J'ai vu tout récemment le director's cut, ne bouleversant d'ailleurs pas grand-chose au film (quelques dialogues supplémentaires avec Rae Down-Chong, où on en apprend notamment un peu plus sur l'épouse défunte de Matrix ; quelques plans gore rajoutés lors de la séquence culte de la cabane) qui demeure toujours à mes yeux, vingt-cinq ans après sa sortie, une référence incontournable du cinéma d'action. Prenez une bonne vieille VF de derrière les fagots qui élève plus encore la dimension totalement hallucinée de la plupart des répliques (
"J'bouffe deux bérets verts le matin au petit-déjeuner... et j'ai très faim"), un Schwarzie monolithique au possible que le cinéaste s'évertue à rendre iconique dans chacun des plans dans lesquels il apparaît (dont le tout premier, mythique, avec un tronc d'arbre dans une main et une tronçonneuse dans l'autre), mettez face à lui un des méchants les plus charismatiques des 80's (l'incroyable Bennett pour ne pas le citer, avec sa moustache et sa côte de maille) entouré d'une armada de 150 gus qui vont tous y passer dès lors qu'ils croiseront la route de notre Autrichien enragé, et vous obtiendrez 1h30 d'action furieuse, allant crescendo pour déboucher sur un quart d'heure final anthologique. C'est totalement décérébré, la mise en scène flirte entre le moyen et le sublime, c'est primaire en diable, mais putain, qu'est-ce que c'est bon ! John Matrix forever !