Shutter Island (Martin Scorsese - 2010)

[Demi-Lune]

Merci de mettre des balises spoiler.

[-Kaonashi-]

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Est-ce qu'on demande vraiment au spectateur de croire que l'institut aurait élaboré une mise en scène aussi complexe, compromettant la santé même des autres patients, juste pour que Daniels/Laeddis retrouve sa lucidité?

On peut tout a fait reprocher la même chose à l'un des chefs d'oeuvre d'Hitchcock, Sueurs froides :

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Est-ce qu'on demande vraiment au spectateur de croire que l'ami de Scottie/James Stewart aurait élaboré une mise en scène aussi complexe pour se débarrasser de sa femme ?
Hitch ne demande pas plus au spectateur de croire ça que de ressentir le puissant trouble qui remue Scottie lors de ses escapades avec la fausse Mrs. Elster puis avec Judy.

C'est mon sentiment également pour le film de Scorsese. C'est un stratagème très exagéré (jusqu'aux regrettables anagrammes, je te l'accorde) qui est utilisé certes, mais ce n'est pas le coeur du film, ni le but premier de Scorsese et de son scénario. Le parcours désespéré de Teddy Daniels dans sa folie, dans son passé, l'entrecroisement insupportable de souvenirs horribles et la destruction de la conscience d'un homme sont plus importants aux yeux du réalisateur, je pense.

[MJ]

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Et ensuite on a droit à la scène du meurtre de la femme au grand complet, alors qu'on pouvait aisément se la recomposer à l'aide des mille et un flashbacks et du récit que venait juste de faire le psychiatre

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L'infanticide et la mort de son épouse constituent le véritable trauma du personnage. Il est de ce point de vue, le film épousant sa subjectivité, parfaitement logique que son souvenir émerge à l'image à ce moment.

Par ailleurs c'est l'une des plus des scènes les plus solides de ce beau film souvent bancal.

[riqueuniee]

Je viens de revoir le film.Il fonctionne peut-être encore mieux à la deuxième vision.

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En ce qui concerne la crédibilité de la "machination" mise en place pour soigner DiCaprio (enfin,son personnage),je ne me suis pas posé la question,une grande partie de ce que l'on voit n'étant en fait pas réel.Et Hitchock a fait pire : un flash-back mensonger dans le grand alibi

Et j'ai encore mieux apprécié la mise en scène .
Dfinitivement un des meilleurs films que j'ai vus en 2010.

[Watkinssien]

Je viens de revoir le film.Il fonctionne peut-être encore mieux à la deuxième vision.

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En ce qui concerne la crédibilité de la "machination" mise en place pour soigner DiCaprio (enfin,son personnage),je ne me suis pas posé la question,une grande partie de ce que l'on voit n'étant en fait pas réel.Et Hitchock a fait pire : un flash-back mensonger dans le grand alibi

Et j'ai encore mieux apprécié la mise en scène .
Dfinitivement un des meilleurs films que j'ai vus en 2010.

[Demi-Lune]

Je viens de revoir le film.Il fonctionne peut-être encore mieux à la deuxième vision.

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En ce qui concerne la crédibilité de la "machination" mise en place pour soigner DiCaprio (enfin,son personnage),je ne me suis pas posé la question,une grande partie de ce que l'on voit n'étant en fait pas réel.Et Hitchock a fait pire : un flash-back mensonger dans le grand alibi

Et j'ai encore mieux apprécié la mise en scène .
Dfinitivement un des meilleurs films que j'ai vus en 2010.

[7swans]

ça me donnerait presque envie de voir le film tiens...



Si on me confirme la présence de Cosmo Kramer et George Costanza, évidemment.

[Gounou]

[Père Jules]

Très déçu hier soir à la vision de ce film. Le Scorsese des années 2000 ne me plait décidément plus. La mise en scène est trop académique, l'intrigue cousue de fil blanc et le trop plein technologique de certaines scènes gavant. Quant à Di Caprio, je trouve très sincèrement qu'il n'a pas les épaules pour ce rôle.

[Rick Blaine]

Très déçu hier soir à la vision de ce film. Le Scorsese des années 2000 ne me plait décidément plus. La mise en scène est trop académique, l'intrigue cousue de fil blanc et le trop plein technologique de certaines scènes gavant. Quant à Di Caprio, je trouve très sincèrement qu'il n'a pas les épaules pour ce rôle.

Autant j'étais sceptique lorsque Di Carpio a rejoint Scorsese à l'époque de Gangs of New York, où je le trouve d’ailleurs un peu léger, autant je le trouve vraiment très bon maintenant, notamment dans ce Shutter Island. Je n'ai pas été gêné non plus par l'intrigue, dont j'avoue n'avoir rien deviné avant la fin.
Pour moi un des meilleurs films de 2010 parmi ceux que j'ai vu, et un grand cru Scorsese, notamment par l'ambiance et l'atmosphère qu'il dégage et ce dès les premiers plans.

[Père Jules]

Dans Gangs of New York (que je n'ai pas franchement apprécié) sa "gueule de minet" passait. Le problème c'est qu'il n'est pas crédible une seule seconde pour moi dans le rôle du Marshall. J'aurais vu un acteur avec plus de bouteille: Daniel Day-Lewis ou Nicolas Cage par exemple. Enfin c'est toujours un plaisir de voir Max von Sydow.

[Rick Blaine]

Dans Gangs of New York (que je n'ai pas franchement apprécié) sa "gueule de minet" passait.

C'est amusant car c'est ce qui me gène dans sa performance dans Gangs of New York, que j'aime bien à part ça même si c'est un film un peu bancal Nous avons un ressenti inversé des deux rôles.

[Père Jules]

Quand il y a DDL dans un film, beaucoup de choses passent

[riqueuniee]

Autant j'étais sceptique lorsque Di Carpio a rejoint Scorsese à l'époque de Gangs of New York, où je le trouve d’ailleurs un peu léger, autant je le trouve vraiment très bon maintenant, notamment dans ce Shutter Island. Je n'ai pas été gêné non plus par l'intrigue, dont j'avoue n'avoir rien deviné avant la fin.
Pour moi un des meilleurs films de 2010 parmi ceux que j'ai vu, et un grand cru Scorsese, notamment par l'ambiance et l'atmosphère qu'il dégage et ce dès les premiers plans.

+ 1

[Demi-Lune]

La mise en scène est trop académique

Ça me rappelle le débat sur le prétendu académisme de la mise en scène de Scorsese sur Aviator. Nous ne devons décidément pas avoir la même définition pour le mot.
Sans revenir sur les nombreuses qualités de cet excellent film, sur lesquelles je me suis déjà exprimé, il m'est venu il y a quelques jours, alors que je visitais le camp de Dachau, l'idée que Shutter Island était une pertinente réflexion historique sur la notion de "passé qui ne passe pas", pour emprunter l'excellente expression de Conan et Rousso. L'intrigue à suspense est un creuset à la démonstration d'un malaise vertigineux, et semblant inextinguible, à propos de l'horreur d'un passé traumatique (la Shoah) qui revient désormais inlassablement hanter et affecter les individus modernes. Cette idée est évidemment creusée dans le scénario mais est également signifiée par la mise en scène, avec ses choix de représentation historique qui ont suscité une petite controverse (plans s'attardant sur des amoncellements de cadavres), mais qui participent visuellement de cette insistance, cette perdurance forcément indigeste, du spectre du génocide dans les mémoires collectives ou ici individuelle - dans le même temps que la mise en scène traduit cet affect perturbé par des réminiscences historiques vouées à ne pas passer, par le choix de l'inexactitude (le portail de Dachau, incorrect) et de l'irréalité baroque (toutes ces feuilles qui volent dans le bureau de commandant allemand du camp, sans raison). Comme si, en affectant les souvenirs traumatiques, le personnage tentait d'effacer, de brouiller, de se déculpabiliser, d'un passé dont il ne peut, de toute façon, pas s'échapper.