Alain Jessua (1932-2017)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Grimmy
Régisseur
Messages : 3140
Inscription : 1 févr. 04, 11:25

Alain Jessua (1932-2017)

Message par Grimmy »

Armaguedon de Alain Jessua (1977)

Bof, bof, bof.... Annoncé par certains comme un grand film méconnu, le film de jessua n'a pas tenu toutes vos promesses. Ce thriller poussif n'a rien de bien palpitant. A part une dénonciation de la télévision plutôt inatendue vu l'âge du film, on s'ennuie doucement devant les vaines tentatives de Jean yanne à rendre on personnage méchant. Alain Delon est là parce qu'il a vu de la lumière (il fait son numéro, fort bien au demeurant), et Michel Dechaussoy tente de donner un peu d'épaisseur à un personnage qui n'en a pas.
Le rythme est lent, l'histoire pas claire, et peu crédible. Bref, grosse déception.
2/10
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54794
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Message par Flol »

Grimmy a écrit :Armaguedon de Alain Jessua (1977)
Je préfère le remake.
Martin Quatermass
Overdosed on Gamma-ray
Messages : 9534
Inscription : 14 avr. 03, 08:44

Message par Martin Quatermass »

Armaguedon (Alain Jessua) : thriller étrange, Jean Yanne très bon et un Delon qui compose un personnage interessant de psy à la limite de craquer. Seulement le fin limite en queue de poisson m'a sur le coup surpris (et l'absence de générique de fin n'aide pas, la bande annonce du film suivant arrivant immédiatement).
mannhunter
Laspalès
Messages : 17390
Inscription : 13 avr. 03, 11:05
Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
Contact :

Message par mannhunter »

Martin Quatermass a écrit :Armaguedon (Alain Jessua) : thriller étrange, Jean Yanne très bon et un Delon qui compose un personnage interessant de psy à la limite de craquer.
Alain Jessua est un réalisateur à (re)découvrir,j'aime beaucoup "traitement de choc" et "les chiens". :wink:
Martin Quatermass
Overdosed on Gamma-ray
Messages : 9534
Inscription : 14 avr. 03, 08:44

Message par Martin Quatermass »

mannhunter a écrit :
Martin Quatermass a écrit :Armaguedon (Alain Jessua) : thriller étrange, Jean Yanne très bon et un Delon qui compose un personnage interessant de psy à la limite de craquer.
Alain Jessua est un réalisateur à (re)découvrir,j'aime beaucoup "traitement de choc" et "les chiens". :wink:
Pas vu les Chiens mais Traitement de choc est un excellent film. :wink:
mannhunter
Laspalès
Messages : 17390
Inscription : 13 avr. 03, 11:05
Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
Contact :

Message par mannhunter »

Martin Quatermass a écrit :
mannhunter a écrit : Alain Jessua est un réalisateur à (re)découvrir,j'aime beaucoup "traitement de choc" et "les chiens". :wink:
Pas vu les Chiens mais Traitement de choc est un excellent film. :wink:
sans oublier "paradis pour tous" et "jeu de massacre"... :wink:
Nestor Almendros
Déçu
Messages : 24382
Inscription : 12 oct. 04, 00:42
Localisation : dans les archives de Classik

Message par Nestor Almendros »

LES CHIENS d'Alain Jessua

Ce n'est pas tout à fait un polar, plutôt un thriller d'ailleurs. Mais je ne savais pas où en parler. Je l'ai vu presque par hasard, par curiosité surtout, ayant vu un film de Jessua cet été. Si le film en lui-même m'a peu fait frémir, le côté suspense étant un peu vieillot aujourd'hui, j'ai été beaucoup plus emballé par le fond.

Car en bon film de genre qui se respecte, il y a un sous-texte très pertinent. On y parle en fait d'une société contemporaine (filmée dans une ville nouvelle comme il en fleurissait en 1978, au look moderne) très sécuritaire. Elle prend comme bouc émissaire d'abord la communauté noire puis des jeunes. Seuls quelques uns à chaque fois créent des problèmes mais la masse s'oppose finalement à l'ensemble de ces minorités (cf en plus l'amalgame du violeur qu'on croit être un des jeunes et qui est en fait un habitant lambda). Et pour contrer cela vient un sentiment sécuritaire. L'homme, ici l'habitant de cette ville, tel "un chasseur assoiffé de sang", veut faire sa loi lui-même. Ils s'équipent donc de chiens de garde assez robustes (bergers allemands) et les dressent à l'attaque chez Depardieu et son chenil.
Le lien qui unit les chiens à l'homme est presque symbolisé comme une communauté, une secte dont le gourou est Depardieu (il a l'air de les controler sans qu'ils s'en rendent compte). On pense aussi au sexe dans une scène de dressage entre Nicole Kalfan (charmante au demeurant mais au personnage très versatile) et Depardieu. Le jeu des regards et les encouragements au chien ("vas-y, c'est bien, encore...") sont on ne peut plus clairs.

Une dérive sociale toujours très actuelle qui fait que le film n'est pas totalement dénué d'intérêt, en tout cas pour ma part qui était plus motivé par une intrigue à suspense.

Très beau master Studio Canal (collection "Crime et Cinéma). Belle définition, beaux contrastes, splendides couleurs. Une réussite.
christian
Accessoiriste
Messages : 1795
Inscription : 13 oct. 03, 12:25
Contact :

Message par christian »

Nestor Almendros a écrit :LES CHIENS d'Alain Jessua

Une dérive sociale toujours très actuelle qui fait que le film n'est pas totalement dénué d'intérêt, en tout cas pour ma part qui était plus motivé par une intrigue à suspense.

Très beau master Studio Canal (collection "Crime et Cinéma). Belle définition, beaux contrastes, splendides couleurs. Une réussite.
wahhh !!!! il faut absolument que j'achète ça !! ce film et la musique délirante de Michel Portal et R.Koering sont époustouflants !
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54794
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Message par Flol »

Ah oui je l'ai vu ce week-end. Très intéressant. Musique glaciale du duo Koering/Portal, pour un film hyper glauque (bien que forçant un peu trop le trait).
mannhunter
Laspalès
Messages : 17390
Inscription : 13 avr. 03, 11:05
Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
Contact :

Message par mannhunter »

Ratatouille a écrit :Ah oui je l'ai vu ce week-end. Très intéressant. Musique glaciale du duo Koering/Portal, pour un film hyper glauque (bien que forçant un peu trop le trait).
j'ai un bon souvenir de ce film :) ...à redécouvrir,comme la plupart des films de Jessua d'ailleurs ("traitement de choc","armaguedon"...) :wink:
christian
Accessoiriste
Messages : 1795
Inscription : 13 oct. 03, 12:25
Contact :

Message par christian »

cinéaste plutôt gâté par le DVD depuis quelques années ! ;) (les Delon + "Jeu de massacre" + les Chiens)
à quand la redécouverte de Christian de Chalonge également ? :?:
Avatar de l’utilisateur
AtCloseRange
Mémé Lenchon
Messages : 25415
Inscription : 21 nov. 05, 00:41

Message par AtCloseRange »

Nestor Almendros a écrit :LES CHIENS d'Alain Jessua

Ce n'est pas tout à fait un polar, plutôt un thriller d'ailleurs. Mais je ne savais pas où en parler. Je l'ai vu presque par hasard, par curiosité surtout, ayant vu un film de Jessua cet été. Si le film en lui-même m'a peu fait frémir, le côté suspense étant un peu vieillot aujourd'hui, j'ai été beaucoup plus emballé par le fond.

Car en bon film de genre qui se respecte, il y a un sous-texte très pertinent. On y parle en fait d'une société contemporaine (filmée dans une ville nouvelle comme il en fleurissait en 1978, au look moderne) très sécuritaire. Elle prend comme bouc émissaire d'abord la communauté noire puis des jeunes. Seuls quelques uns à chaque fois créent des problèmes mais la masse s'oppose finalement à l'ensemble de ces minorités (cf en plus l'amalgame du violeur qu'on croit être un des jeunes et qui est en fait un habitant lambda). Et pour contrer cela vient un sentiment sécuritaire. L'homme, ici l'habitant de cette ville, tel "un chasseur assoiffé de sang", veut faire sa loi lui-même. Ils s'équipent donc de chiens de garde assez robustes (bergers allemands) et les dressent à l'attaque chez Depardieu et son chenil.
Le lien qui unit les chiens à l'homme est presque symbolisé comme une communauté, une secte dont le gourou est Depardieu (il a l'air de les controler sans qu'ils s'en rendent compte). On pense aussi au sexe dans une scène de dressage entre Nicole Kalfan (charmante au demeurant mais au personnage très versatile) et Depardieu. Le jeu des regards et les encouragements au chien ("vas-y, c'est bien, encore...") sont on ne peut plus clairs.

Une dérive sociale toujours très actuelle qui fait que le film n'est pas totalement dénué d'intérêt, en tout cas pour ma part qui était plus motivé par une intrigue à suspense.

Très beau master Studio Canal (collection "Crime et Cinéma). Belle définition, beaux contrastes, splendides couleurs. Une réussite.
Il est passé hier sur Direct 8 et j'ai été agréablement surpris par ce film assez atypique dans la production héxagonale.
C'est vrai que le film est difficile à cataloguer entre fable et presque fantastique. En tout cas, le film reste diablement d'actualité même si l'époque des milices est un peu passé. En fait, c'est un peu le double inversé d'Un Justicier dans la ville, on pense aussi à The Stepford Wives. Et Marne-La-Vallée donne un cadre inquiétant à l'ensemble. Pas sûr que le côté "inquiétant" ait été voulu par les concepteurs de la ville.
Nicole Calfan est vraiment charmante, Victor Lanoux très bon et Depardieu égal à lui-même.
mannhunter
Laspalès
Messages : 17390
Inscription : 13 avr. 03, 11:05
Localisation : Haute Normandie et Ile de France!
Contact :

Alain Jessua

Message par mannhunter »

Le dvd de "Les chiens" testé sur Devil Dead:

http://www.devildead.com/indexfilm.php3?FilmID=1593

Un cinéaste un peu rare et méconnu...pour ma part,je garde un souvenir assez impressionné du film testé ci-dessus,de "Traitement de choc" et "Armaguedon". :wink:
"Les couleurs du diable" n'était pas vraiment concluant,mais néanmoins intéressant...j'aimerais bien voir "Paradis pour tous" et "Jeu de massacre".

La filmographie du Mr:

Couleurs du diable, Les (1997)
En toute innocence (1988)
Frankenstein 90 (1984)
Paradis pour tous (1982)
Chiens, Les (1979)
Armaguedon (1977)
Traitement de choc (1973)
Jeu de massacre (1967)
Vie à l'envers, La (1964)
Léon la lune (1956)
Avatar de l’utilisateur
AtCloseRange
Mémé Lenchon
Messages : 25415
Inscription : 21 nov. 05, 00:41

Message par AtCloseRange »

Voici ce que j'en disais suite à l'avis de Nestor Almendros
AtCloseRange a écrit :
Nestor Almendros a écrit :LES CHIENS d'Alain Jessua

Ce n'est pas tout à fait un polar, plutôt un thriller d'ailleurs. Mais je ne savais pas où en parler. Je l'ai vu presque par hasard, par curiosité surtout, ayant vu un film de Jessua cet été. Si le film en lui-même m'a peu fait frémir, le côté suspense étant un peu vieillot aujourd'hui, j'ai été beaucoup plus emballé par le fond.

Car en bon film de genre qui se respecte, il y a un sous-texte très pertinent. On y parle en fait d'une société contemporaine (filmée dans une ville nouvelle comme il en fleurissait en 1978, au look moderne) très sécuritaire. Elle prend comme bouc émissaire d'abord la communauté noire puis des jeunes. Seuls quelques uns à chaque fois créent des problèmes mais la masse s'oppose finalement à l'ensemble de ces minorités (cf en plus l'amalgame du violeur qu'on croit être un des jeunes et qui est en fait un habitant lambda). Et pour contrer cela vient un sentiment sécuritaire. L'homme, ici l'habitant de cette ville, tel "un chasseur assoiffé de sang", veut faire sa loi lui-même. Ils s'équipent donc de chiens de garde assez robustes (bergers allemands) et les dressent à l'attaque chez Depardieu et son chenil.
Le lien qui unit les chiens à l'homme est presque symbolisé comme une communauté, une secte dont le gourou est Depardieu (il a l'air de les controler sans qu'ils s'en rendent compte). On pense aussi au sexe dans une scène de dressage entre Nicole Kalfan (charmante au demeurant mais au personnage très versatile) et Depardieu. Le jeu des regards et les encouragements au chien ("vas-y, c'est bien, encore...") sont on ne peut plus clairs.

Une dérive sociale toujours très actuelle qui fait que le film n'est pas totalement dénué d'intérêt, en tout cas pour ma part qui était plus motivé par une intrigue à suspense.

Très beau master Studio Canal (collection "Crime et Cinéma). Belle définition, beaux contrastes, splendides couleurs. Une réussite.
Il est passé hier sur Direct 8 et j'ai été agréablement surpris par ce film assez atypique dans la production héxagonale.
C'est vrai que le film est difficile à cataloguer entre fable et presque fantastique. En tout cas, le film reste diablement d'actualité même si l'époque des milices est un peu passé. En fait, c'est un peu le double inversé d'Un Justicier dans la ville, on pense aussi à The Stepford Wives. Et Marne-La-Vallée donne un cadre inquiétant à l'ensemble. Pas sûr que le côté "inquiétant" ait été voulu par les concepteurs de la ville.
Nicole Calfan est vraiment charmante, Victor Lanoux très bon et Depardieu égal à lui-même.
Avatar de l’utilisateur
Kevin95
Footix Ier
Messages : 18368
Inscription : 24 oct. 04, 16:51
Localisation : Devine !

Re: Notez les films naphtas de décembre 2008

Message par Kevin95 »

Image

Jeu de massacre (Alain Jessua)

Ovni et fier de l'être, Jeu de massacre est le premier succès d'Alain Jessua et (à mon avis) de loin son meilleur film.
Le film débute tel un Plein Soleil (René Clément), la fascination latente d'un homme sur un autre au point de lui voler sa vie pour ensuite dérivé sur une réflexion sur la création artiste et le rapport art / vie très proche de la fameuse histoire d'Edgar Allan Poe "Le Portrait Ovale", voir du Magnifique (Philippe de Broca). C'est haut en couleur, ça part dans tout les sens (dans le bon sens justement du terme) et c'est truffé d’idées géniales.
A noter un casting parfait porté par la folie d'un Michel Duchaussoy et le cynisme d'un Jean-Pierre Cassel.


Traitement de choc (Alain Jessua)

Film fantastique assez couillu, Traitement de choc a le mérite de tenir le coup à défaut d'être inoubliable.
Sur un postulat digne d'un bon gros nanar, Jessua s'en sors grâce avant tout aux comédiens tous excellents, et ensuite grâce à un portrait au vitriole de la France friquée et du culte du corps et de l'argent qui annonce d'une dizaine d'année la décennie 80.
Intéressant.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Répondre