Abbas Kiarostami (1940-2016)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Abbas Kiarostami (1940-2016)

Message par Jeremy Fox »

On termine le défrichage du coffret Kiarostami avec Au travers des oliviers, toujours chroniqué par Jean Gavril Sluka.
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Jeremy Fox
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Re: Abbas Kiarostami (1940-2016)

Message par Jeremy Fox »

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Re: Abbas Kiarostami (1940-2016)

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Ender
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Re: Abbas Kiarostami (1940-2016)

Message par Ender »

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Des années de cinéphilie, et c'est le première fois que je regarde un film de Kiarostami...

Un film au pitch bien connu : Ahmad, un enfant du village de Koker, emporte par erreur le cahier de son camarade Mohammad Reza, l'étourdi chronique de la classe menacé d'exclusion par l'instituteur, si ce dernier trouve encore du désordre dans ses devoirs le lendemain. Ahmad passe le reste de la journée à la recherche la maison de son ami pour lui rendre à tout prix le cahier à temps.

Kiarostami montre ces enfants de la ruralité aux prises avec un monde quasi-bouché. Le premier plan du film, qui fixe le mur d'un couloir d'école et la porte mal fermée de la classe, a valeur de programme formel et moral.

La suite se déroule surtout en extérieurs, de la cour de la maison du héros aux rues de Koker et Poshteh, le village voisin, et sur les collines à arpenter et dévaler pour passer d'un hameau l'autre. Pourtant, les prises de vue ferment constamment le cadre. Des plans larges à la frontalité imperturbable embrassent l'environnement immédiat de l'enfant qui déambule : les façades de ruelles méandreuses, les chemins de terre obliques et marches de pierre d'un village au relief accidenté, les porches de maisons dont les portes s'ouvrent difficilement aux sollicitations. Ces cadrages tout en contrastes de jaunes et de bruns mettent le spectateur au contact de la matière la plus concrète et traitent en même temps, comme rarement ailleurs, l'image cinématographique dans sa surface abstraite. Les compositions savantes de Kiarostami obstruent la profondeur - c'est un film vraiment coquet en murs - et nous privent autant que possible de ciels, pour peindre certes un paysage à "hauteur môme", mais un monde d'aplats de formes et de couleurs. Au plus près d'une réalité à saisir - ce monde rural dont un dialogue indique que les us sont voués à disparaître -, suffisamment près pour déjouer cette réalité et la figuration. "Le surréalisme, c'est du réalisme précis". Ainsi de l'abstrait et du concret.

Ahmad, le protagoniste, a l'air dans sa quête de se faufiler en inventant une perspective. Il s'avère qu'il tourne en rond par deux fois ; trouver la bonne porte est une gageure dans un cadre clos, plat et non-figuratif. Il lui faudra détourner la finalité de la mission pour la mener à bien, inventer la porte à ouvrir : il sera lui même la maison de son ami en décidant de faire ses devoirs pour lui. De quoi déboucher ce petit monde par la grâce de l'enfance ; pas l'insouciance, mais parce qu'on est très sérieux quand on a huit ans. Le monde est bouché dans la mesure où les adultes, qui ignorent l'un après l'autre les requêtes et les besoins des enfants, le sont ; il faut l'oreille de ses huits ans pour se mettre à l'écoute d'un monde qu'on découvre, là où les adultes sont sourds et inconséquents, qui n'ont que la bouche pour proférer et reproduire un univers dont ils revendiquent la maîtrise.

Et pour mieux creuser ces enjeux du film, il faut lire la très belle critique écrite par MJ sur le site !
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Lohmann
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Re: Abbas Kiarostami (1940-2016)

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Like someone in love dispoo pendant une semaine sur MK2 Curiosity https://www.mk2curiosity.com/film/like-someone-in-love
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