Charlie et la chocolaterie (Tim Burton - 2005)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

Ratatouille a écrit :
Colqhoun a écrit :Et la musique de Elfmann est probablement la plus belle de ses compositions de ces dernières années.
C'est-à-dire ? Quelle est, pour toi, sa dernière bonne composition ?
Oh, des bonnes compositions, il y en a à foison ces dernières années, mais de vraiment très bonnes compositions, il n'y en a pas tant que ça. Je dirais le premier Spiderman... mais sinon je suis obligé de remonter à 93 lorsqu'il composa The Nightmare... qui m'a fait ressentir le même genre d'émotions (et de frissons).

Et j'arrête pas de me gourer en épelant son nom, puisses-tu me pardonner.
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tewoz
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Message par tewoz »

Vu hier soir, vraiment sympa!
C'est un bon gros bonbon plein de couleur, sucré et acidulé.
Vous venez de lire un message de tewoz, ca vous a pas rendu plus intelligent, mais ca aurait pu...
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Happy Charly
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Message par Happy Charly »

tewoz a écrit :Vu hier soir, vraiment sympa!
C'est un bon gros bonbon plein de couleur, sucré et acidulé.
Le contraire m'aurait étonné de ta part, surtout en ce qui concerne un film titrant sur une patisserie chocolatière, etc, etc :wink: :twisted: :arrow:
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MJ
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Message par MJ »

Il y a un début à tout, je l'ai enfin vu.
La première chose qui m'a étonné c'est la musique de Danny Elfman. Si belle, si puissante, si forte, si sensible, les mots ne manquent pas et j'en ait été vraiment ébahi.
Tim Burton s'en tient à sa réputation d'excellent faiseur d'image et offre un spectacle d'une beauté éclatante. Les "tortures" que subissent les quatres enfants capricieux sont un véritable plaisir et certaines vont assez loin: SPOILER
Spoiler (cliquez pour afficher)
l'attaque des écureuils sur Veruca Drake qui commence comme une crucifixion par exemple!
/FIN SPOILER Je ne comprends pas non plus très bien ceux qui reprochent à Burton de ne faire que du Burton de manière paresseuse alors qu'il s'offre une telle liberté de ton dans tous ses derniers films.
Mais pour moi la plus grande réussite du film (si l'on excepte cet immense score qui rien que d'y penser me fout les frissons) n'est introduit sur le devant de la scène que dans la deuxième moitié: je parle bien évidemment des scènes parodiques particulièrement barrées, mention spéciale à celle de 2001, Psychose et La Soupe aux Choux. Un véritable plaisir de passionés que ces clin-d'oeils à la fois très voyants et pas pour autant lourdingues, qui vous égaie un film comme pas deux.
Je regretterais néanmoins des Ompas-Loopas pas très convaincants voir un peu mou du gland et une ligne narrative simpliste pour ne pas dire manichéenne. J'ai aussi eu une impression étrange et difficilement descriptible de "vanité" dans le sens que malgré sa critique cinglante de notre société consumériste, un sentiment d'inaboutissement m'a envahi à la fin. SPOILERS
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Willy Wonka qui retourne dans son usine pour retrouver Charlie trois plans après, la retrouvaille du même Depp avec son père qui aurait mérité plus d'ampleur surtout en vue des excellents flash-back précédent
/FIN SPOILERS, le plan final m'a aussi un peu déçu malgré sa beauté indéniable.
En bref, une réussite mais qui m'a quand même laissé sur ma faim même si je ne peux pas nier toutes ses indéniables et parfois immenses qualités.
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Flol
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Message par Flol »

MJ a écrit :le plan final m'a aussi un peu déçu malgré sa beauté indéniable.
J'adore toute l'irone de cette non-happy end.
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-Kaonashi-
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Message par -Kaonashi- »

MJ a écrit :Veruca Drake
:shock: C'est Veruca SALT !
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Gounou
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Message par Gounou »

MJ a écrit :...des scènes parodiques particulièrement barrées, mention spéciale à celle de 2001, Psychose et La Soupe aux Choux
Y avait ça dans Charlie et la Chocolaterie? :roll: ...aucun souvenir.
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Nicolas Brulebois
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Message par Nicolas Brulebois »

Parlant de ses goûts actuels en matière d'art, le chanteur et cinéaste KATERINE évoquait récemment le film de Burton, qu'il opposait au Gus Van Zandt de manière très pertinente:

"Je n’aime pas les trucs trop fermés. (...) C’est un peu comme ces deux films qui m’ont marqués, pour des raisons diverses : il y a un film comme « Charlie et la chocolaterie » de Tim Burton qui , lui, propose un univers clos, fini. Moi, tout de suite, ça m’a déprimé parce que je n’avais plus rien à faire, au fond. Pour moi, ça s’apparenterait à –c’est sans doute un bien grand mot– du fascisme... Ou, au moins, à quelque chose dans lequel je ne me sens pas bien. Par contre, à l’opposé, un film comme « Gerry » de Gus van Zandt, avec ces deux mecs qui se promènent dans le désert, on pourrait penser qu’il y a beaucoup moins de travail que dans le film de Tim Burton, mais il propose, au contraire, un univers qui est ouvert, dans lequel on peut s’investir, au fond. C’est juste une proposition de situation. C’est ce qui me branche, en ce moment"

La suite de l'interview est disponible ici: http://www.pulsomatic.com/article/incla ... /#article2
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

J'avoue ne pas saisir la pertinence du propos. Et ça s'écrit Van Sant.
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Nicolas Brulebois
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Message par Nicolas Brulebois »

Colqhoun a écrit :J'avoue ne pas saisir la pertinence du propos
L'espace de liberté accordé au spectateur. Un film qui ne serait pas uniquement programmatique, rempli à ras-bord et (quasi) dictatorial, mais qui permettrait aussi à l'imagination de chacun de s'immiscer dans les interstices, et de faire ainsi son propre cheminement dans l'oeuvre.
Moi, ça me parait plutôt pertinent.
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

Nicolas Brulebois a écrit :L'espace de liberté accordé au spectateur. [...]
Moi, ça me parait plutôt pertinent.
Moi pas. Je pense qu'un film peut être tout autant intéressant en proposant un espace clot et défini et qui aurait à surprendre le spectateur par les agissements de ses protagonistes intra muros qu'un film proposant une grande liberté d'action. (et un film qui se passe dans le désert peut très bien être réaliser de manière à passer pour un huit clos. Un espace quasi-infini peut vite devenir une prison tandis qu'un lieu refermé sur lui-même pourra se transformer en zone de libertés infinies. Je trouve surtout le commentaire de Katerine très réducteur.
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Message par Nicolas Brulebois »

Colqhoun a écrit : Je trouve surtout le commentaire de Katerine très réducteur.
Effectivement, il aurait peut-être pu développer d'avantage...
Mais je trouve que sa trajectoire artistique, quand on l'a suivie de près, illustre à merveille son propos, et permet d'approfondir ce qu'il veut signifier par l'opposition Charlie/Gerry.
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Message par M_RiK »

Colqhoun a écrit :Je trouve surtout le commentaire de Katerine très réducteur.
En même temps, ça n'a l'air d'être qu'un avis personnel (il dit qu'il "n'aime pas trop Charlie..." so what !? lui au moins il argumente un minimum), un ressenti que je pourrai presque partager concernant ces deux films. Je crois que je vois où Katerine veut en venir. Je n'ai pas l'impression qu'il prennent le côté matérialiste de l'espace fini/infini, fermé/ouvert. En l'occurence, le Van Sant (Gerry) est vraiment un film ouvert, de par son décor, certes, mais aussi sa déconstruction narrative (c'est un film qui part de nulle part pour arriver... nulle part, mais un peu plus loin) et sa mise en scène (le traitement de l'image, les cadrages). En face, Charlie..., avec sa construction moitié "classique" (dans sa première partie) / moitié "film à sketches" (dans la seconde), tient un petit peu moins de l'invitation au voyage, malgré tout son décorum... Ca ne m'empêche pas d'apprécier les deux.

Pour en arriver à cette conclusion, il aurait aussi bien pu passer par une opposition Charlie.../Gerry que Persona/King Kong.

C'est juste une de ces associations bizarres qu'on peut faire entre deux films comme ça, quand on y pense. La seule différence, c'est que des gens comme Colqhoun ou moi, simples mortels, quand on y pense, on va le poster sur Classik, Katerine, lui, il va le dire en interview...
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Tout cela est du domaine dur ressenti et je veux bien comprendre ce qu'il exprime.
Cela dit, j'ai toujours pensé que la première des libertés est celle du cinéaste avant tout.

La seule réflexion que cela m'inspire surtout c'est que certaines personnes mériteraient vraiment de vivre sous le joug du facisme. Parce que j'en ai ras le biiiiip de lire des choses pareilles...
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Monsieur X
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Message par Monsieur X »

Je n'aime pas du tout la réflexion de Katerine, son propos relève de la caricature typique du bobo parigot...
Pourtant, je comprends tout à fait ce qu'il veut dire, vu que moi aussi, j'adore justement Gerry pour sa liberté de narration : c'est juste la confrontation avec un autre genre de cinéma qui est très réductrice et surtout complètement inutile. A la limite, je pourrais dire que je préfère aller au théâtre, parce qu'au moins, je vois les acteurs en vrai, et que le rapport à l'espace n'est pas le même. C'est bête, ça veut rien dire, c'est du vent.
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