Australia (Baz Luhrmann - 2008)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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frédéric
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Re: Australia (Baz Luhrmann-2008)

Message par frédéric »

Ravi que t'ai aimé le film Jordan pour te répondre sur le box office, le film s'est planté sur le sol US, mais s'est largement remboursé à l'international par la suite.
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Cathy
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Re: Australia (Baz Luhrmann-2008)

Message par Cathy »

Baz Luhrmann n'est plus ici sur les chemins décalés de Moulin Rouge ou de Romeo + Juliette, on sent plus un hommage aux grands films d'antan, western avec cette première partie et le convoyage des vaches, film de guerre avec toute cette seconde partie sans oublier une musique avec ces reprises de jazz et surtout le fameux "Over the Rainbow". Nous sommes ici dans la grande épopée à la "Autant en emporte le vent" avec ici pour guerre de sécession, la seconde guerre mondiale, et comme noble cause le racisme qui prend la place de l'esclavagisme. Les héros peuvent aussi s'amagalmer aux Scarlett O Hara et autre Rhett Butler, avec cette lady snob qui naturellement se fera à la nature sauvage, ce baroudeur fort en gueule qui se fera mettre la corde au cou, ces deux héros que tout opposent et qui bien entendus finiront ensemble. Nous sommes dans un film d'aventures typiques avec des gentils que tout accable, et des méchants salauds qui termineront tous mal naturellement, on n'oubliera pas non plus de faire mourir quelques personnages clés (y compris le chien !). Le convoi de vaches semble un hommage à tous ces grands westerns d'antan avec l'alcoolique repenti, le chinois cuisinier, et ces quatre cavaliers "ennemis" qui se découpent sur fond de ciel comme dans tout ce genre de films.

Curieusement le film commence par un conte, avec cette histoire contée par le petit garçon et cette vision des silhouettes qui se découpent sur le coucher du soleil. Ce qui fait le prologue et l'épilogue du film avec cet hommage aux aborigènes semble pourtant à la fois principal et secondaire dans le film, ce sont plus les histoires de vengeance, les histoires anecdotiques qui sont mises en avant, même si tout au long le petit garçon et son grand père évoquent sans cesse ces rites aborigènes, ces coutumes. Le film se veut un plaidoyer contre la condition des aborigènes, mais ne le montre pas de manière radicale, on a plus l'impression que Baz Luhrmann a voulu que le spectateur se fasse une opinion seule, même si elle doit être celle du soutien à cette cause, naturellement tous les racismes quotidiens sont montrés, avec ces métis que l'on n'apprécie pas, mais on nous montre aussi cette misogynie qui fait que les femmes sont encore obligées d'aller dans un bar qui leur ait réservé.

Il est évident qu'il y a une longueur dans le traitement de l'histoire notamment au milieu. On se demande comment le film va évoluer vu que les méchants ont été "vaincus" et que les amoureux finissent ensemble, mais une fois que Pearl Harbor a eu lieu, le film s'emballe de nouveau et redevient passionnant. Baz Luhrmann a privilégié des traitements de l'image radicalement différents entre les deux époques du film, lumineux, ensoleillé pour la partie "western", on ressent aisément la chaleur qui peut régner dans cette Australie-là. A cette luminosité s'oppose l'ambiance nocturne ou bleutée des scènes de guerre. Le réalisateur n'évite par contre pas les ralentis souvent inutiles et qui semblent tellement à la mode. Personnellement cela m'agace plus qu'autre chose, mais bon, cela n'empêche qu'Australia est un superbe film d'aventure à l'ancienne, où Nicole Kidman est superbe en héroïne froide qui se révèle petit à petit tout comme Hugh Jackman est fort séduisant en baroudeur. Il ne faut pas oublier David Wenham qui est haissable à souhait en salaud de service et naturellement le petit garçon et le grand père qui nous montrent toute cette tradition aborigène.

Australia est un magnifique film d'aventures superbement filmé (on a l'impression que le réalisateur a même eu envie d'opposer une première partie très réaliste avec une nature sauvage, à une seconde plus dans l'esprit des anciens films avec ces "décors" visibles, même s'il persiste quelques longueurs, nous sommes dans du grand cinéma traditionnel, mais que cela fait du bien de voir ce genre de films !

Merci à la personne qui m'a permis de découvrir ce film :) !
Dernière modification par Cathy le 15 nov. 09, 21:14, modifié 3 fois.
Jordan White
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Re: Australia (Baz Luhrmann-2008)

Message par Jordan White »

Et merci à toi pour ta chronique.
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Alligator
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Re: Australia (Baz Luhrmann-2008)

Message par Alligator »

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Foutre dieu! Cela faisait longtemps que je n'avais vu aussi mauvais film! Une douleur dans l'anus qui n'en finit pratiquement jamais de dégouliner, sirupeuse, grasse et pestilentielle. On a droit à tous ces petits signaux qui clignotent de plus en plus vivement jusqu'à nous aveugler et qui expriment la médiocrité dans tous les domaines. Nous avons là tous les ingrédients du nanar : mieux vaut donc en rire. C'est le parti que j'ai pris. Je parie que beaucoup prendront celui d'arrêter les frais, mais c'est un réflexe que je n'ai plus que pour les bouquins. Je vais toujours au bout des merdes filmiques qu'il m'arrive de me mettre devant les yeux. Celle-ci, je la dois à ma femme qui a ramené cette chose de la médiathèque Fellini. Confiant, je ne pouvais deviner l'horrible calvaire qui allait suivre. Inconscient que j'étais!

Et vlan, d'abord, ce qui m'arrache l’œil, c'est le traitement numérique de l'image, quasi continu que ce soit pour masquer le tournage en studio, les ridules de madame ou cartepostaliser les paysages. Le film est censé magnifier ces derniers, or la plupart des séquences sont tournées en boite devant un fond vert (ou bleu). De plus, on a droit à toute la palette des filtres possibles et imaginables : à croire que tous les évènements qui touchent les personnages ne se déroulent qu'à l'aube ou au crépuscule. Si encore, c'était bien fait, mais les effets spéciaux sont très voyants et par conséquent très rapidement ils deviennent indigestes.

Mais encore, le pire est dans le montage ultra rapide et l'entrecroisement de séquences formant un magma d'images syncopées que j'exècre dès le départ. Tout ça sur... tenez-vous bien... 2h47! Ils sont fous! Un nanar, on peut l'aimer aussi parce que ça s'arrête à un moment raisonnable. Là, non, ça n'en finit pas d'étirer une histoire, d'un mièvre... mamma mia! Barbara Cartland peut aller se rhabiller. Chiantissime et tellement prévisible, on se coltine cette histoire sans qu'il y ait jamais la moindre surprise. Les lieux communs s'alignent sagement, imperturbablement, les uns après les autres et l'on se demande comment ils ont pu oser écrire un truc pareil à notre époque, comment des acteurs ont pu se dire que tout ce fatras scénaristique allait tenir la route. Qu'ont-ils à gagner tous ceux qui ont participé de cette ineptie? Je suis évidemment sur le cul devant l'inanité d'une telle production. C'est tout bêtement incroyable!

La musique de David Hirschfelder est à l'unisson : lénifiante, conventionnelle et d'ores et déjà passée aux oubliettes. Bien entendu, on a prévu de mettre de la culture aborigène, ça fait partie du folklore incontournable, à base de magie, de poésie naturaliste et autres clichetons. C'est bien simple, l'impression d'être devant une carte postale de l'Australie avec tout ce que cela comporte d'aspect promotionnel, de catalogage, de fausseté en somme, cette impression s'impose en continu et emporte tout possibilité de sauvetage.

Les acteurs sont des stéréotypes sur pattes. Les pauvres, ils sont sûrement les plus à plaindre! La botoxée Nicole Kidman (dieu que cette femme était belle et aurait pu être merveilleusement ridée! Quel gâchis bistourique!) est boursouflée d'émotions. Proche de l'hystérie. Quant à Hugh Jackman, pâle imitation de Crocodile Dundee et de Clint Eastwood, il joue au cow-boy sur fond vert, avec tout ce que cela a de pitoyable en fin de compte. Avec deux expressions constipées de tout le film, David Wenham n'a pas l'heur de nous offrir une prestation bien plus stimulante. En méchant basique, au contraire, il nous ennuie à mourir. Les acteurs ne parviennent donc pas à dégager une émotion réelle, toute simple, trop chargés qu'ils sont par la pompe de la mise en scène qui les submerge.

On en sourit, mais au fond, tout cela débouche sur quelque chose d'assez triste. L'absence de talent manifeste de bout en bout est éreintante. C'est officiel, le cachet de la poste faisant foi : Baz Luhrmann fait des films insupportables. J'avais déjà essayé "Moulin rouge", mais je n'avais pas eu le courage d'aller au delà de la demi-heure de ce dégueulement de brouhahas (avec je ne sais plus quel Rivette, ce sont là les deux films que je n'ai pas vu jusqu'au bout). Bref, ce cinéaste fait un cinéma lourd, empesé. Je crois bien qu'il fait partie de mon panthéon de cinéastes honnis, naturellement, comme si mon instinct de survie m'indiquait dans le creux de l'oreille que tout cela n'était pas bon pour ma santé cinéphile. Beuark.
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Boubakar
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Re: Australia (Baz Luhrmann - 2008)

Message par Boubakar »

Sortie depuis hier d'une nouvelle version du film sous forme d'une série de 6 épisodes (de 23 à 51 minutes) nommée Australia - Faraway Downs et disponible sur Disney +.
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