Maurice Pialat (1925-2003)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Grimmy
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Re: Maurice Pialat (1925-2003)

Message par Grimmy »

ah oui c'est vrai !! Mais bon, vu que j'étais en train de décéder (pas assez de souffle...), je n'avais pas remarqué....
Sabsena
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Re: Maurice Pialat (1925-2003)

Message par Sabsena »

C'est pas grave sur la forme, les fautes d'orthograhes, la ponctuation je suis toujours nul et le fond n'est souvent guere mieux, mais Grimmy tu as raison, c'est un tres grand cineaste, qui recherche constament que la vie, et elimine la fiction à la difference de Sautet qui observe la vie à travers la fiction, et qui reste mon cineaste francais preferé.
Vous conviendrez qu'il vaut mieux arroser quelqu'un que de l'assassiner. Fernando Rey : Cet obscur objet du désir.
Nestor Almendros
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Re: Maurice Pialat (1925-2003)

Message par Nestor Almendros »

NOUS NE VIEILLIRONS PAS ENSEMBLE (1972)

Belle redécouverte d'une histoire originale, mélancolique et dure. A une époque où le sacro-saint mariage commence à battre de l'aile, alors que le cinéma est envahi de love stories optimistes, Pialat s'inspire de sa propre vie (et son roman) pour peindre une relation cahotique, entre amour et haine. "Je t'aime moi non plus" semblent se dire le couple central de cette histoire. Rarement on aura peut-être évoqué la passion d'une façon aussi juste. Pas de déclarations tonitruantes, d'élans lyriques: le film montre de façon très simple un lien passionnel qui est plus fort que les tempéraments. La répétition des séparations et des retrouvailles donne le "la" d'une histoire d'amour compliquée dans un couple qui a du mal à cohabiter et qui, paradoxalement, ne peut pas vivre sans l'autre. C'est toute la subtilité de Pialat de nous faire partager ce cas concret (et assez unique au cinéma) qui rend la passion presque maladive. Il faudra que l'un d'eux tourne la page, trouve un nouvel amour, pour que l'autre soit enfin guéri.
Les relations modernes cassent radicalement le modèle ancestral. Le noyau du mariage en est même détourné. La femme légitime de Jean-Baptiste ira même jusqu'à prendre parti pour son mari, voyant le mal que sa maitresse lui causait. Image surprenante qui résume bien les changements de l'époque.
Jean Yanne est, comme d'habitude, exceptionnel. Entre colères inexcusables et apitoiement sincère, il donne l'empathie nécessaire à ce personnage instable. C'est un vrai ours au coeur tendre face à la poupée Marlène Jobert, charmante et sexy. L'alchimie fonctionne bien et on regrette encore que la carrière de la jeune femme soit maintenue en sourdine depuis vingt ans.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
Alligator
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Re: Maurice Pialat (1925-2003)

Message par Alligator »

A nos amours (Maurice Pialat, 1983) :

http://alligatographe.blogspot.com/2010 ... mours.html

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Mon troisième Pialat après "Police" et "Nous ne vieillirons pas ensemble" Sa filmographie n'étant pas très grande, ma foi, prendre son temps et l'aborder avec une certaine retenue me parait être une bonne idée. D'autant que le bonhomme a du coffre. Ses films ne sont pas vraiment des petites bluettes que l'on regarde en se curant le nez ou en prenant l'apéro. Le propos est encore une fois très physique. Il demande au spectateur des efforts, non pas d'attention, mais de réception.

"A nos amours" est un film qui ondule de la croupe proposant le portrait intime d'une jeune fille, presque déjà femme, mais franchement perdue encore dans ses sentiments et ses désirs et puis balançant soudain dans l'étude de mœurs d'une famille à la dérive, dont les dysfonctionnements de communication provoquent une grande violence et pas mal d'explosions proches de l'hystérie chez chaque membre. Le film va de l'un à l'autre, sans arrêt. Les deux faces du même film se renvoient la balle, se nourrissant l'une de l'autre.
Comme toujours chez Maurice Pialat, les rapports entre les individus se vivent dans la douleur et la violence, l'agression visant à provoquer des actes ou/et des mots d'amour. Ils n'est pas question pour nous de porter des jugements de valeur sur ce point. Je remarque toutefois que ce genre de relations dans la vie mais tout autant dans les films m'irritent de façon rédhibitoire habituellement. Mais Maurice Pialat n'est pas le dernier des salauds. Il aime ses personnages. Et finalement au bout du compte, l'amour l'emporte. C'est à dire que la tendresse finit toujours par prendre le dessus sur le reste. On sort de ce film conquis par cette démonstration affective, certes parfois brutale, c'est le moins qu'on puisse dire, mais cette rudesse n'est jamais présentée comme une donnée consubstantielle à l'amour, un passage obligé, une clé. Elle sert juste de ponctuation, un relief sur lequel il convient de s'adapter. On fait avec, en somme. Malgré la violence, les êtres luttent pour continuer à s'aimer, pour chercher et peut-être un jour parvenir à trouver la paix. Chacun tente à sa manière de construire son espace de bonheur malgré les dépendances affectives, en dépit de la souffrance que les autres lui infligent. Ces rapports sont très compliqués à comprendre, c'est la raison pour laquelle "A nos amours" fait preuve d'une sincérité et donc d'une force que le spectateur ne peut pas recevoir autrement que de manière frontale.

En me relisant je crains que nous pensiez que ce film fait en quelque sorte l'apologie de la violence dans l'expression. Ce n'est absolument pas le cas. Si cela l'était, cette famille resterait unie malgré tout. Non, elle éclate. C'est juste que les gens ne se haïssent pas pour autant. La violence de la cellule familiale est un phénomène ô combien complexe et c'est une entreprise courageuse de la part de Maurice Pialat que de vouloir lui donner une couleur et des formes.

Des comédiens qu'il a choisi, Sandrine Bonnaire est bien entendu la plus brillante. La surprise est totale à l'époque quand cette gamine apparait sur les écrans et dessine une fille aussi naturellement souriante avec ses hommes que triste ou paumée sous une pluie battante à un abri-bus.

Maurice Pialat lui même incarne le père, fatigué par sa femme et ses gamins, ce fossé qui se creuse avec ces gens qu'il ne comprend plus, qui l'éreintent. Sa masse, sa mâchoire, sa barbe d'où sortent des phrases lapidaires, des discours incisifs, tenus dans le plus parfait calme mais dont on sent obscurément l'arrière goût âpre et violent, son physique en imposent. Il s'est bien choisi. Il avait des choses à dire. Il en profite pour régler ses comptes avec la critique et l'intelligentsia mais peut-être plus avec celles ou ceux qui préfèrent vendre leur âme. Maurice Pialat est un moraliste avec ses petits airs d'ayatollahs parfois. Ses avis tranchants lui ont souvent valu de perdre des amis. Les pères-la-morale sont sans concession.

Cet "A nos amours" est un film qui fait penser, frémir, qui ne devrait pas vous laisser indifférent. Un autre film important de Maurice Pialat.
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Demi-Lune
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Re: Maurice Pialat (1925-2003)

Message par Demi-Lune »

Police (1985)
Malgré un bon Gérard Depardieu, rien à faire, je ne suis jamais vraiment parvenu à me passionner pour ce film qui se veut "réaliste". Tout est fait pour que ce film, sans coups de feu, fonctionnant sur ses personnages et leurs relations, sur ses dialogues qui sentent le vrai, sur ses décors, fasse montre d'une certaine justesse quant à la réalité d'une enquête de police parisienne sur un réseau de drogue d'immigrés. Mais malgré les bonnes intentions des scénaristes, rien ne fonctionne véritablement à mes yeux, du fait que la narration, mal fagotée entre enquête et histoire d'amour barbantes, souffre d'une grosse lacune de clarté et d'enjeux dramatiques. Si réalisme, ça veut dire acteurs littéralement à côté de leurs pompes (sauf notre Gégé, personne n'est crédible dans aucun rôle : Marceau, Bonnaire, Anconina, sans parler des trafiquants), mise en scène plan-plan ou prise de son pourrie (on ne comprend que 50% des répliques), alors effectivement, Police est le mètre-étalon du polar documentaire français. Je n'ai pas aimé.
Joe Wilson
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Re: Maurice Pialat (1925-2003)

Message par Joe Wilson »

Nous ne vieillirons pas ensemble

Remarquable...Maurice Pialat et Jean Yanne libèrent une violence tout en refusant de se laisser emporter par elle. Les confrontations du couple dans un espace clos (le plus souvent la voiture) sont à la fois pathétiques et bouleversantes, révélant une colère, une frustration, des maladresses, un amour qui ne peut se rejoindre. Le calme et la tendresse de Marlène Jobert, encaissant les coups sans plier, rendent davantage visible la fragilité de Jean Yanne, corps massif ne parvenant pas à combler un manque, une douleur par ses coups d'éclat.
Si le couple est lié par la sensation de l'échec, Pialat offre à chacun une porte de sortie, d'autant plus poignante qu'elle ne doit pas faire table rase du passé. La brutalité des dialogues laisse toujours la place à des moments simples de joie, de partage, et le constat d'une solitude peut aussi représenter le chemin d'une acceptation de soi.
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Thaddeus
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Re: Maurice Pialat (1925-2003)

Message par Thaddeus »

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L’enfance nue
Écorché, maladroit, instable, tout en rage rentrée, François, neuf ans, est un petit frère d’Antoine Doinel. On ne s’étonnera donc pas que Truffaut ait produit ce premier film, mais c’est bel et bien Pialat que l’on reconnaît d’emblée ici, dans la dureté rude, la profonde sympathie pour ceux qu’il filme, l’admirable hauteur du regard. Sans développer aucune thèse, le cinéaste montre la difficulté des structures sociales et administratives à comprendre la psychologie des enfants qu’elle prend en charge, mais aussi l’insatiable affection offerte par un couple de retraités, le désarroi face aux blessures qui ne cicatrisent pas, la chaleur exhalée par un foyer provisoire (et par l’adorable mémère), l’irréductible solitude de l’orphelin malgré l’amour qu’il reçoit et celui qu’il voudrait offrir. Superbe film. 5/6
Top 10 Année 1968

Nous ne vieillirons pas ensemble
Il y a de toute évidence une bonne part d’autoportrait dans cette chronique âpre et cruelle des affres de la vie en couple, qui saisit par ces éclats d’authenticité et ce souci de la vérité intime des êtres qui traverseront toute l’œuvre ultérieure de l’artiste. Le monde de Pialat est celui de la solitude, de la séparation, de l’abandon, celui des choses qui ne s’arrangent pas longtemps, des temps morts, des ratages. Il dessine ici une carte du Tendre dénuée de toute complaisance, dont l’aridité est tempérée par de brusques accès de colère ou de tendresse, et s’attache à tous les moments en creux, à toutes les respirations amères, tristes et violentes qui marquent la fin d’une relation amoureuse. Un film intimiste porté par deux très grands acteurs, et qui réussit la gageure d’être de son temps et politique sans montrer son engagement. 5/6
Top 10 Année 1972

La gueule ouverte
Deux ans auparavant, Bergman sortait Cris et Chuchotements. Non plus dans un manoir bourgeois mais dans une morne maison prolétaire, le réalisateur livre ici sa vision, éprouvante, austère, de la maladie et de la mort inéluctable, en recensant de manière extrêmement concrète la variété des comportements autour de l’agonisante. Pas facile d’aimer cette œuvre volontairement exigeante dans la manière dont elle fixe la dissolution d’un corps, la souffrance physique, l’insupportable impuissance de ceux qui l’entourent – un époux rustre qui noie sa détresse dans l’alcool, un fils seul cherchant à oublier sa douleur dans l’amour charnel, une bru partagé entre compassion et dégoût. Le regard de Pialat est intraitable ; face à lui, j’oscille de l’implication à la distance, parfois au cours d’une même séquence. 4/6

Passe ton bac d’abord
L’adolescence nue. Pour réussir cette chronique des paumés du secondaire, Pialat filme sans complaisance mais non sans tendresse le quotidien de garçons et de filles ni beaux ni laids, ni heureux ni malheureux. Chez ces jeunes Chtimis ce n’est pas l’opulence ni la misère, ils ont l’âme vague comme un terrain et leur existence est grise comme leur ville, Lens. Alors ils se retrouvent au bistrot à essayer de savoir pourquoi ils vivent aujourd’hui et ce que sera demain, ils couchent ensemble surtout pour se tenir chaud au cœur et au corps. Le chômage guette, le mariage n’est qu’un pis-aller lorsqu’il n’est pas carrément une erreur, mais ce constat douloureux est émaillé de douceur, d’humour et de chaleur, malgré la morosité des jours qui se suivent. C’est parfois dur, souvent touchant, toujours juste. 4/6

Loulou
Une bourgeoise quitte un bourgeois pour se réfugier sous le corps vigoureux d’un loubard. Elle se réservera le droit de terminer l’aventure sans happy end et sans enfant. Avec cette autre tranche de mal de vivre, rugueuse et écorchée, Pialat autopsie un amour sans lendemain et met en relief les moteurs de la vie que sont le désir et le fric, l’opposition entre deux milieux sociaux, la réalité douloureuse des clivages qu’ils génèrent. La description du quotidien conjugal, le recours à une forme (faussement) naturaliste qui privilégie la caméra mobile, les plans-séquences dédiés aux formidables acteurs, l’authenticité des confrontations mises en scène (en premier lieu celle de la réunion de famille, gagnée par le malaise) font du film une réussite à la crudité intransigeante, pas forcément évidente à digérer. 4/6

À nos amours
Montant en première ligne du champ de bataille domestique, Pialat guette les possibilités de s’arracher à la pesanteur, empoigne la masse, traque la boue, le ciel bas, les plaies mentales et les élans corporels. Toute la matière brute de son cinéma atteint son expression la plus intense dans cette histoire d’un œdipe douloureux, où l’hostilité adulte, qui est aussi l’expression d’un amour infini, recule devant l’innocence à la fois mature et régressive de l’adolescente impudique – Sandrine Bonnaire, plus que prodigieuse. La sécheresse de l'épure n'empêche pas l'émotion de passer : bien au contraire, elle noue la gorge et met le cœur à l'envers. C’est le film définitif sur l’âge difficile où, d’enfant, on devient adulte, pris au piège de la famille, de la société, de la morale et de sentiments contradictoires, entre l’appétit de vivre et la crainte de s’engager. 6/6
Top 10 Année 1983

Police
Lorsqu’il s’attaque au film dit policier, le cinéaste est évidemment (très) loin des stéréotypes du genre. De policier, le film n’a d’ailleurs que le titre, et le milieu rude qu’il décrit sans le moindre effet romanesque, arrachant au quotidien des morceaux de vérité brute, captant avec une promiscuité dénuée de vernis lissant la violence et la misère quotidiennes de quelques hommes et quelques femmes filmées dans leur solitude, leurs failles, leur médiocrité pour certains. Flics et voyous, dealers et proxénètes, putes et caïds font vivre une comédie humaine rude et imperméable aux lieux communs : ils sont tous du côté de la nuit, s’agitant dans le bocal bleuté du commissariat, saisis avec une proximité physique et réaliste qui fait fi du manichéisme, du suspense et de la tension dramatique. 4/6

Sous le soleil de Satan
Quelque chose m’a échappé dans cette adaptation palmée de Bernanos. Cette fois la rigueur et l’âpreté habituelles de Pialat confinent à la sécheresse, à l’ascétisme, à une certaine forme d’austérité : ce n’est pas un film gratifiant, ses effets étant constamment désamorcés, ses aspérités et ses confusions nourrissant toujours les maladresses de l’aventure spirituelle. Les doutes et la crise de foi de ce prêtre sont tangibles, ses tourments s’expriment dans l’entre-deux de la chute et de la grâce, au sein d’une transcription aride qui fait du monde un espace déshumanisé, hanté par le silence de Dieu et l’appel triomphant du démon, et l’œuvre se clôt en faisant tomber sur le spectateur comme une chape de plomb. Si la vision de l’artiste est sans compromis, elle m’a pour le coup un peu laissé sur le carreau. 3/6

Van Gogh
S’il est peut-être le plus accompli du réalisateur, ce film magistral est aussi, probablement, le plus accessible. C’est un cinéma toujours aussi écorché, composé de fragments et d’éclats bruts, dans lequel la vie s’engouffre en bouffées suffocantes de fièvre et d’authenticité, mais il respire d’une lumière nouvelle. Il s’offre tel un chaos dompté, rompant totalement avec les canons de la biographie : pas de glorification artistique, pas de lyrisme fiévreux, simplement le portrait à la fois dépouillé et tumultueux d’un être fragile, incompris, épuisé par un trop-plein de vie intérieure. À la croisée du naturalisme et de l’impressionnisme, les tableaux renoiriens de climats champêtres, les flâneries en guinguette et les quadrilles bucoliques alternent avec les instants de doute, de remords, d’enthousiasme. Chef-d’œuvre. 6/6
Top 10 Année 1991

Le garçu
Avec la tendresse blessée et le refus du compromis qui l’ont toujours défini, Pialat cristallise la terreur de l’abandon et de la disharmonie affective : celle de ce père qui semble courir désespérément après le fils qu’il ne parvient pas à rejoindre. Tout son cinéma est convoqué, synthétisé, et en même temps remis à plat dans ce dernier film, magnifique interrogation sur la filiation, la paternité, la famille recomposée, qui charrie de puissants blocs d’humanité dans toute sa tendresse et sa cruauté, et qui renvoie l’essentiel du cinéma français dans la catégorie des gentils simulacres. Il arpente le territoire de la perte, des guerres incessantes, des amours gâchées, celui de la dépossession à tous les niveaux affectifs, où tout s’étiole irrémédiablement, tout se joue trop tard et nous échappe (la femme aimée, les êtres chers, l’enfant). 5/6


Mon top :

1. À nos amours (1983)
2. Van Gogh (1991)
3. Nous ne vieillirons pas ensemble (1972)
4. L’enfance nue (1968)
5. Le garçu (1995)

Une expression viscérale et sans compromis ; une approche de l’humanité dont la puissance émotionnelle ne passe par aucun sentimentalisme ; un style écorché et fiévreux qui n’appartient qu’à lui. Pialat est l’un des plus grands cinéastes français, et s’il se revendique de Renoir et de Bresson, son influence sur tant d’autres réalisateurs venus après lui est considérable.
Dernière modification par Thaddeus le 22 août 19, 11:38, modifié 8 fois.
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Re: Maurice Pialat (1925-2003)

Message par Flol »

Je ne sais pas si tu l'as vu, mais si ce n'est pas le cas, je ne peux que te conseiller son superbe feuilleton La Maison des Bois. L'avant-dernier épisode est un peu faiblard, mais à part ce léger grief, cette série est quasi parfaite.
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Thaddeus
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Re: Maurice Pialat (1925-2003)

Message par Thaddeus »

Je ne l'ai pas vu, mais j'en ai souvent entendu le plus grand bien en effet. Certains allant même jusqu'à affirmer qu'il s'agit de son oeuvre majeure. Hop, sur mes (interminables) tablettes !
Federico
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Re: Maurice Pialat (1925-2003)

Message par Federico »

Son oeuvre majeure, peut-être pas mais un magnifique téléfilm où tout le grand Pialat à venir est déjà palpable, avec sa tendre dureté (ou sa dure tendresse, comme vous voudrez).
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Re: Maurice Pialat (1925-2003)

Message par crys met »

Federico
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Re: Maurice Pialat (1925-2003)

Message par Federico »

crys met a écrit :Archive INA, Maurice Pialat :)

http://www.telerama.fr/radio/l-archive- ... ,91861.php
L'INA qui met actuellement en avant les 7 épisodes de La maison des bois ainsi que les entretiens de Pialat avec Serge Daney (pour son émission Micro-films) pendant le festival de Cannes 1987 où il présenta Sous le soleil de Satan.
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Re: Maurice Pialat (1925-2003)

Message par Flol »

Federico a écrit :L'INA qui met actuellement en avant les 7 épisodes de La maison des bois
Ne loupez pas ça ! :o
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Père Jules
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Re: Maurice Pialat (1925-2003)

Message par Père Jules »

On bien loin des joyeusetés adolescentes d'un Pascal Thomas avec ce Passe ton bac d'abord, terrible de réalisme qui laisse peu de place à l'optimisme. Suivre cette demi-douzaine de lycéens de la région lensoise qui doute de tout, de leurs sentiments, de leur avenir, de leurs parents, a quelque chose de tout à fait tétanisant. Pialat filme sans angélisme ni pathos une réalité crue (tellement réaliste qu'on se croirait dans un épisode de Strip-tease) portée des comédiens d'une spontanéité tout à fait incroyable, comme c'était déjà le cas avec L'enfance nue. Chômage, rapports amoureux et familiaux, bouffes entre copains... le quotidien pèse irrémédiablement sur ces gamins promis à suivre l'existence modeste de leurs parents (et ce ne sont pas les matchs du RC Lens, les balades à cheval ou les soirées en boite de l'autre côté de la frontière qui changeront quoi que ce soit). Un film d'une grande pesanteur mais qui touche au cœur. Durablement.
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Re: Maurice Pialat (1925-2003)

Message par Jeremy Fox »

Père Jules a écrit :On bien loin des joyeusetés adolescentes d'un Pascal Thomas avec ce Passe ton bac d'abord, terrible de réalisme qui laisse peu de place à l'optimisme. Suivre cette demi-douzaine de lycéens de la région lensoise qui doute de tout, de leurs sentiments, de leur avenir, de leurs parents, a quelque chose de tout à fait tétanisant. Pialat filme sans angélisme ni pathos une réalité crue (tellement réaliste qu'on se croirait dans un épisode de Strip-tease) portée des comédiens d'une spontanéité tout à fait incroyable, comme c'était déjà le cas avec L'enfance nue. Chômage, rapports amoureux et familiaux, bouffes entre copains... le quotidien pèse irrémédiablement sur ces gamins promis à suivre l'existence modeste de leurs parents (et ce ne sont pas les matchs du RC Lens, les balades à cheval ou les soirées en boite de l'autre côté de la frontière qui changeront quoi que ce soit). Un film d'une grande pesanteur mais qui touche au cœur. Durablement.
Il nous arrive donc d'être parfois en phase sur un film français 8) Tiens , tu me donnes envie de le revoir.

Tu devrais essayer La vie de Jésus de Bruno Dumont auquel on peut le comparer, le Dumont étant encore plus tétanisant :idea:
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