Ed a écrit :Je sais que je vais pisser sur un violoniste, mais en quoi une saucisse en croûte a-t-elle a voir avec la dramaturgie ?
Quitte à demander aux autres d'expliquer ce qu'ils veulent dire, autant utiliser soi-même des images parlantes...
Ou peut-être était-ce juste pour faire une formule, un bon mot ayant autant d'esprit qu'une - essayons - salade niçoise...
Rentre chez toi et réflechis à ton avenir !
Je suis d'accord sur le deuxième point ( la TV). C'est la seule facilité du film; l'association trop évidente.Joe Wilson a écrit :
Je détaille donc sur le final :
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Quant au reste, je ne considère pas l'excursion hors des sentiers à priori balisés du film social comme une carence scénaristique, pire une coquetterie destiné à tenir en haleine le spectateur. J'y vois surtout un avertissement à l'adresse de Angie et du spectateur. Tout cela est bien sérieux: le drame n'est jamais très loin. Je ne crois pas que ce soit fantasque comme scène. Il ne faut quand même pas oublier que l'escroquerie concerne un certain nombres d'individus et que le montant est elevé. Par ailleurs, les mecs sont à cran puisque outre le fait qu'ils soient pour la plupart clandestins vivent dans une précarité absolue. A situation extrême, réponse extrême.
Tu reproches au film sa sur-détermination, une surcharge dans la manière qu'a Loach de caractériser le personnage de Angie. En revanche, tu admets que ce même personnage est pourvu de traits contradictoires. Ce n'est pas un personnage aux déterminations réversibles comme on pourrait en trouver chez Verhoeven par ex. Au bout du compte, le portrait est plutôt complexe et fort. Là encore, je ne vois pas où est le problème. Il ne faut quand même pas oublier que le film s'apparente à une deuxième acte d'un drame. C'est à partir de ce premier acte effacé mais suggéré, que le spectateur doit spéculer sur les motivations implicites et les raisons qui amènent Angie à faire ce qu'elle fait.Joe Wilson a écrit : Le personnage manque de nuances à mon goût car Loach lui prête des traits trop contradictoires à force d'être brutalement affirmés. Et je vais revenir à la césure que j'ai ressenti entre vie familiale et vie sociale. Son côté manipulatrice et séductrice est ambigu et vite mis à l'écart. Sa relation à ses parents est elle-aussi expédiée.
C'est marrant comme tu parais faire une distinction entre le social et le familial. Distinction qui n'a pas lieu d'être dans le monde décloisonné que décrit Loach. Elle se comporte de la même manière en affaire qu'avec ses amis, sa famille ou ses partenaires sexuels. Elle a un problème de temps; d'où l'aspect relations de transit. Le hors-champ a toute son importance dans ce film.Joe Wilson a écrit : Et tu parles de neutralité, c'est là que le bas blesse...Loach s'abrite derrière Angie, expédie ces actes et cède plusieurs fois à la facilité.
Cela n'a rien à voir avec un caractère sympathique ou recommandable...je ne vais pas au cinéma contempler des bénis oui-oui (et cette césure positif/négatif me parait toujours caricaturale).
Il ne les superpose pas mais au contraire les lie. Ces éléments ressortent en fonction de la nature de la situation ( le ptit copain, les problèmes du fiston, les parents, l'amie, les relations de travail...). Démonstration généralisante je ne penses pas. Loach fait quand même attention au passé et à la personnalité de Angie. Il ne généralise ni ne statue sur le libéralisme: il s'agit toujours d'un individu confronté à quelque chose. Sauf que ici, elle ne se comporte pas comme une militante de gauche mais adopte, par lacheté, par facilité, par opportunisme, parce qu'elle a commence à vieillir, qu'elle est frustrée de ce monde, un certain type de comportement disons immoral.Joe Wilson a écrit : Ce Loach me parait justement assez faible car il laisse l'individu de côté, et reste dans une démonstration généralisante et fragile. Tous les facteurs que tu évoques, on les connaît...et Loach, à force de tout superposer tous les soucis, en fait trop et son film reste à mes yeux une note d'intention.