Candyman (Bernard Rose - 1992)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Jericho
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Re: Candyman (Bernard Rose - 1992)

Message par Jericho »

jacques 2 a écrit :
Jericho a écrit :Et alors ?
Il y a quoi d'incroyable ?
Sans s'énerver de part ou d'autre, disons que - pour une série de films de genre - le premier est généralement le meilleur et de loin ....
Les exemples foisonnent, qui vérifient cette assertion : Scream, les griffes de la nuit, Hellraiser, Massacre à la tronçonneuse, Saw, Massacre au camp d'été, etc ...
Il y a plein de contre exemples genre Chucky, Vendredi 13, Freddy (eh oui je les trouve pratiquement tous mauvais), Wishmaster, Les Ghoulies, etc...
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Flol
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Re: Candyman (Bernard Rose - 1992)

Message par Flol »

Mais en l'occurrence, le 1er Candyman est vraiment très bon ; ce serait dommage que tu passes à côté parce que tu as de mauvais à prioris basés sur un film qui n'a plus grand chose à voir avec lui.
Jericho
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Re: Candyman (Bernard Rose - 1992)

Message par Jericho »

J'ai jamais prétendu le contraire, j'ai pris le soin de lire vos messages avant de poster.
Et si j'ai posté ça, c'était pour quelque part reconnaitre mon erreur. M'enfin je vais d'abord le regarder avant de certifier que j'avais tord.
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cinephage
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Re: Candyman (Bernard Rose - 1992)

Message par cinephage »

Ce qu'il faut avant tout observer, dans ces histoires de suites, c'est la continuité artistique. Dans bien des cas, surtout lorsqu'on est dans le cinéma de genre, les suites sont faites par des gens qui n'ont plus aucun rapport avec le premier opus, et qui ont juste hérité d'une franchise à exploiter, avec des contraintes fortes. Difficile du coup de juger un premier épisode au vu du troisième, sauf si, comme pour Spider-Man ou Transformers, c'est la même équipe qui a gardé le projet (auquel cas le 1 et le 3 ont de vrais rapports entre eux).

Dans le cas de Candyman, il n'y a absolument plus aucun lien entre le 3, minable suite commerciale filmée et écrite par des tacherons, et le 1, qui est un film original et inventif, visuellement très soigné, à la bande originale particulièrement envoutante, et qu'on ne saurait trop te recommander.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
julien
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Re: Candyman (Bernard Rose - 1992)

Message par julien »

jacques 2 a écrit :
Anorya a écrit : Pourras tu en redire quelques mots dans le topic consacré à Philip Glass en partie musique, que Julien et moi réactivons sans cesse ?
Ce sera avec plaisir dès réception et écoute ... :)
Topic que l'on est d'ailleurs les seuls à réactiver. Venez dans le topic... Venez... N'ayez crainte. Une fois que l'on a passé l'épreuve de l'écoute intégrale des "Music in 12 parts", après c'est pas si terrifiant comme musique.
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Re: Candyman (Bernard Rose - 1992)

Message par jacques 2 »

Sinon, j'ai craqué et acheté le BD ce jour chez Saturn : déballé et zappé ...

Conclusions :

- ouf : le principal est là car l'image est très belle càd avec de la profondeur de champ, des couleurs pêchues quand il le faut, de beaux contrastes et des noirs profonds.
Bref, suivant la formule consacrée, on redécouvre le film et le son est est à l'avenant (surtout en VO of course) ... Redécouverte d'autant plus que le dvd était très médiocre sur tous ces aspects ...

- le sujet qui fâche : absolument RIEN au niveau des bonus, même pas une BA ...
Quand on pense que l'édition dvd comportait notamment un commentaire audio, il y a de quoi s'énerver une fois de plus sur la politique éditoriale de certains (Universal en l'occurrence)

Mais bon, j'aime tellement le film que je ne regrette tout de même pas l'achat ... :|
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reuno
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Re: Candyman (Bernard Rose - 1992)

Message par reuno »

Et quelqu'un saurait où l'on pourrait se le procurer (depuis la France) ?
A part l'ancien mediadis qui semble ne pas l'avoir en stock et ailleurs je ne sais pas ce qui existe comme boutique sur le net.

Le dvd est vraiment médiocre, hâte de redécouvrir ce grand film dans de bonnes conditions !
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Re: Candyman (Bernard Rose - 1992)

Message par jacques 2 »

Essaie sur ProxisAzur.be ... :wink:
julien
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Re: Candyman (Bernard Rose - 1992)

Message par julien »

reuno a écrit :ce grand film
Faut arrêter avec les superlatifs. C'est tout juste médiocre comme film et la fin, tournée sous la pression des producteurs et de Clive Barker est totalement grotesque.
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Re: Candyman (Bernard Rose - 1992)

Message par jacques 2 »

julien a écrit :
reuno a écrit :ce grand film
Faut arrêter avec les superlatifs. C'est tout juste médiocre comme film et la fin, tournée sous la pression des producteurs et de Clive Barker est totalement grotesque.
Faut arrêter de minimiser ce que tu n'aimes pas aussi ... :fiou:
Chacun a le droit d'avoir son avis sur ce qui est grand ou ne l'est pas : aucun avis n'a de toute manière force de loi ou de vérité absolue et le tien pas plus qu'un autre ...

Et ce film est loin d'être médiocre AMHA même si j'imagine que je pourrais trouver sans forcer pas mal de films médiocres dans ton top 50 personnel ...

Et cela ne ferait pas avancer le schmilblick donc ... :|
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Profondo Rosso
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Re: Candyman (Bernard Rose - 1992)

Message par Profondo Rosso »

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Helen Lyne, une étudiante, décide d'écrire sa thèse sur les mythes et légendes locales. C'est en visitant une partie de la ville inconnue qu'elle découvre la légende de Candyman, un homme effrayant qui apparait lorsqu'on prononce cinq fois son nom en face d'un miroir. Helen, pragmatique, choisit de ne pas croire à l'existence de Candyman. Mais son univers bascule dans l'horreur quand une série de meurtres horribles commence ...

Candyman constitue un petit classique du fantastique des 90's, adapté de la nouvelle de Clive Barker Lieux Interdits (et issus de ses recueils de nouvelles Livres de Sang) par l'auteur lui-même. Le film propose un thème qui sans être inédit s'avère assez surprenant dans son traitement à savoir la place qu'occupent les mythes et légendes urbaines et la façon dont elles s'inscrivent dans notre réalité. Cela se manifeste ici à travers la quête de l'héroïne Helen Lyle(Virginia Madsen) qui mène une thèse sur cette question des mythes locaux. Entre deux histoires farfelues prêtant plus au rire qu'à la peur, Helen voit de manière persistante revenir la légende de Candyman durant son étude. Le principe des apparitions du croquemitaine (prononcer son nom cinq fois devant un miroir et il surgit pour vous tuer) semble plus être une marotte des adolescents de la ville mais Helen va découvrir que le mythe s'enracine de manière bien plus concrète dans la culture locale. Candyman serait un jeune homme noir assassiné au XIXe siècle pour être tombé amoureux d'une femme blanche et se vengeant de cette mort injuste et brutale en tuant ceux qui l'invoquent du crochet lui faisant office de main.

Le début du film est absolument fascinant par la façon dont il introduit progressivement la figue de Candyman. Source d'histoire lycéennes pour se faire peur au départ, le mythe s'inscrit progressivement dans le réel par les liens se faisant avec des faits divers irrésolus, par la façon dont la transmission orale inscrit ses tirades dans le paysage urbain (les tags les reprenant comme des poésies apprise par cœur par la population) et enfin de manière sociale puisque le culte du Candyman demeure le plus fort dans les quartiers pauvres de la ville. C'est dans ces lieux qu'il fut tué et sa présence sourde s'imprègne en toile de fond tout en symbolisant les douleurs contenues de cette population désœuvrée. Virginia Madsen dans son enquête nous sert de guide et rend simple tous ces différents concepts tandis que Bernard Rose parvient magnifiquement à instaurer une vraie atmosphère trouble alors qu'aucune vraie menace ne se manifeste à l'écran. Le film se perd malheureusement quand il délaisse la pure ambiance pour verser dans l'horreur plus explicite. Il y a certes quelques bonnes idées comme cette ambiguïté entre rêve et réalité où la seconde partie plus décousue multiplie les ruptures de ton (le premier réveil ensanglanté d'Helen fait son petit effet) et nous fait hésiter entre surnaturel et folie possible de son héroïne. Les amorces gratuites et assez ratées de jump-scares dans la première partie nous auront pourtant montrées que si Bernard Rose excellait à poser une atmosphère, il était fort maladroit pour susciter la peur. Tout cette partie nous faisant perdre pied avec le réel s'avère donc un pâle ersatz du bien plus brillant Les Griffes de la Nuit (1984) de Wes Craven dont on ne retrouve ni l'inventivité lors des surgissements de Candyman dans la psyché de Virginia Madsen, ni le génial charisme de son croquemitaine. Tony Todd impose une présence physique certaine et un visage étrange et inquiétant, la pauvreté de ses dialogues conjuguée à son jeu monolithique fait grandement regretter d'avoir donné une incarnation physique à Candyman quand sa seule évocation suffisait à effrayer en début de film. Le script perd même un bon moment son principal atout à savoir l'ancrage social de cette mythologie pour verser dans les scènes horrifiques gores quelconques.

La conclusion rattrape un peu ces défauts où Helen devient la figure de proue de tous les exclus terrorisés par Candyman et ose l'affronter un final incandescent dans une sorte de Bonfire Night revisitée où le bûcher célèbrerait la chute de Candyman au lieu de Guy Fawkes. La scène d'enterrement aurait dû finir le film en appuyant cette idée mais au lieu d'en finir là on aura un épilogue absolument ridicule singeant à nouveau celui des Griffes de la Nuit sans en égaler le malaise (mais belle idée tout de même cette peinture faisant à son tour d'Helen un mythe populaire). Cela n'empêchera pas le film de remporter un grand succès et deux suites de voir le jour, Candyman 2 (1995, Bill Condon et un Barker encore impliqué) même si raté possède tout de même pas mal de qualité (revenir aux sources du mythe avec les flashbacks sur le passé de Candyman, le cadre bien exploité de la Nouvelle-Orléans) et le troisième est à oublier. Entre de meilleur mains il y avait matière à un vrai chef d'œuvre et pour une fois un remake pourrait être pertinent et la seule absence de taille serait l'incroyable musique de Philip Glass (tour à tour onirique, inquiétante et hypnotique avec cet entêtant thème au piano), meilleur atout de ce Candyman. 4/6
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