Première partie d'un petit florilège des derniers films d'horreur (dont quelques sorties Vinegar Syndrome) que je me suis mis dans le gosier récemment :
Pod (Mickey Keating - 2015)
Second film de Mickey Keating que je vois (après le pas mal du tout et bien flippant
Offseason) et seconde réussite. Je crois que j'aime bien son approche du genre : premier degré, carré, efficace et concis (78mn au compteur pour celui-là).
Ça sent fortement le budget limité (en gros, ça consiste surtout à voir trois comédiens coincés dans une maison en bois) mais plusieurs mouvements de caméras et autres idées formelles ne font que me confirmer que Keating a un vrai sens de la mise en scène.
Et puis c'est toujours chouette d'avoir dans son casting l'étrangement jolie Lauren Ashley Carter, dont les yeux immenses ne cessent de me troubler.
Au-delà de ça, il y a 2-3 bons moments de frousse, une atmosphère bien creepy (autant d'éléments que l'on retrouvera par la suite dans
Offseason) et un côté
X-Files pas désagréable du tout.
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The Suckling (Francis Teri - 1990)
Un peu comme si un mec avait décidé de faire un remake de
Alien, mais dans un bordel sordide et avec un fœtus mutant de 2 mètres de haut à la place du xénomorphe.
Le début est franchement réussi, avec notamment une séquence de transformation parfaitement immonde (comme si 90% du budget global y étaient passés). La suite rentre un peu plus dans le rang du "monster movie" classique, avec des gens qui marchent dans des caves peu lumineuses et des couloirs trop longs, mais c'est régulièrement compensé par des idées de mise en scène saugrenues (comme si le mec se prenait pour Raimi) et des apparitions de la bête qui valent leur pesant de cacahuètes.
Et encore merci à Vinegar Syndrome d'offrir de tels écrins à des films aussi cheap/dégueux mais qui font plaisir aux amateurs du genre.
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Satan's Blood (Carlos Puerto - 1978)
Alors ça ne paie pas de mine, c'est un peu moche (faut aimer les intérieurs marrons typiques des années 70, quoi), mais la montée en tension et l'ambiance mortifère sont franchement réussies.
On a aussi droit à des scènes d'orgies, quelques meurtres graphiques, du mystère glauque, de la machination, du suspense, une poupée malaisante, une fin à twist...bref le package est complet et faut bien reconnaître qu'on ne s'y ennuie pas une seconde, il se passe toujours quelque chose et on ne sait jamais sur quoi on va tomber.
Chaudement conseillé.
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House on the Edge of the Park (Ruggero Deodato - 1980)
Craspec et malaisant. Comme l'impression d'avoir vu ce gros pervers de David Hess (parait-il une crème dans la vraie vie, mais bon dieu ce qu'il jouait bien les enculés) violer des meufs et éclater la tronche de mecs pendant près d'1h30.
Plus d'une fois, on s'approche dangereusement de la complaisance dans sa manière de dépeindre la violence (cette pauvre jeune fille qui se fait loooooonnnnguement taillader le corps). On est chez Deodato quoi, avec toujours cette musique toute douce et innocente de Riz Ortolani pour faire le contrepoint.
Mais on ne peut pas nier que c'est un huis-clos parfaitement tendu, dominé de la tête et des épaules par David Hess le dingo, jusqu'à une conclusion cruellement perverse mais curieusement jouissive.
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Nightbeast (Don Dohler - 1982)
Ça démarre pied au plancher : une maquette de vaisseau trop mignonne vient se crasher sur une maquette de forêt américaine trop mignonne, et paf au bout de 2mn top chrono, on voit la bête en question dans toute sa splendeur, costume scintillant inclus !
Et comme le dit son pitch parfaitement limpide, la bête est donc là pour tuer des gens. C'est tout. Les gens en question étant principalement des flics et des moustachus en chemises à carreaux, et les meurtres étant gentiment gores (notamment une décapitation à mains nues avec fausse tête rigolote), on passe clairement du bon temps devant ce nanar sincère, cheap mais bourré d'inventivité - au bout de 8mn, on a carrément droit à un énorme gunfight à base de pistolet laser !
Forcément c'est suivi d'un gros ventre mou, avec scène de sexe ultra gênante entre comédiens qui puent l'amateurisme à plein nez (ce qui est donc assez marrant), mais heureusement ça se termine sur un climax aussi cheap qu'électrique.
Fun fact : pour un budget famélique de 14 000$, ça tient formellement plutôt la route. Et notamment en terme de musique, co-écrite par un certain Jeffrey Abrams. Un jeune mec de 16 ans à l'époque, qui se fera un peu plus tard appeler J.J.
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Escape Room : Tournament of Champions (Adam Robitel - 2021)
Dans la droite lignée du précédent opus : con comme c'est pas permis, bruyant pour pas grand-chose et voulant se donner des airs de grosse franchise extra large alors qu'en fait, on a juste droit à des films tout pétés à base de pièges aussi abusément complexes que totalement stupides.
Tout le monde joue comme une patate, la caméra en fait des caisses, Brian Tyler à la musique fait ressortir son pire côté beauf qui ferait passer Zimmer pour du Beethoven, et on en ressort presque épuisé tant on a l'impression de s'être fait rouler dessus pendant 1h24 par de multiples vagues de bêtise.
Mais comme ça fait plein de bruit et que les péripéties à la con s'enchaînent sur un rythme effréné, on a presque le sentiment que le temps passe vite. D'où mon 3/10 au lieu d'un 0/10, qu'il aurait pourtant pu totalement mériter.
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Death Smiles on a Murderer (Joe D'Amato - 1973)
Alors là, si je m'attendais à ça de la part de Joe D'Amato...
Ce que j'ai vu de lui jusqu'à présent était au mieux gentiment gore, mais surtout un peu mou du genou.
Quelle belle surprise donc, que ce
Death Smiles on a Murderer, qui a pour principal défaut d'avoir une intrigue assez confuse, mais finalement en accord total avec l'atmosphère vaporeuse proche du cauchemar éveillé qui s'en dégage tout du long.
À la fois conte gothique, récit vengeur, film d'horreur, avec en plus des petits bouts de giallo, D'Amato s'est sorti les doigts pour ce qui constituait alors sa première incursion dans le genre. Et on peut dire qu'il s'est lâché, parce que c'est visuellement une splendeur : plein de cuts agressifs, de jeux audacieux sur les cadres et porté par une partition sublime de Berto Pisano (jamais entendu parler), bref c'est un véritable régal pour les yeux et les oreilles. Et je ne m'attendais pas à dire ça d'un film venant du monsieur.
Fun fact : c'est obligé que Stuart Gordon ait eu connaissance de ce film avant de s'atteler à l'écriture de
Re-Animator. Ce mystérieux scientifique (ici Klaus Kinski, un peu survendu sur l'affiche puisqu'on le voit environ 12 minutes) qui ramène des morts à la vie grâce à un étrange sérum verdâtre...ça ne peut pas être qu'une simple coïncidence.
À bientôt pour la seconde partie...