La Neuvième porte (Roman Polanski - 1999)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Roy Neary
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Re: La neuvième porte (Roman Polanski - 1999)

Message par Roy Neary »

Major Tom a écrit :(contrairement à De Palma sur Scarface et qui a trouvé le moyen d'apparaître accidentellement, de façon assez évidente, dans un miroir malgré tout :mrgreen:)
"Un" miroir ? Comment tu y vas ! :mrgreen: Ca devait être un enfer de tourner cette scène... avec des miroirs partout ! :lol: On peut pardonner cet écart, surtout si la séquence fonctionne parfaitement, dramatiquement parlant.
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julien
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Re: La neuvième porte (Roman Polanski - 1999)

Message par julien »

Il me semble qu'il y a un peu le même type d'anecdote à propos du Duel de Spielberg. Lors de l'exploitation en salle, et du transfert cinéma, l'image a révélée une partie beaucoup plus importante du cadre et le public a pu apercevoir Spielberg avec sa caméra dans le rétroviseur de la voiture de Dennis Weaver. Je crois que cette erreur a ensuite était corrigée.
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Re: La neuvième porte (Roman Polanski - 1999)

Message par Flol »

Major Tom a écrit :Image
Je la trouve flippante, cette apparition en reflet. :|
T'es sûr qu'il ne l'aurait pas faite exprès ?
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Major Tom
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Re: La neuvième porte (Roman Polanski - 1999)

Message par Major Tom »

Sûr, sûr. ;)
En fait on ne distingue pas bien en image arrêtée. En mouvement, on voit donc la nuque de Polanski penchée sur la caméra qui fait un petit panoramique à ce moment-là, et le mec au fond c'est un passant qui s'arrête pour regarder (ah ça il y en a plein dans ce film vu qu'ils tournaient dans des rues fréquentées d'Amsterdam sans moyens, donc plein de groupes de badauds visibles à l'image qui regardent le tournage).
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Re: La neuvième porte (Roman Polanski - 1999)

Message par Dunn »

julien a écrit :Il me semble qu'il y a un peu le même type d'anecdote à propos du Duel de Spielberg. Lors de l'exploitation en salle, et du transfert cinéma, l'image a révélée une partie beaucoup plus importante du cadre et le public a pu apercevoir Spielberg avec sa caméra dans le rétroviseur de la voiture de Dennis Weaver. Je crois que cette erreur a ensuite était corrigée.
On le voit aussi dans le reflet de la cabine téléphonique ;)
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Re: La Neuvième porte (Roman Polanski - 1999)

Message par Helena »

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Roman Polanski fait partie de mes réalisateurs favoris, et ce film est l’un de mes préférés, bien qu’imparfait certes, il n’en demeure pas moins l’une de ses œuvres les plus fascinantes et les plus déroutante, du moins à l’époque ou je l’ai vue pour la première fois (je n’avais que 10 ans.)

Cette œuvre est particulière en tout cas, on ne sait pas vraiment quoi en penser si on se réfère à l’œuvre d’origine dont il ne conserve qu’une seule partie. C’est pour cela que je ne ferai pas de comparaison entre l’œuvre d’origine et son adaptation très libre, je vais me contenter de parler du film. Le film est je trouve très proche des premières œuvres de Polanski (l’utilisation des décors, l’allure de certains personnages, le côté fantastique avec le Démon…) et nous emmène dans une enquête que je trouve fort passionnante, certes le milieu des collectionneurs de livre peut sembler aux premiers abords fort ennuyeux, et pourtant ici on ne ressent jamais l’ennui que l’on pouvait craindre, au contraire on se met à enquêter en même temps que le personnages de Depp (super sexy dans ce récit il faut le reconnaitre,) Corso qui a tout de l’enquêteur de film Noir même si ici ses intentions sont moins nobles.
Il s’intéresse à l’argent, il fait ça pour l’argent, l’introduction du personnage d’ailleurs nous le présente clairement sous cet aspect avec son escroquerie. Est-ce que pour autant on ne s’attache pas à lui? Non, au contraire, on se prend d’affection pour ce personnage qui évolue dans un milieu de carnassier avec une bande d’aristocrate voulant jouer avec des puissances qui les dépasse et qui finira probablement pour certains, par les consumer comme il en saura de leur chef.

Ici le personnage de Corso enquête donc sur un ouvrage écrit par le Démon lui-même, Démon qui interviendra à plusieurs reprises dans le film et qui d’ailleurs rend l’œuvre un peu plus abstraite qu’elle ne l’était déjà. En effet, nous sommes beaucoup à supposé que le personnage interprété par la sublime Emmanuelle Seigner serait le Doable, dans l’ouvrage c’est dit clairement alors qu’ici le mystère reste total j’ai envie de dire (même si la fin nous laisse comprendre justement que c’est le cas) sauf qu’à un moment du film le Diable intervient, de façon invisible certes, mais il assomme le personnage de Corso, la mise en scène, la musique nous faisant bien comprendre que c’est lui qui intervient directement. Donc si dans ce cas précis il s’en prend à Corso, pourquoi, sous la forme de Emmanuelle Seigner, il veut l’aider dans sa quête? C’est ambiguë et on ne sait pas vraiment, du moins je ne le sais pas personnellement.
D’ailleurs au sujet du personnage de madame Polanski, on ne sait pas vraiment s’il aide Corso car elle ne veut pas de Balkan, ou si elle fait ça car elle l’a choisit, même si je pense à cette seconde solution vu que plusieurs dialogues y font penser. Il y a notamment le passage ou Corso se bat et ou la lady lui dit qu’elle avait des doutes à son sujet, qu’elle ne le pensait pas capable de telle action. Plus il avancera dans sa quête et plus des parts d’ombre surgiront, et en quelque sorte il continuera son ascension pour devenir les favoris du Diable qui finira par s’offrir à lui dans un final enivrant, hypnotique et vraiment perturbant!
D’ailleurs je pense que justement cela montre bien l’affection du Diable pour Corso, même s’il reste le mal personnifié, ce qu’il fait est une sorte de pacte avec le héros, charnel certes, mais l’amour n’en est pas dénué à la base.
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Les autres personnages qui gravitent autour du duo ne sont pas moins intéressant, en effet, les méchants sont loin de la caricature à laquelle on pouvait s’attendre (des aristocrates, avocats, boss satanistes…) et justement par un des passages de fin, Polanski les tourne en ridicule via le personnage maléfique de Balkan qui se moque ouvertement d’eux, même si au final, lui-même connaitra un sort peut enviable car trop orgueilleux (secours du Démon pour Corso à ce moment précis? Intervention de Dieu car pêché de convoitise?) Le personnage de Balkan nous apparait comme immédiatement dangereux, et comme Corso, nous n’aurons aucune confiance en lui et pourtant Polanski joue avec nous vu qu’il intègre un autre personnage, celui incarné par Lena Olin (diablement sexy et vénéneuse dans le film) qui apparait comme une victime avant de devenir un danger elle aussi, en gros de nombreux ennemis et aucun allié, allié fiable du moins même si les choses évoluent rapidement.

Le film n’est pas doté de scènes d’action débordante et quand celles-ci apparaissent, elle se conclue rapidement, d’ailleurs je trouve qu’un des SFX (à base de câble je suppose) est mauvais, je parle de la scène ou la Lady intervient pour aider Corso en prise avec un homme sur le bord de la Seine. La scène est certes bien cadré, bien joué mais l’envolé de la femme est trop peu naturel dans le sens ou on voit que c’est factice, c’est dommage! J’aime bien les multiples lectures de l’œuvre en tout cas. En effet on peut voir un découpage des actions de Corso proche des gravures qu’il tente de comprendre, chacune des gravure correspond métaphoriquement ou non à ce qu’il fait par exemple avec la sixième gravure qui dit de ne pas craindre la corde et le feu, la baronne qu’il rencontre finit par périr étranglé par une corse et sa demeure est en train de bruler. Il y a aussi tout simplement la scène de fin avec le castle en flamme, comme sur la gravure.

D’ailleurs les dites gravures ont de l’importance dans le récit et Corso le comprend bien, comme Balkan vu qu’ils savent tous deux qu’il n’existe qu’un seul livre, les autres étant faux. On le voit tenter de trouver les incohérences, et on les cherche avec eux ce qui par moment est vraiment énervant, on a devant les yeux l’indice et on ne le trouve pas. C’est frustrant et pourtant cela nous incite à continuer à chercher!
Le récit en tout cas est captivant! Il y a la dose de mystère propre aux œuvres de Polanski, de l’action, des personnages acides, des scènes sexy. La mise en scène du réalisateur est pas mal également, assez classique par moment dans les cadrages comme pour les scènes d’action et pourtant il nous gratifie son œuvre de scènes somptueuses, comme par exemple le plan de fin sur le château, sublime vraiment! La musique est intéressante, un peu trop présente par moment dans mes souvenirs mais donne vraiment le ton du récit, inquiétant quand il faut, apaisante pour d’autres moments!
D’ailleurs vu que je parle de la forme, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais les gravures qui présente les personnages du livre ressemble vraiment aux acteurs, c’est vraiment troublant et confère le côté inévitable de leur destin et de leur implication dans ce qui se passe.

Le film n’est pas parfait loin de la, tout n’est pas égal aux œuvres passés du réalisateur et pourtant c’est captivant, différent de l’ouvrage d’origine ce qui n’est en rien dérangeant au contraire. Je le recommanderai en tout cas, et personnellement je lui donne la note de 7/10. Je pourrai le revoir avec plaisir!
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Major Tom
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Re: La Neuvième porte (Roman Polanski - 1999)

Message par Major Tom »

Belle critique pour un film mineur de Polanski, mais un film mineur de Polanski restera toujours cent coudées au-dessus de toute production fantastique basique. ;)
Helena a écrit :sauf qu’à un moment du film le Diable intervient, de façon invisible certes, mais il assomme le personnage de Corso, la mise en scène, la musique nous faisant bien comprendre que c’est lui qui intervient directement. Donc si dans ce cas précis il s’en prend à Corso, pourquoi, sous la forme de Emmanuelle Seigner, il veut l’aider dans sa quête? C’est ambiguë et on ne sait pas vraiment, du moins je ne le sais pas personnellement.
J'ai longtemps eu ce point de vue-là (en témoigne ma critique sur mon site sur Polanski datant de l'époque du film, ouch ça fait mal de relire ce qu'on écrivait à 17 ans, avec des captures de ma VHS du film :)):
C'est la scène chez la Baronne Kessler, à Paris, où le Diable lui-même s'approche de Corso, lentement, et l'assomme (sa tête tombe alors sur cette même gravure). Le Diable est en l'occurrence invisible, et bien qu'on ne le voit pas dans la scène, sa présence est clairement indiquée (mouvements de caméra, musique plus importante).
J'étais catégorique :) mais il est peut-être plus probable qu'il s'agisse de Balkan. Le plan qui précède le travelling vers Corso, où Polanski filme une porte ouverte avec absolument personne, plan suffisamment mystérieux pour éveiller le soupçon d'une présence fantomatique, peut aussi évoquer le fait qu'il se passe quelque chose dans la pièce à côté où se trouve la Baronne Kessler (bien qu'on ne la voit pas), se faisant peut-être étrangler par Balkan. Le choix de Polanski de ne pas montrer Balkan, se justifierait par sa volonté de rester avec son héros en toute circonstance, de ne voir qu'à travers ses yeux. Il ne sait pas qui l'assomme, on ne le saura pas non plus... Cela restera de toute façon une énigme.
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Re: La Neuvième porte (Roman Polanski - 1999)

Message par hansolo »

Découverte.
Je sais que le film n'est pas porté aux nues mais, même en le sachant, j'ai trouvé le film très décevant, anecdotique! :(
Un détail qui m'a fait "sortir" du film a de nombreuses reprises, c'est la façon dont Corso manipule des livres rares qui m'a semblé bien peu orthodoxe (jamais aucune précaution, quasi systématiquement avec une cigarette ou un verre d'alcool dans l'autre main ...)
Le seul element remarquable de l'oeuvre (en dehors du jeu de Depp): la musique de Kilar :)
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Re: La Neuvième porte (Roman Polanski - 1999)

Message par G.T.O »

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A cause de Major Tom, et de son jeu des parentés entre ce film et Eyes Wide Shut, je me suis décidé à regarder cette Neuvième porte; bien mal m'en a pris. :mrgreen:
Car plus qu'une charmante bizarrerie, au delà du jeu des similitudes avec le dernier Kubrick, c'est un film tout à fait conforme aux rumeurs les plus catastrophiques.
Bancal jusqu'à l'improbable, au delà d’une quelconque suspension d’incrédulité (coucou Flol), c'est un film inepte, brouillon, constamment tiraillé entre esprit de sérieux, ce qu’il fait mal, et dilettantisme total; ce qu’il réussit plutôt bien. Œuvre ingrate où le visuel cheap vient en quelque sorte se fondre dans la mollesse de l’intrigue, menée par un cousin bibliophile de tintin (Johnny Deep, affublé d’un bouc du plus mauvais effet et mal à l'aise).

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Véritable bric à brac, entre visions inquiétantes comiques, la secte sataniste, son service d'ordre, et clichés, une femme mystérieuse et fatale, Polanski choisit de le traiter avec sa subtilité de satiriste raté, celle d’un éléphanteau : la farce grand angle. Ne pouvant ni faire peur, ni réellement créer du mystère, Polanski choisit la quantité de péripéties (d’où le côté Tintin du pauvre), l’exotisme de téléfilm en balade, et choisit de filmer l ’errance de pauvres acteurs perdus dans ce carnaval de bas étage. On pense évidement à Depp, jamais au bon endroit, pas crédible 2mn, Lena Olin perdu et ressortant son personnage de femme fatale de Romeo is bleeding, Frank Langella dans un rôle de dandy collectionneur affligeant, et l’inénarrable Emmanuel Saignier, membre de la famille de cinema de Polanski et véritable puit sans fond de nullité, en réincarnation feminine du fourchu. On saluera la louable intention de faire un film fantastique, surnaturel, sur la base de querelles herméneutiques. Vu comme ça, et en forçant un peu, ça pourrait évoquer le suspense littéraire du Nom de la Rose. En l’état, c’est plutôt la version miteuse et nanardesque de Eyes Wide Shut.

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Re: La Neuvième porte (Roman Polanski - 1999)

Message par cinéfile »

Revu cette semaine !
Le film oscille entre le sublime et le gênant.

Toute la somme de talent déployée est déjà contenue dans le plan pré-générique (le suicide) : mouvement de caméra splendide, grande attention à la composition du cadre, lumière magnifique, sans compter le thème musicale qui vient juste après nous envelopper et « ouvrir » un générique totalement immersif. Grosso modo, la première heure est une totale réussite. Un plaisir de gosse. Du grand savoir-faire à tous les étages. J. Depp m’a paru tout à fait convaincant, d’ailleurs.

Je me suis amusé aussi à repérer de multiples clin œils ou auto-références que Polanski m’a semblé laisser en route (voire que l’on retrouvera dans des films ultérieurs) :
Spoiler (cliquez pour afficher)
- Le cadavre de Vargas au fond du bassin qui fait penser à un autre mort dans Chinatown
- L’employé qui passe de manière totalement absurde deux coups de rateau sur les graviers de la propriété de L. Olin, à l’image du jardiner asiatique de la villa dans Ghost Writer
- La scène « hot » dans l’appartement de Corso, dans le genre de celles de Lune de Fiel
- Le livre mac-guffin comme la tour eiffel de Frantic ou le manuscrit de Ghost Writer (j’ai d’ailleurs énormement pensé à ce dernier tout au long du visionnage).
- Les scènes à la réception de l’hôtel à Paris (Frantic)
- Le satanisme (Rosemary’s Baby)
- Corso ("cours" ou "course") / Walker ("le marcheur") dans Frantic
Tout le film me semble s’effondrer à l’arrivée à Paris. Non seulement sur le plan de l’intrigue qui patine sévèrement, de quelques scènes totalement ratées
Spoiler (cliquez pour afficher)
(E. Seigner qui lévite comme Michelle Yeoh dans Tigres et Dragons et donne des coups de pied retournés aux méchants)
, mais surtout un rythme très mollasson qui fait que j’ai commencé à m’ennuyer. Reste le plan dans le café à la nuit tombée, lorsque Depp/Corso s’aperçoit dans le reflet de la vitre. Du pur génie, mais malheureusement à doses trop homéopathiques pour sortir le film de son apathie générale.

Et puis le dernier tiers, bon… désole mais c’est mauvais. Sympathiquement mauvais ? Je ne saurais dire, tant la première partie était prometteuse… Pas irregardable (on a vu pire), mais tout bêtement mauvais, expédiée, balancée même sur le compte de la dérision par Polanski. Quel dommage !

Major Tom a écrit : 19 janv. 21, 20:01
Super boulot, bravo !!! :D 8)
Dernière modification par cinéfile le 1 févr. 21, 00:37, modifié 1 fois.
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Major Tom
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Re: La Neuvième porte (Roman Polanski - 1999)

Message par Major Tom »

cinéfile a écrit : 29 janv. 21, 22:51 Super boulot, bravo !!! :D 8)
Merci cinéphile. :D

Et un merci à tous car pour l'instant c'est la vidéo qui a fait le meilleur démarrage sur ma chaîne, certes ridicule comparé aux youtoubeurs populaires bien sûr, mais bon, 1598 vues et 76 nouveaux abonnés au 7ème jour, c'était pas mal du tout. :D
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Omael
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Re: La Neuvième porte (Roman Polanski - 1999)

Message par Omael »

Pouce bleu aussi pour ce super montage !

L'envie de révision qu'il suscite, et le hasard presque diabolique de tomber sur le dvd dans les bacs en vrac, bradé à 2 balles chez Auchan le jour même où j'ai vu la vidéo, fait que j'ai moi aussi revu le film récemment. Petite parenthèse d'ailleurs sur le DVD tout aussi machiavélique, avec son jeu impossible des gravures pour accéder aux bonus. :mrgreen:

La dernière (et seule) fois que j'avais vu ce film, c'était l'année de sa sortie. J'en étais sorti désarçonné, pour ne pas dire un peu déçu : j'y attendais de l'angoisse, de l'épouvante, de la malédiction, et rien, ou presque, de tout cela au final.
A la revoyure, toujours rien de ce côté, mais le film suscite néanmoins d'une très belle manière quelque chose qui est en total diapason avec le moteur du film et de son héros : la curiosité. Même en me souvenant vaguement de la trame, et de sa troublante et déceptive résolution, on a fortement envie d'aller jusqu'au bout du chemin.

Ayant accepté qu'il ne sera jamais ce film de frousse ou de malaise que j'en attendais, je me suis cette fois laissé complètement porté par son côté éminemment ludique (jeu que le film énonce sans équivoque, de manière surprenante) et sa veine un chouïa goguenarde : certaines séquences sont des bijoux de cocasserie, comme cette virée en scooter où Deep s'efforce tant bien que mal à garder son visage dans le plan. La mise en scène est délicieusement pernicieuse, à l'image de son livre McGuffin, elle nous captive dans son écheveau de signes et de détails à décoder, avec ces éléments qui interpellent inconsciemment, et qui font tout le sel de son cinéma : rien que les tableaux qu'on entraperçoit dans un coin du plan, le temps de quelques secondes à peine (le château final qui apparaît sur une toile au tout début, la montagne en feu dans le bureau de la baronne,...) sont un exemple de ce genre de détail que j'adore dans ses films, me renvoyant aux tableaux étranges des Castevete (étranges d'abord parce qu'absents, puis franchement étranges quand on les voyait finalement) ou ceux tout aussi étrange des ancêtres de la lignée Von Krolock dans Le Bal des vampires. A rebours, et comme d'autres l'ont déjà signalé, j'ai été amusé et surpris d'y trouver une sorte de prototype de Ghost Writer.

Quelques éléments qui m'empêchent d'être totalement conquis sont toujours bien présents par contre. Éléments visuels d'abord, avec la photo de Khondji qui donne parfois ce goût "à la Jeunet" pas forcément plaisant, et quelques effets numériques qui manquent de discrétion, et qui accuse un peu l'âge du film. La nonchalance et le jeu un peu opaque de Depp aussi, même s'il est indéniablement bon dans le rôle, et cette espèce de détachement qu'a son personnage vis-à-vis de ce qui se joue : tout cela amoindrit un peu l'identification et l'implication que j'aurai pu avoir dans le récit (même si cette fois, j'ai été comme Corso pris d'une forte curiosité pour le jeu dans lequel on est embarqué). Il y a toute la partie secte satanique qui manque d'ampleur (à ce titre, le montage alterné avec la séquence équivalente d'Eyes wide shut ne lui fait pas de cadeau), même si on voit bien que l'intention était plus à la farce sur ce point.

Avis un peu vrac, mais au final, c'est largement le positif qui l'emporte. Bien content de cette redécouverte.
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Major Tom
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Re: La Neuvième porte (Roman Polanski - 1999)

Message par Major Tom »

Omael a écrit : 31 janv. 21, 23:14 Quelques éléments qui m'empêchent d'être totalement conquis sont toujours bien présents par contre. Éléments visuels d'abord, avec la photo de Khondji qui donne parfois ce goût "à la Jeunet" pas forcément plaisant, et quelques effets numériques qui manquent de discrétion, et qui accuse un peu l'âge du film.
Justement, tiens, je suis très déçu par la version du film qu'on nous propose dorénavant, enfin depuis sa sortie en BR (il faut que je vérifie sur un vieux DVD) car ils ont clairement réajusté les couleurs et la luminosité.
Je me souviens, mais alors j'en suis totalement certain, qu'à la base la photographie de Kondji était très proche d'un Fincher, c'est-à-dire très sombre. En le revoyant en Bluray, j'ai été très déçu qu'ils aient ré-étalonné car maintenant, avec une image éclaircie, je vois tous les effets spéciaux même minuscules. C'est moins sombre, et on voit tous les détails. La scène à moto par exemple, au cinéma on y croyait. J'avais l'impression que la caméra était fixée sur la moto. :) Les transparences dans le taxi se remarquaient beaucoup moins. La dernière partie au château avec le faux ciel rouge (et donc à présent encore plus rouge), n'en parlons pas... Ça ne sauvait pas forcément le film (enfin je dis ça, moi aussi je l'aime beaucoup), mais dommage quand même. :(
(et merci pour le pouce ;))
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Re: La Neuvième porte (Roman Polanski - 1999)

Message par Mosin-Nagant »

Major Tom a écrit : 1 févr. 21, 01:08tiens, je suis très déçu par la version du film qu'on nous propose dorénavant, enfin depuis sa sortie en BR (il faut que je vérifie sur un vieux DVD) car ils ont clairement réajusté les couleurs et la luminosité.
C'est bien vrai, ils ont fait n'importe quoi avec ce nouvel étalonnage. Sans compter la perte de l'image sur les côtés...

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