Le dernier tango à Paris : Et bien si je m'attendais à cela. On a pu considérer que c'était un film scandaleux en 1972, je vois que la polémique a touché de plein fouet l'oeuvre en question concernant une scène précise, qui à mon sens est moins scandaleuse en soi que celle que je trouve infiniment plus troublante du
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- " Mets-moi les deux doigts dans le cul" que lance Marlon Brando à une Maria Schneider pas du tout démotivée pour le faire, qui s'exécute sans broncher. Les mots qu'il lui adresse ensuite, d'une vulgarité directe, m'ont davantage surpris que cette petite sodomie au beurre qui a tant fait parler d'elle. Il y a eu des commentaires assez déplacés qui allaient jusqu'à dire que Bertolucci avait été jusqu'à préparer cette scène "d'agression" en prenant l'actrice par surprise. Je n'en sais pas plus, mais de là à dire que c'est un viol filmé avec complaisance, je n'y crois guère
Donc le film m'a beaucoup déçu, je le trouve vieillot, reposant sur sa thématique centrale du deuil, de deux corps qui se projettent l'un dans l'autre pour tenter de trouver du plaisir là où ailleurs, derrière la porte il n'y en a plus. Sauf Marlon Brando qui joue très bien, mais en deça de quelques autres de ses rôles, le reste du casting est plutôt lamentable, que ce soit l'héroïne, et son horrible coupe permanentée au jeu limité, où Jean-Pierre Léaud qui joue l'illuminé de service, débitant ses phrases avec une désinvolture allant très bien chez Truffaut mais ici moins.
La photo, crade, aux teintes marrons/rouge/jaunes m'a déconcerté. La musique surligne trop les images, accompagnées par de longs travellings pompeux. Il ne se passe pas grand chose dans cet hôtel particulier loué pour qu'on y baise à des heures précises, sans se dire son nom.
C'est très long, pas du tout malaisant, encore moins érotique, je cherche encore la charge de ce côté-là, ça reste pas très évocateur, alors qu'on est en pleine période libération sexuelle, je suppose que c'est cela qu'on dû retenir les spectateurs, car pour l'audace on repassera.
Reste des moments trop éparses, où il se passe quelque chose, sur la fin malheureusement, lors du bal qui tourne au vinaigre, de la dernière entrevue, fatale.
Bertolucci a voulu provoquer, en 1972 ça pouvait encore passer, de nos jours je trouve cela factice.
4/10