Maïwenn

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Tom Peeping
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Maïwenn

Message par Tom Peeping »

Pardonnez-moi (2006)

Quand le film Pardonnez-moi est sorti il y a quelque temps en salles, j’ai été un peu intrigué par le projet mais je me suis dit que ce devait être un exercice en vain narcissisme de la part de la jolie Maïwenn et j’ai skippé. L’autre jour, je suis tombé sur le DVD en occase et j’ai été accroché par la jaquette, avec le regard bleu de la réalisatrice qui vous fixe avec un mélange de d’assurance et de détresse derrière son caméscope. Je l’ai acheté et j’ai regardé le film ce matin. P…, quel film !

Dans l’interview qui figure sur le DVD, Maïwenn Le Besco dit qu’elle a été une enfant battue, jusqu’au sang, par son père (dont elle semble aujourd’hui éloignée). Elle a fait ce film pour tenter d’exorciser les douleurs de son enfance.

Avec un mélange de vérité et de fiction dont seuls les proches de Maïwenn doivent pouvoir faire la part, elle nous raconte dans son film l’histoire d’une jeune femme qui attend un enfant (Maïwenn joue elle-même le rôle du personnage, qu’elle a appelé Violette « Mais tout le monde m’appelle Viol, c'est atroce ! ») et qui achète une camera DV pour filmer et faire parler individuellement et collectivement les membres de sa famille décomposée : son père, sa mère, ses deux sœurs, son compagnon. Et le passé remonte à la surface en meurtrissant tout le monde. Le prix à payer pour pouvoir, peut-être, se reconstruire.

Si il y a de nombreux précédents dans le genre cinématographique de la grande lessive familiale (Bergman, A nos Amours, Festen…), Pardonnez-moi a la spécificité de jouer sur la frontière entre le réel et la fiction de façon totalement déstabilisante pour le spectateur. Au cours des 80 minutes du film, je me suis souvent posé la question de savoir si ce que je regardais était un film, un documentaire, une expérience thérapeutique (à la Tarnation). C’est sans doute un peu de tout ça. A part Maïwenn, qui joue en abîme son propre rôle, tous ses proches dans le film sont des comédiens reconnus (Pascal Greggory, Marie-France Pisier, Aurélien Recoing, Hélène de Fougerolles, Mélanie Thierry), qui effectuent tous un travail magistral, basé sur l’improvisation. Les rires sont vrais, les cris et les larmes aussi.

Le film est divisé en rencontres, qui vont de la tendresse à l’hystérie, entre les personnages. Le passage obligé de la réunion à table est bien sûr au rendez-vous, dans une scène centrale très forte, qui reprend à sa manière celle, inoubliable, d’A nos Amours. Parmi les autres scènes, qui sont toutes admirables de sincérité, on peut citer celle où le père de Violette-Maïwenn vient la voir jouer une pièce qui parle de lui, celle de la première rencontre avec la mère, celle du « journaliste », celles avec la psy, celle du rêve, et la « scène de la poupée », sans doute le passage le plus fort du film, où le personnage de Violette cède la place à la jeune femme Maïwenn dans un transfert bouleversant entre la fiction et le réel. Cette scène de la poupée, que Maïwenn avait peur de rater (c’est elle qui le dit dans son interview), est un grand moment de cinéma d'instinct.

Pour faire son film, Maïwenn a dû engager ses propres économies avant de trouver l’aide d’un producteur, d’abord réticent. Elle s’est lancée à fond dans son projet et ce qu’on voit à l’écran possède la brutalité des urgences. Pour elle, le film a sans doute été une thérapie (mais pas un règlement de comptes) mais pour le spectateur, c’est une histoire qui peut renvoyer pas mal de choses en miroir du vécu de chacun. C’est un film d’une profonde richesse structurelle et symbolique. C’est aussi une nouvelle démonstration des possibilités du médium DV et un hommage au talent de comédiens de générations différentes impliquées dans un projet casse-gueule pourtant assumé de bout en bout. Maïwenn, que je ne connaissais que de par ses liens avec Luc Besson, doit être une sacrée bonne femme. Avec Pardonnez-moi, elle a montré son courage et son talent. Si ses proches ont dû prendre un bon coup sur la tête en découvrant le film, les spectateurs lambda ont reçu, eux, une œuvre vraiment remarquable.

C'est un grand et beau travail que ce Pardonnez-moi, au titre sacrément ambigü.

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Dernière modification par Tom Peeping le 27 mai 11, 07:29, modifié 1 fois.
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angel with dirty face
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Message par angel with dirty face »

Belle analyse qui donne envie de se pencher sur le film. Merci!
Jordan White
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Message par Jordan White »

Un film qui attire la curiosité, sur un sujet épineux et psychologique, psychologie qui est un sujet auquel je suis extrêmement sensible. Et cela d'autant que Maïwenn est soit appréciée soit détestée. En tout cas ça m'intéresserait de le découvrir en DVD.
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G.T.O
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Message par G.T.O »

J'ai vu et j'ai trouvé cela horrible. Il y a à vrai dire assez peu de cinéma là-dedans; le choix du journal intime aurait été sans doute plus judicieux plutôt que ce petit déballage inoffensif et régressif. Un petit machin nombriliste qui tente d'être agressif mais qui au bout du compte inspire l'ennui et parfois le rire gêné...
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Message par Tuesday »

G.T.O a écrit :J'ai vu et j'ai trouvait cela horrible. Il y a à vrai dire assez peu de cinéma là-dedans; le choix du journal intime aurait été sans doute plus judicieux plutôt que ce petit déballage inoffensif et régressif. Un petit machin nombriliste qui tente d'être agressif mais qui au bout du compte inspire l'ennui et parfois le rire gêné...
:wink: un peu comme ton commentaire, quoi :mrgreen:

En ce qui me concerne, je suis tenté par l'experience. Par une association sans doute trop longue et ennuyeuse, ça me rappelle OMELETTE, le film quasi amateur (en fait, completement) d'un jeune homme de la campagne qui, camera au poing annonce à chacun des membres de sa famille qu'il est homosexuel.

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Nicolas Brulebois
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Message par Nicolas Brulebois »

vu Pardonnez-moi hier soir. J'aime beaucoup le genre "autofiction" en littérature (notamment Guillaume Dustan), et je me demandais ce que ça pouvait donner au cinéma.

Eh bien, c'est très réussi :D . Le concept adopté pour la mise en scène (jeu du film dans le film) permet de rendre tolérable ce nombrilisme et ce déferlement de rancoeur 1er degré, et cela fait en outre réfléchir sur le rapport entre Art et expérience personnelle - comment et jusqu'à quel point peut-on laisser les 2 se contaminer.
Pour une fois, les commentaires audio du DVD sont passionnants. Ils éclairent bien le travail créatif, et prouvent que la mise à plat de ses "tares" familiales n'est pas artistique en soi, mais qu'elle peut le devenir à force de travail, d'écriture, de rencontres, d'idées.
Ce n’est donc pas, contrairement à ce que disait quelqu’un plus haut, réductible à du « journal intime ».

Le bandeau publicitaire parlait d'un croisement entre Festen et A Nos Amours, et il y a effectivement des éléments proches de l'un et l'autre, mais qu’elle arrive à dépasser: le déballage familial me paraît moins univoque et donc + réussi que dans Festen; et comme dans le Pialat, elle "piège" un peu ses acteurs en introduisant des surprises lors du tournage : l'arrivée, pendant le repas, du père caché de la jeune soeur, fait écho au retour du père dans A Nos Amours… Mais, alors que je trouvais la scène osée MAIS poussive dans le Pialat, ici elle me paraît beaucoup + forte.
Le film ne peut donc se réduire à cette filiation, et c’est tant mieux.

Tout cela témoigne tout de même d’une belle cohérence : de son one-man-show (Le Pois chiche) à son film, en passant par son court-métrage (I’m an actrice ), il y a une vraie logique thématique dans le parcours de cette fille (lorsqu’elle est elle-même aux commandes), et j’attends la suite avec intérêt.
Art Core
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Message par Art Core »

Pardonnez-moi de Maïwenn.
Drôle de film entre autodocumentaire à la Tarnation (avec interview d'elle étant enfant) et Festen et réglements de compte douloureux en famille.
Le résultat est très inégal entre moments frisant l'amateurisme et les griefs naïfs d'un premier film mais en même temps quelques scènes très fortes et intenses qui remuent bien comme il faut. La scène du repas m'a mis mal à l'aise car on ressent véritablement ressurgir les nevroses enfouies de chacun et les acteurs sont vraiment excellents (Pascal Greggory fait peur alors que la douceur d'Aurélien Recoing donne au film une tendresse innatendue).
Maintenant je trouve que c'est partiellement raté dans ces tentatives de faire du cinéma (de la musique d'opéra sur un ralenti assez grotesque)... Mais ça reste émouvant parceque totalement sincère (même si on ne sait le degré de vérité dans la fiction).
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Boubakar
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Re: Notez les films de février 2009

Message par Boubakar »

Le bal des actrices (Maïwenn, 2008)

Un très joli portrait consacré à plusieurs actrices composant une bonne partie du cinéma français.
Mais bizarrement, la révélation du film est plutôt masculine, car on y trouve un excellent Joey Starr, bien loin de l'idée qu'on peut s'attendre de lui, et peutêtre le personnage le plus posé du film.
Cela dit, ça reste une mise en abime, certes un peu cliché sur les bords, assez touchant quand ça semble aborder des questions assez personnelles (comme le besoin d'avoir un enfant pour Julie Depardieu, ou, plus généralement, le besoin de réussite pour la plupart d'entre elles), gâché par un passage politique insupportable, tombant comme un cheveu sur la soupe, ou les passages musicaux, pas toujours réussis.
C'est quand même un bon docu-fiction, et il y a aussi son lot de passages croustillants :fiou: :oops:
Nestor Almendros
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Re: Pardonnez-moi (Maïwenn, 2006)

Message par Nestor Almendros »

Je découvre avec ce PARDONNEZ-MOI le travail de Maiwenn (pas encore vu son 2e film). Je suis assez d'accord sur l'analyse de Tom sauf que, sans avoir détesté, j'en suis sorti moins emballé.

Ce qu'il y a d'intéressant ici, effectivement, c'est la frontière très floue entre fiction et réalité (c'est la première chose qui m'a intrigué ici et ce mystère fonctionne assez bien). Maiwenn s'est totalement inspirée de son vécu pour raconter son histoire. Ce qu'elle avait déjà fait auparavant dans un one-woman-show (qui avait plutôt bien marché) et dont on voit une reconstitution dans le film. Avec PARDONNEZ-MOI elle continue l'introspection de sa vie, sous forme thérapeuthique probablement, en remplaçant la caricature qu'elle employait au théâtre par un "fantasme" (comme elle le dit dans le commentaire audio): celui de faire un documentaire sur sa famille (irréalisable dans la vie). Cela donne un objet filmique très particulier, entre nombrilisme, thérapie, jeu du réel et de la fiction (etc.) cette originalité fait sa force mais crée aussi des faiblesses. Plusieurs fois, je me suis fait la réflexion qu'elle écrivait son scénario en privilégiant les scènes de conflit, les enguelades, les cris, les pleurs. Car, si le procédé a plutôt fonctionné sur moi, j'avoue que sur la fin je commençais à trouver cela répétitif. Je trouvais aussi que, forcément (venant d'une actrice), le film était plus à l'avantage des comédiens (improvisations) que sur un vrai talent à la caméra (mais c'est aussi un premier film, le talent se travaille sur la longueur). Mais il ne faut pas non plus oublier que c'est un projet auto-monté, produit par quelqu'un travaillant dans l'immobilier: donc pas un projet au parcours classique, en tout point de vue.

J'ai apprecié (le temps ne m'a pas paru long) mais pas plus que ça. Je ne peux, ceci dit, totalement repousser cette oeuvre honnête et pleine d'une énergie rare, un projet si atypique.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
Nestor Almendros
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Re: Notez les films : Février 2010

Message par Nestor Almendros »

LE BAL DES ACTRICES de Maïwenn

Après un premier film très personnel, tant dans la forme que dans le fond, Maïwenn continue tranquillement son petit bonhomme de chemin en reprenant son concept formel: elle se met en scène, caméra au poing, pour filmer une sorte de réel fictionné. Et cette fois-ci, après ses tourments familiaux elle choisit de s'intéresser à une autre part de sa vie, toujours dans ce qu'elle connait: les actrices. Elle profite de cette structure originale pour brosser un portrait kaléidoscopique de l'actrice à travers différentes facettes, différentes personnalités qui sont illustrées à chaque fois avec des comédiennes différentes. Maïwenn continue de mélanger la fiction et le réel avec un équilibre étrange mais qui fonctionne assez bien: toutes les actrices jouent leurs rôles mais certaines apparaissent plus ou moins proches de leur réalité. Ainsi, il est troublant de voir une Romane Bohringer ou une Muriel Robin en manque de travail ou de reconnaissance. Il y a comme un mise en abyme qui sonne parfois très juste. Et, au contraire, on s'amuse des performances presque rocambolesques mais très amusantes d'une Karine Viard imbue d'elle-même, qui se la joue carrément, accumulant les caprices de star, rêvant d'une carrière américaine, prenant un coach en anglais et se plantant en beauté à son casting.
Au-delà de ces petits tableaux individuels dont le systématisme fait parfois penser à une suite de sketches (surtout au début), Maïwenn brosse un portrait à la fois cynique et chaleureux, réaliste et cruel, de cette condition féminine si particulière entre star-système et concurrence, entre succès et lutte. Beaucoup de choses sont dites, souvent pertinentes et encore plus souvent passionnantes derrières le rideau humoristique ou fictionnel qui n'est là que pour enjoliver le spectacle. Qu'on parle des opérations chirurgicales (scène amusante) ou des castings, c'est souvent bien vu et intéressant. Sur ce dernier point, Maïwenn insiste régulièrement dessus, pointant du doigt certains contradictions (on peut leur dire "vous être trop connues" ou "pas assez connue", etc.) et sur l'impression de soumission que ces épreuves engendrent. Et tout est montré en rapport avec l'ego, avec cette capacité à accepter la critique ou la carrière chancelante, bref à s'accepter soi-même dans un univers très dur, très concurrentiel, où le besoin d'être aimée prime avant tout. La réalisatrice en profite aussi pour épingler certains défauts du cinéma français, en particulier avec les producteur frileux qui préfèrent financer un film rentable avec Jean Dujardin et Audrey Tatou plutôt que de se lancer dans des projets aussi case-gueules que les siens (mais bon, ça a quand même marché deux fois!).

Dommage que les idées n'avancent plus aussi bien sur la fin. Le concept fléchit sensiblement dans la dernière demi-heure, tournant un peu en rond et s'appuyant également sur une conclusion trop légère. La courte parenthèse indienne ne me semble pas non plus indispensable. Reste que Maïwenn réussit encore un joli petit film, original et gonflé, souvent drôle. Et, preuve qu'elle est appreciée: son casting est assez prestigieux. Espérons toutefois qu'elle changera de registre ou de concept la prochaine fois car cela pourrait devenir redondant. Pour ce coup-ci, ça marche encore...
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Nestor Almendros a écrit :LE BAL DES ACTRICES de Maïwenn

Après un premier film très personnel, tant dans la forme que dans le fond, Maïwenn continue tranquillement son petit bonhomme de chemin en reprenant son concept formel: elle se met en scène, caméra au poing, pour filmer une sorte de réel fictionné. Et cette fois-ci, après ses tourments familiaux elle choisit de s'intéresser à une autre part de sa vie, toujours dans ce qu'elle connait: les actrices. Elle profite de cette structure originale pour brosser un portrait kaléidoscopique de l'actrice à travers différentes facettes, différentes personnalités qui sont illustrées à chaque fois avec des comédiennes différentes. Maïwenn continue de mélanger la fiction et le réel avec un équilibre étrange mais qui fonctionne assez bien: toutes les actrices jouent leurs rôles mais certaines apparaissent plus ou moins proches de leur réalité. Ainsi, il est troublant de voir une Romane Bohringer ou une Muriel Robin en manque de travail ou de reconnaissance. Il y a comme un mise en abyme qui sonne parfois très juste. Et, au contraire, on s'amuse des performances presque rocambolesques mais très amusantes d'une Karine Viard imbue d'elle-même, qui se la joue carrément, accumulant les caprices de star, rêvant d'une carrière américaine, prenant un coach en anglais et se plantant en beauté à son casting.
Au-delà de ces petits tableaux individuels dont le systématisme fait parfois penser à une suite de sketches (surtout au début), Maïwenn brosse un portrait à la fois cynique et chaleureux, réaliste et cruel, de cette condition féminine si particulière entre star-système et concurrence, entre succès et lutte. Beaucoup de choses sont dites, souvent pertinentes et encore plus souvent passionnantes derrières le rideau humoristique ou fictionnel qui n'est là que pour enjoliver le spectacle. Qu'on parle des opérations chirurgicales (scène amusante) ou des castings, c'est souvent bien vu et intéressant. Sur ce dernier point, Maïwenn insiste régulièrement dessus, pointant du doigt certains contradictions (on peut leur dire "vous être trop connues" ou "pas assez connue", etc.) et sur l'impression de soumission que ces épreuves engendrent. Et tout est montré en rapport avec l'ego, avec cette capacité à accepter la critique ou la carrière chancelante, bref à s'accepter soi-même dans un univers très dur, très concurrentiel, où le besoin d'être aimée prime avant tout. La réalisatrice en profite aussi pour épingler certains défauts du cinéma français, en particulier avec les producteur frileux qui préfèrent financer un film rentable avec Jean Dujardin et Audrey Tatou plutôt que de se lancer dans des projets aussi case-gueules que les siens (mais bon, ça a quand même marché deux fois!).

Dommage que les idées n'avancent plus aussi bien sur la fin. Le concept fléchit sensiblement dans la dernière demi-heure, tournant un peu en rond et s'appuyant également sur une conclusion trop légère. La courte parenthèse indienne ne me semble pas non plus indispensable. Reste que Maïwenn réussit encore un joli petit film, original et gonflé, souvent drôle. Et, preuve qu'elle est appreciée: son casting est assez prestigieux. Espérons toutefois qu'elle changera de registre ou de concept la prochaine fois car cela pourrait devenir redondant. Pour ce coup-ci, ça marche encore...
Effectivement un film assez réjouissant dont je pense à peu près la même chose. Une intrigante mise en abime drôle, fraiche, cinglante et émouvante mais qui, contrairement à toi, ne m'a pas paru fléchir vers la fin (excepté l'épisode indien). Un film original et d'une belle vitalité. Merci à Cannes de m'avoir donné envie de me pencher sur le cas de cette réalisatrice dont je m'étais fait un à priori négatif pour d'imbéciles raisons. Et Joey Starr est excellent.
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Boubakar
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Message par Boubakar »

Jeremy Fox a écrit :Merci à Cannes de m'avoir donné envie de me pencher sur le cas de cette réalisatrice dont je m'étais fait un à priori négatif pour d'imbéciles raisons.
Jordan en parait aussi plus haut, mais pourquoi avoir un à-priori négatif sur cette femme ?
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Boubakar a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Merci à Cannes de m'avoir donné envie de me pencher sur le cas de cette réalisatrice dont je m'étais fait un à priori négatif pour d'imbéciles raisons.
Jordan en parait aussi plus haut, mais pourquoi avoir un à-priori négatif sur cette femme ?
Je parle pour moi mais il me semble qu'on a toujours des à priori (aussi minimes soient-ils) sur quoi que ce soit, qu'ils soient négatifs ou positifs et c'est toujours pour de mauvaises raisons ; c'est même honteux de les avouer tellement c'est crétin. :wink:

M'enfin dans ce cas, c'était plutôt une méconnaissance qu'autre chose. Si deux ou trois personnes ne m'en avaient pas parlé en bien, je n'aurais sans doute pas fait l'effort d'aller y jeter un oeil ; à tort. Je vais poursuivre avec son premier film et j'attendrais son troisième avec impatience d'autant que j'ai un faible pour les chroniques de la vie policière (L627 ; le petit lieutenant...)
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Message par Boubakar »

Jeremy Fox a écrit :Je parle pour moi mais il me semble qu'on a toujours des à priori (aussi minimes soient-ils) sur quoi que ce soit, qu'ils soient négatifs ou positifs et c'est toujours pour de mauvaises raisons ; c'est même honteux de les avouer tellement c'est crétin. :wink:
D'accord, parce que je croyais que tu parlais de la personne, comme si sa personnalité en faisait quelqu'un de détestable. Pour ma défense, je ne la connaissais absolument pas, jusqu'à que j'aille voir Le bal des actrices (une découverte faite "au pif").
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Boubakar a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Je parle pour moi mais il me semble qu'on a toujours des à priori (aussi minimes soient-ils) sur quoi que ce soit, qu'ils soient négatifs ou positifs et c'est toujours pour de mauvaises raisons ; c'est même honteux de les avouer tellement c'est crétin. :wink:
D'accord, parce que je croyais que tu parlais de la personne, comme si sa personnalité en faisait quelqu'un de détestable.
Ah non pas du tout d'autant que je différencie toujours l'homme et l'artiste et que je m'intéresse rarement au premier ; c'est peut-être inconsciemment mon aversion pour Luc Besson qui m'en a tenu éloigné. Tu vois à quel point c'est idiot :oops:
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