- Les Bidasses en Folie (1971)
Tourné en six semaines à Falaise, parfois chez l'habitant, avec un budget de 1,4 millions Fr. Le film sort à Noël en même temps que La Folie des Grandeurs, le Bond Vivre et Laisser Mourir, Les Aristochats... Personne n'y croit. Le lendemain de la première, Zidi est invité chez feu Jacques Martin où il y montre une bande annonce qu'il a lui-même préparé. L'après-midi, des queues se forment devant le cinéma pour voir ce film.
POUR : 1/ les Charlots en magnifiques pantalons pattes d'eph' marrons et bleu foncé, avec des coupes de cheveux aléatoires et vestes étriquées. 2/ Certains gags font mouche.
CONTRE : Beaucoup d'autres moins...
Pour son film suivant, Zidi s'est souvenu des années 60 où il a été frappé par l'explosion du phénomène "paparazzi", il a l'idée d'une star se vengeant en faisant croire qu'elle épousera l'un de ces photographes qui, du coup, devient une victime de ses confrères.
- La Moutarde me Monte au Nez (1974)
Le personnage du "paparazzi victime" est finalement un timide professeur de mathématiques dans un lycée de jeunes filles, journaliste à ses heures, et mêlé malgré lui au monde d'une grande star de cinéma. C'est le duo Pierre Richard/Jane Birkin qui s'impose au lieu de Belmondo/Bardot pour qui le scénario a d'abord été écrit. Le tournage n'est gâché que par un accident pendant une scène où Jane Birkin est censée entrer brusquement dans sa caravane, très énervée. Dans une prise où elle y met toute son énergie, elle casse la porte qui tombe sur elle et lui ouvre l'arcade sourcilière. Hôpital, opération, deux semaines d'absence et le tournage reprend. Au final, le film est un savoureux vaudeville burlesque qui ne manque pas de rebondissements ni d'imagination. Un beau casting accompagne le duo principal, avec Claude Piéplu, Julien Guiomar, Henri Guybet... et puis on s'amuse des apparitions de Vittorio Caprioli en réalisateur italien excentrique.
La Course à l'Echalote (1975)
Second volet du trio Richard/Birkin/Zidi, La Course à l'Echalote raconte les mésaventures de Pierre Vidal, banquier chargé de remplacer son directeur parti en vacances. Pierre se retrouve vite dans des situations rocambolesques. Le film est une comédie burlesque assez sympathique, moins réussie que La Moutarde me Monte au Nez, et mais on a tout de même droit à quelques gags burlesques dans un pur style "Charlots" ne volant pas très haut (genre les gros séchoirs de salon de coiffure équipés pour faire griller les sandwichs, fallait y penser non?) et je ne suis pas sûr que la communauté gay apprécie le foutage de gueule des folles, mais sinon l'ensemble tient plutôt bien la route.
- L'Aile ou la Cuisse (1976)
Charles Duchemin, directeur d'un guide gastronomique, note les restaurants en utilisant divers déguisements. En défenseur de la malbouffe, il souhaite affronter en direct à la télévision le directeur de la société Tricatel, spécialisé dans la nourriture prête à emploi. Le nom Duchemin est évidemment un pastiche du guide Michelin, et Tricatel un amalgame de Jacques Borel, l'inventeur des restoroutes, et Ducatel, candidat farfelu aux présidentielles de 1974. Divertissement de qualité, le film donne l'occasion au duo de très grands comiques d'exploiter leur talent. Malgré certains défauts et baisses de rythme, L'Aile ou la Cuisse est une des comédies les plus réussies de Zidi et pour laquelle on peut commencer à parler de "classique".
- L'Animal (1977)
Ma comédie préférée de son auteur même si, bon, c'est assez relatif J'aime beaucoup ce film et son personnage cool interprété par Belmondo en roue libre, qui conduit une jeep de l'armée, qui se casse la gueule sans arrêt y compris en faisant le singe -littéralement- au supermarché, qui détruit tout, fout en l'air un banquet ou un mariage, ou qui n'a pas peur d'enfreindre les règles de propriété privée du château d'un vicomte ni de se battre avec un tigre. Dans la fameuse séquence où il tombe d'un escalier et qu'il doit s'y reprendre à plusieurs reprises, Belmondo s'est fait une terrible entorse. Il s'est mis à hurler, mais comme il faut faire une autre prise, il demande au médecin du plateau de lui administrer une piqûre. Il remonte les marches, stoïque, et l'a redégringolé. Puis il a été immobilisé deux semaines. Le film en lui-même regorge de bonnes idées scénaristiques et il n'y a aucun temps mort. Les cascades sont chouettes, Raquel Welch ne sert à rien, et Aldo Maccione... Aldo Maccione quoi. Juste un bémol, la fin est à l'image de la dernière cascade: ultra-bâclée.
Un soir, Zidi et Coluche dînent ensemble et Coluche dit au réalisateur qu'il a une idée de film: un policier percute en voiture l'ennemi public numéro un. Zidi développe l'idée et ça donne...
- Inspecteur La Bavure (1980)
Tourné en huit semaines en été à Paris, le film marque la seule rencontre professionnelle entre Coluche et Depardieu. Le personnage de Morzini est bien sûr inspiré de Jacques Mesrine et Louis Prossant de Robert Hersant. Passé l'intro burlesque j'aime assez jusqu'au milieu du film, après ça devient vite chiant. Je retiens surtout quelques gags drolatiques et la présence des excellents Hubert Deschamps et Marthe Villalonga.
C'est en déjeunant avec ses filles qui doivent passer leur Bac, et des amies de ces dernières que lui vient l'idée des Sous-Doués. En effet, les amies de ses filles racontent qu'au moment où elles ont passé le Bac, elles avaient des anti-sèches cachées sous leur jupe.
- Les Sous-Doués (1980)
Les Sous-Doués c'est aussi le film qui a permis à Zidi d'éponger ses dettes. Pour l'interprétation, il va voir Maria Pacôme au théâtre pour lui proposer le rôle de la directrice de la boîte à Bac, et c'est là qu'il fait la connaissance d'un jeune acteur, Daniel Auteuil, qui joue aux côtés de Pacôme. Il embauche également ce jeune débutant après une simple discussion. Les Sous-Doués est au final devenue une des comédies cultes françaises des années 80, les gags poussés à l'extrême fonctionnent (la machine à claque, l'accouchement pendant l'examen), et tout le casting semble s'amuser. Que demande le peuple?...
Les Sous-Doués en Vacances (1981)
La réponse: une suite... Ce qu'il manque surtout à celui-là c'est une idée immorale qui faisait le petit truc en plus du premier film. Le Bac en poche, les personnages prennent des vacances. Le film se résume alors à une succession de gags du même niveau que le premier... La scène où Auteuil emmènent des touristes voir la villa de Bardot a fait florès, et par la suite des compagnies ont également proposé des promenades en mer pour croiser les résidences des stars. Reste aussi la chanson "Destinés" chantée (en japonais notamment) par Guy Marchand.
- Banzaï (1983)
A New York, alors qu'ils tournent dans le quartier du Bronx très proche de l'image qu'on peut avoir aujourd'hui de Bagdad en guerre, l'équipe a eu droit à des manifestations avec des pancartes réclamant du travail pour les Américains et le retour des Français en France. Pendant ce temps, Coluche nargue les flics en sortant de sa caravane un pétard à la main. Tourné en onze semaines, le filme raconte l'histoire de Michel Bernardin, VIP à Planète Assistance, une société spécialisée pour aider les voyageurs français à l'étranger. Des Etats-Unis à la Chine en passant par l'Afrique, le protagoniste va ainsi se retrouver dans des situations plus ou moins burlesques et plus ou moins drôles. Je me souviens surtout qu'enfant je n'aimais pas ce film, il me déprimait. A noter la présence du jeune Rachid Ferrache (révélé dans L'As des As).
- Les Ripoux (1984)
René est un vieux flic adepte des arrangements à l'amiable avec les petits truands. François, jeune recrue tout juste sorti de l'école de police, plein d'ambition et pétri de hauts principes moraux, devient le nouveau coéquipier de René. Voilà la grande force du film, magnifié par son duo d'acteurs: Noiret qui a déteint sur le personnage évoquant un Paris nostalgique entre banlieue et PMU, et Lhermitte en jeune flic idéaliste. La scène où René fait "basculer" François au resto en lui proposant un vin au-dessus de ses moyens est en cela une scène réussie et mémorable, prouvant bien que Zidi, bin c'est pas toujours si con que ça. Véritable petit bijou de la comédie policière, on s'attache aux personnages et on les suit sans ennui à travers cette histoire qui ne manque pas d'idées.
Plus sérieusement, il écrit sa comédie suivante en se basant sur l'idée que la meilleure façon de mentir c'est de se croire innocent, et en centrant son histoire sur des types qui ont fait HEC.
- Association de Malfaiteurs (1987)
Un score honorable au ciné et une belle carrière télé pour cette comédie très agréable, racontant l'histoire de quatre jeunes cadres (trois ont bien réussi, le quatrième enchaîne les galères) qui se retrouvent recherchés par la police. c'est une comédie très estimable,complètement à l'opposé du précédent film de Zidi, il montre ici qu'il sait être fin et intelligent dans sa mise en scène. Bien que ce n'est pas non plus à la hauteur des Ripoux, on passe un bon moment, surtout que le casting réunit les tout jeunes François Cluzet, Christophe Malavoy, Jean-Pierre Bisson et Claire Nebout.
En visitant le salon Milipol du Bourget, et en voyant particulièrement les gadgets incroyables proposés à des espions en costume-cravate, Zidi a l'idée d'un agent secret utilisant ses moyens techniques pour "décrypter" les gens de sa famille qu'il connaît finalement mal.
- La Totale ! (1991)
Une comédie qui ne manque pas d'idées drolatiques, mais qui choque par son manque de moyens. Bien sûr True Lies, le remake américain, nargue le film original par son excessivité dans les effets spéciaux et les cascades, mais ce qu'on retient au final de La Totale, c'est surtout que c'est un des rares films d'aventures et d'espionnage où on ne quitte pas Paris et sa banlieue. Un peu étrange...
En 2004, Claude Zidi et James Cameron ont été condamnés pour contrefaçon de scénario par la Cour d'appel de Paris, face au scénariste Lucien Lambert dont le scénario Emilie rendu public en 1981 et qui n'a pas trouvé de producteurs intéressés, présente beaucoup de similitudes avec celui de La Totale. Zidi a donc été condamné à rembourser à Cameron la somme que ce dernier a dû donner à Lucien Lambert.
Son actualité c'est prochainement Miss Oliver a filé à l'anglaise (prévu pour 2008, d'après un roman d'Agatha Christie) avec Pierre Arditi, Marie-Anne Chazel, Jane Birkin.