Pardon : Marcus (Wladeck) Spilzman, le pianisteP'tit gars a écrit :Ma question va peut être paraitre très bête mais qui est Marcus ?
Il me semble ou alors j'ai trés chaud
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
Ce que tu lui reproches, c'est exactement ce que j'apprécie.Momo la crevette a écrit :Je ne suis pas fan du film, loin de là, mais bizarrement, cela ne me viendrait pas à l'idée de le qualifier de "facile"...
Ce que je lui reproche, c'est son manque de dramatisation.
Oui, tout à fait... et pour moi c'est l'un des grandes forces de ce film.Je sais, cela peut paraître surprenant de parler de manque de dramatisation à propos de ce film mais j'utilise ce terme dans son sens scénaristique.
Une histoire, quand elle est racontée, est dramatisée. On fait en sorte de mettre les éléments dans le bon ordre pour réussir à faire passer des émotions, à créer ces émotions.
Dans le cas du Pianiste, ce travail n'existe pas.
En effet, je pense que Polanski est resté très fidèle à ce qui s'est réellement passé dans la vie de ce pianiste. Il a dû raconter les événements dans l'ordre où ils se sont déroulés. Mais la vérité, le réel, est antidramaturgique au possible.
Une petite note quand même : on voit l'infirme jeté par la fenêtre, mais on ne le voit pas s'écraser au sol. pas plus qu'il n'y a de gros plan sur son cadavre ensanglanté. Bref, cela est hors-champ, entièrement suggestif. Et là, du coup, je dis bravo.Prenons l'exemple de la scène ou l'infirme est jeté par la fenêtre. Cette scène, insoutenable, arrive très tôt dans le film.
Pour moi, il y a une horreur au quotidien, une difficulté à survivre au jour le jour. Pas une série d'événements "durs" précédés de périodes plus calmes, mais une pression continue et destructrice.Le problème, c'est que rien, dans ce qui suit, ne surpasse ce qu'on vient de vivre. Du coup, il y a flottement. D'où l'ennui que j'ai ressenti.
Et finalement, n'est-ce pas faire confiance à son cinéma que de laisser faire le fond, sans mettre la totale dans la forme ?Bien sur, le film fonctionne parce que le fond est fort
A mon sens, il est confronté continuellement à cette horreur. Il sait que, quel que soit le jour, quelle que soit l'heure, il peut mourir, par pur arbitraire.mais concrètement, le film souffre, à mon sens, d'un manque de crescendo dans les enjeux. Jamais plus le pianiste ne sera confronté à pire que ce que l'on vient de vivre.
Shock vs suspense.Autre problème qui découle du même soucis : cette scène de l'infirme dévoile toute la cruauté dont sont capables les nazis. Du coup, lorsqu'ils tuent tels membres de la famille du héros, ou qu'ils commettent tel autre crime, on n'est pas surpris puisqu'on les sait capable de la pire des barbaries.
Contrairement à toi, je salue le courage de Polanski, qui ne veut pas faire de son personnage un "héros", mais plutôt un fantôme qui ne tient que grâce à sa volonté de survie. Il serait plus facile, en effet, de montrer un héros positif, supérieur au spectateur lambda. Au lieu de ça, on nous montre un personnage qui, au final, est beaucoup plus proche de nous-mêmes, même si cela nous semble moins enthousiasmant (car cela nous renvoie à nous-mêmes, et à notre incapacité d'agir).Cet aspect du film, ce manque de crescendo, est accentué par l'apathie du personnage. Il est terriblement passif, ne tente quasiment jamais de fuir, ne fait rien. Il se contente de subir et n'agit que contraint et forcé.
Je sais que cela doit correspondre à la réalité mais le problème, c'est qu'il est difficile d'être en anpathie avec lui et donc d'entrer complètement dans l'histoire dont il est notre vecteur.
Je trouve ça clair, et je partage ton analyse du film, tout en étant complètement à l'opposé en ce qui concerne les conclusions (i.e. là où tu vois des faiblesses, je vois des qualités).Je suis conscient que tout ça ne doit pas être très clair mais je sais que vos remarques me permettront de m'expliquer au fur et à mesure...
c'est egalement mon avis, j'ai enfin vu ce petit bijou, bon tout a déjà été dit, je voulais juste souligner à quel point j'avais adoré le plan ou la camera suit le pianiste au dessus du mur (lorsqu'il fuit l'hopital) pour nous faire decouvrir la ville en ruine, un plan exceptionnel !!! une grosse claque.Philip Marlowe a écrit : Pour une fois, la palme d'or est allée au meilleur film de l'année. C'est rare!
Menteur ! tu vends ton dvd !noar13 a écrit :c'est egalement mon avis, j'ai enfin vu ce petit bijou, bon tout a déjà été dit, je voulais juste souligner à quel point j'avais adoré le plan ou la camera suit le pianiste au dessus du mur (lorsqu'il fuit l'hopital) pour nous faire decouvrir la ville en ruine, un plan exceptionnel !!! une grosse claque.Philip Marlowe a écrit : Pour une fois, la palme d'or est allée au meilleur film de l'année. C'est rare!
oui moi aussi j'ai pensé à Kafka ! J'ai trouvé que c'était ce qu'il y avait de plus intéressant dans le film. C'est aussi ce qui le sauve à mes yeux, puisqu'il ne m'a, par ailleurs, absolument pas ému (ou en tout cas, pas de la façon à laquelle on pourrait s'attendre). Ce n'est pas le premier film où Brody et ses mines de chien battu m'agacent au plus haut point mais là, ça bat des records. Je me demande encore dans quelle mesure c'est voulu par Polanski (un acteur sans présence qui surjoue à en devenir décalé, pour un personnage passif, véritable fétu de paille emporté par la tourmente des abominations de l'histoire sans jamais vraiment comprendre ce qui se passe).Philip Marlowe a écrit :Le + beau film de 2002 pour moi
Par contre, je n'ai jamais compris ce qu'il y avait d'académique dans ce film. C'est même complètement anti-académique de traiter l'histoire du point de vue d'un seul personnage qui est super passif et qui ne doit sa survie qu'à la chance et au hasard(absurdité de la situation qui m'a fait penser à du Kafka), de refuser les effets mélodramatiques...
Roy, je te l'avais déjà demandé dans un autre topic : j'aimerais bien t'entendre (un peu plus en détail) sur ce film qui m'a toujours posé problème. Ce n'est pas du tout pour polémiquer : te sachant fan du monsieur, j'imagine que tu pourras peut-être me donner des clés pour mieux l'aborder (pour l'instant je me range pami les partisans du "bonnes intentions, mauvais choix").Roy Neary a écrit :C'est plutôt toi qui n'a pas compris le film de Spielberg.Encolpio a écrit :C'est un film que je classe au côté de SHOAH et de nuit et brouillard, trés trés loin devant le Spielberg, qui n'a pas vraiment compris le fond des choses...