Ca faisait longtemps que je n'avais pas vu le film, mais je le connaissais bien. Donc dès le départ j'ai été surpris de voir que les 6 premières minutes étaient complètement différentes ce qui était sorti en 83.
Le film démarre sur une course poursuite entre Pony Boy et les Socs et se termine en gros pugila quand tous les Greasers viennent au secours du gamin. Coppola installe dès le départ une tension qui n'apparaissait que plus tard dans la version d'origine. Par la même occasion, on a enfin l'explication de la cicatrice sur le cou de Ponyboy.
Les autres scènes rajoutées sont aussi formidables et concernent en grande partie le personnages de Rob Lowe qui avait été très déçu de voir son rôle si réduit à l'écran. Il pouvait l'être car il a maintenant qq scènes importantes dont une très émouvante à la fin. A propos de fin, celle de la nouvelle version a aussi un peu changé, elle fait écho de manière intelligente au nouveau plan d'ouverture du film.
Il y a un autre aspect qui risque d'en surprendre plus d'un : La bande son. Coppole a enlevé beaucoup de score écrit par son père (heureusement le très beau "Stay Gold" que ce soit intrusmental ou chanté, est toujours là) pour le remplacer par énormément de musique de l'époque. Dit comme ça, ça peut paraitre révisionniste, et même assez pute, mais en voyant le résultat, on ne peut qu'admettre qu'il est vraiment probant. D'abord parce que Coppola n'a pas des goûts de chiottes (on entend maintenant bcp d'Elvis, mais du Elvis acoustique genre "Mystery train" ou "Blue Moon", ainsi que des instrumentaux de l'époque qui rendent vraiment bien), et aussi parce qu'il arrive à recréer une atmosphère différente mais très intéressante avec cette nouvelle bande-son. On peut regretter que certains beaux passages de Coppola père ne soient plus là, mais comme l'explique Coppola, il s'est rendu compte aujourd'hui qu'il voulait plus orienter le film vers le quotidien que vers un aspect "Gone with the wind" comme ça avait été le cas en 83. Pas sûr que Carmine Coppola eut apprécié, surtout que c'était vraiment une belle musique, mais bon...
Sinon on pourra noter que qq petites scènes ont disparu dans cette nouvelle version, notamment un montage décrivant les activités des deux outsiders. Etant donné que Coppola avait rajouté d'autres scènes plus ou moins, ça aurait sans doute fait redondant (les anciennes scènes sont sur le DVD, avec d'autres passages qui ne sont sur aucunes versions).
Sinon, j'ai eu un plaisir immense à revoir ce film qui est d'une beauté époustouflante ("c'est un film sur les couchés de soleil" avait dit Coppola), qui a une mise en scène qui fourmille d'idée où le cinémascope est utilisé dans ce qu'il a de plus beau, qui alterne les styles cinématographiques très différents des années 40-50 (d'un côté la flamboyance de Gone with the wind ou East of Eden de l'autre les films de genre comme The wild ones), qui est merveilleusement interprétés par des acteurs débutants qui se feront tous des noms plus ou moins importants (les deux acteurs principaux C.T. Howell et Ralph Macchio n'ont jamais été aussi bons) et qui est réellement émouvant : j'y suis allé de ma petite larme, et ce pour la première fois devant ce film, peut être parce que je ne l'avais jamais vu en VO.
C'est un véritable mélo dans le sens noble du terme.
Le DVD qui est sorti en zone 1 et qu'on ne voit pas arriver en zone 2 (c'est sûr, il faudrait tout redoubler en Français ou alors proposer les 2 montages avec celui-là en bonus afin d'avoir au moins une VF à vendre) a des sous titres français sur le film (aucun sur les bonus). Il contient des docu passionnants car Coppola a gardé énormément d'archives. Comme il l'avait fait pour Coup de Coeur et comme il le fera pour Rusty James, il a intégralement filmé les répétitions devant un écran bleu et ensuite rajouté des prises de vues des décors choisis. C'est passionnant à voir, car on s'aperçoit rapidement que pratiquement tout le film est là tout en se construisant sous nos yeux : il laisse une grande liberté aux acteurs durant ces répètes et garde pas mal de choses proposées lors du tournage définitif.
Une autre partie intéressante concerne le casting. Là encore Coppola a tout gardé et nous le fait partager : On reconnait pas mal de tête qui s'y sont essayées et qui finalement n'ont pas été prises. The Outsiders fait partie de ces films qui ont mis en émoi tous les jeunes comédiens en devenir car il y avait bcp de rôlex et on cherchait des inconnus, comme plus tard Platoon ou en France Hors la loi.
On apprend également que l'origine du film se trouve dans une classe de 5ème de Californie : La prof d'Anglais et les élèves avaient étudié le livre, ils voulaient qu'il y ait un film, ils ont tous écrit à Coppola, ça a éveillé sa curiosité et bingo.
Si vous avez de quoi lire les z1, n'hésitez pas. surtout si vous avez du matériel correct. Le film n'a jamais été aussi beau et comme je l'ai dit plus haut, ça fait un choc.
?
. C'est vrai qu'il joue à fond la carte du mélo, mais je trouve que ça fonctionne réellement bien et que c'est aussi peut être ce qui fait la force de ce film. La nouvelle scène à la fin avec Rob Lowe quand il engueule ses deux frères est belle et donne encore plus de substance aux personnages. Même si je regrette un peu qq passages de score de Carmine Coppola, je préfère largement cette version qui ne me semble pas gadget et surtout qui ne s'éloigne pas du tout du propos de base contrairement au Redux d'Apocalypse Now.