Claude Chabrol (1930-2010)
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La femme infidèle
Mon Chabrol préféré pour l'instant; intrigue simple, acteurs épatants, personnages justes, musique excellente de Pierre Jansen. (c'est pas aujourd'hui qu'un réalisateur français oserait mettre ce type de musique dans un film)
Il n'empêche que pour l'instant Chabrol reste pour moi un petit Hitchcock, mais sans plus; pas encore de film que je puisse qualifier de grand film ou de chef d'oeuvre, malgré les réussites que sont la Cérémonie, Noces rouges...
8/10
Mon Chabrol préféré pour l'instant; intrigue simple, acteurs épatants, personnages justes, musique excellente de Pierre Jansen. (c'est pas aujourd'hui qu'un réalisateur français oserait mettre ce type de musique dans un film)
Il n'empêche que pour l'instant Chabrol reste pour moi un petit Hitchcock, mais sans plus; pas encore de film que je puisse qualifier de grand film ou de chef d'oeuvre, malgré les réussites que sont la Cérémonie, Noces rouges...
8/10
- Zelda Zonk
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La fleur du mal (C. Chabrol) : Ennui poli pour ma part. On retrouve les marottes Chabroliennes (bourgeoisie provinciale, repas de famille, secrets et mensonges), mais tout est livré clé en main dès les première minutes. Manque le suspense, le mystère, l'intrigue. Certes, cela n'est peut-être pas le propos de Chabrol, qui préfère ici observer les réactions de ses personnages, tels des marionnettes, mais l'ensemble laisse une impression de déjà-vu et la mise en scène demeure très plan-plan.
Reste deux actrices formidables : Mélanie Doutey, lumineuse, et Suzanne Flon, en craquante vieille dame.
Dans les Chabrol récents, je préfère de loin Merci pour le chocolat, diffusé récemment, et son atmosphère autrement plus envoutante et mystérieuse.
Reste deux actrices formidables : Mélanie Doutey, lumineuse, et Suzanne Flon, en craquante vieille dame.
Dans les Chabrol récents, je préfère de loin Merci pour le chocolat, diffusé récemment, et son atmosphère autrement plus envoutante et mystérieuse.
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Claude Chabrol
Les fantômes du chapelier (Claude Chabrol) - 1982 - 7,5/10
Etrange relation entre un artisan emprunt d'humilité et de désir de s'intégrer face à un commerçant notable plein de condescendance, dont le sadisme cache plus qu'une souffrance insupportable. Chabrol adore dépeindre les atmosphères glauques des petites villes de province où l'hypocrisie se mêle à la pleutrerie de la bourgeoisie comme du prolétariat. Ici encore, il semble se délecter à aller chercher dans le fonds crasseux des âmes en peine, à fouiner pour faire jaillir la vérité de personnages bien complexes. Subtil, le film est mis en scène avec une perversité toute chabrolienne et des interprêtes de 1er ordre.
Je me demande encore où Serrault va chercher cette fantaisie qu'il insuffle à son personnage, son interprétation parfois hallucinée me fascine. De même j'ai été ému par celle d'Aznavour, toute mesurée et au diapason de son personnage.
Etrange relation entre un artisan emprunt d'humilité et de désir de s'intégrer face à un commerçant notable plein de condescendance, dont le sadisme cache plus qu'une souffrance insupportable. Chabrol adore dépeindre les atmosphères glauques des petites villes de province où l'hypocrisie se mêle à la pleutrerie de la bourgeoisie comme du prolétariat. Ici encore, il semble se délecter à aller chercher dans le fonds crasseux des âmes en peine, à fouiner pour faire jaillir la vérité de personnages bien complexes. Subtil, le film est mis en scène avec une perversité toute chabrolienne et des interprêtes de 1er ordre.
Je me demande encore où Serrault va chercher cette fantaisie qu'il insuffle à son personnage, son interprétation parfois hallucinée me fascine. De même j'ai été ému par celle d'Aznavour, toute mesurée et au diapason de son personnage.
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Un film tout bonnement fascinant, mon Chabrol préféré. La Bretagne quasi fantastique, la tristesse et la complexité des personnages, les références à Lang et Hitchcock parfaitement bien assimilées: tout est quasi parfait, et moins froid aussi peut-être que certaines autres œuvres du metteur en scènes pour ceux qui y sont allergiques. C'est d’autre part sans doute la plus belle performance de Michel Serrault.
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Je viens de le redécouvrir et je partage l'enthousiasme.
C'est un film très particulier à l'ambiance étrange et qui, surtout, n'use pas des conventions du polar. Ce n'est certes pas un film policier, ici plutôt tourné vers le drame. On n'use pas de suspense visible. Tout est contenu dans le rythme lancinant du film et dans la prestation hallucinée de Michel Serrault. Il apparait d'abord iconoclaste, original, bourgeois un peu méprisant vis à vis de son confrère d'en face beaucoup plus modeste et frêle. La folie de Serrault apparait petit à petit, par bribes. Et elle devient, au fur et à mesure, tragique.
Chabrol réussit ici à rendre une atmosphère particulière, oppressante, presque claustrophobique, d'une ville bretonne. Quelques séquences sont visuellement réussies (le réveil dans la chambre à la fin, par exemple).
J'ai beau ne pas être très fan de la photo du film, le master René Chateau n'en est pas moins excellent (quasi immaculé, définition, colorimétrie, compression très bonnes). Le seul défaut, énorme, est qu'il n'est que 4/3. En étant 16/9 il aurait été parfait. Vraiment dommage...
C'est un film très particulier à l'ambiance étrange et qui, surtout, n'use pas des conventions du polar. Ce n'est certes pas un film policier, ici plutôt tourné vers le drame. On n'use pas de suspense visible. Tout est contenu dans le rythme lancinant du film et dans la prestation hallucinée de Michel Serrault. Il apparait d'abord iconoclaste, original, bourgeois un peu méprisant vis à vis de son confrère d'en face beaucoup plus modeste et frêle. La folie de Serrault apparait petit à petit, par bribes. Et elle devient, au fur et à mesure, tragique.
Chabrol réussit ici à rendre une atmosphère particulière, oppressante, presque claustrophobique, d'une ville bretonne. Quelques séquences sont visuellement réussies (le réveil dans la chambre à la fin, par exemple).
J'ai beau ne pas être très fan de la photo du film, le master René Chateau n'en est pas moins excellent (quasi immaculé, définition, colorimétrie, compression très bonnes). Le seul défaut, énorme, est qu'il n'est que 4/3. En étant 16/9 il aurait été parfait. Vraiment dommage...
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L'ENFER de Claude Chabrol (Paris Première)
Enorme redécouverte. Chabrol en pleine forme, avec un script de haute tenue (mais malheureusement incomplet). Ca commence comme une énième histoire de mari jaloux et ça se termine dans une folie malsaine plutôt marquante. Sitôt passée la suspicion envers Béart (le scénario joue habilement dessus, et assez longtemps), le sol se dérobe sous les pieds de Cluzet qui ne cesse, ensuite, d'halluciner et de s'inventer une réalité biaisée. Chabrol est ici très inspiré, jouant autant avec le montage ou le son pour créer une atmosphère pesante. Il est aidé par un François Cluzet très convaincant et une Emmanuelle Béart apparaissant au début légère et superficielle, pour ensuite glisser dans la peau d'une femme meurtrie et menacée.
J'ai encore plus apprecié que LA CEREMONIE. Probablement l'un des derniers Chabrol grand cru. Il n'existe pas de topic consacré au film, c'est bien dommage il le mérite...
Enorme redécouverte. Chabrol en pleine forme, avec un script de haute tenue (mais malheureusement incomplet). Ca commence comme une énième histoire de mari jaloux et ça se termine dans une folie malsaine plutôt marquante. Sitôt passée la suspicion envers Béart (le scénario joue habilement dessus, et assez longtemps), le sol se dérobe sous les pieds de Cluzet qui ne cesse, ensuite, d'halluciner et de s'inventer une réalité biaisée. Chabrol est ici très inspiré, jouant autant avec le montage ou le son pour créer une atmosphère pesante. Il est aidé par un François Cluzet très convaincant et une Emmanuelle Béart apparaissant au début légère et superficielle, pour ensuite glisser dans la peau d'une femme meurtrie et menacée.
J'ai encore plus apprecié que LA CEREMONIE. Probablement l'un des derniers Chabrol grand cru. Il n'existe pas de topic consacré au film, c'est bien dommage il le mérite...
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Masques (Claude Chabrol, 1987) :
7.5/10
_______________
Quand Chabrol décide de faire du Hitchcock force est de constater qu'ici il y parvient bien par moments, le bougre! Il faudrait cependant qu'il continue à chercher son Hermann, parce que son fils Claude Chabrol produit là une trame musicale des plus exécrables. A pénibilité extrême, commentaire immodéré. Désolé, mais depuis Poulet au vinaigre, je l'ai dans le nez, il me casse les oreilles.
Sans cela, cette histoire est remarquablement perverse. Les masques ne mettent pas vraiment beaucoup de temps à tomber, là n'est pas le bonbon du film, il est plutôt dans les performances d'acteurs et en premier lieu dans celle inoubliable de Noiret que j'ai écouté avec bonheur plus que je ne l'ai vu. Son tempo, ses tonalités inspirées coulent de source. Il ne joue plus, il est.
Il n'y a guère que la toute fin, la mise à bas du masque, que la mise en scène ampoule à l'excès. Il y manque un peu de temps, le retournement et le "laché de chevaux" est beaucoup trop... rapide, ou excessif. M'enfin, même si je suis un peu pisse froid, je ne me priverais pour rien au monde de son ultime "Je vous emmmmmmerde."
7.5/10
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Quand Chabrol décide de faire du Hitchcock force est de constater qu'ici il y parvient bien par moments, le bougre! Il faudrait cependant qu'il continue à chercher son Hermann, parce que son fils Claude Chabrol produit là une trame musicale des plus exécrables. A pénibilité extrême, commentaire immodéré. Désolé, mais depuis Poulet au vinaigre, je l'ai dans le nez, il me casse les oreilles.
Sans cela, cette histoire est remarquablement perverse. Les masques ne mettent pas vraiment beaucoup de temps à tomber, là n'est pas le bonbon du film, il est plutôt dans les performances d'acteurs et en premier lieu dans celle inoubliable de Noiret que j'ai écouté avec bonheur plus que je ne l'ai vu. Son tempo, ses tonalités inspirées coulent de source. Il ne joue plus, il est.
Il n'y a guère que la toute fin, la mise à bas du masque, que la mise en scène ampoule à l'excès. Il y manque un peu de temps, le retournement et le "laché de chevaux" est beaucoup trop... rapide, ou excessif. M'enfin, même si je suis un peu pisse froid, je ne me priverais pour rien au monde de son ultime "Je vous emmmmmmerde."
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Est-ce qu'il dit çaAlligator a écrit :Masques (Claude Chabrol, 1987) :
7.5/10
[...]M'enfin, même si je suis un peu pisse froid, je ne me priverais pour rien au monde de son ultime "Je vous emmmmmmerde."
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Tarkus1975 a écrit :Est-ce qu'il dit çaAlligator a écrit :Masques (Claude Chabrol, 1987) :
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[...]M'enfin, même si je suis un peu pisse froid, je ne me priverais pour rien au monde de son ultime "Je vous emmmmmmerde.", si c'est le cas, ça me donne envie de voir le film.
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Ben Castellano a écrit :La réplique entière a un meilleur piment : "Du fond du coeuuur... je vous emmeeeeerde"
Je me demande s'ils ont osé le traduire pour les sous-titres anglais du zone 1 par "From all my heart...I s**t on you !"
D'ailleurs, Alligator, tu as pris le zone 1 ou le zone 2 ? Il y a quand même une belle différence de prix (et de disponibilité : 3 semaines pour Amazon.fr ) entre les deux.
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