The Proposition (John Hillcoat - 2005)
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- Colqhoun
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The Proposition (John Hillcoat - 2005)
A première vue, ce qui intrigue avec ce film ce n'est pas tant que ce soit un western qui se passe en Australie (ce n'est pas le premier, sûrement pas le dernier), mais plutôt le fait qu'il soit tiré d'un scénario écrit par Nick Cave. Une des facettes de l'artiste que l'on ne connaissait pas, même si, en 1988, il avait déjà écrit un premier scénario réalisé par... John Hillcoat (Ghost... of the Civil Dead).
Courtement, parce que je suis pas très inspiré pour écrire quelque chose de plus développé, ce film est monstrueux. C'est beau comme un Malick, crasseux comme un Leone, violent comme un polar hardboiled 70's, hypnotisant comme un Lynch, avec des personnages tirés tout droit d'un Apocalypse Now (Arthur, le frère aîné du Gangs des Burns... non, pas le gang des burnes !.. hem.. donc, Arthur, le frère aîné est un Kurtz en puissance. Retiré au fin fond de l'Outback, passant ses journées à observer la nature tout en étant aussi capable des pires atrocités). C'est un mélange subtil d'images hypnotisantes, qui s'attardent sur les corps, sur la nature mais qui peut parfois plonger dans l'ultra violence la plus excessive, accompagnées d'une musique de Nick Cave qui oscille entre ambiance, violence et chansons discrètes. Et le casting ! Putain ce casting ! Guy Pearce est magnifique, torturé. Il fait un peu penser à son personnage de Ravenous, obligé de faire certaines choses contre sa volonté. Ray Winston en Capitaine Stanley est imposant de fragilité. Sous son allure de brute épaisse violente se cache un homme qui se cherche et qui veut simplement effectuer son job du mieux qu'il peut. Et Emily Watson qui est, comme à l'accoutumée, magnifique et très touchante en femme du Capitaine. On pourra peut-être regretter l'uniformité du personnage de Davd Wenham (quand le reste des personnages est tout sauf manichéen), salaud intégral, mais tout à fait charmant. Un casting de pures gueules, qui impriment la rétine jusqu'au dernier plan, sublime.
Bref, je manque peut-être encore d'un peu de recul, mais The Proposition a tout d'un d'un fucking masterpiece qui aura marqué l'univers du western d'une empreinte ferme et, je l'espère, inoubliable.
EDIT: Film du mois, directement.
Courtement, parce que je suis pas très inspiré pour écrire quelque chose de plus développé, ce film est monstrueux. C'est beau comme un Malick, crasseux comme un Leone, violent comme un polar hardboiled 70's, hypnotisant comme un Lynch, avec des personnages tirés tout droit d'un Apocalypse Now (Arthur, le frère aîné du Gangs des Burns... non, pas le gang des burnes !.. hem.. donc, Arthur, le frère aîné est un Kurtz en puissance. Retiré au fin fond de l'Outback, passant ses journées à observer la nature tout en étant aussi capable des pires atrocités). C'est un mélange subtil d'images hypnotisantes, qui s'attardent sur les corps, sur la nature mais qui peut parfois plonger dans l'ultra violence la plus excessive, accompagnées d'une musique de Nick Cave qui oscille entre ambiance, violence et chansons discrètes. Et le casting ! Putain ce casting ! Guy Pearce est magnifique, torturé. Il fait un peu penser à son personnage de Ravenous, obligé de faire certaines choses contre sa volonté. Ray Winston en Capitaine Stanley est imposant de fragilité. Sous son allure de brute épaisse violente se cache un homme qui se cherche et qui veut simplement effectuer son job du mieux qu'il peut. Et Emily Watson qui est, comme à l'accoutumée, magnifique et très touchante en femme du Capitaine. On pourra peut-être regretter l'uniformité du personnage de Davd Wenham (quand le reste des personnages est tout sauf manichéen), salaud intégral, mais tout à fait charmant. Un casting de pures gueules, qui impriment la rétine jusqu'au dernier plan, sublime.
Bref, je manque peut-être encore d'un peu de recul, mais The Proposition a tout d'un d'un fucking masterpiece qui aura marqué l'univers du western d'une empreinte ferme et, je l'espère, inoubliable.
EDIT: Film du mois, directement.
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- Colqhoun
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Re: The Proposition || John Hillcoat
Colqhoun a écrit :A première vue, ce qui intrigue avec ce film ce n'est pas tant que ce soit un western qui se passe en Australie (ce n'est pas le premier, sûrement pas le dernier), mais plutôt le fait qu'il soit tiré d'un scénario écrit par Nick Cave. Une des facettes de l'artiste que l'on ne connaissait pas, même si, en 1988, il avait déjà écrit un premier scénario réalisé par... John Hillcoat (Ghost... of the Civil Dead).
Courtement, parce que je suis pas très inspiré pour écrire quelque chose de plus développé, ce film est monstrueux. C'est beau comme un Malick, crasseux comme un Leone, violent comme un polar hardboiled 70's, hypnotisant comme un Lynch, avec des personnages tirés tout droit d'un Apocalypse Now (Arthur, le frère aîné du Gangs des Burns... non, pas le gang des burnes !.. hem.. donc, Arthur, le frère aîné est un Kurtz en puissance. Retiré au fin fond de l'Outback, passant ses journées à observer la nature tout en étant aussi capable des pires atrocités). C'est un mélange subtil d'images hypnotisantes, qui s'attardent sur les corps, sur la nature mais qui peut parfois plonger dans l'ultra violence la plus excessive, accompagnées d'une musique de Nick Cave qui oscille entre ambiance, violence et chansons discrètes. Et le casting ! Putain ce casting ! Guy Pearce est magnifique, torturé. Il fait un peu penser à son personnage de Ravenous, obligé de faire certaines choses contre sa volonté. Ray Winston en Capitaine Stanley est imposant de fragilité. Sous son allure de brute épaisse violente se cache un homme qui se cherche et qui veut simplement effectuer son job du mieux qu'il peut. Et Emily Watson qui est, comme à l'accoutumée, magnifique et très touchante en femme du Capitaine. On pourra peut-être regretter l'uniformité du personnage de Davd Wenham (quand le reste des personnages est tout sauf manichéen), salaud intégral, mais tout à fait charmant. Un casting de pures gueules, qui impriment la rétine jusqu'au dernier plan, sublime.
Bref, je manque peut-être encore d'un peu de recul, mais The Proposition a tout d'un d'un fucking masterpiece qui aura marqué l'univers du western d'une empreinte ferme et, je l'espère, inoubliable.
EDIT: Film du mois, directement.
J'en ai beaucoup entendu parlé, notamment lors de sa sortie U.S.
Ton avis, mon cher colghoun, ne fait que renforcer ma curiosité...
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Tiens je viens de le voir, et si je ne suis pas aussi dithyrambique que Colqhoun, j'ai trouvé ça franchement bon. Une vraie ambiance bien craspec traverse le film de part en part comme s'il était gangréné par le mort dès le début (d'ailleurs l'omnipresence des mouches me semble bien significative) à l'image du personnage de Guy Pearce, silhouette décharnée, blafarde et balafrée. Ray Winstone est l'homme de raison, il est le colonisateur, persuadé d'être juste dans son désir de civiliser l'Australie et qui se rend compte peu à peu de la vacuité de sa tâche. Ainsi il vacille et se raccroche tant bien que mal à son humanité, incarnée tout en douceur par une Emily Watson très touchante.
Effectivement la première réference qui m'est venu à l'esprit est Apocalypse Now avec cette poursuite d'un fantôme, d'une légende, d'un être surhumain (comparé à un chien par des aborigènes) et au fil de laquelle on rencontre des personnages totalement hors-normes (l'apparition brève mais néanmoins marquante de John Hurt). Et c'est là que le bat blesse malheureusement, car le mystère sur ce personnage (Arthur, le frère de Guy Pearce) s'évente trop vite et de manière trop superficielle et tout le caractère limite spirituel qu'avait le film s'évapore d'un coup. Du fait la deuxième partie est beaucoup plus banale, bien qu'excellement faite (la direction artistique est top, la photo, les comédiens, la musique tout est franchement réussi) jusqu'à une fin très belle et assez énigmatique.
Un vrai beau western moderne, habité par ses personnages et par des décors sublimes. Vraiment un film, qui s'il n'est pas exempt de reproches, à découvrir et à esperer une sortie prochaines dans nos contrées (le film ferait parler de lui j'en suis sûr). Je le reverrais volontiers sur grand écran d'ailleurs.
Effectivement la première réference qui m'est venu à l'esprit est Apocalypse Now avec cette poursuite d'un fantôme, d'une légende, d'un être surhumain (comparé à un chien par des aborigènes) et au fil de laquelle on rencontre des personnages totalement hors-normes (l'apparition brève mais néanmoins marquante de John Hurt). Et c'est là que le bat blesse malheureusement, car le mystère sur ce personnage (Arthur, le frère de Guy Pearce) s'évente trop vite et de manière trop superficielle et tout le caractère limite spirituel qu'avait le film s'évapore d'un coup. Du fait la deuxième partie est beaucoup plus banale, bien qu'excellement faite (la direction artistique est top, la photo, les comédiens, la musique tout est franchement réussi) jusqu'à une fin très belle et assez énigmatique.
Un vrai beau western moderne, habité par ses personnages et par des décors sublimes. Vraiment un film, qui s'il n'est pas exempt de reproches, à découvrir et à esperer une sortie prochaines dans nos contrées (le film ferait parler de lui j'en suis sûr). Je le reverrais volontiers sur grand écran d'ailleurs.
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"The Proposition" est une oeuvre étrange et originale mais cela ne justifie en aucun cas qu'il soit ignoré des distributeurs depuis 2004. Un sort qui aurait pu arriver au "Jesse James" d'Andrew Dominik s'il n'avait eu Brad Pitt en tête d'affiche. Les deux ont d'ailleurs en commun Nick Cave, ici à la fois scénariste et compositeur, et le traitement d'un même genre, le western, de manière contemplative, triste et désabusée.
Ce "post-western" situé en Australie avec les Aborigènes en Indiens locaux, un racisme affirmé et enraciné, est une réflexion sur la justice en ces temps troublés où la violence règle les situations plus efficacement et rapidement que toute autre alternative. Le capitaine Stanley, ayant capturé 2 frères du gang Burns, propose à l'un d'entre eux d'aller tuer le frère restant, hors-la-loi paraît-il sanguinaire retranché dans les profondeurs de l'arrière-pays australien. On pense au départ se diriger vers un récit à la "Apocalypse Now", le dilemme de Charlie Burns (le trop rare Guy Pearce) comme coeur du drame. Pourtant l’histoire se concentre davantage sur les états d'âme du capitaine Stanley, cherchant à faire justice à sa manière, n'ayant pas tiré les bons numéros dans la bande de truands qu'il traque, incompris par sa femme et ses collègues. Récit en parallèle donc, face à face entre l'imposant Ray Winstone et la fragile Emily Watson d'une part, et la quête imposée d'un homme déchiré par une décision impossible de l'autre. Photographie aride et musique lancinante et poétique servent au mieux la deuxième partie. Le réalisateur John Hillcoat fait preuve d'une maîtrise formelle impressionnante, même si l'abus de couchers de soleil insiste un peu lourdement sur la « crépuscularité » du film (encore plus nombreux que dans "Wolf Creek", une habitude australienne apparemment).
On découvre vite le frère tant redouté, mais Charlie restera longtemps dans un mutisme compréhensible mais néanmoins frustrant, d'autant que l'on passe plus de temps sur "l'autre histoire". Comme si le film se trompait de personnage principal, ce que vient confirmer une fin dépendant beaucoup de ce Charlie Burns trop délaissé. Une conclusion qui sonne comme l'inéluctable extinction de ces modes de vie, en mettant en évidence une sauvagerie meurtrière chez l'homme soi-disant civilisé et civilisateur, qui se surprend pourtant à observer et fusionner avec la nature grandiose comme les habitants originels qu'ils traitent comme des bêtes. "The Proposition" peint le tragique tableau d’une société se construisant par la violence sur de fausses valeurs, et d’individus en prenant conscience trop tard pour en réchapper.
7,5/10
Ce "post-western" situé en Australie avec les Aborigènes en Indiens locaux, un racisme affirmé et enraciné, est une réflexion sur la justice en ces temps troublés où la violence règle les situations plus efficacement et rapidement que toute autre alternative. Le capitaine Stanley, ayant capturé 2 frères du gang Burns, propose à l'un d'entre eux d'aller tuer le frère restant, hors-la-loi paraît-il sanguinaire retranché dans les profondeurs de l'arrière-pays australien. On pense au départ se diriger vers un récit à la "Apocalypse Now", le dilemme de Charlie Burns (le trop rare Guy Pearce) comme coeur du drame. Pourtant l’histoire se concentre davantage sur les états d'âme du capitaine Stanley, cherchant à faire justice à sa manière, n'ayant pas tiré les bons numéros dans la bande de truands qu'il traque, incompris par sa femme et ses collègues. Récit en parallèle donc, face à face entre l'imposant Ray Winstone et la fragile Emily Watson d'une part, et la quête imposée d'un homme déchiré par une décision impossible de l'autre. Photographie aride et musique lancinante et poétique servent au mieux la deuxième partie. Le réalisateur John Hillcoat fait preuve d'une maîtrise formelle impressionnante, même si l'abus de couchers de soleil insiste un peu lourdement sur la « crépuscularité » du film (encore plus nombreux que dans "Wolf Creek", une habitude australienne apparemment).
On découvre vite le frère tant redouté, mais Charlie restera longtemps dans un mutisme compréhensible mais néanmoins frustrant, d'autant que l'on passe plus de temps sur "l'autre histoire". Comme si le film se trompait de personnage principal, ce que vient confirmer une fin dépendant beaucoup de ce Charlie Burns trop délaissé. Une conclusion qui sonne comme l'inéluctable extinction de ces modes de vie, en mettant en évidence une sauvagerie meurtrière chez l'homme soi-disant civilisé et civilisateur, qui se surprend pourtant à observer et fusionner avec la nature grandiose comme les habitants originels qu'ils traitent comme des bêtes. "The Proposition" peint le tragique tableau d’une société se construisant par la violence sur de fausses valeurs, et d’individus en prenant conscience trop tard pour en réchapper.
7,5/10
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