Little Miss Sunshine (Jonathan Dayton & Valerie Faris, 2006)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

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tronche de cuir
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Message par tronche de cuir »

Watkinssien a écrit :
tronche de cuir a écrit :

Je ne comprend pas l'engouement pour ce tout petit film. (ici, Deauville, le box-office U.S et français). C'est d'autant plus injuste que le film de Noah Baumbach ( les Berkman se séparent) est sorti dans une relative indifférence... :roll:
Ridicule, cette remarque. Elle sent le désespoir d'être en minorité.


On ne peut décidément rien te cacher. Oui, c'est ce sentiment douleureux d'être seul... :oops: :lol:
Blague à part, je ne comprends pas, que sur le même sujet, le film puisse connaître dans un cas le succès et dans l'autre une indifférence polie.
Les raisons sont à mon avis, cela ne va pas plaire, les suivantes: dans le cas de Litlle Miss sunshit, ça joue la carte de l'excentricité et de la solitude apparente des êtres alors qu'en réalité c'est extrêmement conformiste quant à la vision de la famille en tant que puissance fédératrice et valeur refuge. Le Baumbach ne partage pas cette vision idéalisée, les êtres restent seuls et la fin résonne comme une forme de résignation. Apprendre à devenir adulte, c'est se départir de cette vision -érronée- semble nous dire le réalisateur.
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cinephage
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Message par cinephage »

tronche de cuir a écrit :Blague à part, je ne comprends pas, que sur le même sujet, le film puisse connaître dans un cas le succès et dans l'autre une indifférence polie.
Les raisons sont à mon avis, cela ne va pas plaire, les suivantes: dans le cas de Litlle Miss sunshit, ça joue la carte de l'excentricité et de la solitude apparente des êtres alors qu'en réalité c'est extrêmement conformiste quant à la vision de la famille en tant que puissance fédératrice et valeur refuge. Le Baumbach ne partage pas cette vision idéalisée, les êtres restent seuls et la fin résonne comme une forme de résignation. Apprendre à devenir adulte, c'est se départir de cette vision -érronée- semble nous dire le réalisateur.
Plus simplement, pour moi qui ai aimé les deux films, l'un est une véritable comédie (et par là même, facile à décoder et à apprécier, surtout quand elle est réussie), l'autre s'approche de la comédie dramatique. Ses gags sont plus rares, moins flagrants, et le film dans l'ensemble est carrément moins optimiste.

Feel good => succès
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Flol
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Message par Flol »

Et si l'on suit le raisonnement de tronche de cuir :
- film dans lequel la famille est unie = mauvais film
- film dans lequel la famille est mise à mal et fragmentée = bon film

C'est facile le cinéma, finalement...

PS : au fait, le titre exact du film est Little Miss Sunshine. Je crois que tu as fait une faute de frappe dans ton dernier message.
tronche de cuir
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Message par tronche de cuir »

Ratatouille a écrit :Et si l'on suit le raisonnement de tronche de cuir :
- film dans lequel la famille est unie = mauvais film
- film dans lequel la famille est mise à mal et fragmentée = bon film
Non l'équation n'est pas aussi simple mais c'est vrai que ça y contribue. (ex récent: la purge Charlie et Big Fish ) Je pourrais ajouter que Little miss est un film mal écrit ( caractérisation caricatural), anonymement filmé et laborieusement monté. Quant à la musique, je l'ai trouvé assez pourrie dans l'ensemble. On commence avec ses petits problèmes pour finir dans une union factice alors que le couple réalisateur semble nous dire l'inverse dans un premier temps...
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

tronche de cuir a écrit :
Ratatouille a écrit :Et si l'on suit le raisonnement de tronche de cuir :
- film dans lequel la famille est unie = mauvais film
- film dans lequel la famille est mise à mal et fragmentée = bon film
Non l'équation n'est pas aussi simple mais c'est vrai que ça y contribue. (ex récent: la purge Charlie et Big Fish ) Je pourrais ajouter que Little miss est un film mal écrit ( caractérisation caricatural), anonymement filmé et laborieusement monté. Quant à la musique, je l'ai trouvé assez pourrie dans l'ensemble. On commence avec ses petits problèmes pour finir dans une union factice alors que le couple réalisateur semble nous dire l'inverse dans un premier temps...
Oh là là.
On n'est pas d'accord sur Little Miss Sunshine, mais également sur les deux Burton.
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cinephage
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Message par cinephage »

tronche de cuir a écrit :Non l'équation n'est pas aussi simple mais c'est vrai que ça y contribue. (ex récent: la purge Charlie et Big Fish ) Je pourrais ajouter que Little miss est un film mal écrit ( caractérisation caricatural), anonymement filmé et laborieusement monté. Quant à la musique, je l'ai trouvé assez pourrie dans l'ensemble. On commence avec ses petits problèmes pour finir dans une union factice alors que le couple réalisateur semble nous dire l'inverse dans un premier temps...
Pas d'accord. Dès le départ, la famille est unie : le grand-père répère avec la gamine, l'ado est d'accord pour avoir le tonton dans sa chambre, et la maman héberge son frère en galère.
Lors du repas, tout le monde est présent : le rituel est immuable (l'ado ne le conteste pas, le grand-père rale, mais partage le repas).
A aucun moment la famille n'est désunie.
Tu sembles confondre les particularités des chacun, qui heurtent souvent les autres, avec une désunion. Mais justement, une famille est constituée de gens au intérêts différents, parfois même contraires, qui font ou doivent faire avec les autres, unis qu'ils sont par (peut-être) un grand amour pour ces autres, ou (en tout cas) des rites familiaux qui sont à la fois un lien avec la famille, et un composant identitaire majeur.

Quand à la musique, c'est une question de gout, mais je trouve qu'elle est bien. :idea:
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Message par joey »

Je n'ai pas vu Little Miss Sunshine, mais j'aimerais bien que Tri=onche de Cuir m'explique en quoi le fait de montrer une famille unie, c'est pas bien ?
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cinephage a écrit : Tu sembles confondre les particularités des chacun, qui heurtent souvent les autres, avec une désunion.

Non, non. Par ex, l'ado déteste sa famille. A cet égard, le repas en dit plus long que n'importe quel discours sur le dysfonctionnement. Chaque personnage est isolé dans son obsession...
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Message par Colqhoun »

tronche de cuir a écrit :Non l'équation n'est pas aussi simple mais c'est vrai que ça y contribue.
J'avoue ne pas vraiment comprendre là. Pour rester dans le simpliste, en quoi le fait qu'une famille soit unie est synonyme de défaut ?
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tronche de cuir a écrit :
cinephage a écrit : Tu sembles confondre les particularités des chacun, qui heurtent souvent les autres, avec une désunion.
Non, non. Par ex, l'ado déteste sa famille. A cet égard, le repas en dit plus long que n'importe quel discours sur le dysfonctionnement. Chaque personnage est isolé dans son obsession...
Il est faché, mais il est présent à table quand on lui dit de venir manger. Il obéit à ses parents (il héberge le tonton dans sa chambre, il part accompagner sa soeur...). Malgré sa colère, c'est un bon fils.
Sa colère est plus le fait d'une attitude de révolte adolescente que d'un dysfonctionnement ou d'une rupture réelle et profonde (pas plus que les raleries du grand-père, par exemple).
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tronche de cuir a écrit :Non l'équation n'est pas aussi simple mais c'est vrai que ça y contribue. (ex récent: la purge Charlie et Big Fish )
Ouais car il est clair que dans Big Fish, les rapports entre le père et le fils sont complètement idéaux.
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Message par joey »

Ratatouille a écrit :
tronche de cuir a écrit :Non l'équation n'est pas aussi simple mais c'est vrai que ça y contribue. (ex récent: la purge Charlie et Big Fish )
Ouais car il est clair que dans Big Fish, les rapports entre le père et le fils sont complètement idéaux.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Ouais mais tu comprends, à la fin ils se sont retrouvés, tout ça, alors c'est forcément tout pourri.
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joey a écrit :Je n'ai pas vu Little Miss Sunshine, mais j'aimerais bien que Tri=onche de Cuir m'explique en quoi le fait de montrer une famille unie, c'est pas bien ?

Je vais tenter de le dire autrement.
Au début du film, la situation décrit est celle d'une famille dont les membres paraissent désunis, seuls, tentant de faire vivre, maladroitement, un certain nombre de rituels familiaux ( ex: le diner). Cette situation s'améliore sans que l'on comprenne exactement pourquoi ( le voyage, la découverte réciproque :?: ). J'y vois, peut-être à tort, une concession, un sacrifice sur l'autel du familialisme rampant actuel ou disons une pirouette scénaristique pour un film qui se refuse d'aller jusqu'au bout et d'assumer ainsi une noirceur qu'il pose malgré tout dans un premier temps. Il préfère rassurer. Je ne comprends pas cette rupture.
Est-ce plus clair ?
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tronche de cuir a écrit :
joey a écrit :Je n'ai pas vu Little Miss Sunshine, mais j'aimerais bien que Tri=onche de Cuir m'explique en quoi le fait de montrer une famille unie, c'est pas bien ?

Je vais tenter de le dire autrement.
Au début du film, la situation décrit est celle d'une famille dont les membres paraissent désunis, seuls, tentant de faire vivre, maladroitement, un certain nombre de rituels familiaux ( ex: le diner). Cette situation s'améliore sans que l'on comprenne exactement pourquoi ( le voyage, la découverte réciproque :?: ). J'y vois, peut-être à tort, une concession, un sacrifice sur l'autel du familialisme rampant actuel ou disons une pirouette scénaristique pour un film qui se refuse d'aller jusqu'au bout et d'assumer ainsi une noirceur qu'il pose malgré tout dans un premier temps. Il préfère rassurer. Je ne comprends pas cette rupture.
Est-ce plus clair ?
Oui (quoique), mais ce n'est pas le but du film, ce que tu veux c'est quelque chose que les auteurs n'avaient pas l'intention de faire.
En gros, ce n'est pas un film pour toi.

A partir du moment où la noirceur est présente, elle y est tout le temps, même quand cela s'arrange.
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tronche de cuir a écrit :l'autel du familialisme rampant
:?:
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