Claude Zidi

[Dale Cooper]

Je crois que mon post initial a été mal compris. Je mettais les 3 films ensemble (Deux, Association de Malfaiteurs et les Ripoux) sans mettre "Deux" au-dessus.
Néanmoins, libre à toi de préférer l'Inspecteur la Bavure et les Sous-Doués.

Dans ce cas, j'avais en effet mal compris. Les Ripoux est peut-être son meilleur film effectivement, avec Association de malfaiteurs qui n'est pas mal, mais L'Aile ou la Cuisse est aussi une excellente comédie et un des meilleurs films de De Funès. Sinon, quand j'étais petit, je trouvais la dernière partie presque plus effrayante de Soleil vert. Je placerais volontiers ce film parmi les grandes réussites. Le reste est certes plus discutable et dépend des goûts. Personnellement j'aime beaucoup une grande partie de ses films sans en avoir honte (et c'est pas mal, Inspecteur la bavure)...

Sinon, j'aimerais bien revoir Deux pour me refaire une religion dessus (pas revu depuis 20 ans).

Et ben ça tombe très bien, je peux te le donner à notre prochaine rencontre, si tu n'es pas trop fâché contre moi. Superbe film, peu servi, pas de rayures, offert dans un carton de la collection Le Cinéma du Figaro de toute beauté, c'est comme ça, à Noël, je suis généreux.

[Joshua Baskin]

Revu hier avec grand plaisir Association de malfaiteurs. Le film tient vraiment bien la route. La première heure est quasi parfaite, les scènes s’enchaînent sans temps mort et on se prend bien au jeu. Les dernieres quarantes minutes sont un peu plus poussives car le scénario a tendance à faire un peu du surplace.
Les acteurs sont très bons, notamment Jean-Pierre Bisson et Christophe Malavoy. A propos de ce dernier c'est même dommage qu'il n'ait pas confirmé cette belle carrière (Péril en la demeure juste avant). Il aurait pu je pense devenir un des acteurs majeurs du cinéma français.

[Kevin95]

Christophe Malavoy. A propos de ce dernier c'est même dommage qu'il n'ait pas confirmé cette belle carrière (Péril en la demeure juste avant). Il aurait pu je pense devenir un des acteurs majeurs du cinéma français.

Et juste après il tourne chez Chabrol (Le Cri du hibou). Coté à la fin des 80's, l'acteur va fait des choix arty à la mode (genre l'horrible Deux minutes de soleil en plus de Gérard Vergez) qui vont le discréditer chez les producteurs. Son collège François Cluzet mettrait une dizaine d'années pour s'imposer tandis que lui se tournera (comme tant d'autres) vers la théâtre et la télé.

[Kevin95]

PROFIL BAS - Claude Zidi (1993) révision

Le trio Claude Zidi - Simon Michaël - Didier Kaminka, se rappelle avec nostalgie du package succès - bons papiers - Césars pour Les Ripoux et décide de mettre en chantier dix ans plus tard un polar à la dur, sans rire ni clin d’œil, en espérant que les critiques seront jouasses. Pas de bol Cloclo, les années 90 ont mis le cinéma français sans dessus dessous et le coup de trique de Zidi sent bon les années AB Production, la Bruel mania et la décennie des séries télé du flic TF1. Tout foire dans Profil bas car tout roule avec un sérieux qui vire au balais dans... Bruel murmure ses répliques pour se donner l'air impliqué, Jean Yanne ne fait que passer (5 minutes de film, montre en main, alors qu'on en aurait bien pris tout le métrage), des jeunots font tourner la roue du cabotinage et donnent des envies d'homicide (le dénommé Arnaud Giovaninetti roule des mécaniques comme pour annoncer les débordements du Truands de Schoendoerffer Jr) mais plus gênant, une vulgarité crasse tapisse le film, comme la femme fatale interprétée par Sandra Speichert (qui joura dans Extrême Limite, tape m'en five) plus proche de la midinette grande gueule de Châtelet que du film noir. Dix ans plus tôt, on aurait eu L'Arbalète et on aurait dit merci mais en 1993 tout vire au cafard. Même les emprunts à l'actualité du moment ne mènent à rien, Zidi ne filme les banlieues que pour donner un air ricain à son décor là où un Corneau les filmait comme une misère sociale dans Le Choix des armes, son emploi de la violence fait froid dans le dos mais pour de mauvaise raison (la palme à la scène racoleuse façon A Clockwork Orange de supérette dans un bowling, embarrassante d'inconscience) et je ris encore de la séquence de la capote. Le French Polar, ce n'est plus ça, Zidi non plus. Après Profil bas (inclus) commence sa lente descente, une plongée en eaux troubles qui verra la naissance de merdes portants les noms de Arlette, Astérix et Obélix contre César ou bien encore le toxique La Boîte. Ça va aller vieux ?

[odelay]

Deux

Dimanche, je me balade aux Puces de Vanves, et je tombe sur l'édition DVD slim du Figaro de DEUX de Zidi pour 2 euros. Je me dis, "houlà, c'est rare ça", je vérifie sur le net, et je m'aperçois en effet qu'il s'agit de la seule édition du film en DVD. J'en avais un assez bon souvenir quoique très lointain. J'en profite pour prendre également Drôle d'endroit pour une rencontre, film dont j'avais usé la VHS.
Je mets DEUX dans le lecteur et dés que Depardieu (tout maigre!!) parle, je me dis que non seulement il est tout mince, enfin selon les critères Depardiens, mais aussi qu'il a une voix toute enjouée, voire même presque féminine comme lorsqu' il pousse ses petits gémissements typiques de chez Blier. Et puis je trouve aussi que les mouvements des comédiens sont assez brusques, que les acteurs ont une vitalité un rien artificielle. Je regarde avec la télécommande la durée du film : 1h31. Puis je vais voir sur IMDB : 1h53!!, pareil sur Wiki et Allo ciné. Je sais qu'un DVD pal est à 25 images par secondes et qu'il y a une petite accélération par rapport au ciné ou un blu ray, mais sur une durée de 1h53, le film devrait perdre à peine 5 min, par 22! Donc oui, je pense qu'on est à 27 images secondes voire plus. On n'a pas non plus l'impression de regarder un Charlot, mais on sent que ça va vite et qu'il y a un problème, même si pour la majorité des gens ce ne serait pas forcément perceptible. On s'y habitue, on peut trouver que ça donne du rythme aux dialogues qui font mouches, mais c'est quand même rageant que la seule édition soit buggué de la sorte.

Sinon pour ce qui est du film, j'ai compris pourquoi j'en avais un bon souvenir : d'abord comme je l'ai dit plus haut, on trouve des dialogues qui sont assez savoureux (la scène du resto est excellente), des situations intéressantes sur ce qu'on n'appelait pas encore la perversion narcissique et puis, et surtout une Maruschka Detmers absolument divine, constamment juste avec un charme ravageur qui fait vraiment regretter qu'elle n'ait pas eu la carrière qu'elle méritait. On peut imaginer que si le film avait été un succès, et s'il n'y avait pas eu le raté de Hudson Hawk (qu'elle a dû quitter au bout d'une semaine), sa filmo aurait pu être beaucoup plus passionnante par la suite.
Malgré deux ou trois trucs qui ont un peu pris un coup dans l'aile plus de 25 ans plus tard, le film aurait presque pu être un sans faute s'il n'y avait pas eu ce manque de confiance flagrant dans le scénario vers les dernières 15 minutes du film (enfin 15...heu... 25 plutôt?) alors qu'il n'y avait aucune raison pour ce soit le cas. Quelle mouche a piqué Zidi d'imaginer cet événement tragique qui semble être juste là par peur de perdre les spectateurs? Le film devient un peu bâclé et artificiel lors de sa toute dernière partie. C'est dommage que Zidi n'ait pas continué à nous offrir une comédie semi romantique très amère et qu'il nous propose à la place une fin assez conventionnelle qui n'est pas à la hauteur du reste.
Le film reste fortement conseillé néanmoins et est le meilleur film de Zidi.

[Alexandre Angel]

Tiens, je l'ai en dvd (effectivement, un slim issu de la presse que j'avais acheté chez un soldeur pour 1 ou 2 euros). A revoir

[odelay]

Sur le net, il est vendu beaucoup plus cher maintenant.

[Kevin95]

Tu me donnes (presque) envie de lui redonner une chance dis donc.

[Jeremy Fox]

Tu me donnes (presque) envie de lui redonner une chance dis donc.

Moi aussi... alors que je l'avais trouvé très mauvais.

[Alexandre Angel]

Je mets DEUX dans le lecteur et dés que Depardieu (tout maigre!!) parle, je me dis que non seulement il est tout mince, enfin selon les critères Depardiens, mais aussi qu'il a une voix toute enjouée, voire même presque féminine comme lorsqu' il pousse ses petits gémissements typiques de chez Blier. Et puis je trouve aussi que les mouvements des comédiens sont assez brusques, que les acteurs ont une vitalité un rien artificielle. Je regarde avec la télécommande la durée du film : 1h31. Puis je vais voir sur IMDB : 1h53!!, pareil sur Wiki et Allo ciné. Je sais qu'un DVD pal est à 25 images par secondes et qu'il y a une petite accélération par rapport au ciné ou un blu ray, mais sur une durée de 1h53, le film devrait perdre à peine 5 min, par 22! Donc oui, je pense qu'on est à 27 images secondes voire plus. On n'a pas non plus l'impression de regarder un Charlot, mais on sent que ça va vite et qu'il y a un problème, même si pour la majorité des gens ce ne serait pas forcément perceptible. On s'y habitue, on peut trouver que ça donne du rythme aux dialogues qui font mouches, mais c'est quand même rageant que la seule édition soit buggué de la sorte.

Je viens de le revoir. Franchement, je n'ai rien perçu de ce que tu décris mais c'est incroyable cette différence de time code .
A part ça, c'est un film étonnant, pas seulement parce qu'il serait le meilleur de son réalisateur mais bel et bien parce que son existence même surprend. L'ambition du film (réelle) ne donne jamais l'impression que l'on pète plus haut que son cul : elle se situe à hauteur d'un artisanat frontal, naïf, assumé. Le script, du à Claude Zidi ( d'après son propre sujet) et à Catherine Rihoit, ne vise rien moins qu'à évoquer, plus qu'une histoire d'amour, celle d'un engagement amoureux auquel accèdent , laborieusement, des amants qui n'auront eu de cesse que de le négocier. Avoir articuler cette histoire romanesque autour de la négociation (commerciale en un premier temps, existentielle dans un second) est quelque chose qui ne laisse pas d'estomaquer de la part du champion national du burlesque franchouille. Claude Zidi fait preuve avec ce film d'un instinct d'assimilation des codes universels du mélodrame (même la catastrophe de service, pas mal réalisée, émane de cette tradition) qui laisse pantois de saisissement. Le plus beau dans tout cela est que cette réussite, élégante, bien écrite, ne fait pas tâche dans la filmo de Zidi pas plus qu'elle ne rehausse tout le reste. Non. On a surtout le sentiment que les qualités d'artisanat diffuses dont a fait montre Zidi tout au long de sa carrière trouvaient avec Deux l'occasion de se sublimer. Deux, c'est un joli précipité de métier.
Pour en revenir (et tout en y réfléchissant) à la différence de minutage entre la durée officielle et celle du dvd, je suis en train de me dire que quelque chose est passé à la trappe (pourquoi n'entend-t-on plus parler de François Cluzet à partir d'un certain moment?). Il faudrait que quelqu'un d'autre intervienne sur ce topic.

[AtCloseRange]

Enfin, un peu d'amour pour le film.
Dale avait failli en dégoûter tout le monde.
Bon, faut que je le revoie maintenant.

[hansolo]

Interview de Claude Zidi par les Cousins font leur cinéma, tournée le 5/02.

[Major Tom]

Les Sous-doués en vrai (c'est le moment) :

[Jeremy Fox]

Claude Zidi, en toute discrétion, un livre chroniqué par Frédéric Albert Levy.

[Joshua Baskin]

J'ai absolument détesté ce livre que j'ai revendu illico.
Effectivement on n'apprend quasiment rien. Il faut quand même se dire qu'on se tape 200 pages sur les "coulisses" de tournages americains auxquels Zidi a participé mais sans lien direct avec son travail. Idem, le livre est constamment coupé par des bios d'acteurs ou réalisateurs avec lesquels il a travaillé. On a l'impression de lire des bios wikipédia.

La 2e partie est effectivement légèrement plus intéressante mais trop de films sont rapidement balayés.