvoie durement à la réalité (la promenade entre Ling Ching Hsia, Han Chin et Maggie Cheung avant que cette dernière se refroidisse en découvrant les vrais fonctions du fiancé de son ami), les retrouvailles entre Ling Ching Hsia et Maggie Cheung qui précède la disparition tragique de celle ci...
Une très belle reconstitution, une réalisation vraiment inspirée (la scène de danse sur le balcon, la scène de rêve de Ling Ching Hsia avant la dispartion de Maggie Cheung) portée par une très belle photo imaculée et une superbe musisque (pour un film de Hong kong ça mérite dêtre souligné). Très bon et étonnant Richard Ng qui tout en gardant une dimension comique compose un personnage vraiment émouvant dans son amour unilatéral et une Maggie Cheung (une certaine idée du bonheur ce cast :oops: ) magnifique. 6/6
Dernière modification par Profondo Rosso le 6 juin 08, 02:21, modifié 2 fois.
Avatar de l’utilisateur
cinephage
C'est du harfang
Messages : 23921
Inscription : 13 oct. 05, 17:50

Re: Notez les films - Juin 2008

Message par cinephage »

Profondo Rosso a écrit :Red Dust de Yim Ho (1990)
magnifique. 6/6
Ton descriptif est très tentant, en tout cas... Je vois qu'il s'agit d'un film de 1990, sans doute jamais sorti en salle en France.
Le film n'est-il disponible qu'en dvd asiatique ?? Avec quels sous-titres ?
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
Nestor Almendros
Déçu
Messages : 24393
Inscription : 12 oct. 04, 00:42
Localisation : dans les archives de Classik

Message par Nestor Almendros »

SPARROW de Johnnie To

Je m'intéresse beaucoup plus à ce réalisateur depuis les ELECTION. J'avais vu certains de ses films avant, j'en ai vu après, je n'en sors pas forcément (malheureusement) avec le même impact.
Cet opus est, comme le dit Profondo, un bon cru. C'est une sorte de polar/comédie où les ambiances se mélangent allègrement, où l'on sent Johnnie To en pleine possession de ses moyens et surtout avec une envie de s'amuser assez communicative. Ce film est un réjouissant cocktail d'influences: première impression, c'est très musical. Le score, composé par des français - d'ailleurs, rappelle l'ambiance des films 50's-60's. On ne serait pas étonné, plusieurs fois dans le film (notamment au tout début) de les voir pousser la chansonnette façon comédie musicale. C'est envolé, lyrique, et aussi chorégraphié, pas de la danse mais une impression d'ordre et d'équilibre.

J'ai parfois retrouvé un style que j'avais croisé avec Sergio Leone: celle de tranformer une ligne de scénario en 10 ou 15 minutes de pur cinéma. Johnnie To s'amuse à faire la même chose ici: beaucoup de scènes visuelles, peu de dialogues (dont certains longs moments sans dialogues du tout). C'est assez réussi (certaines scènes sont déjà cultes) sauf quand il pousse le bouchon à l'extrême. Leone, lui, avait un scénario général travaillé, complexe, etc. To se contente d'une trame ultra mince qui peine parfois à compenser les envolées en solo du monsieur. Ainsi, j'ai eu très peur pendant le 3e quart d'heure où j'ai failli lacher l'affaire tellement il ne se passait plus rien. Heureusement que l'intrigue finit par reprendre le dessus. Car visiblement, le scénario est une excuse pour s'amuser. C'est souvent réussi mais il faut faire attention.

L'exercice de style est à voir, vraiment plaisant et cinématographiquement pertinent (et quelle musique!), mais je préfère a priori ses histoires au 1er degré.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
LucyMuir
Du rhum, des elfes et d'la bière
Messages : 3560
Inscription : 5 avr. 05, 19:32
Liste DVD
Contact :

Re: Notez les films - Juin 2008

Message par LucyMuir »

Double épiphanie hier soir en découvrant Tommy de Ken Russell d'après l'opéra rock des Who.
Partition puissante, choeurs psychédéliques, morceaux de bravoure entrecoupés de chants d'une douceur surprenante.
Haricots en boîte, seringues, culte de Marylin. Un grand choc pour mes yeux et mes oreilles.

J'étais partagée juste à la fin du film mais ne cesse d'y revenir depuis. En fait, j'ai envie de me replonger dans ce monde que je n'ai pas vraiment quitté.

See me, feel me, touch me, heal me....
Dernière modification par LucyMuir le 6 juin 08, 11:59, modifié 1 fois.
Rien.
Tuesday
Georges Abitbolchevique
Messages : 4685
Inscription : 31 juil. 07, 11:04
Localisation : En train de préparer une tchatchouka à Momo...

Re: Notez les films - Juin 2008

Message par Tuesday »

LucyMuir a écrit :Double épiphanie hier soir en découvrant Tommy de Ken Russel d'après l'opéra rock des Who.
Partition puissante, choeurs psychédéliques, morceaux de bravoure entrecoupés de chants d'une douceur surprenante.
Haricots en boîte, seringues, culte de Marylin. Un grand choc pour mes yeux et mes oreilles.

J'étais partagée juste à la fin du film mais ne cesse d'y revenir depuis. En fait, j'ai envie de me replonger dans ce monde que je n'ai pas vraiment quitté.

See me, feel me, touch me, heal me....
"there's no chance, no untried operation", you're totally taken in :mrgreen:
Image
Répondre