Claude Zidi

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Major Tom
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Claude Zidi

Message par Major Tom »

Sans être un grand fan, je me suis rendu compte récemment que je connaissais plutôt bien sa filmographie. Une connaissance qui vient de l'enfance, pendant laquelle j'ai savouré ses comédies les plus réussies comme les moins bonnes, ses grands classiques comme ses nanars débiles. Réalisateur et scénariste né le 25 juillet 1934 à Paris, Claude Zidi sort de l'Ecole Louis Lumière où il a étudié la technique de 1953 à 1955 pour se faire engager comme directeur photo sur divers films, notamment sur le premier film des Charlots, La Grande Java de Philippe Clair, où il est également "gagman". C'est pendant le tournage de cette perle de la comédie pouet-pouet à la française qu'il est remarqué par Christian Fechner, le producteur. Ce dernier lui propose de diriger le film suivant.
  • Les Bidasses en Folie (1971)

    Tourné en six semaines à Falaise, parfois chez l'habitant, avec un budget de 1,4 millions Fr. Le film sort à Noël en même temps que La Folie des Grandeurs, le Bond Vivre et Laisser Mourir, Les Aristochats... Personne n'y croit. Le lendemain de la première, Zidi est invité chez feu Jacques Martin où il y montre une bande annonce qu'il a lui-même préparé. L'après-midi, des queues se forment devant le cinéma pour voir ce film.
    POUR : 1/ les Charlots en magnifiques pantalons pattes d'eph' marrons et bleu foncé, avec des coupes de cheveux aléatoires et vestes étriquées. 2/ Certains gags font mouche.
    CONTRE : Beaucoup d'autres moins...
Il réalise les suites Les Fous du Stade en 1972, Le Grand Bazar en 1973 et Les Bidasses s'en Vont en Guerre en 1974, toujours avec les mêmes Charlots mais sans Luis Rego (ce dernier avait mis un terme à sa collaboration avant la sortie et le succès du premier Bidasses... - Ce qu'il a peut-être regretté?).
Pour son film suivant, Zidi s'est souvenu des années 60 où il a été frappé par l'explosion du phénomène "paparazzi", il a l'idée d'une star se vengeant en faisant croire qu'elle épousera l'un de ces photographes qui, du coup, devient une victime de ses confrères.
  • La Moutarde me Monte au Nez (1974)

    Le personnage du "paparazzi victime" est finalement un timide professeur de mathématiques dans un lycée de jeunes filles, journaliste à ses heures, et mêlé malgré lui au monde d'une grande star de cinéma. C'est le duo Pierre Richard/Jane Birkin qui s'impose au lieu de Belmondo/Bardot pour qui le scénario a d'abord été écrit. Le tournage n'est gâché que par un accident pendant une scène où Jane Birkin est censée entrer brusquement dans sa caravane, très énervée. Dans une prise où elle y met toute son énergie, elle casse la porte qui tombe sur elle et lui ouvre l'arcade sourcilière. Hôpital, opération, deux semaines d'absence et le tournage reprend. Au final, le film est un savoureux vaudeville burlesque qui ne manque pas de rebondissements ni d'imagination. Un beau casting accompagne le duo principal, avec Claude Piéplu, Julien Guiomar, Henri Guybet... et puis on s'amuse des apparitions de Vittorio Caprioli en réalisateur italien excentrique.

    La Course à l'Echalote (1975)

    Second volet du trio Richard/Birkin/Zidi, La Course à l'Echalote raconte les mésaventures de Pierre Vidal, banquier chargé de remplacer son directeur parti en vacances. Pierre se retrouve vite dans des situations rocambolesques. Le film est une comédie burlesque assez sympathique, moins réussie que La Moutarde me Monte au Nez, et mais on a tout de même droit à quelques gags burlesques dans un pur style "Charlots" ne volant pas très haut (genre les gros séchoirs de salon de coiffure équipés pour faire griller les sandwichs, fallait y penser non?) et je ne suis pas sûr que la communauté gay apprécie le foutage de gueule des folles, mais sinon l'ensemble tient plutôt bien la route.
Au milieu des années 70, on commence à entendre parler de la "malbouffe" qui commence à sévir. En entendant un soir dans un restaurant un serveur lui demander à propos du poulet : "L'aile ou la cuisse?" il pense aussitôt que ça ferait un bon titre de film. Au départ, Pierre Richard devait jouer l'héritier, et De Funès le père. Richard se rétracte sans justifier alors Zidi pense à Coluche. Il propose l'idée à De Funès qui hésite (sa femme trouve le comique vulgaire) mais finalement accepte, encouragé par son fils Olivier. Zidi impose Coluche à la Gaumont, mais un autre problème de casting survient: les assureurs ne veulent pas prendre le risque de couvrir De Funès qui sort de deux infarctus consécutifs. Christian Fechner obtient quand même un accord et prend le risque de produire L’Aile ou la Cuisse. Une antenne médicale se tient prête à intervenir sur le plateau chaque jour du tournage.
  • L'Aile ou la Cuisse (1976)

    Charles Duchemin, directeur d'un guide gastronomique, note les restaurants en utilisant divers déguisements. En défenseur de la malbouffe, il souhaite affronter en direct à la télévision le directeur de la société Tricatel, spécialisé dans la nourriture prête à emploi. Le nom Duchemin est évidemment un pastiche du guide Michelin, et Tricatel un amalgame de Jacques Borel, l'inventeur des restoroutes, et Ducatel, candidat farfelu aux présidentielles de 1974. Divertissement de qualité, le film donne l'occasion au duo de très grands comiques d'exploiter leur talent. Malgré certains défauts et baisses de rythme, L'Aile ou la Cuisse est une des comédies les plus réussies de Zidi et pour laquelle on peut commencer à parler de "classique".
Depuis longtemps, Zidi veut tourner avec Belmondo. Avec Michel Audiard, il parvient à concocter un scénario sur mesure pour l'acteur-cascadeur.
  • L'Animal (1977)

    Ma comédie préférée de son auteur même si, bon, c'est assez relatif :mrgreen: J'aime beaucoup ce film et son personnage cool interprété par Belmondo en roue libre, qui conduit une jeep de l'armée, qui se casse la gueule sans arrêt y compris en faisant le singe -littéralement- au supermarché, qui détruit tout, fout en l'air un banquet ou un mariage, ou qui n'a pas peur d'enfreindre les règles de propriété privée du château d'un vicomte ni de se battre avec un tigre. Dans la fameuse séquence où il tombe d'un escalier et qu'il doit s'y reprendre à plusieurs reprises, Belmondo s'est fait une terrible entorse. Il s'est mis à hurler, mais comme il faut faire une autre prise, il demande au médecin du plateau de lui administrer une piqûre. Il remonte les marches, stoïque, et l'a redégringolé. Puis il a été immobilisé deux semaines. Le film en lui-même regorge de bonnes idées scénaristiques et il n'y a aucun temps mort. Les cascades sont chouettes, Raquel Welch ne sert à rien, et Aldo Maccione... Aldo Maccione quoi. Juste un bémol, la fin est à l'image de la dernière cascade: ultra-bâclée.
J'ai peu de souvenirs de La Zizanie (1978), sinon que c'était une très mauvaise comédie pas drôle malgré la présence de De Funès, et chargée d'un fond écologique.
Un soir, Zidi et Coluche dînent ensemble et Coluche dit au réalisateur qu'il a une idée de film: un policier percute en voiture l'ennemi public numéro un. Zidi développe l'idée et ça donne...
  • Inspecteur La Bavure (1980)

    Tourné en huit semaines en été à Paris, le film marque la seule rencontre professionnelle entre Coluche et Depardieu. Le personnage de Morzini est bien sûr inspiré de Jacques Mesrine et Louis Prossant de Robert Hersant. Passé l'intro burlesque j'aime assez jusqu'au milieu du film, après ça devient vite chiant. Je retiens surtout quelques gags drolatiques et la présence des excellents Hubert Deschamps et Marthe Villalonga.
En 79 il réalise un film que je n'ai pas vu depuis des lustres et dont je n'ai pas beaucoup de souvenirs, Bête mais discipliné avec Jacques Villeret, où ce dernier joue le rôle d'un soldat benêt chargé de transporter un gaz secret (qui annihile toute volonté)...
C'est en déjeunant avec ses filles qui doivent passer leur Bac, et des amies de ces dernières que lui vient l'idée des Sous-Doués. En effet, les amies de ses filles racontent qu'au moment où elles ont passé le Bac, elles avaient des anti-sèches cachées sous leur jupe.
  • Les Sous-Doués (1980)

    Les Sous-Doués c'est aussi le film qui a permis à Zidi d'éponger ses dettes. Pour l'interprétation, il va voir Maria Pacôme au théâtre pour lui proposer le rôle de la directrice de la boîte à Bac, et c'est là qu'il fait la connaissance d'un jeune acteur, Daniel Auteuil, qui joue aux côtés de Pacôme. Il embauche également ce jeune débutant après une simple discussion. Les Sous-Doués est au final devenue une des comédies cultes françaises des années 80, les gags poussés à l'extrême fonctionnent (la machine à claque, l'accouchement pendant l'examen), et tout le casting semble s'amuser. Que demande le peuple?...

    Les Sous-Doués en Vacances (1981)

    La réponse: une suite... Ce qu'il manque surtout à celui-là c'est une idée immorale qui faisait le petit truc en plus du premier film. Le Bac en poche, les personnages prennent des vacances. Le film se résume alors à une succession de gags du même niveau que le premier... La scène où Auteuil emmènent des touristes voir la villa de Bardot a fait florès, et par la suite des compagnies ont également proposé des promenades en mer pour croiser les résidences des stars. Reste aussi la chanson "Destinés" chantée (en japonais notamment) par Guy Marchand.
Souhaitant évoquer les compagnies type Europe Assistance à travers les aventures d'un des employés qui travaillent dans les bureaux, Zidi retrouve Coluche pour son film suivant...
  • Banzaï (1983)

    A New York, alors qu'ils tournent dans le quartier du Bronx très proche de l'image qu'on peut avoir aujourd'hui de Bagdad en guerre, l'équipe a eu droit à des manifestations avec des pancartes réclamant du travail pour les Américains et le retour des Français en France. Pendant ce temps, Coluche nargue les flics en sortant de sa caravane un pétard à la main. Tourné en onze semaines, le filme raconte l'histoire de Michel Bernardin, VIP à Planète Assistance, une société spécialisée pour aider les voyageurs français à l'étranger. Des Etats-Unis à la Chine en passant par l'Afrique, le protagoniste va ainsi se retrouver dans des situations plus ou moins burlesques et plus ou moins drôles. Je me souviens surtout qu'enfant je n'aimais pas ce film, il me déprimait. :| A noter la présence du jeune Rachid Ferrache (révélé dans L'As des As).
Lors d'un dîner à Cannes, Zidi rencontre Simon Michael (à l'époque aux RG) qui n'est pas encore devenu auteur de scénario policier. Ce dernier prononce le terme de "Ripoux", expliquant que ce sont des petits policiers corrompus, et évoque ces policiers gagnant huit mille francs par mois, roulant en Mercedes et s'habillant chez Armani. Trouvant le sujet original, Zidi propose à Michael de coécrire avec lui sa prochaine comédie. Ils passent deux mois ensemble à délirer autour d'un verre, en prenant des notes et structurant le projet.
  • Les Ripoux (1984)

    René est un vieux flic adepte des arrangements à l'amiable avec les petits truands. François, jeune recrue tout juste sorti de l'école de police, plein d'ambition et pétri de hauts principes moraux, devient le nouveau coéquipier de René. Voilà la grande force du film, magnifié par son duo d'acteurs: Noiret qui a déteint sur le personnage évoquant un Paris nostalgique entre banlieue et PMU, et Lhermitte en jeune flic idéaliste. La scène où René fait "basculer" François au resto en lui proposant un vin au-dessus de ses moyens est en cela une scène réussie et mémorable, prouvant bien que Zidi, bin c'est pas toujours si con que ça. Véritable petit bijou de la comédie policière, on s'attache aux personnages et on les suit sans ennui à travers cette histoire qui ne manque pas d'idées.
Après un tel film culte, et comme pour dire qu'il n'a pas perdu la main en matière de comédies pouet-pouet style "Charlots", Zidi écrit et tourne rapidement Les Rois du Gag (1985), qui évoque l'histoire de deux petits humoristes qui se retrouvent à écrire pour un immense humoriste de télévision (pastiche de Benny Hill). Le film est d'une sacrée lourdeur avec une succession de gags tous plus outranciers les uns que les autres, et surtout pas drôles du tout. On peut remarquer au passage que Zidi a su utiliser à merveille la capacité de Michel Serrault à faire absolument n’importe quoi, et l'utilise dans un deuxième rôle, celui du réalisateur Robert Wellson (qui démarque Orson Welles au cas où vous ne l'auriez pas remarqué) où Serrault cabotine comme si sa vie en dépendait...
Plus sérieusement, il écrit sa comédie suivante en se basant sur l'idée que la meilleure façon de mentir c'est de se croire innocent, et en centrant son histoire sur des types qui ont fait HEC.
  • Association de Malfaiteurs (1987)

    Un score honorable au ciné et une belle carrière télé pour cette comédie très agréable, racontant l'histoire de quatre jeunes cadres (trois ont bien réussi, le quatrième enchaîne les galères) qui se retrouvent recherchés par la police. c'est une comédie très estimable,complètement à l'opposé du précédent film de Zidi, il montre ici qu'il sait être fin et intelligent dans sa mise en scène. Bien que ce n'est pas non plus à la hauteur des Ripoux, on passe un bon moment, surtout que le casting réunit les tout jeunes François Cluzet, Christophe Malavoy, Jean-Pierre Bisson et Claire Nebout.
En 1989, Zidi réalise Deux, réunissant Marushka Detmers et Gérard Depardieu. Je ne l'ai pas vu, il s'agit apparemment d'une histoire très différente, sur le thème de la négociation amoureuse. C'est paraît-il le plus esthétique de ses films... Puis il écrit, toujours avec l'aide de Simon Michael, et réalise Ripoux Contre Ripoux (1990), une suite un cran en dessous (le choix Line Renaud est tout de même discutable) mais qui est quand même très réussie. Scénaristiquement, le film contient toujours autant de bonnes idées et je prend toujours autant de plaisir à voir le duo Noiret/Lhermitte.
En visitant le salon Milipol du Bourget, et en voyant particulièrement les gadgets incroyables proposés à des espions en costume-cravate, Zidi a l'idée d'un agent secret utilisant ses moyens techniques pour "décrypter" les gens de sa famille qu'il connaît finalement mal.
  • La Totale ! (1991)

    Une comédie qui ne manque pas d'idées drolatiques, mais qui choque par son manque de moyens. Bien sûr True Lies, le remake américain, nargue le film original par son excessivité dans les effets spéciaux et les cascades, mais ce qu'on retient au final de La Totale, c'est surtout que c'est un des rares films d'aventures et d'espionnage où on ne quitte pas Paris et sa banlieue. Un peu étrange...
Zidi revend les droits du film pour un dollar symbolique à James Cameron, avec intéressement sur les recettes. Il est cité avec les co-scénaristes de La Totale dans le générique du remake, tandis que La Totale est le film français qui a le plus remporté d'argent des Etats-Unis. S'ensuivent deux films que je n'ai pas vu et que je ne verrai pas même sous la torture : Profil Bas (1993) un polar avec Patrick Bruel, et Arlette (1997) avec Christophe Lambert et Josiane Balasko. J'ai tenu dix minutes devant Astérix et Obélix contre César (1999). Je n'ai pas vu non plus son retour en force dans le cinéma comico-débile avec La Boîte (2001). Par contre, j'ai vu Ripoux 3 (2003), et c'est très mauvais.
En 2004, Claude Zidi et James Cameron ont été condamnés pour contrefaçon de scénario par la Cour d'appel de Paris, face au scénariste Lucien Lambert dont le scénario Emilie rendu public en 1981 et qui n'a pas trouvé de producteurs intéressés, présente beaucoup de similitudes avec celui de La Totale. Zidi a donc été condamné à rembourser à Cameron la somme que ce dernier a dû donner à Lucien Lambert.
Son actualité c'est prochainement Miss Oliver a filé à l'anglaise (prévu pour 2008, d'après un roman d'Agatha Christie) avec Pierre Arditi, Marie-Anne Chazel, Jane Birkin.
Ben Castellano
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Message par Ben Castellano »

il a même pas droit à Metal Rider Claude.
Nomorereasons
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Message par Nomorereasons »

Ouaaaais :D :D ! Ca c'est un topic qui groove, le major! J'y reviendrai quand j'aurai plus de temps.
Mais tu es quand même bien indulgent pour les Sous-doués en vacances, qui pour moi ne vaut que pour Guy Marchand dont je suis un gros fan.
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Major Tom
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Message par Major Tom »

Ben Castellano a écrit :il a même pas droit à Metal Rider Claude.
Je n'ai pas réussi à faire un texte plus long que son avatar.

Ce topic est l'occasion pour toi de développer au sujet de ta fascination pour Astérix et Obélix contre César. :mrgreen: Ailleurs, tu avais même écrit :
Ben Castellano a écrit :je préfère son asterix à celui de chabat
Ben Castellano
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Message par Ben Castellano »

Major Tom a écrit : Ailleurs, tu avais même écrit :
Ben Castellano a écrit :je préfère son asterix à celui de chabat
Un ailleurs qui est aussi un tout en symbiose avec l'univers comme Vercingétorix
Le prisonnier
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Message par Le prisonnier »

C'est dans Inspecteur la bavure, que Coluche
Spoiler (cliquez pour afficher)
arrive dans un petit hôtel avec une fille et une ferme intention, et au tenancier de l'hôtel qui lui demande si ça sera pour une nuit, il répond: "non, une heure ou deux suffiront!"
?

Ca me faisait bien marrer étant gamin :lol:
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Message par »

Major Tom a écrit :[/list]Au milieu des années 70, on commence à entendre parler de la "malbouffe" qui commence à sévir. En entendant un soir dans un restaurant un serveur lui demander à propos du poulet : "L'aile ou la cuisse?" il pense aussitôt que ça ferait un bon titre de film. Au départ, Pierre Richard devait jouer l'héritier, et De Funès le père. Richard se rétracte sans justifier alors Zidi pense à Coluche. Il propose l'idée à De Funès qui hésite (sa femme trouve le comique vulgaire) mais finalement accepte, encouragé par son fils Olivier. Zidi impose Coluche à la Gaumont, mais un autre problème de casting survient: les assureurs ne veulent pas prendre le risque de couvrir De Funès qui sort de deux infarctus consécutifs. Christian Fechner obtient quand même un accord et prend le risque de produire L’Aile ou la Cuisse. Une antenne médicale se tient prête à intervenir sur le plateau chaque jour du tournage.
  • L'Aile ou la Cuisse (1976)

    Charles Duchemin, directeur d'un guide gastronomique, note les restaurants en utilisant divers déguisements. En défenseur de la malbouffe, il souhaite affronter en direct à la télévision le directeur de la société Tricatel, spécialisé dans la nourriture prête à emploi. Le nom Duchemin est évidemment un pastiche du guide Michelin, et Tricatel un amalgame de Jacques Borel, l'inventeur des restoroutes, et Ducatel, candidat farfelu aux présidentielles de 1974. Divertissement de qualité, le film donne l'occasion au duo de très grands comiques d'exploiter leur talent. Malgré certains défauts et baisses de rythme, L'Aile ou la Cuisse est une des comédies les plus réussies de Zidi et pour laquelle on peut commencer à parler de "classique".
J'ai une grande tendresse pour ce film. J'aime sa thématique (j'ai toujours envie de m'en mettre plein la panse après l'avoir vu), il me fait rire, et finalement, en ce qui me concerne, c'est le dernier film dans lequel je retrouve le de Funès que j'aime malgré sa mauvaise mine. En grand pro, il donne tout ce qui lui reste.
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AtCloseRange
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Message par AtCloseRange »

Je pense que Deux reste d'assez loin son meilleur film avec Association de Malfaiteurs et Les Ripoux et je ne dis pas ça parce que c'est son seul film "sérieux" (ou presque, il y a Profil Bas aussi que je n'ai pas vu).
J'ai vu L'Aile ou La Cuisse à sa sortie et j'avais adoré mais c'est normal à 5 ans, un de mes plus vieux souvenirs de ciné.

Sinon, je retiendrais ses Pierre Richard, le diptyque Sous-Doués, Inspecteur La Bavure qui restent des piliers de la programmation télévisuelle et pour lesquels il m'arrive de succomber de temps en temps.
Le premier Sous-Doué est quand même ce qu'on pourrait appeler un film culte pas très éloigné de celui des Bronzés.
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Boubakar
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Message par Boubakar »

J'avoue que ses films avec les Charlots font partie de mes plaisirs coupables. :mrgreen: :oops: (surtout les Fous du stade et Le grand bazar).
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Kevin95
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Message par Kevin95 »

Si certains de ses films, sont sacrément sympatoches (Le Grand Bazar, Banzaï...), d'autres sont des petites merveilles d'humour ayant bercés mon enfance (L'Animal, L'Aile ou la cuisse, Les Sous-doués et surtout Inspecteur la Bavure) voir d'émotions (Les Rois du gag et Les Ripoux sont vraiments touchants).
Pas aussi bon qu'un Oury ou Yves Robert, certes, mais loin d'être le tacheront tant décrié par certains critiques.

Il me tarde de découvrir ses films avec Pierre Richard ! :D
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Flol
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Message par Flol »

Un des réalisateurs dont j'ai vu le plus de films. :|
Et alors je ne sais pas si c'est parce que je les regarde avec les yeux de l'enfance...mais ils continuent, dans leur majorité, de me faire marrer.
En fait, il n'y en a qu'un seul que j'ai littéralement détesté : c'est son Astérix, un gros Z pas drôle pété de thunes.
Le reste m'amuse beaucoup (j'ai d'ailleurs une préférence pour son magnifique dyptique des Sous-Doués).
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Major Tom
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Message par Major Tom »

Qui a changé mon titre ?? :o

Bon c'est vrai que c'était pas tip top les deux points devant et après mais sur le coup j'ai pensé que ça changait...
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Major Tom
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Message par Major Tom »

Le prisonnier a écrit :C'est dans Inspecteur la bavure, que Coluche
Spoiler (cliquez pour afficher)
arrive dans un petit hôtel avec une fille et une ferme intention, et au tenancier de l'hôtel qui lui demande si ça sera pour une nuit, il répond: "non, une heure ou deux suffiront!"
?

Ca me faisait bien marrer étant gamin :lol:
Oui, avec Dominique Lavanant.
yaplusdsaisons a écrit :Ouaaaais :D :D ! Ca c'est un topic qui groove, le major! J'y reviendrai quand j'aurai plus de temps.
Mais tu es quand même bien indulgent pour les Sous-doués en vacances, qui pour moi ne vaut que pour Guy Marchand dont je suis un gros fan.
Avoue que quand il passe sur M6 en été, tu le regardes en prenant un certain plaisir (que tu n'avoueras pas le lendemain et prétendras avoir maté Johnny Guitar) :)
Melmoth
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Message par Melmoth »

Major Tom a écrit : il a étudié la technique de 1953 à 1955 pour se faire engager comme directeur photo sur divers films, notamment sur le premier film des Charlots,
Notamment sur le premier film des charlots, oui, mais surtout sur un paquet de Chabrol et pas de la plus mauvaise période (Le Boucher, Que la bête meure, La Femme infidèle, Les Biches...).
Après un tel film culte, et comme pour dire qu'il n'a pas perdu la main en matière de comédies pouet-pouet style "Charlots", Zidi écrit et tourne rapidement Les Rois du Gag (1985), qui évoque l'histoire de deux petits humoristes qui se retrouvent à écrire pour un immense humoriste de télévision (pastiche de Benny Hill). Le film est d'une sacrée lourdeur avec une succession de gags tous plus outranciers les uns que les autres, et surtout pas drôles du tout. On peut remarquer au passage que Zidi a su utiliser à merveille la capacité de Michel Serrault à faire absolument n’importe quoi, et l'utilise dans un deuxième rôle, celui du réalisateur Robert Wellson (qui démarque Orson Welles au cas où vous ne l'auriez pas remarqué) où Serrault cabotine comme si sa vie en dépendait...
Alors là par contre je proteste !

Les Rois du Gag ne peuvent pas être rangés avec les films des Charlots ou les Sous-doués qui sont pour le coup de pures comédies potaches là où celui ci va bien plus loin en matière de concept et d'écriture. Il ne s'agit pas d'une succession de gags sur une trame narrative microscopique, ce que sont les films des Charlots ou les Sous-doués, les gags sont ici mis en scène sous forme de mini-films dans le film, apartés dans la narration dont elles sont pourtant l'objet principal. Il en résulte une écriture libre et un peu foutraque, une forme de collage où l'on passe d'un (mini)-univers à l'autre, le temps d'un gag. J'y trouve les comédiens excellents, le concept riche et la réflexion sur l'écriture comique souvent pertinente. Une oeuvre qu'il serait bon de revoir pour la réévaluer. Et en plus, si, c'est drôle ! :mrgreen:

EDIT : et en plus je viens seulement de me souvenir de toute la partie qui se joue entre Serrault et sa femme qui voudrait absolument faire de lui un "vrai" comédien, du vieux comique avec son vieux gag pourri de la chaise qui fini je crois par mourir d'être définitivement ringardisé. Chef d'oeuvre de réflexion de Zidi sur son art ! Un must absolu !
Un des réalisateurs dont j'ai vu le plus de films. :|
Pourquoi en être consterné ? Non, la comédie c'est pas sale, même quand elle est française.
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Message par Vazymollo »

Melmoth, à propos des Rois du Gag a écrit :Une oeuvre qu'il serait bon de revoir pour la réévaluer. Et en plus, si, c'est drôle ! :mrgreen:
Dans mon souvenir c'est le film le plus mauvais que j'aie jamais vu. Le moins drôle également (pour une comédie), j'étais consterné.
Mais comme tu dis c'est peut-être à revoir, 15 ans après...
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