Sydney Pollack (1934-2008)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 13985
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Sydney Pollack (1934-2008)

Message par Alexandre Angel »

Jeremy Fox a écrit :J'avoue que je n'accroche pas vraiment et surtout je ne vois aucune filiation avec Sarde :oops:
C'est marrant, j'ai le sentiment d'en avoir déjà échangé avec toi mais ce n'est peut-être qu'une impression de déjà-vu.
J'ai toujours flashé sur ce thème, dès ma découverte du film sur FR3 à l'automne 1979. Il épouse une veine chez Legrand que j'aurais du mal à définir si ce n'est qu'elle se distingue de ses envolées jazzy ou du ton des films chantés.
Le thème est celui d'une chasse à courre, donc il a une tonalité que je qualifierais de "médiévalisante" (ouch), avec utilisation de cors. Il me semble que Sarde a souvent employé ce genre de procédés pour des ambiances similaires. Je pense d'emblée au Crabe-Tambour mais sans avoir les moyens, d'où je suis, d'illustrer cela, c'est surtout au thème du Sauvage auquel je songe. Pas pour le côté "médiéval", ça non, mais pour l'ambiance mélodique à base de romanesque un peu mystérieux, à la fois grave et rêveur.
Je peux pas faire plus :mrgreen:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99494
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Sydney Pollack (1934-2008)

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :
Jeremy Fox a écrit :J'avoue que je n'accroche pas vraiment et surtout je ne vois aucune filiation avec Sarde :oops:
C'est marrant, j'ai le sentiment d'en avoir déjà échangé avec toi mais ce n'est peut-être qu'une impression de déjà-vu.
J'ai toujours flashé sur ce thème, dès ma découverte du film sur FR3 à l'automne 1979. Il épouse une veine chez Legrand que j'aurais du mal à définir si ce n'est qu'elle se distingue de ses envolées jazzy ou du ton des films chantés.
Le thème est celui d'une chasse à courre, donc il a une tonalité que je qualifierais de "médiévalisante" (ouch), avec utilisation de cors. Il me semble que Sarde a souvent employé ce genre de procédés pour des ambiances similaires. Je pense d'emblée au Crabe-Tambour mais sans avoir les moyens , d'où je suis, d'illustrer cela, c'est surtout au thème du Sauvage auquel je songe. Pas pour le côté "médiéval", ça non, mais pour l'ambiance mélodique à base de romanesque un peu mystérieux, à la fois grave et rêveur.
Je peux pas faire plus :mrgreen:
Je ne dis pas que tu as tort mais pour écouter environ 4 heures de Philippe Sarde par semaine - le télétravail 5 jours/5 ça aide beaucoup - , ça ne m'y a pas fait du tout penser ; après, en matière de musique je ne suis pas spécialement un grand connaisseur non plus. Sinon je ne pense pas en avoir déjà débattu avec toi d'autant que je ne connaissais pas vraiment cette BO :wink:
Avatar de l’utilisateur
Alexandre Angel
Une couille cache l'autre
Messages : 13985
Inscription : 18 mars 14, 08:41

Re: Sydney Pollack (1934-2008)

Message par Alexandre Angel »

Erratum Erratum!
La musique du Sauvage est de Michel Legrand donc question points communs, y a pas de problèmes :lol:
Donc ça retire un peu de crédibilité à mon assertion :mrgreen:
Mais en même temps ça prouve que j'ai pensé à Sarde en écoutant du Legrand
Dernière modification par Alexandre Angel le 10 juin 20, 13:50, modifié 1 fois.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99494
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Sydney Pollack (1934-2008)

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit : La musique du Sauvage est de Michel Legrand donc question points communs, y a pas de problèmes :lol:
:lol:
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99494
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Sydney Pollack (1934-2008)

Message par Jeremy Fox »

Avatar de l’utilisateur
El Dadal
Producteur Exécutif
Messages : 7260
Inscription : 13 mars 10, 01:34
Localisation : Sur son trône de vainqueur du Quiz 2020

Re: Sydney Pollack (1934-2008)

Message par El Dadal »

Jolie chronique d'ailleurs. Un film que j'ai découvert très tard dans ma vie de cinéphile (il y a quelques mois en fait) mais qui me suit tranquillement sans me lâcher. Alors qu'il s'agit d'un film honnête et sensible sur un sujet délicat, je me demande si le vernis de comédie un peu grivoise n'en ferait pas un parfait objet d'incompréhension aujourd'hui.
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54622
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: Sydney Pollack (1934-2008)

Message par Flol »

C'est effectivement devenu un film officiellement "transphobe", aujourd'hui.
Avatar de l’utilisateur
Stromboli
Machino
Messages : 1190
Inscription : 10 août 04, 10:18
Liste DVD

Re: Sydney Pollack (1934-2008)

Message par Stromboli »

Flol a écrit :C'est effectivement devenu un film officiellement "transphobe", aujourd'hui.
C'est quel "office" qui décide de ça?
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54622
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: Sydney Pollack (1934-2008)

Message par Flol »

Les gauchisses omniprésents dans les médias, bien entendu.
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99494
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Sydney Pollack (1934-2008)

Message par Jeremy Fox »

Avatar de l’utilisateur
Ballard73
Assistant(e) machine à café
Messages : 193
Inscription : 9 août 19, 08:41

Re: Sydney Pollack (1934-2008)

Message par Ballard73 »

Chasseurs de Scalps 8/10
Un film de Pollack très plaisant, dans lequel on suit un trappeur (B.Lancaster) qui tente de récupérer les fourrures dérobées initialement par les indiens, puis par les chasseurs de scalps.
Le rythme est plaisant, sans temps morts, le thème de l'esclavagisme irrigue rapidement l'histoire (dans une veine progressiste et non manichéenne, on reconnaitra la vision idéaliste de la société propre à plusieurs oeuvres de Pollack), à travers le personnage joué par Ossie Davis. Le plaisir que donne le visionnage de ce western vient aussi de la façon qu'à Pollack de filmer les paysages, une de ses marques de fabrique qu'on retrouvera dans Jeremiah Johnson. En prime, on y trouve beaucoup d'humour, sans que cela n'alourdisse le déroulement des évènements. Une vraie bonne surprise.
"I know you gentlemen have been through a lot, but when you find the time, I'd rather not spend the rest of this winter TIED TO THIS FUCKING COUCH!"
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18488
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Sydney Pollack (1934-2008)

Message par Profondo Rosso »

Le Cavalier électrique (1979)

Image

Cinq fois champion du monde de rodéo, Norman « Sonny » Steele est aujourd'hui à la retraite. Il en est maintenant réduit à travailler pour les sponsors qui le sollicitent. Il devient ainsi l'emblème d'une marque de céréales. Il parade avec un costume bariolé orné d'ampoules lumineuses. Lors d'un show à Las Vegas, il doit monter le pur-sang Rising Star. Sonny s'aperçoit que le cheval a été drogué. Durant la soirée de gala, il s'en va avec le cheval pour le remettre en liberté. Bientôt la police va se mettre à sa recherche. Hallie Martin, une journaliste en quête de sensationnel parvient à retrouver Steele.

Cinquième collaboration entre Sydney Pollack et Robert Redford, Le Cavalier électrique semble un prolongement thématique contemporain de leur célèbre Jeremiah Johnson (1972). Sonny Steele (Robert Redford), c'est un peu comme si Jeremiah Johnson avait été rattrapé et corrompu par la civilisation qu'il fuyait. La scène d'ouverture décline ses hauts faits de champion de rodéo, avant que le déclin physique ne l'incite à devenir la tête de gondole de la marque de céréale d'une multinationale. Cet emploi lucratif mais peu exaltant l'éloigne de ses racines, devenant l'ombre de lui-même et traversant les festivités publicitaires et autres centres commerciaux auréolé de guirlandes électriques devant un public indifférent. Un évènement va pourtant lui ouvrir les yeux sur ce qu'il est devenu lorsqu'il devra chevaucher le pur-sang appartenant à sa compagnie lors de la célébration d'une fusion commerciale à Las Vegas. Tout comme lui, le cheval Rising Star voit ses capacités et la nature profonde de ce qu'il est souillé au service du profit. C'en est trop et Sonny s'enfuit avec l'animal, bientôt traqué par la police et une journaliste (Jane Fonda) opiniâtre, ambitieuse mais également fascinée.

Le film équilibre bien le désenchantement d'une certaine tradition du western crépusculaire et désenchanté façon Seul sont les indomptés de David Miller (1962) avec une idéologie libertaire plus rattachée aux années 70. Cette idéologie se confronte ainsi au capitalisme le plus déshumanisé en ligne de mire avec les années 80. L'imagerie, les codes et les valeurs de l'Ouest sont dévoyés dans la première partie du film où Sonny arpente telle une marionnette les lieux de consommation et de divertissement où il n'est plus, mais joue à être un cow-boy pour amuser les masses. Le pic de ce dévoiement est atteint dans la ville du péché et de la superficialité, Las Vegas. Avec la fuite de notre héros, l'horizon s'étend et révèle les grands espaces en estompant de plus en plus les éléments contemporains et faire par moment douter de se trouver dans un western classique. Cela s'exerce dans l'esthétique du film, dans les péripéties où Sonny fait la nique sur sa monture aux véhicules policiers qui le traque, mais aussi dans la mentalité calculatrice de la journaliste Hallie qui s'estompe au contact de Sonny. C'est un vrai road-movie drôle, haletant et sensible où les exploits de Sonny gagnent le cœur d'une population encore attachées aux valeurs authentique de l'Amérique, représentées par les autochtones rencontrés au hasard qui vont aider notre héros de manière désintéressée - l'envers cynique faisant de cette rébellion de Steele une autre récupération commerciale. .

Robert Redford est excellent en rustre sensible et autodestructeur, formant un beau couple avec Jane Fonda qu'il retrouve après La Poursuite impitoyable (1967). Si la romance fonctionne et est plutôt touchante, c'est paradoxalement son introduction qui casse un peu la dynamique de la dernière partie du film un peu plus laborieuse malheureusement. La magnifique scène de retour du pur-sang avec ses congénères transcende cependant ces défauts, exprimant avec une exaltation palpable la ferveur de ce sentiment de liberté. 4,5/6
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99494
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Sydney Pollack (1934-2008)

Message par Jeremy Fox »

Avatar de l’utilisateur
Supfiction
Charles Foster Kane
Messages : 22136
Inscription : 2 août 06, 15:02
Localisation : Have you seen the bridge?
Contact :

Re: Sydney Pollack (1934-2008)

Message par Supfiction »

Le point du 17 décembre, Rencontre à l’occasion de la sortie de son livre « Eddy Mitchell. Ma discothèque idéale ».
La discussion s'achève sur un réalisateur qu'il apprécie, Sydney Pollack, celui de Tootsie et de Out of Africa. Ces films-là, il s'en fiche. Eddy entend évoquer la collaboration de Pollack avec Burt Lancaster. « Vous avez vu Les Chasseurs de scalps ? » La réponse négative provoque un éclair de mépris dans son regard. Il est temps de filer.
Répondre