Et bien si j'en juge par ta réaction, Polanski a parfaitement réussi son film: il a ravivé ton indignation sur la Shoah, ce qu'il cherchait à faire, en restituant l'expérience d'un juif durant cette période où les pires atrocités ont été commises de manière ordonnée et dans une certaine indifférence générale, à la stupeur des victimes.Addis-Abeba a écrit :Certes et je peux te rejoindre dans l'absolue, mais ici je ne ressens pas avec assez de force, assez de puissance sur les atrocités de cette période tellement ignoble, bref c'est pas assez fort à mon gout, mais ça vient aussi du fait que suis tellement révulsé depuis toujours par ces évenements, que je n'accepte pas la demi-mesure (je ne parle pas vraiment du film-là), ce qui explique surement mon jugement final, qui découle comme l'a précisé Alex, de la sensibilité de chacun, la mienne étant indubitablement énorme pour cette période.
Le Pianiste (Roman Polanski - 2002)
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Strum a écrit :Et bien si j'en juge par ta réaction, Polanski a parfaitement réussi son film: il a ravivé ton indignation sur la Shoah, ce qu'il cherchait à faire, en restituant l'expérience d'un juif durant cette période où les pires atrocités ont été commises de manière ordonnée et dans une certaine indifférence générale, à la stupeur des victimes.Addis-Abeba a écrit :Certes et je peux te rejoindre dans l'absolue, mais ici je ne ressens pas avec assez de force, assez de puissance sur les atrocités de cette période tellement ignoble, bref c'est pas assez fort à mon gout, mais ça vient aussi du fait que suis tellement révulsé depuis toujours par ces évenements, que je n'accepte pas la demi-mesure (je ne parle pas vraiment du film-là), ce qui explique surement mon jugement final, qui découle comme l'a précisé Alex, de la sensibilité de chacun, la mienne étant indubitablement énorme pour cette période.
Mais pas du tout Stum, mon indignation sur la Shoa n'a pas besoin d'etre ravivé, comment peux-tu dire une telle chose , elle est au contraire toujours aussi exacerbé, et depuis toujours, et ça ne baissera jamais, je suis justement incapable de voir par ex le documentaire sur la Shoa de Claude Lanzmann, sous peine de voire une rage incontrolable me sumergé. Tu as mal compris mon propos, faut dire je m'exprime pas d'une maniére peut-etre pas totalement compréhensible
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Re: Le Pianiste (Roman Polanski, 2002)
Une œuvre magistrale qui, me concernant, s'est bonifiée avec le temps.
A propos de forme qui sert le fond, l'interprétation de Adrien Brody décrite par certain dans ce topic comme bien fade ou trop en retrait, illustre pourtant avec justesse une réaction possible à l'horreur. D'une façon pratique, elle facilite la lecture du récit par le spectateur, qui voit par les yeux de Wladek. Ce qui peut être pris par un manque d'engagement nous facilite le rôle d'observateur. Le tiroir secret, c'est qu'en plus, une personne qui subit les pires outrages, qui est témoin des pires horreurs, qui assiste à l'inimaginable se recroqueville comme une feuille morte, voudrait devenir une souris (je n'ai pas arrêté de voir les souris de Maus à la place du visage de Brody) pour essayer d'être invisible, passer à travers les gouttes. Et même quand la mort arbitraire se conjugue à un sinistre jeu de la chance, Wladek choisit la survie, l'effacement. C'était aussi peut être un peu ça, les camps de la mort.
A propos de forme qui sert le fond, l'interprétation de Adrien Brody décrite par certain dans ce topic comme bien fade ou trop en retrait, illustre pourtant avec justesse une réaction possible à l'horreur. D'une façon pratique, elle facilite la lecture du récit par le spectateur, qui voit par les yeux de Wladek. Ce qui peut être pris par un manque d'engagement nous facilite le rôle d'observateur. Le tiroir secret, c'est qu'en plus, une personne qui subit les pires outrages, qui est témoin des pires horreurs, qui assiste à l'inimaginable se recroqueville comme une feuille morte, voudrait devenir une souris (je n'ai pas arrêté de voir les souris de Maus à la place du visage de Brody) pour essayer d'être invisible, passer à travers les gouttes. Et même quand la mort arbitraire se conjugue à un sinistre jeu de la chance, Wladek choisit la survie, l'effacement. C'était aussi peut être un peu ça, les camps de la mort.
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Re:
C'est exactement ce que j'ai ressenti, sauf que de mon côté cela m'a réjoui. Polanski est resté cet ange du bizarre qui mêle avec une certaine cruauté infantile le réel au dessin animé (edit: ce qui ne signifie pas de lui disputer, la faute au terme "dessin animé", ce qu'il a effectivement vu)Sergius Karamzin a écrit :J'ai été nénamoins vraiment gêné par certaines scènes, comme les exécutions en gros plan, ou la scène de l'infirme jeté par la fenêtre, qui détonnaient trop par rapport au reste du film et m'ont semblé déclées, trop sensationnalistes.
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Re: Le Pianiste (Roman Polanski, 2002)
Découverte tardive de ce très bon film de Polanski grâce au Blu-ray édité par Studio canal.
C'est un film passionnant et aride, qui ne joue pas sur le registre de l'émotion (disons plutôt du mélodrame) ou du spectaculaire, mais plus sur celui du témoignage historique.
La mise en image est soignée, mais très à plat, quasiment sans effet, si ce n'est dans l'utilisation parfois spectaculaire des décors ou la façon de filmer le mur du ghetto.
Le casting est bon, mais la pudeur de Polanski, son respect du livre et de la Mémoire met pour moi l'émotion souvent à distance.
C'est un choix respectable, mais personnellement je préfère le "pari" de l'émotion fait par Spielberg dans La Liste de Schindler.
N'en reste pas moins que le film de Polanski est évidemment un film important et qu'il réussit, comme l'écrit Homerwell plus haut, à traduire cette volonté d'effacement d'un homme pour survivre.
C'est déjà beaucoup.
7/10
C'est un film passionnant et aride, qui ne joue pas sur le registre de l'émotion (disons plutôt du mélodrame) ou du spectaculaire, mais plus sur celui du témoignage historique.
La mise en image est soignée, mais très à plat, quasiment sans effet, si ce n'est dans l'utilisation parfois spectaculaire des décors ou la façon de filmer le mur du ghetto.
Le casting est bon, mais la pudeur de Polanski, son respect du livre et de la Mémoire met pour moi l'émotion souvent à distance.
C'est un choix respectable, mais personnellement je préfère le "pari" de l'émotion fait par Spielberg dans La Liste de Schindler.
N'en reste pas moins que le film de Polanski est évidemment un film important et qu'il réussit, comme l'écrit Homerwell plus haut, à traduire cette volonté d'effacement d'un homme pour survivre.
C'est déjà beaucoup.
7/10
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Re: Le Pianiste (Roman Polanski, 2002)
Oui la mise en scène de Polanski, d'un superbe classicisme, suit le procédé du regard en plongée. Le héros est plus un observateur qu'un témoin actif... Il y a d'ailleurs une transition remarquable lorsqu'il passe de l'état distant à celui de l'actif, lorsque les fenêtres explosent et que la fuite devient de plus en plus oppressante.Jihl a écrit :Découverte tardive de ce très bon film de Polanski grâce au Blu-ray édité par Studio canal.
C'est un film passionnant et aride[...]
La mise en image est soignée, mais très à plat, quasiment sans effet, si ce n'est dans l'utilisation parfois spectaculaire des décors ou la façon de filmer le mur du ghetto.
Un des plus beaux Polanski, pour ma part, avec Adrien Brody, extraordinaire de retenue et de sobriété (et accessoirement dans son meilleur rôle, pour ma part).
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Re: Le Pianiste (Roman Polanski - 2002)
Un excellent film de Polanski en effet. Vraiment tres réussi et un super role pour Brody.
Top 20 actuel
http://www.shompy.com/someone1600/l10080_frfr.html
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Re: Le Pianiste (Roman Polanski - 2002)
Moi qui n'aime pas particulièrement le cinéma de Polanski, je fais une exception pour ce film bouleversant, l'un de ceux qui expriment me concernant le mieux l'horreur nazie et du ghetto de Varsovie avec un parfait dosage dans l'écriture qui empêche le film de sombrer dans le mélo ou dans le complaisant. Avec classicisme et sobriété, sans manichéisme (on croise des juifs collabos et des soldats allemands compatissants), le cinéaste arrive à nous faire toucher du doigt l'inhumanité découlant du régime nazi, nous glaçant parfois d'effroi sans jamais avoir besoin de chausser les gros sabots. La photo est remarquable (certains plans ne sont pas dépourvus d'une poignante poésie et les décors en studio sont magnifiques), la mise et en scène et le scénario touchent à la perfection ; quant à l'interprétation, elle est admirable. J'aurais personnellement souhaité que la seconde partie (celle de la réclusion du personnage principal) soit un peu moins longue mais en l'état un superbe film.
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Re: Le Pianiste (Roman Polanski - 2002)
Un film que j'ai vu plusieurs fois et que j'ai trouvé à chaque fois particulièrement touchant. La grande finesse de l'écriture, et la qualité de l’interprétation, en font un film passionnant.
- Jeremy Fox
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Re: Le Pianiste (Roman Polanski - 2002)
Troisième vision en ce qui me concerne ; toujours aussi touchant et glaçant à la fois. Et c'est justement la finesse de l'écriture qui m'a le plus agréablement surpris, mes à priori sur le cinéaste faisant que je ne m'attendais pas à une telle qualité avant de l'avoir vu.
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Re: Le Pianiste (Roman Polanski - 2002)
woawww, il est vrai que je préfère plutot les classiques d'avant mais en général, la musique douce, j'aime bien, ça apporte le calme, c'est bon pour la santé et c'est reposant
- Jeremy Fox
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Re: Le Pianiste (Roman Polanski - 2002)
Valie a écrit :woawww, il est vrai que je préfère plutot les classiques d'avant mais en général, la musique douce, j'aime bien, ça apporte le calme, c'est bon pour la santé et c'est reposant
Tu me donneras l'adresse de ton fournisseur. Ca a l'air d'être de la très bonne